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Dialogues du Tourisme Équitable : calculer son impact pour changer de logiciel

Organisé par l’ATES, avec l’IREST et Tetraktys


Le tourisme équitable se réunissait fin novembre à Paris pour réfléchir à son impact. Comment mesurer si ce qu’on apporte dans une destination est positif ? Éléments de réponses pour la première édition des Dialogues du Tourisme Équitable de l’ATES.


Rédigé par le Vendredi 9 Décembre 2022

Une soixantaine de personnes étaient attendues pour ce premier dopus des Dialogues du tourisme équitable organisé par l'ATES - DR Juliette Pic
Une soixantaine de personnes étaient attendues pour ce premier dopus des Dialogues du tourisme équitable organisé par l'ATES - DR Juliette Pic
Les acteurs du voyage responsable sont souvent de fins statisticiens.
Car, quand on est vu comme un doux rêveur, il importe de prouver la valeur de son travail et les bénéfices qui en découle. Eh non, l’écologie n’est pas une utopie et l’humanisme n’est pas une philosophie de vie, ce sont des actions complexes au quotidien, pas toujours facile à quantifier.

C’est le défi que s’étaient fixé l’ATES, accompagnée des étudiants de l’IREST de l’ONG Tetraktys, pour cette première journée des Dialogues du Tourisme Équitable : comment quantifier la valeur du tourisme équitable, comment calculer l’impact du secteur sur les populations locales ?

Lire aussi le 1er volet de cette série : Dialogues du Tourisme Equitable : des bases pour repenser le tourisme ?

Ce 29 novembre 2022, l’association réunissait des universitaires, chercheurs autours des questions économiques, éthiques, anthropologiques et des acteurs du tourisme équitable. Le but : réfléchir à l’évaluation de son impact pour favoriser le changement de pratiques.

Pourquoi évaluer l’impact du tourisme équitable ?

Le tourisme équitable et solidaire tel que définit par l’ATES ajoute une promesse pour le voyageur. Non seulement celle de vivre une expérience et de s’évader, mais aussi celle de participer au « développement durable et équilibré des territoires, de manière directe à travers l’activité touristique, et de manière indirecte à travers le financement d’un fonds de développement dédié à des projets d’intérêt général ».

Pourquoi évaluer l’impact ? Pour convaincre bien sûr, mais aussi progresser dans une démarche d’amélioration continue. Le tourisme équitable promet d’avoir un impact régional positif. C'est-à-dire : d’améliorer les conditions de vie, le partage équitable des ressources naturelles, de préserver et de faire rayonner l’identité locale et protéger le patrimoine culturel, former sur la durabilité et le respect des droits en encourageant l’autonomisation.

Pour ne pas être des vœux pieux, ces principes doivent être évalués.

Les entreprises du tourisme équitable sont comme n’importe quelle entreprise : elles ont besoin d’indicateurs pour vérifier que son business plan fonctionne et qu’il est solide économiquement. Pour trouver des investissements, elles doivent montrer que le projet est rentable, que le ratio coût / bénéfice est favorable à son modèle et répond à la promesse.

Le tourisme équitable s’appuie sur le tissu associatif et les ONG, qui doivent rendre des comptes auprès des organismes qui les financent et déterminer des orientations stratégiques.

Il doit aussi prouver aux décideurs locaux qu’en s’installant dans un territoire, il lui apporte une plus-value. Issu du monde militant, le tourisme équitable a aussi une mission de plaidoyer. Il cherche à démontrer que son impact positif est largement supérieur à celui du tourisme conventionnel et que son impact négatif l’est beaucoup moins, dans des aires géographiques et des types de tourisme comparables.

Enfin, il a un devoir de transparence : en faisant une promesse d’humanisme à ses voyageurs, le tourisme équitable et solidaire doit lui prouver que son argent et son temps ont bien été utilisés pour le bien commun. Il doit ainsi pouvoir justifier du prix qu’il propose et donner des gages à ses clients.

Elements de réponse avec le label de l’ates

De son côté, l’ATES a mis en place un label autour d’une charte, basée sur 6 objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU : pas de pauvreté, égalité entre les sexes, travail décent et croissance économique, inégalités réduites, consommation et production responsable, mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques.

Un premier élément de réponse pour, simplement, savoir si l’activité peut ou non prétendre à être équitable et solidaire.

Est-ce qu’il propose de voyager en petit groupe, chez l’habitant ou dans des hébergements tenus par la population locale, loin des infrastructures du tourisme conventionnel ? Est-ce qu’il place l’échange et le respect des cultures, de l’environnement, des populations au cœur de son activité ? Favorise-t-il l’économie locale et finance-t-il des projets de développement locaux ?

Autant de premiers pas pour positionner un voyage plus sobre et plus responsable.

Des données compliquées à réunir

Comment quantifier si le tourisme participe à cet impact positif sur les territoires ? Comment calculer un mieux-être ?

Le tourisme équitable se base, d’abord, sur les indicateurs classiques du secteur du tourisme : le nombre d’arrivées, de nuitées, les dépenses touristiques, etc. S’y ajoutent les indicateurs économiques de l’entreprise : revenu, retour sur investissement…

Pour évaluer sa contribution sur la destination, le tourisme équitable s’intéresse aussi aux retombées économiques entre les acteurs locaux, à sa contribution au PIB, au nombre d’emplois créé, au coefficient Gini, qui est un indicateur d’inégalités (salaires, revenus, patrimoine...) .

Ces données cependant sont parfois complexes à prendre en compte. Difficile d’évaluer si, par exemple, l’égalité femme-homme a gagné du terrain ou si la pauvreté a baissé dans des régions où les statistiques démographiques ou sociologiques de départ sont le plus souvent inexistantes.

Enfin, les acteurs du tourisme équitable peuvent s’appuyer sur des données qualitatives et non plus quantitatives : autoévaluation lors d’entretiens individuels ou collectif, accès à l’eau, l’énergie, gestion des déchets, actions de valorisation du patrimoine… Et l’observation des évolutions au sein des communautés que soutien le secteur, tout simplement.

« mesurer, pour sortir du ressenti et rester objectif »

Pour Dominique Tillet, Directeur du pôle Information Observation du CRT Occitanie, le calcul d’impact est nécessaire à une époque où le tourisme est pointé du doigt et doit trouver un nouvel équilibre.

« Il faut mettre en valeur le rôle du tourisme sur l’économie d’un territoire. Mesurer l’économie, c’est savoir comment on change de logiciel. Des millions sont injectés, mais à qui bénéficient-ils ? Il faut se pencher sur la question des transports, mais aussi de l’approvisionnement local, mettre en place des outils et des dispositifs comme vecteurs d’accompagnement ».

Et de reprendre un exemple régional : l’Occitanie travaille à des billets spécifiques pour découvrir la région. Une proposition bénéfique du point de vue certains acteurs, mais pas tous : la SNCF souhaite que les prix pratiqués ne lui fassent pas perdre d’argent. Pour défendre le projet, il faut donc justifier des choix, et « mesurer, pour sortir du ressenti et rester objectif ».

Pour les intervenants et les réceptifs, TO ou agences qui s’étaient déplacés, trouver le bon indicateur reste compliqué à leur échelle. Il est donc important de se réunir, comparer ce qui est comparable et trouver les bons indicateurs ensemble.

La rencontre entre les différents acteurs : les populations, les professionnels du tourisme, les institutions est pour les personnes présentes l'élément clé.

Atout France et France Tourisme Observation, l’Insee et ADN se réunissait début décembre - et ATD vient de signer une convention en ce sens avec Atout France - pour tenter de poser les premières pierres et mettre en place les outils pour que le tourisme équitable et solidaire puisse prendre son envol.

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