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Grandes Latitudes : expliquer le tourisme solidaire, un enjeu

La problématique du don


Centrée sur Madagascar, l’agence Grandes Latitudes propose un voyage solidaire. La frontière avec l’humanitaire n’est pas toujours évidente pour les voyageurs.


Rédigé par le Vendredi 10 Mars 2023

Grandes Latitudes propose des voyages solidaires labellisés Tourisme Equitable par l'ATES - DR : Grandes Latitudes
Grandes Latitudes propose des voyages solidaires labellisés Tourisme Equitable par l'ATES - DR : Grandes Latitudes
Au commencement, était Grandir Aventure. Une agence de voyages qui propose des colonies de vacances solidaires un peu partout dans le monde.

Née à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, celle-ci s’appuie sur Grandir Ailleurs, une association de solidarité qui apporte l’appui technique et financier aux associations bénéficiaires dans les destinations.

Lire aussi : Grandir Aventure : les ados ont rendez-vous en terre inconnue !

La fédération Grandira regroupe les deux entités depuis près de 20 ans… Et Grandes Latitudes depuis 2015, qui propose des voyages en immersion.

Mais reprenons : au commencement était Madagascar. C’est la première destination de Grandir Aventure, et l’unique de Grandes Latitudes.

Avec Grandir Ailleurs, les voyageurs aident différentes associations malgaches : Grandir à Antsirabe, qui agit pour la protection des enfants des rues à Antsirabe et le réseau OSCAPE qui regroupe plusieurs associations locales œuvrant pour l’enfance en situation vulnérable.

« Les CSE avec lesquels nous travaillons pour les séjours de Grandir Aventure nous ont demandé si on faisait aussi des voyages pour les adultes. Ça n’était pas le cas, mais on s’est dit : pourquoi pas, et on s’est lancé ! », explique Jean-Christophe Naal, fondateur de Grandira.


Un nouveau métier

C’est donc un tout nouveau métier pour l’équipe de Grandes Latitudes, habituée aux vacances en colonies pour les adolescents.

Le rapport est plus complexe et il a fallu apprendre. « Ceux qui nous ont professionnalisés, ce sont les réceptifs locaux (ndlr : Rencontre avec Dago, agence de voyages solidaires locale, réceptif de Grandir Aventure et de Grandes Latitudes), assure Jean-Christophe Naal. Ils savent comment gérer les adultes, ils sont plus structurés que nous sur la question ».

Y compris sur la logistique. Car non, on ne loge pas des adultes dans les mêmes hébergements que les ados. Pas de maison à 4 ou 6 par chambre, mais dans le confort d’écolodges qu’il a fallu trouver.

Outre la logistique, il y a le rapport avec les adultes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les débuts n’ont pas été simples !

« Ils n’écoutent rien ! s’amuse Jean-Christophe Naal. Ils sont beaucoup moins attentifs que les adolescents : ils ne sont plus habitués à ce qu’on leur donne des directives, ils n’écoutent pas et ils ont moins la notion de la responsabilité.

Ils sont moins flexibles et s’adaptent moins aux mesures de sécurité »
, assure-t-il.

Comme lorsque l’équipe conseille aux voyageurs de ne pas mettre de bijoux dans tel quartier, parce que même faibles, les risques existent. Et qu’ils n’en tiennent pas compte, ont inévitablement un problème et demandent que l’assurance prenne en charge.


« Le don n’est pas toujours une solution »

Au-delà de l’anecdote, c’est le regard sur le voyage solidaire qui change et qu’il faut expliquer.

L'agence, labellisée tourisme équitable par l’ATES depuis de nombreuses années, ne s’attendait pas à devoir se frotter à ce que Jean-Christophe Naal appelle la problématique du don.

« Le don n’est pas toujours une solution. Parfois, les bonnes intentions sont contre-productives », explique-t-il.

Et de citer un exemple : « Certains clients ne comprennent pas pourquoi on ne peut pas donner des cahiers aux écoles dans les villages. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’autour des écoles, il y a des gargotes qui vivent de la vente de matériel scolaire.

Faire un don, c'est parfois avoir un impact négatif sur l’économie locale et idéologiquement ça n’aide pas à l’autonomisation. Les associations connaissent leurs écosystèmes, savent comment redistribuer et dans quel cadre »
.

Un discours qu’on retrouve chez beaucoup d’ONG, hors tourisme. Dans certains pays d’Afrique, par exemple, à qui on envoie des vêtements en toute bonne foi, mais qui a pour effet de casser le marché local et compliquer le travail des créateurs locaux.

Rappelez-vous, l’hiver dernier, lorsque beaucoup d’entre nous envoyaient des couvertures en Ukraine, quand, sur place, les humanitaires ne savaient plus quoi en faire.

Il est souvent plus utile de simplement faire un don en argent. Telle était en tout cas la réponse de Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur, formateur en médecine d'urgence de catastrophe et humanitaire, responsable formation de l’ONG Mehad-France à un auditeur de la matinale de France Inter mardi 14 février 2023. à propos de l’aide apportée à la frontière turco-syrienne.

« Être attentif aux canaux de communication en amont »

Mais, pour les touristes qui voient, sur place, de leurs yeux, combien ils sont privilégiés, la frontière entre tourisme solidaire et aide humanitaire reste parfois floue.

Prenant les devants, Grandes Latitudes communique sur la problématique en amont du départ. « On est attentif aux canaux de communication. On a de supers outils, des vidéos qui expliquent les problématiques sur place, la présence de structures locales, mais malgré cela, ça reste compliqué une fois arrivé, regrette Jean-Christophe Naal.

On doit souvent expliquer ce qu’est le tourisme solidaire, c’est ça le véritable enjeu : leur faire comprendre que leur aide indirecte est la meilleure.

Ça passe par le voyage, par le choix de l’hébergement et de là où ils mangent, par le choix des guides... C’est tout ça qui fait vivre l’économie locale. »


Grandes Latitudes reverse à Grandir Ailleurs une dotation de 5 à 8 % du prix global hors aérien. Un don bien plus utile que des cahiers et des stylos - et une somme bien plus importante à redistribuer en local.

Juliette Pic Publié par Juliette Pic Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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