Sur les Bootcamps, un programme créé en 2015 dans un studio parisien, il insiste sur le fait qu’il propose « des cours à haute intensité qui défient l’esprit et repoussent les limites physiques » Depositphotos.com
Se faire chouchouter par des masseurs de rêve dans un spa d’hôtel de luxe, immergé dans un décor chromatique, olfactif, sonore, particulièrement apaisant, invitant l’ensemble de vos sens à se relaxer… compte-t-il déjà parmi les panoplies de wellness d’une époque en voie de disparition ?
Ou plus exactement, ces pratiques reflètent-elles le glissement vers le « mainstream » d’une demande de bien-être née dans les années quatre-vingt avec pour ambition de fournir la quintessence de l’esthétique et de la détente dans des ambiances empruntant de plus en plus à d’autres cultures (surtout orientales, extrêmes orientales, nordiques ) leurs méthodes, leurs techniques et leurs soins ?
Façonnée en son temps par une avant-garde d’amateurs de sophistication, d’exclusivité, de volupté et de luxe, cette offre aujourd’hui peaufinée dans tous les palaces de la terre, les stations huppées et les quartiers chics des grandes villes, semble en effet en voie de banalisation, donc de vulgarisation parmi des segments de la société considérés comme une clientèle de suiveurs. Ce qui fait tout de même beaucoup de monde et justifie leur multiplication et leur indéniable succès. Lequel, soyons clairs, ne se démentira pas de si tôt.
Mais, l’un n’empêche pas l’autre. Pendant ce temps-là, les avant-gardes (soit moins de 8% de la population) n’ont pas chômé et, au contraire, elles ont inventé de nouveaux lieux et de nouvelles pratiques capables d’une part de leur procurer ce fameux bien-être tant recherché et de répondre à leurs nouvelles attentes issues en partie d’une réaction à la dureté du monde.
Ou plus exactement, ces pratiques reflètent-elles le glissement vers le « mainstream » d’une demande de bien-être née dans les années quatre-vingt avec pour ambition de fournir la quintessence de l’esthétique et de la détente dans des ambiances empruntant de plus en plus à d’autres cultures (surtout orientales, extrêmes orientales, nordiques ) leurs méthodes, leurs techniques et leurs soins ?
Façonnée en son temps par une avant-garde d’amateurs de sophistication, d’exclusivité, de volupté et de luxe, cette offre aujourd’hui peaufinée dans tous les palaces de la terre, les stations huppées et les quartiers chics des grandes villes, semble en effet en voie de banalisation, donc de vulgarisation parmi des segments de la société considérés comme une clientèle de suiveurs. Ce qui fait tout de même beaucoup de monde et justifie leur multiplication et leur indéniable succès. Lequel, soyons clairs, ne se démentira pas de si tôt.
Mais, l’un n’empêche pas l’autre. Pendant ce temps-là, les avant-gardes (soit moins de 8% de la population) n’ont pas chômé et, au contraire, elles ont inventé de nouveaux lieux et de nouvelles pratiques capables d’une part de leur procurer ce fameux bien-être tant recherché et de répondre à leurs nouvelles attentes issues en partie d’une réaction à la dureté du monde.
Fitness et wellness « hardcore » c’est quoi ?
Pour faire simple, ces « éclaireurs » ont développé des activités un tantinet brutes de décoffrage telles qu’on les pratique déjà dans certaines salles de fitness : comme la course sur tapis, le crossfit, l’aérobic, la boxe, l’haltérophilie… « on ne compte plus ceux qui bousculent leur coeur et leur corps dans des entraînements quasi militaires » précise un article du magazine Elle, à propos de ces disciplines cachant mal leur vocation marketing.
Quant au Bootcamp, un programme créé en 2015 dans un studio parisien, il insiste sur le fait qu’il propose « des cours à haute intensité qui défient l’esprit et repoussent les limites physiques » !
Mais, le fitness « hardcore » se passe surtout en plein air. Et n’est pas nouveau non plus. Incluant des pratiques extrêmes comme le saut à l’élastique, les trails, le canyoning et autres vols en parapente, il a fait la gloire de la communication touristique des années quatre-vingt privilégiant des valeurs comme l’ambition et la rage de vivre mais aussi, les apparences physiques et le besoin de dépassement de soi.
Ainsi, on a observé que le nombre des coureurs de marathon augmentait régulièrement tandis que les pratiques risquées comme l’alpinisme ou le surf en mer et montagne connaissaient également un essor malgré leurs dangers. Sans parler des randonnées de nuit sur des terrains chaotiques rappelant les « excès » chers aux camps de scouts et aux survivalistes.
Quant au Bootcamp, un programme créé en 2015 dans un studio parisien, il insiste sur le fait qu’il propose « des cours à haute intensité qui défient l’esprit et repoussent les limites physiques » !
Mais, le fitness « hardcore » se passe surtout en plein air. Et n’est pas nouveau non plus. Incluant des pratiques extrêmes comme le saut à l’élastique, les trails, le canyoning et autres vols en parapente, il a fait la gloire de la communication touristique des années quatre-vingt privilégiant des valeurs comme l’ambition et la rage de vivre mais aussi, les apparences physiques et le besoin de dépassement de soi.
Ainsi, on a observé que le nombre des coureurs de marathon augmentait régulièrement tandis que les pratiques risquées comme l’alpinisme ou le surf en mer et montagne connaissaient également un essor malgré leurs dangers. Sans parler des randonnées de nuit sur des terrains chaotiques rappelant les « excès » chers aux camps de scouts et aux survivalistes.
L’essor des pratiques mentales de « hardcore »
Prônant l’effort, cherchant à valoriser l’individu et à développer une forme de surpuissance nécessaire à la vie contemporaine, ces pratiques ne sont cependant pas seulement d’ordre physique. Elles sont aussi d’ordre mental comme le souligne un journaliste de Time Magazine.
On ne se contente plus de méditer, on jeûne en même temps. On ne se contente pas de faire du yoga durant quelques heures, on cherche des retraites situées dans des sites reculés, offrant des séjours spartiates, privant parfois les participants de manger et de parler…
De plus en plus connue, la pratique du jeûne semble devenir la panacée. Dès lors que l’on s’abstient de se nourrir, le corps se purifie. Sauf qu’avaler un bol de soupe ou de tisane par jour n’est un plaisir ni sur le plan gustatif, ni sur le plan de la convivialité !
On ne se contente plus de méditer, on jeûne en même temps. On ne se contente pas de faire du yoga durant quelques heures, on cherche des retraites situées dans des sites reculés, offrant des séjours spartiates, privant parfois les participants de manger et de parler…
De plus en plus connue, la pratique du jeûne semble devenir la panacée. Dès lors que l’on s’abstient de se nourrir, le corps se purifie. Sauf qu’avaler un bol de soupe ou de tisane par jour n’est un plaisir ni sur le plan gustatif, ni sur le plan de la convivialité !
Le glissement de l’endurance vers le bien-être
… En tout cas, d’une tendance à l’autre, peu à peu, les centres de wellness les plus avant-gardistes (et pas les moindres) se sont mis à programmer dans la catégorie du bien-être ces activités appartenant plus au registre de l’endurance, de la quête d’immunité, de la santé et de la résistance qu’à celles de la détente et la relaxation.
Exemples : le site de Canyon Ranch (un leader incontesté) propose à Woodsite un « parcours d’obstacles quasi militaires à travers les arbres ». Celui en France de Clairières et Canopée, propose un « séjour, créé en collaboration avec un instructeur de la méthode Wim Hof ( exposition au froid) capable de renforcer l’immunité de manière naturelle ».
« Vous découvrirez comment devenir plus autonome dans le renforcement de votre immunité », précise l’argumentaire du site au sujet de cette pratique née dans la Grèce ancienne, consistant à vous plonger quelques minutes dans un froid polaire destiné à vous requinquer !
Alors que pour le moment, comme le précise un journaliste du magazine Que choisir : « Il n’existe aucune preuve de ces multiples effets bénéfiques » ! Mêmes craintes au sujet des bains de vitamines : les IV Vitamins Drips qui, depuis la fin des confinements, enregistrent 300% de progression parmi la clientèle.
Exemples : le site de Canyon Ranch (un leader incontesté) propose à Woodsite un « parcours d’obstacles quasi militaires à travers les arbres ». Celui en France de Clairières et Canopée, propose un « séjour, créé en collaboration avec un instructeur de la méthode Wim Hof ( exposition au froid) capable de renforcer l’immunité de manière naturelle ».
« Vous découvrirez comment devenir plus autonome dans le renforcement de votre immunité », précise l’argumentaire du site au sujet de cette pratique née dans la Grèce ancienne, consistant à vous plonger quelques minutes dans un froid polaire destiné à vous requinquer !
Alors que pour le moment, comme le précise un journaliste du magazine Que choisir : « Il n’existe aucune preuve de ces multiples effets bénéfiques » ! Mêmes craintes au sujet des bains de vitamines : les IV Vitamins Drips qui, depuis la fin des confinements, enregistrent 300% de progression parmi la clientèle.
Résister aux agressions du monde contemporain
Autres articles
-
Futuroscopie - Colère, exaspération, dépression : le temps du bien-être actif revient 🔑
-
Futuroscopie - Tourisme ornithologique et sonore : de la vue à l'ouïe 🔑
-
Futuroscopie - Le trail : plus qu'un sport, un mode de vie et de survie 🔑
-
Futuroscopie - Quand les animaux nous font du bien 🔑
-
VVF s’engage en faveur du bien-être de ses collaborateurs
Choisis parmi des centaines d’autres, ces exemples ont fait dire au très sérieux Wall street journal dans son numéro du 6 janvier dernier que l’heure était bien au « hardcore wellness » capable de « booster » une clientèle cherchant avant tout à protéger sa santé et à préserver son immunité.
Mais, il ne s’agit pas que de cela. Il s’agit aussi et surtout pour certains de nos contemporains de se construire une sorte de carapace, un kit de protection capable de les mettre à l’abri de la violence, de l’agressivité extérieure, des attaques sournoises d’un monde pris au piège de ses excès.
Pratiquer le « hardcore », c’est se mettre en mode « résistance » et en mode « survie », quoi qu’il arrive en ne comptant que sur soi et ce que l’on de plus précieux : sa santé physique et mentale donc son corps et son esprit.
Sans pour autant céder à la facilité et se réfugier dans une bulle de confort capable de flatter les sens mais incapable de vous transformer en cet être surhumain qui pourrait affronter les dieux. Avec le « hardcore », on n’est plus dans le registre du plaisir. On est résolument dans celui de la difficulté et de la ténacité indispensables à une société de moins en moins protectrice…
Mais, il ne s’agit pas que de cela. Il s’agit aussi et surtout pour certains de nos contemporains de se construire une sorte de carapace, un kit de protection capable de les mettre à l’abri de la violence, de l’agressivité extérieure, des attaques sournoises d’un monde pris au piège de ses excès.
Pratiquer le « hardcore », c’est se mettre en mode « résistance » et en mode « survie », quoi qu’il arrive en ne comptant que sur soi et ce que l’on de plus précieux : sa santé physique et mentale donc son corps et son esprit.
Sans pour autant céder à la facilité et se réfugier dans une bulle de confort capable de flatter les sens mais incapable de vous transformer en cet être surhumain qui pourrait affronter les dieux. Avec le « hardcore », on n’est plus dans le registre du plaisir. On est résolument dans celui de la difficulté et de la ténacité indispensables à une société de moins en moins protectrice…
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com