Une soixantaine de personnes étaient attendues pour ce premier dopus des Dialogues du tourisme équitable organisé par l'ATES - DR Juliette Pic
Ce 29 novembre 2022, l’Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire (ATES) organisait ses Dialogues du Tourisme Equitable, en partenariat avec les étudiants de l’Institut de recherche et d’études supérieures du tourisme (IREST) et l’ONG Tetraktys, qui s’intéresse aux actions de développement local en s’appuyant sur les ressources naturelles et patrimoniales.
Un premier opus plein de promesses, qui réunissait de nombreux acteurs du tourisme équitable, venus échanger mais aussi construire le tourisme de demain.
Dans un environnement de plus en plus complexe, avec une image du tourisme de plus en plus détérioré, le tourisme équitable doit démontrer l’impact positif qu’il a sur les sociétés sur lesquelles il intervient.
Pour l’ATES, l’objectif du jour était de répondre à la question : « Comment faire, quels argumentaires pour modifier les comportements des professionnels, des politiques, des consommateurs et favoriser le changement de pratiques ? »
Pour y répondre, une série de tables rondes réunissant universitaires et professionnels, et de très nombreuses questions du public pour discuter, échanger et se questionner sur l’avenir du tourisme.
Un premier opus plein de promesses, qui réunissait de nombreux acteurs du tourisme équitable, venus échanger mais aussi construire le tourisme de demain.
Dans un environnement de plus en plus complexe, avec une image du tourisme de plus en plus détérioré, le tourisme équitable doit démontrer l’impact positif qu’il a sur les sociétés sur lesquelles il intervient.
Pour l’ATES, l’objectif du jour était de répondre à la question : « Comment faire, quels argumentaires pour modifier les comportements des professionnels, des politiques, des consommateurs et favoriser le changement de pratiques ? »
Pour y répondre, une série de tables rondes réunissant universitaires et professionnels, et de très nombreuses questions du public pour discuter, échanger et se questionner sur l’avenir du tourisme.
Peu d’études universitaires
Autres articles
Ça n’était pas le sujet du jour. Mais c’est pourtant l’un de ceux qui sont ressortis des nombreux échanges : de quoi parle-t-on, quand on parle de tourisme équitable ?
Il existe très peu d’études universitaires sur le sujet : 27 articles publiés en 20 ans et le dernier publié en français date de... 2013 !
De son côté, le commerce équitable génère une dizaine de fois plus d’études.
On ne trouve pas non plus de travaux économiques autour de l’impact du tourisme équitable, quand les études diverses et variées sur le(s) tourisme(s) pullulent.
Un manque qui pourrait sembler mineur mais qui a son importance pour les acteurs du tourisme équitable.
Sans études, pas de définition claire, pas de chiffres qui parlent des bienfaits du tourisme équitable et solidaire, et aucune base solide pour communiquer et faire avancer le secteur.
Il existe très peu d’études universitaires sur le sujet : 27 articles publiés en 20 ans et le dernier publié en français date de... 2013 !
De son côté, le commerce équitable génère une dizaine de fois plus d’études.
On ne trouve pas non plus de travaux économiques autour de l’impact du tourisme équitable, quand les études diverses et variées sur le(s) tourisme(s) pullulent.
Un manque qui pourrait sembler mineur mais qui a son importance pour les acteurs du tourisme équitable.
Sans études, pas de définition claire, pas de chiffres qui parlent des bienfaits du tourisme équitable et solidaire, et aucune base solide pour communiquer et faire avancer le secteur.
Le tourisme équitable : un tourisme redistributif
Revenir au vocabulaire, c’est toujours un bon début. Si l’on en croit l’Observatoire des Inégalités, l’équité, c’est l’esprit de justice et le respect de ce qui est dû à chacun. Une première pierre pour expliquer ce qu’on entend par tourisme équitable : c’est celui qui s’intéresse à la dignité humaine, concrètement dans son action.
C’est aussi celui qui redistribue. Comme le commerce équitable, le tourisme équitable promet une juste rémunération et un traitement juste des populations locales sur lesquelles il s’appuie.
Comme l’ont souligné plusieurs intervenants ou professionnels du secteur : il propose de découvrir les populations locales, leur identité, leur patrimoine, sans qu’elles ne soient dépendantes du tourisme. C’est une source de revenu supplémentaire
Au tourisme équitable s’ajoute un volet solidaire : une partie d’un voyage sera redistribué à des associations et ONG locales, ou, comme l’indique la définition de l’ATES reversée dans « un fonds de développement dédié à des projets d’intérêt général ».
C’est aussi celui qui redistribue. Comme le commerce équitable, le tourisme équitable promet une juste rémunération et un traitement juste des populations locales sur lesquelles il s’appuie.
Comme l’ont souligné plusieurs intervenants ou professionnels du secteur : il propose de découvrir les populations locales, leur identité, leur patrimoine, sans qu’elles ne soient dépendantes du tourisme. C’est une source de revenu supplémentaire
Au tourisme équitable s’ajoute un volet solidaire : une partie d’un voyage sera redistribué à des associations et ONG locales, ou, comme l’indique la définition de l’ATES reversée dans « un fonds de développement dédié à des projets d’intérêt général ».
Le tourisme équitable : entre commerce et plaidoyer
Pour Bernard Schéou, docteur en Sciences économiques, chercheur associé au Centre d’Économie et d’Éthique pour l’Environnement et le Développement et membre du CA d’ATES, le tourisme équitable ne peut pas vraiment être défini, mais il a une histoire.
« Ce sont des femmes et des hommes qui ont pensé un tourisme plus solidaire et redistributif, conçu des projets complémentaires » autour des relations Nord-Sud, dans les années 90, et qui ont convergé au début des années 2000.
Soit en s’inspirant du commerce équitable, soit en se tournant vers le plaidoyer pour promouvoir un tourisme différent, soit en créant des certifications de tourisme exemplaire. Soit, comme pour la création d’ATES, en imaginant une charte et une grille de critères pour définir un tourisme équitable.
Pour l’association, cette forme de tourisme s’appuie sur « une intégration forte des populations locales dans les différentes phases du projet touristique. Cette forme de tourisme a pour objectif final un développement durable et équilibré des territoires ».
« Ce sont des femmes et des hommes qui ont pensé un tourisme plus solidaire et redistributif, conçu des projets complémentaires » autour des relations Nord-Sud, dans les années 90, et qui ont convergé au début des années 2000.
Soit en s’inspirant du commerce équitable, soit en se tournant vers le plaidoyer pour promouvoir un tourisme différent, soit en créant des certifications de tourisme exemplaire. Soit, comme pour la création d’ATES, en imaginant une charte et une grille de critères pour définir un tourisme équitable.
Pour l’association, cette forme de tourisme s’appuie sur « une intégration forte des populations locales dans les différentes phases du projet touristique. Cette forme de tourisme a pour objectif final un développement durable et équilibré des territoires ».
Calculer son impact pour être crédible
Le tourisme équitable, on sait ce que c’est.
On sait aussi à quoi il sert : à ajouter de la justice, de l’égalité entre les populations, en veillant à ne jamais se rendre indispensable mais n’être qu’un appui.
Issu du plaidoyer, le tourisme équitable est par nature militant. Il a pour but d’orienter des stratégies politiques, industrielles.
Il doit alors proposer une vraie alternative, prouver aux uns que le projet n’est pas qu’humaniste mais rentable, montrer aux autres qu’il permet d’autonomiser les populations et de valoriser le patrimoine naturel et culturel
Stigmatisé car polluant et pas nécessaire, le secteur du tourisme peut trouver une nouvelle jeunesse dans le voyage responsable et notamment le tourisme équitable.
Mais il a besoin de preuve. Entre études quantitatives et statistiques, évaluation et approche qualitative, le tourisme équitable cherche - et trouve - son modèle de calcul d’impact.
Comment savoir si les populations locales se portent mieux avec le tourisme tout en évitant la dépendance à l’industrie ? Comment calculer et connaître concrètement son impact (positive et négative) ? C’était toute la question des Dialogues du Tourisme Équitable, et c’est ce qu’abordera notre prochain article.
On sait aussi à quoi il sert : à ajouter de la justice, de l’égalité entre les populations, en veillant à ne jamais se rendre indispensable mais n’être qu’un appui.
Issu du plaidoyer, le tourisme équitable est par nature militant. Il a pour but d’orienter des stratégies politiques, industrielles.
Il doit alors proposer une vraie alternative, prouver aux uns que le projet n’est pas qu’humaniste mais rentable, montrer aux autres qu’il permet d’autonomiser les populations et de valoriser le patrimoine naturel et culturel
Stigmatisé car polluant et pas nécessaire, le secteur du tourisme peut trouver une nouvelle jeunesse dans le voyage responsable et notamment le tourisme équitable.
Mais il a besoin de preuve. Entre études quantitatives et statistiques, évaluation et approche qualitative, le tourisme équitable cherche - et trouve - son modèle de calcul d’impact.
Comment savoir si les populations locales se portent mieux avec le tourisme tout en évitant la dépendance à l’industrie ? Comment calculer et connaître concrètement son impact (positive et négative) ? C’était toute la question des Dialogues du Tourisme Équitable, et c’est ce qu’abordera notre prochain article.