L'industrie touristique française face à de nouveaux enjeux d'investissement

Le secteur touristique fait face à de nombreux défis, notamment liés à la modernisation de ses infrastructures et à la nécessité de renforcer l’attractivité de la destination France dans un contexte mondial concurrentiel.

Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, a rappelé que le tourisme est un secteur clé de l’économie française, dont la croissance contribue directement à la création d’emplois et à l’attractivité de la destination.

Elle a notamment rappelé que l'industrie touristique représente près de 8 % du PIB, avec 71 milliards d’euros de recettes et plus de 2 millions d’emplois directs.

"Le tourisme est un secteur porteur qui continue de croître, et notre mission est de le soutenir pour qu’il demeure compétitif, innovant et durable", a-t-elle déclaré. Elle a également souligné que la France, forte de ses paysages, de son patrimoine et de son savoir-faire, doit continuer à se moderniser pour faire face aux nouvelles attentes des consommateurs.

Cependant, pour rester un leader mondial du tourisme, la France doit non seulement conserver son statut de destination phare mais aussi adapter ses infrastructures aux standards modernes, ce qui nécessite des investissements conséquents.

L’un des enjeux majeurs du secteur réside dans la modernisation des infrastructures touristiques vieillissantes.

Les hôteliers, par exemple, doivent faire face à une forte demande de rénovations et de mises à niveau pour répondre aux attentes de plus en plus élevées des touristes, notamment en matière de durabilité et de confort.

L’investissement dans le secteur touristique n’est pas seulement une question de rafraîchissement des installations, mais aussi de diversification de l’offre.

Le tourisme évolue, et les consommateurs recherchent des expériences nouvelles, plus authentiques et respectueuses de l’environnement. L’agro-tourisme, le tourisme durable et l’éco-tourisme sont des segments qui prennent de plus en plus d’importance.

Les discussions ont clairement mis en évidence un besoin urgent de mobilisation des investissements privés dans le secteur touristique.

Si l'État a déjà investi dans le secteur, notamment à travers des dispositifs tels que le Plan de Relance, il devient crucial d'attirer les investisseurs privés pour soutenir les projets de modernisation ont affirmé les membres du gouvernement.

Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a souligné l’importance de cette collaboration entre public et privé, notamment à travers des investissements étrangers, pour maintenir la France en tête des destinations touristiques mondiales.

"Nous avons besoin de faire venir davantage de capitaux privés dans notre secteur. Le tourisme est une activité qui attire les investisseurs, à condition que nous leur offrions des projets structurés et rentables", a-t-il expliqué.

Dans cette perspective, plusieurs initiatives ont été mises en place, telles que le programme "Choose France", qui vise à attirer les investisseurs étrangers en mettant en avant les atouts touristiques du pays.

Le ministre a également évoqué la nécessité de développer des partenariats avec les grands groupes privés pour financer des projets d’envergure dans le tourisme historique et le patrimoine, notamment avec la création de « paradors à la française », des établissements dédiés à la valorisation du patrimoine tout en offrant des services haut de gamme.

Afin de renforcer l'attractivité de la France en tant que destination touristique et de soutenir les investissements, plusieurs actions concrètes ont été évoquées lors des tables rondes.

Tout d’abord, la simplification des procédures administratives pour faciliter les projets touristiques a été mentionnée.

"Nous devons alléger les démarches administratives pour les investisseurs et les porteurs de projets", a souligné Eric Lombard.

De plus, des incitations fiscales et des aides financières à destination des acteurs privés ont été proposées pour encourager les investissements dans les régions moins desservies

Enfin, une "stratégie collaborative et durable" semble être la voie de l’avenir pour l’industrie touristique française. Les ministres ont insisté sur l’importance de fédérer les acteurs publics et privés autour de projets communs, tout en garantissant la pérennité des emplois et des territoires.

Le tourisme social, l’accueil des personnes en situation de handicap et l’accessibilité pour tous doivent également figurer parmi les priorités.

"Le secteur touristique doit se tourner vers l’avenir, en prenant en compte les enjeux écologiques, sociaux et économiques. La France peut être un modèle en matière de tourisme durable, mais pour cela, nous avons besoin de l'engagement de tous", a conclu Nathalie Delattre.