Jean Pierre SAUVAGE, Président de BAR France : "pour l'Europe, le scenario de base d’Eurocontrol nous projette à 95% à l’horizon août 2023" (photo C.H)
BAR France « Board of Airlines Représentatives » a reconduit son Président Jean-Pierre Sauvage pour un nouveau mandat lors de son assemblée générale mardi 24 janvier 2023. Celui qui depuis 20 ans préside cette association qui regroupe les directeurs généraux des compagnies aériennes exerçant une activité en France reprend du service pour faire entendre la voix des compagnies aériennes dans cette période post Covid avec des opérateurs encore très fragiles.
Une voix forte, déterminée et sans langue de bois devant, entre autres, le Président-directeur général d’ADP Augustin de Romanet et Damien Cazé Directeur général de l'Aviation civile (DGAC).
Des interlocuteurs avec lesquels le BAR entretient des « discussions franches » comme l’on dit en langage diplomatique.
Une voix forte, déterminée et sans langue de bois devant, entre autres, le Président-directeur général d’ADP Augustin de Romanet et Damien Cazé Directeur général de l'Aviation civile (DGAC).
Des interlocuteurs avec lesquels le BAR entretient des « discussions franches » comme l’on dit en langage diplomatique.
Un optimisme modéré
Dans son intervention et avant d’en venir aux sujets toujours prégnants de l’activité en France, Jean-Pierre Sauvage a voulu afficher un optimisme modéré quant à la résilience du transport aérien.
Il s’est félicité de ce qu’au niveau mondial, IATA enregistre un taux de 70,6% de passagers par rapport à l’année de référence pré-Covid et un trafic en France qui s’est révélé plus prometteur avec un taux de 80% (CDG 74%-ORY 90,3%-NCE 83,1-TLS 71,1).
« Pour ce qui concerne l’Europe, le scenario de base d’Eurocontrol nous projette à 95% à l’horizon août 2023. »
Il s’est également réjoui du regain d’activité que prévoit IATA pour 2023 et d’un retour à la rentabilité, certes encore léger, avec un bonus de 4,7 milliards de dollars soit une marge de 0,6%. Voilà pour les raisons d’aborder les mois qui viennent avec optimisme.
Cependant et après « ces 3 années cauchemardesques » le Président de BAR France a énuméré les sujets d’inquiétudes pour l’activité en France.
Il s’est félicité de ce qu’au niveau mondial, IATA enregistre un taux de 70,6% de passagers par rapport à l’année de référence pré-Covid et un trafic en France qui s’est révélé plus prometteur avec un taux de 80% (CDG 74%-ORY 90,3%-NCE 83,1-TLS 71,1).
« Pour ce qui concerne l’Europe, le scenario de base d’Eurocontrol nous projette à 95% à l’horizon août 2023. »
Il s’est également réjoui du regain d’activité que prévoit IATA pour 2023 et d’un retour à la rentabilité, certes encore léger, avec un bonus de 4,7 milliards de dollars soit une marge de 0,6%. Voilà pour les raisons d’aborder les mois qui viennent avec optimisme.
Cependant et après « ces 3 années cauchemardesques » le Président de BAR France a énuméré les sujets d’inquiétudes pour l’activité en France.
Un ciel européen toujours en construction
Après déjà 18 années passées depuis son lancement en 2004, il y a urgence à achever le projet européen de ciel unique a rappelé Jean Pierre Sauvage, en agissant sur plusieurs leviers.
- Une modernisation permettant la suppression des limites à la croissance du secteur aérien de l’UE, une réduction des coûts et une meilleure efficacité opérationnelle notamment concernant les retards et améliorant la connectivité.
- L’instauration d’une Autorité régulatrice pour un meilleur fonctionnement mais également pour juger de la performance des entités en charge de la navigation aérienne dans chaque état afin de dépasser les particularités nationales pouvant impacter l’efficience du SESAR*.
"La France doit jouer le premier rôle en matière d’harmonisation du ciel unique" a ajouté le Président du BAR France en incitant et réclamant en présence des autorités dans la salle : "une meilleure gestion des mouvements sociaux, des contrôleurs et ingénieurs de la Navigation aérienne en France désorganisant gravement l’exploitation des compagnies opérant de et vers la France ou survolant son territoire".
- Une modernisation permettant la suppression des limites à la croissance du secteur aérien de l’UE, une réduction des coûts et une meilleure efficacité opérationnelle notamment concernant les retards et améliorant la connectivité.
- L’instauration d’une Autorité régulatrice pour un meilleur fonctionnement mais également pour juger de la performance des entités en charge de la navigation aérienne dans chaque état afin de dépasser les particularités nationales pouvant impacter l’efficience du SESAR*.
"La France doit jouer le premier rôle en matière d’harmonisation du ciel unique" a ajouté le Président du BAR France en incitant et réclamant en présence des autorités dans la salle : "une meilleure gestion des mouvements sociaux, des contrôleurs et ingénieurs de la Navigation aérienne en France désorganisant gravement l’exploitation des compagnies opérant de et vers la France ou survolant son territoire".
La régulation aéroportuaire : toujours pomme de discorde entre les compagnies et les aéroports
Une des grande crainte de Jean-Pierre Sauvage du Bar France est de revoir la pagaille dans les aéroports de l'été dernier au cours des grands évènements à venir : Coupe du monde de Rugby ou JO 2024 - Depositphotos.com Auteur AllaSerebrina
Comme une réponse à Thomas Juin Président de l'UAF (Union des Aéroports Français) qui lors de son dernier congrès plaidait pour une double caisse dans la façon d’organiser la régulation aéroportuaire mise en place pour éviter des abus de positions dominantes (hausses de tarif excessives, baisse de la qualité de service), Jean-Pierre Sauvage a exprimé son désaccord.
Dans son argumentaire, il a cité un extrait d’un récent rapport de l’ART (l’Autorité de régulation des Transports) faisant apparaitre que : "les sociétés aéroportuaires réalisent structurellement des marges élevées et la moitié d’entre elles présentent dans leurs comptes une trésorerie disponible supérieure à leur dette financière ce qui a permis, avec la reprise de trafic des 2021 de rétablir les marges brutes…"
BAR France continuera donc de réaffirmer avec force sa position en faveur de la caisse unique, considérant qu’il est inacceptable que les compagnies soient les seules à supporter les charges dérivant des externalités négatives de leur activité et ne pas bénéficier des bénéfices des externalités positives (les recettes des commerces dans les aéroports) découlant de leur présence sur les aéroports.
Dans son argumentaire, il a cité un extrait d’un récent rapport de l’ART (l’Autorité de régulation des Transports) faisant apparaitre que : "les sociétés aéroportuaires réalisent structurellement des marges élevées et la moitié d’entre elles présentent dans leurs comptes une trésorerie disponible supérieure à leur dette financière ce qui a permis, avec la reprise de trafic des 2021 de rétablir les marges brutes…"
BAR France continuera donc de réaffirmer avec force sa position en faveur de la caisse unique, considérant qu’il est inacceptable que les compagnies soient les seules à supporter les charges dérivant des externalités négatives de leur activité et ne pas bénéficier des bénéfices des externalités positives (les recettes des commerces dans les aéroports) découlant de leur présence sur les aéroports.
Facilitation et qualité de service
"En presque 50 ans dans l'aérien, je n'ai jamais connu ça" s’était exclamé Jean-Pierre Sauvage dans les colonnes de TourMag en septembre dernier.
Lire aussi : Pagaille aérien : "En 50 ans, je n'ai jamais connu ça !
Il parlait ainsi de la pagaille dans les aéroports parisiens et c’est une grande crainte pour lui que de revoir surgir cette « chienlit » dans les mois qui viennent, surtout lors des deux grands évènements qui se produiront prochainement en France, Coupe du monde de Rugby - automne 2023 - et JO 2024.
BAR France s’est donc dit très favorable aux termes de la Charte d’engagement des acteurs du transport aérien lancée par le Ministère des transports pour obtenir des ratios de satisfaction de QDS acceptables et pertinents prenant en compte l'intégralité du parcours passager en mettant principalement l’accent sur des points essentiels :
- l'accessibilité aux aéroports
- la facilitation aux passages sureté et police aux frontières (problèmes de ressources humaines et développement des PARAFEs)
-la fluidité et l’accompagnement du passager dans le parcours aérogare
- une meilleure fluidité de la circulation aérienne (retards et corollairement incidence CO2)
- le traitement des bagages (départ et arrivée)
Lire aussi : Pagaille aérien : "En 50 ans, je n'ai jamais connu ça !
Il parlait ainsi de la pagaille dans les aéroports parisiens et c’est une grande crainte pour lui que de revoir surgir cette « chienlit » dans les mois qui viennent, surtout lors des deux grands évènements qui se produiront prochainement en France, Coupe du monde de Rugby - automne 2023 - et JO 2024.
BAR France s’est donc dit très favorable aux termes de la Charte d’engagement des acteurs du transport aérien lancée par le Ministère des transports pour obtenir des ratios de satisfaction de QDS acceptables et pertinents prenant en compte l'intégralité du parcours passager en mettant principalement l’accent sur des points essentiels :
- l'accessibilité aux aéroports
- la facilitation aux passages sureté et police aux frontières (problèmes de ressources humaines et développement des PARAFEs)
-la fluidité et l’accompagnement du passager dans le parcours aérogare
- une meilleure fluidité de la circulation aérienne (retards et corollairement incidence CO2)
- le traitement des bagages (départ et arrivée)
Riverains et Environnement
Autres articles
Les nuisances sonores, les attaques et « diatribes » qu’elles génèrent surtout de la part de certains écologistes constituent aussi un point d’inquiétude.
Derrière cela, la menace de restrictions opérationnelles comme des mesures de couvre feux.
BAR France souhaite poursuivre les efforts pour trouver un consensus acceptable pour toutes les parties sans passer par des mesures autoritaires contraignantes et pénalisantes "non seulement pour les opérateurs aériens mais pour l’économie en général".
"Pour leur part, les acteurs du transport aérien déploient tous leurs efforts tendant vers ce but tant dans la mise en exploitation d’avions moins bruyants que dans la mise en œuvre de procédures de vol réduisant les impacts de bruit" a déclaré Jean-Pierre Sauvage rappelant au passage que 42 millions d’euros ont été perçus en 2019 auprès des compagnies aériennes au titre de la Taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires.
"Ceci m’amène également à poser la question de la destination du produit des sanctions qui est versé au budget général de l’Etat. Pourquoi ne servirait-il pas, à tout le moins, à l’insonorisation des habitations subissant les contraintes sonores aériennes ?" a-t-il ajouté.
L’environnement, désormais sujet majeur pour le transport aérien a servi de point de conclusion.
Assez remonté contre une certaine écologie radicale, le Président du BAR s’est publiquement posé la question : "doit-on pour autant se résigner à prêcher dans le désert face aux diktats des tenants de la bonne morale environnementale, pourfendeuse du transport aérien quand, notre industrie, consciente de ses responsabilités et de ses devoirs, met tout en œuvre pour continuer à apporter sa contribution au développement économique et faciliter les relations entre les individus de cette planète dans le respect des nécessités climatiques ? "
Sur ce sujet, Jean Pierre Sauvage croit fermement à la promesse d’une décarbonation totale du transport aérien en 2050, et ouvre avec ses adhérents "une nouvelle page de l’histoire aérienne, un défi excitant".
*Pilier technologique du programme Ciel unique européen, le programme SESAR (ou Single European Sky ATM Research, pour Single European Sky Air Traffic Management Research) est le nom du programme visant à fournir à l'Europe des systèmes performants de gestion du trafic aérien afin de moderniser les systèmes actuels.
Derrière cela, la menace de restrictions opérationnelles comme des mesures de couvre feux.
BAR France souhaite poursuivre les efforts pour trouver un consensus acceptable pour toutes les parties sans passer par des mesures autoritaires contraignantes et pénalisantes "non seulement pour les opérateurs aériens mais pour l’économie en général".
"Pour leur part, les acteurs du transport aérien déploient tous leurs efforts tendant vers ce but tant dans la mise en exploitation d’avions moins bruyants que dans la mise en œuvre de procédures de vol réduisant les impacts de bruit" a déclaré Jean-Pierre Sauvage rappelant au passage que 42 millions d’euros ont été perçus en 2019 auprès des compagnies aériennes au titre de la Taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires.
"Ceci m’amène également à poser la question de la destination du produit des sanctions qui est versé au budget général de l’Etat. Pourquoi ne servirait-il pas, à tout le moins, à l’insonorisation des habitations subissant les contraintes sonores aériennes ?" a-t-il ajouté.
L’environnement, désormais sujet majeur pour le transport aérien a servi de point de conclusion.
Assez remonté contre une certaine écologie radicale, le Président du BAR s’est publiquement posé la question : "doit-on pour autant se résigner à prêcher dans le désert face aux diktats des tenants de la bonne morale environnementale, pourfendeuse du transport aérien quand, notre industrie, consciente de ses responsabilités et de ses devoirs, met tout en œuvre pour continuer à apporter sa contribution au développement économique et faciliter les relations entre les individus de cette planète dans le respect des nécessités climatiques ? "
Sur ce sujet, Jean Pierre Sauvage croit fermement à la promesse d’une décarbonation totale du transport aérien en 2050, et ouvre avec ses adhérents "une nouvelle page de l’histoire aérienne, un défi excitant".
*Pilier technologique du programme Ciel unique européen, le programme SESAR (ou Single European Sky ATM Research, pour Single European Sky Air Traffic Management Research) est le nom du programme visant à fournir à l'Europe des systèmes performants de gestion du trafic aérien afin de moderniser les systèmes actuels.