
Un décalage profond entre les attentes des jeunes diplômés, notamment Bac+5, et la réalité du marché de l’emploi touristique existe.@depositphotos/PeopleImages.com
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Chaque année, ils sont toujours plus nombreux à décrocher un bac+5 en management, marketing ou stratégie touristique.
Diplômés, motivés, portés par leurs ambitions - parfois aussi par quelques illusions. Et face à eux, un marché du travail en décalage : des stages à répétition ou des postes de conseiller voyages. Un métier clé, mais souvent peu valorisé, jugé mal payé… et loin des promesses des écoles.
Ce décalage n’est pas nouveau. Il s’est creusé au point de devenir une fracture. Les formations préparent à « piloter », « gérer », « innover ». Mais sur le terrain, on cherche avant tout des opérationnels.
Des agents de réservation, pas des chefs de projet. Et quand un jeune vise plus haut, on lui rétorque immanquablement : « il faut d’abord faire ses preuves ».
Le problème, c’est que même ces preuves-là, on les regarde à peine. Deux ans d’alternance ? Pas considéré comme une « vraie expérience ». Une quête de sens et d’équilibre ? Vu comme un « manque d’engagement ».
Un secteur figé face à une génération mobile

Mais c’est précisément ce qu’on leur demande dès l’entrée : faibles salaires, horaires rigides, hiérarchies pesantes, missions répétitives.
Et quelle perspective à long terme ? Difficile d’attirer une génération formée à l’agilité, au numérique, à l’écologie, avec des modèles d’hier.
Le secteur tourne en rond. Il appelle à l’innovation mais peine à se transformer. Il dit recruter, mais ne valorise pas ses talents. Il promet des carrières, mais propose des impasses.
Réconcilier la formation et le terrain
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Soyons lucides. Tant que les écoles continueront à vendre du rêve et les entreprises à proposer des réalités dépassées, les talents partiront ailleurs. Tant que les stages resteront des impasses au lieu de tremplins, la fuite continuera. Et ce « ailleurs », c’est déjà maintenant.
Il est urgent de réconcilier deux mondes qui ne se comprennent plus. D’adapter les formations aux réalités du terrain. De donner aux jeunes l’envie de s’engager dans l’opérationnel, non pas par défaut, mais par conviction.
Le tourisme ne s’en sortira pas en blâmant une génération. Il s’en sortira en l’écoutant. Et en osant, lui aussi, changer de cap.
Il est urgent de réconcilier deux mondes qui ne se comprennent plus. D’adapter les formations aux réalités du terrain. De donner aux jeunes l’envie de s’engager dans l’opérationnel, non pas par défaut, mais par conviction.
Le tourisme ne s’en sortira pas en blâmant une génération. Il s’en sortira en l’écoutant. Et en osant, lui aussi, changer de cap.