Le transport aérien dans sa totalité a été, lui, presque mortellement atteint. J’entends bien, tout le secteur. Cela va des constructeurs et leurs sous-traitants, aux aéroports et aux sociétés de services et bien entendu aux compagnies aériennes. On ne voit pas, au moment où j’écris ces lignes, quand on verra le bout du tunnel - Depositphotos.com Auteur Gladkov
Le transport aérien est sans conteste le secteur d’activité le plus touché par la crise du Covid 19. Dans cette période si troublée, certains y ont trouvé un important avantage économique, je pense en particulier à tout l’univers de la communication digitale.
D’autres ont plus ou moins réussi à se rétablir, c’est le cas des secteurs industriels et même du tourisme à l’exception des palaces qui vivent de la clientèle étrangère et des agents de voyages dont les boutiques ont été désertées et qui n’ont plus rien à proposer, tout au moins pour le moment.
Le transport aérien dans sa totalité a été, lui, presque mortellement atteint. J’entends bien, tout le secteur. Cela va des constructeurs et leurs sous-traitants, aux aéroports et aux sociétés de services et bien entendu aux compagnies aériennes. On ne voit pas, au moment où j’écris ces lignes, quand on verra le bout du tunnel.
Cette situation aurait-elle pu être évitée ? Voilà une question intéressante. La réponse est oui, au moins pour une grande partie de l’activité. Essayons de démonter le mécanisme qui nous a conduit dans cette dramatique situation.
D’autres ont plus ou moins réussi à se rétablir, c’est le cas des secteurs industriels et même du tourisme à l’exception des palaces qui vivent de la clientèle étrangère et des agents de voyages dont les boutiques ont été désertées et qui n’ont plus rien à proposer, tout au moins pour le moment.
Le transport aérien dans sa totalité a été, lui, presque mortellement atteint. J’entends bien, tout le secteur. Cela va des constructeurs et leurs sous-traitants, aux aéroports et aux sociétés de services et bien entendu aux compagnies aériennes. On ne voit pas, au moment où j’écris ces lignes, quand on verra le bout du tunnel.
Cette situation aurait-elle pu être évitée ? Voilà une question intéressante. La réponse est oui, au moins pour une grande partie de l’activité. Essayons de démonter le mécanisme qui nous a conduit dans cette dramatique situation.
La fermeture des frontières a signé l’effondrement du transport aérien
Au mois de janvier, les premières mesures de confinement sont prises par la Chine. On pense alors qu’il ne s’agit que d’un phénomène du type SRAS, qui restera localisé en Asie de l’est et du sud-est.
Seulement le transport aérien est beaucoup plus développé qu’à l’époque du SRAS qui a démarré en 2002 pour se terminer en 2004. On transportait alors 1,7 milliard de passagers contre plus de 4,1 milliards en 2019. Il ne faut dès lors pas s’étonner que la diffusion du virus Covid 19 ait été beaucoup plus rapide et qu’il se soit répandu dans le monde entier.
Fin février les pays ont pris conscience qu’ils avaient peu de chances de passer au travers de cette pandémie. C’est alors que les gouvernements ont fait deux choix majeurs. Le premier a été de privilégier la santé et ce quel qu’en soit le prix à payer par ailleurs, c’est-à-dire même au prix de l’effondrement de l’économie mondiale.
Le deuxième a été le repli sur soi, chaque pays édictant son propre protocole sanitaire, ce qui signifie qu’il fallait alors fermer les frontières puisque les pays voisins appliquaient des méthodes différentes.
Voilà bien le cœur du sujet. La fermeture des frontières a immédiatement signé l’effondrement du transport aérien. Dans le courant du mois de mars, les avions ont été mis au sol et les compagnies sommées de rembourser les billets vendus qui ne pourraient pas être utilisés.
Seulement depuis des années, le transport aérien vit et se développe uniquement par une course au développement et les compagnies ne disposaient pas des réserves suffisantes pour à la fois rembourser les clients et assurer leur propre survie pendant l’arrêt de leur activité, alors que les coûts même réduits au maximum, continuent à représenter un tiers des charges normales.
Seulement le transport aérien est beaucoup plus développé qu’à l’époque du SRAS qui a démarré en 2002 pour se terminer en 2004. On transportait alors 1,7 milliard de passagers contre plus de 4,1 milliards en 2019. Il ne faut dès lors pas s’étonner que la diffusion du virus Covid 19 ait été beaucoup plus rapide et qu’il se soit répandu dans le monde entier.
Fin février les pays ont pris conscience qu’ils avaient peu de chances de passer au travers de cette pandémie. C’est alors que les gouvernements ont fait deux choix majeurs. Le premier a été de privilégier la santé et ce quel qu’en soit le prix à payer par ailleurs, c’est-à-dire même au prix de l’effondrement de l’économie mondiale.
Le deuxième a été le repli sur soi, chaque pays édictant son propre protocole sanitaire, ce qui signifie qu’il fallait alors fermer les frontières puisque les pays voisins appliquaient des méthodes différentes.
Voilà bien le cœur du sujet. La fermeture des frontières a immédiatement signé l’effondrement du transport aérien. Dans le courant du mois de mars, les avions ont été mis au sol et les compagnies sommées de rembourser les billets vendus qui ne pourraient pas être utilisés.
Seulement depuis des années, le transport aérien vit et se développe uniquement par une course au développement et les compagnies ne disposaient pas des réserves suffisantes pour à la fois rembourser les clients et assurer leur propre survie pendant l’arrêt de leur activité, alors que les coûts même réduits au maximum, continuent à représenter un tiers des charges normales.
Covid : seule une réponse mondiale aurait pu le combattre
Bon cela est l’explication. Mais on aurait tout de même pu faire autrement. Au lieu de se replier sur eux-mêmes, les gouvernements auraient pu désigner les grands organismes mondiaux pour définir un protocole sanitaire commun à tous les pays de la planète.
Ces organismes existent. Ils ont pour nom l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) et IATA (International Air Transport Association). Ils auraient pu être missionnés par les Etats dans le cadre d’une décision de l’ONU au cours d’une Assemblée Générale convoquée par les membres du Conseil de Sécurité dont, faut-il le rappeler, la France, les Etats Unis, La Chine, La Grande Bretagne et la Russie sont des membres permanents.
Après tout le Covid 19 s’est répandu dans le monde entier et seule une réponse mondiale aurait pu le combattre. Il aurait été très envisageable de créer un protocole sanitaire commun et le faire appliquer dans chaque pays et en particulier dans les aéroports et les compagnies aériennes par les procédures habituelles de l’OACI et de IATA. On aurait ainsi évité cette stupide menace de « quarantaine » décidée par chacun des pays et applicable au petit bonheur la chance aux ressortissants d’un autre pays.
Etonnez-vous après cela que les clients du transport aérien ne veulent plus voyager. Ce n’est pas tant les contraintes sanitaires qui les bloquent que l’incertitude dans laquelle ils se trouvent quant au risque de se trouver confinés dans leur pays de destination.
Au lieu de coopérer, les gouvernements, tous les gouvernements ont édicté leur propre politique. Dès lors on ne voit pas comment la machine aérienne pourrait être remise en route. Il n’est peut-être pas trop tard pour créer enfin ce protocole mondial.
Si cela était le cas, les échanges pourraient redémarrer vite entre les pays qui l’appliqueraient, les autres ne tardant pas à rejoindre les premiers. Faute de quoi, il faudra attendre la fin de la pandémie. Je rappelle qu’il a fallu deux ans et demi pour que le SRAS qui n’avait infecté que 8000 personnes et causé moins de 800 morts, s’éteigne.
Ces organismes existent. Ils ont pour nom l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) et IATA (International Air Transport Association). Ils auraient pu être missionnés par les Etats dans le cadre d’une décision de l’ONU au cours d’une Assemblée Générale convoquée par les membres du Conseil de Sécurité dont, faut-il le rappeler, la France, les Etats Unis, La Chine, La Grande Bretagne et la Russie sont des membres permanents.
Après tout le Covid 19 s’est répandu dans le monde entier et seule une réponse mondiale aurait pu le combattre. Il aurait été très envisageable de créer un protocole sanitaire commun et le faire appliquer dans chaque pays et en particulier dans les aéroports et les compagnies aériennes par les procédures habituelles de l’OACI et de IATA. On aurait ainsi évité cette stupide menace de « quarantaine » décidée par chacun des pays et applicable au petit bonheur la chance aux ressortissants d’un autre pays.
Etonnez-vous après cela que les clients du transport aérien ne veulent plus voyager. Ce n’est pas tant les contraintes sanitaires qui les bloquent que l’incertitude dans laquelle ils se trouvent quant au risque de se trouver confinés dans leur pays de destination.
Au lieu de coopérer, les gouvernements, tous les gouvernements ont édicté leur propre politique. Dès lors on ne voit pas comment la machine aérienne pourrait être remise en route. Il n’est peut-être pas trop tard pour créer enfin ce protocole mondial.
Si cela était le cas, les échanges pourraient redémarrer vite entre les pays qui l’appliqueraient, les autres ne tardant pas à rejoindre les premiers. Faute de quoi, il faudra attendre la fin de la pandémie. Je rappelle qu’il a fallu deux ans et demi pour que le SRAS qui n’avait infecté que 8000 personnes et causé moins de 800 morts, s’éteigne.
Jean-Louis Baroux
Jean-Louis Baroux est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com