
Les reportages se sont multipliés mettant en avant un monde post covid dans lequel les néo ruraux vivaient (et vivent) un bonheur simple - Depositphotos.com Auteur RasulovS
Effet dâoptique ? Une fois de plus, la rumeur nâest quâune rumeur non vĂ©rifiĂ©e. De celle que les mĂ©dias colportent en humant lâair du temps et fournissant quelques exemples loin dâavoir une valeur statistique. Donc, selon les mĂ©dias, les rĂ©seaux sociaux et toutes sortes de pseudo observateurs, la pandĂ©mie a créé un vĂ©ritable exode rural.
Notamment parmi les jeunes, dĂ©sireux de rompre avec le stress des grandes villes et de sâinventer une nouvelle vie, au vert, dans une maison vaste et accueillante, retapĂ©e patiemment, proche dâun carrĂ© de permaculture produisant une nourriture saine et Ă©conomique en eau, Ă©nergie, pesticides ! Lâimage dâĂpinal Ă©tait et est parfaite.
Les reportages se sont multipliĂ©s mettant en avant un monde post covid dans lequel les nĂ©o ruraux vivaient (et vivent) un bonheur simple. Soit sans changer dâactivitĂ© professionnelle grĂące au tĂ©lĂ©travail. Soit en crĂ©ant toutes sortes de nouvelles activitĂ©s destinĂ©es en grande partie Ă lâaccueil de vacanciers.
Tables dâhĂŽtes, gĂźtes, stages de cuisine, permaculture, sĂ©jours de dĂ©veloppement personnel, relaxation, et Ă©videmment cyclo tourisme, rando, pĂȘche etc. Les nĂ©o ruraux, reconnaissons-le, font preuve dâinventivitĂ©, originalitĂ© et compĂ©tence afin dâaccueillir une clientĂšle en quĂȘte de nature, de naturel mais aussi, ne lâoublions pas, de confort et de divertissement.
Sauf que, si les faits sont lĂ , les chiffres ne le sont pas. On a eu tendance Ă avancer des statistiques exorbitantes et Ă considĂ©rer comme une tendance lourde ce qui finalement nâĂ©tait parfois quâun dĂ©placement Ă©phĂ©mĂšre de tĂ©lĂ©travailleurs ayant la chance de possĂ©der une rĂ©sidence secondaire ou les moyens de sâoffrir un sĂ©jour long dans les milliers de maisons dĂ©sormais fournies par Airbnb dans le territoire rural.*
Notamment parmi les jeunes, dĂ©sireux de rompre avec le stress des grandes villes et de sâinventer une nouvelle vie, au vert, dans une maison vaste et accueillante, retapĂ©e patiemment, proche dâun carrĂ© de permaculture produisant une nourriture saine et Ă©conomique en eau, Ă©nergie, pesticides ! Lâimage dâĂpinal Ă©tait et est parfaite.
Les reportages se sont multipliĂ©s mettant en avant un monde post covid dans lequel les nĂ©o ruraux vivaient (et vivent) un bonheur simple. Soit sans changer dâactivitĂ© professionnelle grĂące au tĂ©lĂ©travail. Soit en crĂ©ant toutes sortes de nouvelles activitĂ©s destinĂ©es en grande partie Ă lâaccueil de vacanciers.
Tables dâhĂŽtes, gĂźtes, stages de cuisine, permaculture, sĂ©jours de dĂ©veloppement personnel, relaxation, et Ă©videmment cyclo tourisme, rando, pĂȘche etc. Les nĂ©o ruraux, reconnaissons-le, font preuve dâinventivitĂ©, originalitĂ© et compĂ©tence afin dâaccueillir une clientĂšle en quĂȘte de nature, de naturel mais aussi, ne lâoublions pas, de confort et de divertissement.
Sauf que, si les faits sont lĂ , les chiffres ne le sont pas. On a eu tendance Ă avancer des statistiques exorbitantes et Ă considĂ©rer comme une tendance lourde ce qui finalement nâĂ©tait parfois quâun dĂ©placement Ă©phĂ©mĂšre de tĂ©lĂ©travailleurs ayant la chance de possĂ©der une rĂ©sidence secondaire ou les moyens de sâoffrir un sĂ©jour long dans les milliers de maisons dĂ©sormais fournies par Airbnb dans le territoire rural.*

En 2019, Airbnb a lancé la campagne "la premiÚre nuit est pour nous" afin d'offrir aux Français la possibilité de découvrir des destinations hors des sentiers battus. Le géant de la location collabore également depuis quatre ans avec l'Association des maires ruraux pour promouvoir la campagne française.
L'année derniÚre, il a lancé une campagne conjointe pour mettre en lumiÚre les destinations rurales particuliÚrement propices au télétravail.
Une réalité de « petits flux »
Dans lâĂ©tude « Mythes et rĂ©alitĂ© », les chercheurs, qui ont notamment travaillĂ© Ă partir des contrats de rĂ©expĂ©dition souscrits auprĂšs de La Poste, confirment ce qu'ils avaient dĂ©jĂ observĂ© lors de leur Ă©tude intermĂ©diaire publiĂ©e un an plus tĂŽt.
Selon eux : « Plus qu'un mouvement massif qui ressemblerait en mode inversé à l'exode rural vécu par la France fin XIXe siÚcle-début XXe siÚcle, il s'agirait davantage de "petits flux" et surtout d'une accélération de tendances préexistantes ».
La messe est dite ! Elle est dâautant plus audible que les mĂ©tropoles reprĂ©sentent toujours 43% des dĂ©mĂ©nagements et ce, malgrĂ© une baisse de 0.93 points. Autre constat sans appel : lâessentiel des dĂ©parts se fait surtout entre villes de mĂȘme taille ou des dĂ©placements depuis des territoires urbains trĂšs denses vers des villes plus petites et des territoires pĂ©riurbains Ă lâhabitat moins concentrĂ©, sur lesquels les nouveaux arrivants peuvent avoir un jardin.
Chiffres Ă lâappui, les auteurs de lâĂ©tude notent que tous les espaces pĂ©riurbains ou presque enregistrent ainsi un effet covid positif sur leur solde migratoire. Lequel augmente de 1.9 point dans les communes de la couronne de l'aire de Paris. Mais, il ne sâagit pas de « dĂ©mĂ©tropolisation » et dâexode rural !
Selon eux : « Plus qu'un mouvement massif qui ressemblerait en mode inversé à l'exode rural vécu par la France fin XIXe siÚcle-début XXe siÚcle, il s'agirait davantage de "petits flux" et surtout d'une accélération de tendances préexistantes ».
La messe est dite ! Elle est dâautant plus audible que les mĂ©tropoles reprĂ©sentent toujours 43% des dĂ©mĂ©nagements et ce, malgrĂ© une baisse de 0.93 points. Autre constat sans appel : lâessentiel des dĂ©parts se fait surtout entre villes de mĂȘme taille ou des dĂ©placements depuis des territoires urbains trĂšs denses vers des villes plus petites et des territoires pĂ©riurbains Ă lâhabitat moins concentrĂ©, sur lesquels les nouveaux arrivants peuvent avoir un jardin.
Chiffres Ă lâappui, les auteurs de lâĂ©tude notent que tous les espaces pĂ©riurbains ou presque enregistrent ainsi un effet covid positif sur leur solde migratoire. Lequel augmente de 1.9 point dans les communes de la couronne de l'aire de Paris. Mais, il ne sâagit pas de « dĂ©mĂ©tropolisation » et dâexode rural !
Il sâagirait surtout de « campagnes urbaines »
De plus, derniÚre tendance, cette renaissance de pratiques remontant aux années soixante-dix se montre « géographiquement sélective ».
A l'Ă©chelle nationale, indiquent les chercheurs : les communes rurales reprĂ©sentent 18% des installations, soit une progression de 0,1 point sur l'annĂ©e qui a suivi le confinement de mars 2020. Sans qu'il y ait de grand bouleversement, on a constatĂ© de « petits flux », en particulier dans le cĆur du Massif central, au nord de la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, ou dans le piĂ©mont des PyrĂ©nĂ©es.
Mais, là encore, les géographes soulignent que ces flux concernent en particulier des territoires proches des centres urbains.
Soit des campagnes urbaines capables de proposer des services spécifiques, une dynamique économique et une accessibilité en termes de mobilités. Plusieurs villages connaissent ainsi un vrai regain de population et peuvent bien évidemment en faire profiter les touristes.
A l'Ă©chelle nationale, indiquent les chercheurs : les communes rurales reprĂ©sentent 18% des installations, soit une progression de 0,1 point sur l'annĂ©e qui a suivi le confinement de mars 2020. Sans qu'il y ait de grand bouleversement, on a constatĂ© de « petits flux », en particulier dans le cĆur du Massif central, au nord de la rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine, ou dans le piĂ©mont des PyrĂ©nĂ©es.
Mais, là encore, les géographes soulignent que ces flux concernent en particulier des territoires proches des centres urbains.
Soit des campagnes urbaines capables de proposer des services spécifiques, une dynamique économique et une accessibilité en termes de mobilités. Plusieurs villages connaissent ainsi un vrai regain de population et peuvent bien évidemment en faire profiter les touristes.
Par ailleurs, on observe cependant un nouveau modĂšle d'investissement immobilier dans les territoires ruraux.
Des investissements (achats de biens anciens) qui sont réalisés pour placer son épargne et la valoriser à travers la création de gßtes afin de disposer d'une résidence de vacances ou d'un refuge en cas de reconfinement.
Cette forme de "parisianisation des marchĂ©s locaux", comme la dĂ©nomme le rapport, se manifeste par des achats sans nĂ©gociation et des paiements comptants, des pratiques peu courantes dans ces territoires oĂč les marchĂ©s Ă©taient jusque-lĂ dĂ©tendus.
Des investissements (achats de biens anciens) qui sont réalisés pour placer son épargne et la valoriser à travers la création de gßtes afin de disposer d'une résidence de vacances ou d'un refuge en cas de reconfinement.
Cette forme de "parisianisation des marchĂ©s locaux", comme la dĂ©nomme le rapport, se manifeste par des achats sans nĂ©gociation et des paiements comptants, des pratiques peu courantes dans ces territoires oĂč les marchĂ©s Ă©taient jusque-lĂ dĂ©tendus.
Le littoral reste le gagnant des déplacements
En revanche et surtout, notons que les conséquences de la crise sanitaire se sont et se reflÚtent toujours dans l'attractivité des zones littorales qui se confirme, dans une sorte de « ruée vers l'Ouest ».
Laquelle doit, selon le ministre, inquiĂ©ter car il convient dĂ©sormais de trouver un modĂšle d'attractivitĂ© durable » mĂ©nageant les cĂŽtes, les sols, les plages⊠dĂ©jĂ malmenĂ©es par le changement climatique et ses consĂ©quences. Et par les vacanciers qui, bien Ă©videmment, nâentendent pas changer de paradigme est chercheront toujours (voire de plus en plus) les bords de mer pour passer leurs vacances.
Laquelle doit, selon le ministre, inquiĂ©ter car il convient dĂ©sormais de trouver un modĂšle d'attractivitĂ© durable » mĂ©nageant les cĂŽtes, les sols, les plages⊠dĂ©jĂ malmenĂ©es par le changement climatique et ses consĂ©quences. Et par les vacanciers qui, bien Ă©videmment, nâentendent pas changer de paradigme est chercheront toujours (voire de plus en plus) les bords de mer pour passer leurs vacances.
Un programme-action "France Ruralités"
On le voit, les effets dâoptique sont trompeurs. Le territoire français change, câest un fait et un programme dâactions est en train dâĂȘtre mis en place par le gouvernement, portĂ© par lâANCT (Agence nationale de la cohĂ©sion des territoires) afin de donner une nouvelle attractivitĂ© aux territoires.
De plus, un conseil scientifique sera aussi créé pour continuer Ă objectiver les phĂ©nomĂšnes Ă l'Ćuvre. A la maniĂšre du Giec les chercheurs travailleront sur l'Ă©tat des ruralitĂ©s, a prĂ©cisĂ© la ministre.
Dix-sept villages, sĂ©lectionnĂ©s le 17 fĂ©vrier dans le cadre du programme Popsu Territoires, et dont les noms seront communiquĂ©s en mars, seront aussi accompagnĂ©s par ces chercheurs, dans des Ă©tudes financĂ©es par l'Ătat pour mieux avancer sur leurs problĂ©matiques, notamment en ce qui concerne les mobilitĂ©s rurales et la transition Ă©nergĂ©tique.
Enfin, a été annoncée la création d'un palmarÚs des étudiants et chercheurs de la ruralité dans les territoires, avec des premiers lauréats à l'automne 2023 !
De plus, un conseil scientifique sera aussi créé pour continuer Ă objectiver les phĂ©nomĂšnes Ă l'Ćuvre. A la maniĂšre du Giec les chercheurs travailleront sur l'Ă©tat des ruralitĂ©s, a prĂ©cisĂ© la ministre.
Dix-sept villages, sĂ©lectionnĂ©s le 17 fĂ©vrier dans le cadre du programme Popsu Territoires, et dont les noms seront communiquĂ©s en mars, seront aussi accompagnĂ©s par ces chercheurs, dans des Ă©tudes financĂ©es par l'Ătat pour mieux avancer sur leurs problĂ©matiques, notamment en ce qui concerne les mobilitĂ©s rurales et la transition Ă©nergĂ©tique.
Enfin, a été annoncée la création d'un palmarÚs des étudiants et chercheurs de la ruralité dans les territoires, avec des premiers lauréats à l'automne 2023 !
Les quatre profils de néo ruraux
Les retraités et pré retraités.
Ce profil peu mĂ©diatisĂ©, regroupe les retraitĂ©s et prĂ©-retraitĂ©s. Il s'agit de ceux qui reviennent au pays aprĂšs leur vie professionnelle effectuĂ©e en ville, ou de personnes extĂ©rieures au territoire, en quĂȘte d'un cadre de vie de qualitĂ© et qui connaissent le lieu pour y avoir passĂ© des vacances.
Les professions intermédiaires et classes populaires
Ils s'installent en général dans les couronnes périurbaines éloignées (lointaines périphéries de Perpignan ou de Carcassonne par exemple) et profitent des possibilités que leur offre le télétravail.
Les cadres supérieurs et professionnels
Câest indĂ©niablement la catĂ©gorie la plus mĂ©diatisĂ©e. Mais, elle est loin de concerner la majoritĂ© des cas, expliquent les chercheurs qui notent en revanche une recrudescence de familles de diplĂŽmĂ©s alliant tĂ©lĂ©travail et reconversion professionnelle (autoentreprise de services, artisanat, maraĂźchageâŠ).
Les marginaux et autres déclassés
Enfin, derniĂšre catĂ©gorie, qui est elle aussi passĂ©e sous les radars : les « marginaux » et mĂ©nages en situation de prĂ©caritĂ© plus ou moins choisie, qui cherchent un mode de vie alternatif. Ils s'installent dans des territoires oĂč il est possible de vivre de peu grĂące Ă la solidaritĂ© locale, la dĂ©brouille ou l'autosuffisance.
Les retraités et pré retraités.
Ce profil peu mĂ©diatisĂ©, regroupe les retraitĂ©s et prĂ©-retraitĂ©s. Il s'agit de ceux qui reviennent au pays aprĂšs leur vie professionnelle effectuĂ©e en ville, ou de personnes extĂ©rieures au territoire, en quĂȘte d'un cadre de vie de qualitĂ© et qui connaissent le lieu pour y avoir passĂ© des vacances.
Les professions intermédiaires et classes populaires
Ils s'installent en général dans les couronnes périurbaines éloignées (lointaines périphéries de Perpignan ou de Carcassonne par exemple) et profitent des possibilités que leur offre le télétravail.
Les cadres supérieurs et professionnels
Câest indĂ©niablement la catĂ©gorie la plus mĂ©diatisĂ©e. Mais, elle est loin de concerner la majoritĂ© des cas, expliquent les chercheurs qui notent en revanche une recrudescence de familles de diplĂŽmĂ©s alliant tĂ©lĂ©travail et reconversion professionnelle (autoentreprise de services, artisanat, maraĂźchageâŠ).
Les marginaux et autres déclassés
Enfin, derniĂšre catĂ©gorie, qui est elle aussi passĂ©e sous les radars : les « marginaux » et mĂ©nages en situation de prĂ©caritĂ© plus ou moins choisie, qui cherchent un mode de vie alternatif. Ils s'installent dans des territoires oĂč il est possible de vivre de peu grĂące Ă la solidaritĂ© locale, la dĂ©brouille ou l'autosuffisance.
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
TourMaG lance le 1er "Guide Partez en France des nouveautés et projets touristiques"
PrĂ©facĂ© par Olivia GrĂ©goire, Ministre dĂ©lĂ©guĂ©e auprĂšs du ministĂšre de lâEconomie, chargĂ©e des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de lâArtisanat et du Tourisme? IL EST EN VENTE ICi