
Embaucher un ex-entrepreneur ? La difficulté pour l’employeur est d’identifier les réelles intentions et ambitions des anciens entrepreneurs - DepositPhotos.com, IgorVetushko
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Vous rappelez-vous de la frénésie des reconversions, des formations et des ambitions de tenter l’aventure entrepreneuriale d’un nombre impressionnant de volontaires à une nouvelle vie professionnelle juste après la période Covid ?
L’envie de prendre en main sa carrière, de gagner plus en travaillant moins et surtout comme et quand on le veut !
Aujourd’hui, le contexte économique de plus en plus compliqué pour les affaires favorise l’arrivée d’une vague de candidats qui ont osé et tenté le challenge entrepreneurial, notamment dans le secteur du tourisme. D’autant plus que, pour certains, dont les plus récents, la fin des droits à l’indemnisation chômage se profile rapidement.
Respectant et adorant les entrepreneurs, l’objet de cette chronique n’est pas de critiquer l’audace de créer sa propre activité, ni l’échec, qui est par définition relatif, mais d’évoquer les difficultés et les avantages pour ces néo-salariés de revenir sur le marché de l’emploi qui se tend actuellement.
Ex-entrepreneur : 3 risques identifiés pour les employeurs

Ne va-t-il pas retourner un jour dans l’entrepreneuriat ?
En effet, l’indépendance est ce qu’il y a de plus agréable et de plus confortable pour gérer son équilibre entre vie professionnelle et privée. Aucune autorisation à demander pour télétravailler au bord de la mer ou pour aller chercher son enfant à l’école, ni pour créer sa propre organisation de travail. La liberté d’action est appréciable. Cette autonomie pourrait devenir la madeleine de Proust de l’entrepreneur !
Ne sera-t-il pas trop difficile à manager ?
La seconde question que se pose l’employeur concerne la faculté de l’ancien entrepreneur à accepter et à s’adapter à la culture managériale de la société, surtout si le manager est moins expérimenté que lui.
Ne sera-t-il pas tenté de créer une entreprise concurrente à la mienne ?
Et en plus de détourner des clients ! C’est le vrai danger ! Seule l’analyse approfondie de sa motivation et de sa personnalité complétée par une clause de non-concurrence dans son contrat de travail permettrait d’estimer et de limiter ce risque.
Lire aussi : Pénurie de personnel : et si vous recrutiez un senior ? 🔑
Embaucher un ex-entrepreneur : des avantages malgré tout
Alors pourquoi s’intéresser à un ancien entrepreneur ?
En parallèle des trois risques cités pour l’employeur, il existe malgré tout des avantages :
- le néo-salarié sait ce qu’est l’entrepreneuriat dans sa grande désillusion ;
- il a gagné en maturité professionnelle et personnelle ;
- il a augmenté son agilité et sa résilience ;
- il est conscient de la complexité et de l’étendue de la gestion d’entreprise ;
- il a élargi son champ de polyvalence et de responsabilités ;
- il sait clairement pourquoi il redevient salarié ;
- il a une revanche professionnelle à prendre.
La motivation que j’entends le plus souvent pour expliquer le choix de revenir dans le salariat est l’envie de sortir de la solitude de l’entrepreneur et de retrouver une ambiance de travail ainsi qu’un sentiment d’appartenance autour d’un projet collectif au sein d’une équipe.
Néanmoins, recruter c’est gérer du risque. Aussi, le plus important à vérifier pour l'employeur reste la sincérité des nouvelles motivations à redevenir salarié et ne pas se contenter naïvement de celles annoncées !
La durée dans l’entrepreneuriat a aussi son influence. Plus le candidat a été à son compte en termes d’années, de fréquence et de récurrence, plus les risques sont élevés !
Je me rappelle de certains candidats ex-entrepreneurs à qui j’ai posé ces 3 questions, anticipant mes clients soucieux de leur réponse. Certaines sont éloquentes et sans équivoque.
Ils ont essayé et ont compris que l’on pouvait s’épanouir au travail en tant que salarié tant que le management, la culture d’entreprise et le métier leur correspondaient. D’autres justifications sont plus floues !
En parallèle des trois risques cités pour l’employeur, il existe malgré tout des avantages :
- le néo-salarié sait ce qu’est l’entrepreneuriat dans sa grande désillusion ;
- il a gagné en maturité professionnelle et personnelle ;
- il a augmenté son agilité et sa résilience ;
- il est conscient de la complexité et de l’étendue de la gestion d’entreprise ;
- il a élargi son champ de polyvalence et de responsabilités ;
- il sait clairement pourquoi il redevient salarié ;
- il a une revanche professionnelle à prendre.
La motivation que j’entends le plus souvent pour expliquer le choix de revenir dans le salariat est l’envie de sortir de la solitude de l’entrepreneur et de retrouver une ambiance de travail ainsi qu’un sentiment d’appartenance autour d’un projet collectif au sein d’une équipe.
Néanmoins, recruter c’est gérer du risque. Aussi, le plus important à vérifier pour l'employeur reste la sincérité des nouvelles motivations à redevenir salarié et ne pas se contenter naïvement de celles annoncées !
La durée dans l’entrepreneuriat a aussi son influence. Plus le candidat a été à son compte en termes d’années, de fréquence et de récurrence, plus les risques sont élevés !
Je me rappelle de certains candidats ex-entrepreneurs à qui j’ai posé ces 3 questions, anticipant mes clients soucieux de leur réponse. Certaines sont éloquentes et sans équivoque.
Ils ont essayé et ont compris que l’on pouvait s’épanouir au travail en tant que salarié tant que le management, la culture d’entreprise et le métier leur correspondaient. D’autres justifications sont plus floues !
Ex-entrepreneurs : identifier les différents profils
Il faut distinguer 3 types d’ex-entrepreneurs :
Les résilients
Ce sont ceux qui se sont lancés par goût du challenge et qui, humbles, sont conscients que diriger une entreprise est une fonction qui nécessite bien d’autres responsabilités et compétences adjacentes à celles inhérentes à leur métier. Ceux qui ont voulu assouvir une ambition ou un rêve qui est désormais coché, et qui n’ont aucun regret à ne plus retourner dans l’entrepreneuriat.
Les opportunistes
Ceux qui ont profité d’un licenciement subi ou opportuniste pour se lancer et tenter un changement professionnel davantage en phase avec leurs aspirations personnelles. La réalité de l’entrepreneuriat en termes de difficultés liées au développement commercial, à la gestion d’entreprise et à la rémunération les a rattrapés. Ceux-là ont fermé définitivement la porte de l’entrepreneuriat.
Les entrepreneurs nés
Ceux qu’on appelle les « serial entrepreneurs », qui ne vivent que pour entreprendre. Ceux qu’il faut associer et intéresser pour obtenir le meilleur d’eux-mêmes et les fidéliser.
Les résilients
Ce sont ceux qui se sont lancés par goût du challenge et qui, humbles, sont conscients que diriger une entreprise est une fonction qui nécessite bien d’autres responsabilités et compétences adjacentes à celles inhérentes à leur métier. Ceux qui ont voulu assouvir une ambition ou un rêve qui est désormais coché, et qui n’ont aucun regret à ne plus retourner dans l’entrepreneuriat.
Les opportunistes
Ceux qui ont profité d’un licenciement subi ou opportuniste pour se lancer et tenter un changement professionnel davantage en phase avec leurs aspirations personnelles. La réalité de l’entrepreneuriat en termes de difficultés liées au développement commercial, à la gestion d’entreprise et à la rémunération les a rattrapés. Ceux-là ont fermé définitivement la porte de l’entrepreneuriat.
Les entrepreneurs nés
Ceux qu’on appelle les « serial entrepreneurs », qui ne vivent que pour entreprendre. Ceux qu’il faut associer et intéresser pour obtenir le meilleur d’eux-mêmes et les fidéliser.
Comment se décider ?
La difficulté pour l’employeur est d’identifier finalement les réelles intentions et ambitions des anciens entrepreneurs.
La vérité réside dans leurs motivations profondes. Il faut leur poser la question et apprécier la sincérité de leur réponse. Si elle est convaincante aussi bien sur la forme que sur le fond, confirmée par le ressenti personnel, alors pourquoi pas !
De toute façon, le risque zéro n’existe pas, et la qualité première d’un chef d’entreprise est de décider.
Face à d’anciens entrepreneurs, je recommande de prendre davantage de temps pour écouter, échanger, faire connaissance et évaluer en toute transparence si leurs véritables motivations sont compatibles avec les caractéristiques à date du projet d’entreprise proposé.
Chaque individu est unique, porté par sa personnalité et son parcours professionnel, c’est pour cela que la décision ne doit être qu’individuelle et justifiée au cas par cas.
Lire aussi : Recrutement : 7 conseils pour convaincre le candidat de signer
La vérité réside dans leurs motivations profondes. Il faut leur poser la question et apprécier la sincérité de leur réponse. Si elle est convaincante aussi bien sur la forme que sur le fond, confirmée par le ressenti personnel, alors pourquoi pas !
De toute façon, le risque zéro n’existe pas, et la qualité première d’un chef d’entreprise est de décider.
Face à d’anciens entrepreneurs, je recommande de prendre davantage de temps pour écouter, échanger, faire connaissance et évaluer en toute transparence si leurs véritables motivations sont compatibles avec les caractéristiques à date du projet d’entreprise proposé.
Chaque individu est unique, porté par sa personnalité et son parcours professionnel, c’est pour cela que la décision ne doit être qu’individuelle et justifiée au cas par cas.
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Passionné par le recrutement, entrepreneur et dirigeant du cabinet Refea, Frédérik Cousin s’attache à partager ses conseils et anecdotes en matières de recrutement, depuis la stratégie à l’intégration à ses clients et candidats. Soucieux de contribuer à l’amélioration des pratiques et des outils liés au marché de l'emploi, il écrit et délivre ses idées et positions notamment dans une chronique bimestrielle.
fc@refea.fr
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