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Club Med : l'ouverture de capital est-elle un mirage ? 🔑

Henri Giscard d'Estaing annonce une réorganisation du Club Med


Avec le licenciement de Michel Wolfovski, le Club Med pourrait tourner une nouvelle page de son histoire. Après plus de 20 ans de service, le directeur général adjoint et numéro 2 de la marque au trident a été invité à voir ailleurs. Henri Giscard d'Estaing se retrouve esseulé, dans un processus d'ouverture de capital qui ressemble de plus en plus à une chimère... Nous avons cherché à joindre le Club Med et Fosun pour avoir leur version officielle, en vain.


Rédigé par le Vendredi 26 Juillet 2024

Henri Giscard d'Estaing annonce une réorganisation du Club Med pour septembre 2024 - Crédit photo : Depositphotos @ChinaImages
Henri Giscard d'Estaing annonce une réorganisation du Club Med pour septembre 2024 - Crédit photo : Depositphotos @ChinaImages
Lors du dernier congrès des Entreprises du Voyage, Henri Giscard d’Estaing, Président du Club Med avait pris la parole pour faire passer quelques messages à son actionnaire.

Nous pouvions comprendre en écoutant entre les phrases, que le président du Club Med dénonçait une relation de confiance brisée avec Fosun.

Depuis quelques mois, le conglomérat chinois a repris la main sur la destinée de la marque au trident.

Dans un premier temps, il s'est montré ouvert à une ouverture de capital, pour faire rentrer de l'argent frais indispensable afin de rassurer des marchés financiers inquiets de voir s'amonceler une dette de 28,15 milliards d'euros dans les comptes de l'entreprise.

A lire : Du Club Méditerranée au Club Med : que restera-t-il du trident ?

La famille suisse Maus, propriétaire des marques Lacoste et Aigle, a bien tenté de rafler la mise, en proposant un rachat total, une proposition qui a essuyé un refus ferme et définitif de la part de l'entreprise chinoise.

Ce rachat avorté a quelque peu crispé les salariés au siège à Paris. D'autant que fin mai, le numéro 2 du géant du tourisme claquait la porte. Michel Wolfovski proche d'Henri Giscard d'Estaing et instigateur de la montée en gamme, restait malgré tout au conseil d'administration.

Ce n'est maintenant plus le cas.


Club Med : les raisons du départ de Michel Wolfovski ?

Deux mois plus tard, il en a été éjecté et devra quitter l'entreprise en octobre 2024,]b à en croire le site spirit45.

Une information que nous avons pu vérifier.

A l'époque, il nous était expliqué que les relations entre les équipes françaises et celles de l'actionnaire chinois étaient plus que tendues.

"Nous avons peut-être le sentiment d'une période de calme vue de l'extérieur, mais en coulisses les choses sont plus tempétueuses et conflictuelles.

La décision de Michel Wolfovski n'est pas anodine, par son action, il a voulu dénoncer quelque chose.

Un moment quand on te pousse Ă  faire des choses que tu ne veux pas faire,
que tes prérogatives sont réduites, tu n'as plus d'autres choix,
" nous expliquait un salarié sur le terrain.

Une démission que Fosun avait poussée en imposant au directeur général adjoint un supérieur hiérarchique, en la personne de Choi Yin On.

Il était jusque-là, le vice-président et directeur financier de Fosun Tourism Group.

Non seulement, le trentenaire a été nommé pour reprendre en main, une entreprise qui sortait d'un exercice historique, mais surtout pour assainir les comptes de l'actionnaire.

D'après nos confrères de BFM TV, le conglomérat ferait remonter chaque année 80 millions d'euros de dividendes.

Face à l'ampleur de la dette, il a sans doute demandé d'accélérer la remontée de cash et Michel Wolfovski s'en est offusqué. Quoiqu'il en soit, Henri Giscard d'Estaing se retrouve d'autant plus isolé, aussi bien au siège parisien qu'au conseil d'administration.

Club Med : "Henri a exprimé son mécontentement"

Le président a pris son clavier pour informer les salariés de la décision.

"Henri a exprimé son mécontentement par rapport au fait que le collaborateur avec lequel, il a planifié et réfléchi à la stratégie gagnante de la montée en gamme.

Il n'a pas cautionné cela ! L'entreprise devrait poursuivre sur sa lancée au 1er semestre 2024.

Cette décision est perçue comme étant injuste,
" estime un fin observateur du milieu touristique.

Bien qu'il ait voté contre cette proposition d'évincer, son bras droit, la majorité du conseil d'administration est largement aux mains des Chinois.

Un autre administrateur s'est opposé dans son bulletin contre l'éviction de l'ancien directeur général, en la personne de Georges Pauget. Ces deux seules voix n'auront donc pas suffi pour maintenir Michel Wolfovski au sein de la grande maison bleue.

"La rentrée de septembre pourrait être chaude," nous dit-on de l'intérieur.

Dans son message envoyé aux salariés, le président du Club Med faisait état d'une nouvelle répartition des responsabilités au sein du Comité de Direction Générale, pour la fin de ce même mois.

Serait-ce la seule annonce ?

Pour l'heure, aucun signal n'indique une avancée sur le dossier de l'ouverture de capital, d'autant que cette reprise en main de Fosun devrait refroidir grandement les investisseurs intéressés.


Peut-être que la communication réalisée autour de la marque au trident avait pour but de rassurer les marchés financiers et les banques dans le but de rééchelonner la dette.

"Henri Giscard d’Estaing ne s'accroche pas à son poste"

"Se passer de l'expertise d'un professionnel comme Henri Giscard d’Estaing, après tout ce qu'il a fait pour repositionner et sauver l'entreprise, ce serait très clairement idiot.

Il a obtenu une légitimité incroyable en interne, il se trouve au même niveau que Gilbert Trigano.

Après, il ne cache pas son âge et ne s'accroche pas à son poste, il sait très bien qu'il va devoir passer la main, ce n'est pas une question d'homme.

Il ne trouve pas cette fin d'aventure très élégante
,
" poursuit un autre connaisseur du tourisme, ayant préféré conserver l'anonymat.

D'où ces prises de parole récentes pour tancer publiquement ses actionnaires.

La crainte n'est pas de voir, comme certains ont pu l'écrire, le siège social du géant français du tourisme déménager en Chine, mais plutôt de devenir à terme de simples exécutants de décideurs basés à des milliers de kilomètres, donc de voir l'âme de l'entreprise disparaitre.

"Petit Ă  petit, ils feront ce qu'ils voudront, il n'y aura plus de contre-poids.

Le signal envoyé à de potentiels investisseurs avec cette reprise en main n'est pas vraiment bon, peut être que l'ouverture de capital n'a jamais été une réelle volonté de leur part.

Ils se sont prononcés en faveur de cette initiative, sauf qu'en même temps, ils découragent tout le monde de venir.


Je ne suis pas sûr que sans son président historique, les marques d'intérêt auraient été aussi nombreuses,
" poursuit cet observateur.

Quel investisseur serait assez fou pour signer un chèque de 600 millions d'euros, contre 30%, à une entreprise dont l'unique actionnaire a des finances exsangues et qui ne veut pas lâcher le contrôle ?

Henri Giscard d’Estaing a bien ramené des acteurs intéressés, poussant pour un ancrage français et européen, mais les conditions ont refroidi tous les potentiels acquéreurs.

A date des négociations ont toujours lieu...


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