Quand on sait que Baicheng, l’agence en ligne soutenue par le géant Alibaba a, d’ores et déjà cessé son activité et que le puissant groupe HNA, très présent dans le tourisme, a été placé sous le contrôle de l’État chinois, on peut craindre le pire - DR : Depositphotos.com, perig76
Supposons que tout s’arrange assez rapidement. Les raisons pour lesquelles les Asiatiques ne reviendront pas de sitôt en France sont multiples et facilement identifiables.
En Chine, les choses sont claires : pour l’instant et jusqu’à nouvel ordre, interdiction formelle de voyager à l’étranger. Et les autorités n’ont laissé entrevoir aucune évolution positive à court terme.
Mais projetons tout de même en 2021 et imaginons que la deuxième vague de contamination est passée sans trop provoquer de décès et qu’une ouverture se profile.
D’ici là, les rangs des agences de voyages chinoises ayant mis la clé sous la porte se seront grandement épaissis, passant de 11 000 faillites actuelles sur 40 000 agences à combien ?
Quand on sait que Baicheng, l’agence en ligne soutenue par le géant Alibaba a, d’ores et déjà cessé son activité et que le puissant groupe HNA, très présent dans le tourisme, a été placé sous le contrôle de l’État chinois, on peut craindre le pire.
Par ailleurs, lorsqu’il y aura reprise, le pouvoir d’achat des Chinois leur permettra-t-il encore de voyager jusqu’en Europe ? Pour rappel, ils étaient 2 millions à visiter la France chaque année.
Il est fort probable qu’ils commenceront par se rendre dans les destinations régionales (Japon, Corée, Thaïlande, Vietnam,…), plus proches et moins chères, avant de choisir un long-courrier.
En Chine, les choses sont claires : pour l’instant et jusqu’à nouvel ordre, interdiction formelle de voyager à l’étranger. Et les autorités n’ont laissé entrevoir aucune évolution positive à court terme.
Mais projetons tout de même en 2021 et imaginons que la deuxième vague de contamination est passée sans trop provoquer de décès et qu’une ouverture se profile.
D’ici là, les rangs des agences de voyages chinoises ayant mis la clé sous la porte se seront grandement épaissis, passant de 11 000 faillites actuelles sur 40 000 agences à combien ?
Quand on sait que Baicheng, l’agence en ligne soutenue par le géant Alibaba a, d’ores et déjà cessé son activité et que le puissant groupe HNA, très présent dans le tourisme, a été placé sous le contrôle de l’État chinois, on peut craindre le pire.
Par ailleurs, lorsqu’il y aura reprise, le pouvoir d’achat des Chinois leur permettra-t-il encore de voyager jusqu’en Europe ? Pour rappel, ils étaient 2 millions à visiter la France chaque année.
Il est fort probable qu’ils commenceront par se rendre dans les destinations régionales (Japon, Corée, Thaïlande, Vietnam,…), plus proches et moins chères, avant de choisir un long-courrier.
Quid des Japonais et des Sud-Coréens ?
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Pour les Japonais, dont on connaît la hantise des conditions sanitaires dégradées ou instables, le nombre de victimes enregistré en France est un repoussoir absolu, mais pas que...
Pour les Japonais qui ont un peu de mémoire, et ils sont nombreux à en avoir, la France c’est aussi le chaos quasi permanent.
Les images des attentats de ces dernières années à Paris et à Nice, celles des grèves longue durée comme celle de la SNCF en 2019, le feuilleton des « Gilets jaunes » et ces images frappantes des commerces barricadés sur les Champs-Elysées et autres avenues parisiennes, sans oublier celles des saccages et multiples pillages.
On dit souvent que les touristes ont la mémoire courte, pas sûr que ce soit le cas des Japonais.
Pour les Sud-coréens, mêmes arguments, auxquels on peut en ajouter deux autres : partir pour un pays dans lequel l’infection a provoqué plus de 30 000 morts est, à ce jour, inimaginable.
Citée en exemple à travers le monde, la gestion de l’épidémie par les autorités sud-coréennes fera école. Comment expliquer aux éventuels futurs voyageurs qu’en France, on ne respecte pas les consignes du gouvernement, on ne porte pas le masque et on s’embrasse allègrement !
De surcroît, même si certains aventuriers étaient prêts, malgré tout, à visiter l’Hexagone, les conditions imposées lors du retour en Corée sont de nature à décourager les plus téméraires : contrôle médical strict dès la descente d’avion à l’aéroport puis auto-confinement de 14 jours, encore plus strict, car vérifié par une application digitale obligatoire avec lourdes sanctions en cas de non-respect.
Avec le retour à la hausse de la courbe des nouvelles contaminations, l’assouplissement des contraintes n’est pas pour demain, même si la population coréenne n’a, pour l’instant, jamais été confinée dans son ensemble.
Pour les Japonais qui ont un peu de mémoire, et ils sont nombreux à en avoir, la France c’est aussi le chaos quasi permanent.
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On dit souvent que les touristes ont la mémoire courte, pas sûr que ce soit le cas des Japonais.
Pour les Sud-coréens, mêmes arguments, auxquels on peut en ajouter deux autres : partir pour un pays dans lequel l’infection a provoqué plus de 30 000 morts est, à ce jour, inimaginable.
Citée en exemple à travers le monde, la gestion de l’épidémie par les autorités sud-coréennes fera école. Comment expliquer aux éventuels futurs voyageurs qu’en France, on ne respecte pas les consignes du gouvernement, on ne porte pas le masque et on s’embrasse allègrement !
De surcroît, même si certains aventuriers étaient prêts, malgré tout, à visiter l’Hexagone, les conditions imposées lors du retour en Corée sont de nature à décourager les plus téméraires : contrôle médical strict dès la descente d’avion à l’aéroport puis auto-confinement de 14 jours, encore plus strict, car vérifié par une application digitale obligatoire avec lourdes sanctions en cas de non-respect.
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Une population française qualifiée par la presse thaï d’insouciante et irresponsable
En Thaïlande, le gouvernement militaire a, lui aussi, pris des mesures drastiques pour éviter une contagion massive à la population.
Couvre-feu, un mois de confinement, état d’urgence et des frontières fermées depuis le mois de mars. Le résultat est spectaculaire avec seulement 58 décès pour 69 millions d’habitants !
Alors quand la presse thaïlandaise publie les photos des rassemblements populaires sans protection qu’a connu la France pour la fête de la musique en rappelant le bilan français dans les hôpitaux, l’incompréhension est totale et si le désir d’aller découvrir Paris existe peut-être, il est vite refoulé par la crainte de se mêler à une population française qualifiée par la presse thaï d’insouciante et irresponsable.
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Alors quand la presse thaïlandaise publie les photos des rassemblements populaires sans protection qu’a connu la France pour la fête de la musique en rappelant le bilan français dans les hôpitaux, l’incompréhension est totale et si le désir d’aller découvrir Paris existe peut-être, il est vite refoulé par la crainte de se mêler à une population française qualifiée par la presse thaï d’insouciante et irresponsable.
Asie : une industrie du tourisme à terre
Enfin, et c’est malheureusement une triste réalité, l’industrie du tourisme des pays asiatiques, à l’instar de celle des autres pays de la planète, est à terre. Agences de voyages et tour-opérateurs sont au bord du gouffre ou déjà au fond.
L’arrêt de toute activité a, d’ores et déjà, provoqué des faillites en cascade chez les plus petits et des réductions drastiques d’effectifs chez les gros acteurs.
Trouver, aujourd’hui, un professionnel qui vous vend un séjour en France relève de l’exploit. Et si vous cherchez à acheter un vol sec, il y a de fortes chances que celui-ci soit annulé ou modifié avant votre départ.
Les vols ? Encore une problématique compliquée. Les spécialistes de l’aérien ne prévoient pas un retour aux programmes de vols que nous connaissions post-pandémie avant 2022-23 dans le meilleur des cas, certains disent même 2025.
D’ici là, combien de compagnies auront abandonné ? Quel sera le prix du billet d’avion si des conditions draconiennes de distanciation sociale sont imposées aux compagnies ? Autant de questions qui n’incitent pas à voir l’horizon se dégager.
Les plus optimistes prétendront néanmoins que « ça va bien repartir ». Mais aucun ne saura dire quand et comment, tant les contraintes imposées aux éventuels voyageurs, ainsi que l’image que donne la France à l’international, n’incitent, ni les professionnels asiatiques, ni les Chinois, Japonais, Coréens, Thaïlandais et autres Asiatiques, à rêver de la France et à y programmer un séjour.
L’arrêt de toute activité a, d’ores et déjà, provoqué des faillites en cascade chez les plus petits et des réductions drastiques d’effectifs chez les gros acteurs.
Trouver, aujourd’hui, un professionnel qui vous vend un séjour en France relève de l’exploit. Et si vous cherchez à acheter un vol sec, il y a de fortes chances que celui-ci soit annulé ou modifié avant votre départ.
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Les plus optimistes prétendront néanmoins que « ça va bien repartir ». Mais aucun ne saura dire quand et comment, tant les contraintes imposées aux éventuels voyageurs, ainsi que l’image que donne la France à l’international, n’incitent, ni les professionnels asiatiques, ni les Chinois, Japonais, Coréens, Thaïlandais et autres Asiatiques, à rêver de la France et à y programmer un séjour.
Thierry Beaumont, l'ex-voix "voyage" de France Info est installé aujourd'hui en Corée du Sud. A partir de son nouveau camp de base, il en profite pour beaucoup voyager dans la région : Japon, Thaïlande, Vietnam, Cambodge...
Il collabore en particulier pour BFM Business.
Thierry Beaumont est notamment connu pour ses chroniques "voyages" diffusé sans interruption entre 1993 et 2009 sur France Info. Il a également été à l'origine du magazine l'Argus des voyages.
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Thierry Beaumont est notamment connu pour ses chroniques "voyages" diffusé sans interruption entre 1993 et 2009 sur France Info. Il a également été à l'origine du magazine l'Argus des voyages.