Hyperloop, Transpod la start-up qui veut ringardiser l'avion en France - Crédit photo : Transpod
La start-up canadienne Transpod a fait le buzz à la fin du mois de janvier 2019, notamment grâce à nos confrères de La Provence.
En une du journal provençal, il était possible de lire : "une navette à la gare Saint-Charles pour rejoindre l’aéroport Marseille-Provence en 72 secondes ?" Après quelques messages, nous avons pu joindre Sébastien Gendron, le créateur de Transpod pour en savoir davantage.
Le titre n'est pas tout à fait exact nous explique t-il : "Le trajet est trop court pour tenir une moyenne de 1 200km/h et le corps humain ne pourra pas supporter une accélération aussi brutale."
Comme Elon Musk, la jeune pousse s'appuie sur la technologie de l'hyperloop. Une différence les sépare : alors le fantasque entrepreneur américain se concentre spécifiquement sur la construction de tunnels, Transpod se focalise sur le développement du véhicule.
Ainsi, le projet de l'hyperloop du concepteur de Tesla utilise la technologie du train à grande vitesse japonais, qui dépasse les 600 km/h mais dont la limite est la friction dans l'air, "sauf que financièrement la solution est insoutenable."
Pour se différencier, toute la technologie a été concentrée sur le véhicule, pour simplifier au maximum l'infrastructure et réduire les coûts, pour atteindre un coût au kilomètre proche de celui du TGV, soit 20 millions d'euros au kilomètre.
Et si les trains du futur ont le vent en poupe à l'image de la start-up française, Space Train ou autres projets sur l'hyperloop, Transpod vient de prendre une longueur d'avance.
Notamment en France.
En une du journal provençal, il était possible de lire : "une navette à la gare Saint-Charles pour rejoindre l’aéroport Marseille-Provence en 72 secondes ?" Après quelques messages, nous avons pu joindre Sébastien Gendron, le créateur de Transpod pour en savoir davantage.
Le titre n'est pas tout à fait exact nous explique t-il : "Le trajet est trop court pour tenir une moyenne de 1 200km/h et le corps humain ne pourra pas supporter une accélération aussi brutale."
Comme Elon Musk, la jeune pousse s'appuie sur la technologie de l'hyperloop. Une différence les sépare : alors le fantasque entrepreneur américain se concentre spécifiquement sur la construction de tunnels, Transpod se focalise sur le développement du véhicule.
Ainsi, le projet de l'hyperloop du concepteur de Tesla utilise la technologie du train à grande vitesse japonais, qui dépasse les 600 km/h mais dont la limite est la friction dans l'air, "sauf que financièrement la solution est insoutenable."
Pour se différencier, toute la technologie a été concentrée sur le véhicule, pour simplifier au maximum l'infrastructure et réduire les coûts, pour atteindre un coût au kilomètre proche de celui du TGV, soit 20 millions d'euros au kilomètre.
Et si les trains du futur ont le vent en poupe à l'image de la start-up française, Space Train ou autres projets sur l'hyperloop, Transpod vient de prendre une longueur d'avance.
Notamment en France.
Un test grandeur nature à Marseille en 2020 ?
"Je suis très surpris par l'accueil reçu ici. Il y a en Europe et en France un appétit à innover bien plus élevé qu'en Amérique du Nord" analyse le responsable.
Malgré les distances entre les villes et les régions, le Canada et les Etats-Unis sont toujours focalisés sur l'usage de la voiture, et même si le gouvernement canadien montre un réel intérêt sur la solution, les dossiers les plus avancés le sont sur le vieux continent.
Pour preuve, après avoir été contacté par une association de Limoges en charge de la promotion du territoire, un site a été trouvé pour accueillir les équipes de recherche et développement de Transpod. Alors que la construction du site doit prochainement débuter, pour une ouverture prévue à l'été 2019, des contacts ont été noués plus au sud du côté de Marseille.
C'est lors de l'événement "Choose France", réunissant le gouvernement et les décideurs des plus grandes entreprises mondiales, que Renaud Muselier président la Région Sud (ex-PACA) est entré en contact avec Sébastien Gendron.
Après quelques minutes de discussions, la connexion entre le centre-ville et l'aéroport de Marignane est très vite remontée comme un véritable enjeu pour le territoire, mais aussi la start-up.
A l'heure actuelle, seulement quelques TER et une ligne de bus assurent la desserte, ce qui peut parfois être compliquée en raison de l'importante circulation sur l'axe routier.
Alors que Limoges disposera d'une piste d'essai de 3km, en 2020, la start-up a besoin d'un démonstrateur de 10 km de long qui pourrait se trouver dans la capitale de la Région Sud.
Malgré les distances entre les villes et les régions, le Canada et les Etats-Unis sont toujours focalisés sur l'usage de la voiture, et même si le gouvernement canadien montre un réel intérêt sur la solution, les dossiers les plus avancés le sont sur le vieux continent.
Pour preuve, après avoir été contacté par une association de Limoges en charge de la promotion du territoire, un site a été trouvé pour accueillir les équipes de recherche et développement de Transpod. Alors que la construction du site doit prochainement débuter, pour une ouverture prévue à l'été 2019, des contacts ont été noués plus au sud du côté de Marseille.
C'est lors de l'événement "Choose France", réunissant le gouvernement et les décideurs des plus grandes entreprises mondiales, que Renaud Muselier président la Région Sud (ex-PACA) est entré en contact avec Sébastien Gendron.
Après quelques minutes de discussions, la connexion entre le centre-ville et l'aéroport de Marignane est très vite remontée comme un véritable enjeu pour le territoire, mais aussi la start-up.
A l'heure actuelle, seulement quelques TER et une ligne de bus assurent la desserte, ce qui peut parfois être compliquée en raison de l'importante circulation sur l'axe routier.
Alors que Limoges disposera d'une piste d'essai de 3km, en 2020, la start-up a besoin d'un démonstrateur de 10 km de long qui pourrait se trouver dans la capitale de la Région Sud.
Une prochaine levée de fonds de 50 millions d'euros
Le choix de l'implantation du démonstrateur n'est pas encore arrêté. Toutefois Marseille possède une longueur d'avance, car la municipalité doit combler les carences de ses moyens de transport.
D'autant "que les partenariats récemment signés nous obligent à créer cette piste sur le lieu de création de la première ligne commerciale, avec une inauguration en 2030." Pour atteindre cet objectif, différentes phases devront être validées, d'ici là.
Toute d'abord, une levée de fonds devra être validée à hauteur de 50 millions d'euros, en avril 2019. En raison du projet les investisseurs sont recherchés du côté de la Caisse des Dépôts, fonds souverains et family office (bureau de gestion de patrimoine).
"Aujourd'hui, nous avons un family office Italien, qui est un industriel vivant dans les Pouilles. La prochaine levée de fonds est bouclée pour près de 70% de son montant et les investisseurs seront principalement français" précise le patron de Transpod. Par la suite, les différents tests seront menés à Limoges ou Marseille.
Actuellement les premières simulations ont démontré des résultats jugés comme intéressants, la dernière barrière que devra lever la start-up sera le cadre réglementaire européen.
L'homologation du système interviendra "je l'espère en 2025, après 3 ans de test sur notre démonstrateur. La bonne nouvelle étant que l'Europe s'est déjà emparée du sujet et planche dessus. La première réunion de travail sur le sujet des transports Hyperloop s'est tenue en décembre 2018.
La liaison phocéenne n'est pas la seule vers laquelle regarde Transpod, car la solution est pertinente pour 80% du réseau ferré français. De nombreuses lignes ferroviaires déficitaires représentent autant de marchés pour la start-up "car notre véhicule possédera une capacité de 50 passagers, loin des TGV actuels."
Et pour savoir quels seront les temps de trajets, Sébastien Gendron de conclure "il suffit de regarder ce que font les avions et vous dupliquez pour nous."
D'autant "que les partenariats récemment signés nous obligent à créer cette piste sur le lieu de création de la première ligne commerciale, avec une inauguration en 2030." Pour atteindre cet objectif, différentes phases devront être validées, d'ici là.
Toute d'abord, une levée de fonds devra être validée à hauteur de 50 millions d'euros, en avril 2019. En raison du projet les investisseurs sont recherchés du côté de la Caisse des Dépôts, fonds souverains et family office (bureau de gestion de patrimoine).
"Aujourd'hui, nous avons un family office Italien, qui est un industriel vivant dans les Pouilles. La prochaine levée de fonds est bouclée pour près de 70% de son montant et les investisseurs seront principalement français" précise le patron de Transpod. Par la suite, les différents tests seront menés à Limoges ou Marseille.
Actuellement les premières simulations ont démontré des résultats jugés comme intéressants, la dernière barrière que devra lever la start-up sera le cadre réglementaire européen.
L'homologation du système interviendra "je l'espère en 2025, après 3 ans de test sur notre démonstrateur. La bonne nouvelle étant que l'Europe s'est déjà emparée du sujet et planche dessus. La première réunion de travail sur le sujet des transports Hyperloop s'est tenue en décembre 2018.
La liaison phocéenne n'est pas la seule vers laquelle regarde Transpod, car la solution est pertinente pour 80% du réseau ferré français. De nombreuses lignes ferroviaires déficitaires représentent autant de marchés pour la start-up "car notre véhicule possédera une capacité de 50 passagers, loin des TGV actuels."
Et pour savoir quels seront les temps de trajets, Sébastien Gendron de conclure "il suffit de regarder ce que font les avions et vous dupliquez pour nous."
Transpod en 2019 :
Un train Hyperloop pouvant atteindre une vitesse de 1 200 km/h, mais avec des phases d'accélération et de décélération assez étendues.
La capacité de l'engin sera de 50 personnes, de la "taille d'un bus ou un wagon de train."
Actuellement, le siège de la start-up se trouve à Toronto, mais elle possède deux laboratoires de recherche et développement en Italie et en France à Limoges.
"A l'image de ce que fait Airbus, le véhicule est composé de différents éléments qui seront conçus là où le financement se trouve. Nous avons déjà bloqué un gros projet de 30 millions d'euros, en Italie, autour de la signalisation et de la transmission de puissance.
A Limoges, la construction de notre laboratoire va débuter, et à terme il accueillera une vingtaine de personnes."
Des partenariats ont été signés avec ArcelorMittal (en charge de la construction des tubes), EDF (pour alimenter et stocker les énergies renouvelables), et la Sade (pour finir les canalisations).
Les premiers clients pourraient ne pas être des passagers, mais plutôt du fret avec des entreprises comme Amazon ou Carrefour, qui pourraient alors livrer dans l'ensemble de la France en seulement quelques dizaines de minutes.
La capacité de l'engin sera de 50 personnes, de la "taille d'un bus ou un wagon de train."
Actuellement, le siège de la start-up se trouve à Toronto, mais elle possède deux laboratoires de recherche et développement en Italie et en France à Limoges.
"A l'image de ce que fait Airbus, le véhicule est composé de différents éléments qui seront conçus là où le financement se trouve. Nous avons déjà bloqué un gros projet de 30 millions d'euros, en Italie, autour de la signalisation et de la transmission de puissance.
A Limoges, la construction de notre laboratoire va débuter, et à terme il accueillera une vingtaine de personnes."
Des partenariats ont été signés avec ArcelorMittal (en charge de la construction des tubes), EDF (pour alimenter et stocker les énergies renouvelables), et la Sade (pour finir les canalisations).
Les premiers clients pourraient ne pas être des passagers, mais plutôt du fret avec des entreprises comme Amazon ou Carrefour, qui pourraient alors livrer dans l'ensemble de la France en seulement quelques dizaines de minutes.
Sébastien Gendron, le cofondateur de Transpod :
Après des études en sciences physiques à Marseille, puis à l'école d’ingénierie aérospatiale de Toulouse, Sébastien Gendron a occupé différents postes dans le secteur du transport.
Tout d'abord, le premier poste a été obtenu chez Airbus "aux opérations, sur les phases de mise en vol des A320, avant la livraison client. Par la suite j'ai eu la charge de la transformation et gestion du changement pour assurer l'efficacité de la ligne de production de l'A380."
Après quelques années pour le constructeur européen, direction le Canada et Montréal. "Je me suis occupé de la partie logistique, pour la scène d'assemblage, du Bombardier CSeries."
Il fonde alors Transpod au Canada en 2017.
Tout d'abord, le premier poste a été obtenu chez Airbus "aux opérations, sur les phases de mise en vol des A320, avant la livraison client. Par la suite j'ai eu la charge de la transformation et gestion du changement pour assurer l'efficacité de la ligne de production de l'A380."
Après quelques années pour le constructeur européen, direction le Canada et Montréal. "Je me suis occupé de la partie logistique, pour la scène d'assemblage, du Bombardier CSeries."
Il fonde alors Transpod au Canada en 2017.
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