La France a enregistré un record des recettes touristiques internationales mais reste derrière l'Espagne - Depositphotos.com Auteur AleksTaurus
"Nous avons une bonne nouvelle sur le front de l'attractivité avec un record des recettes touristiques internationales qui s'établissent à 63,5 milliards d'euros en 2023, soit une hausse de 12% par rapport à 2022", a annoncé Olivia Grégoire, Ministre déléguée au tourisme lors d'un briefing avec la presse, ce 22 mars 2024.
"C'est une bonne nouvelle pour les entreprises du tourisme qui sont nombreuses et engagées et qui ont dû se relever de la période du Covid".
Bonne nouvelle enfin pour les comptes publics : "le tourisme est un moteur de l'économie et l'un des rares secteurs qui contribue de façon positive à la balance des paiements" a ajouté la Ministre.
Le poste "voyages" de la balance des paiements affiche en effet un solde positif Ă hauteur de 18,1 milliards, en hausse de 3,7% par rapport Ă 2022.
Lire aussi : Non, tous les Franciliens ne vont pas fuir pendant les JO
"C'est une bonne nouvelle pour les entreprises du tourisme qui sont nombreuses et engagées et qui ont dû se relever de la période du Covid".
Bonne nouvelle enfin pour les comptes publics : "le tourisme est un moteur de l'économie et l'un des rares secteurs qui contribue de façon positive à la balance des paiements" a ajouté la Ministre.
Le poste "voyages" de la balance des paiements affiche en effet un solde positif Ă hauteur de 18,1 milliards, en hausse de 3,7% par rapport Ă 2022.
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Une hausse des recettes liée à la hausse des prix
"Nous pouvons nous réjouir", abonde Didier Arino, Directeur général du cabinet Protourisme, que nous avons contacté.
"Heureusement que nous avons eu les clientèles étrangères qui sont venues compenser les nuitées françaises. Cela a permis de rééquilibrer aussi les flux touristiques sur des régions comme la Côte d'Azur et l'Ile-de-France".
Reste un motif d'inquiétude selon lui : "cette hausse des recettes est liée à la variable prix. Les tarifs ont grimpé de +30%. Il ne faudrait pas que le décalage entre le budget des voyageurs et les tarifs pratiqués devienne problématique et entraîne une perte de compétitivité".
En effet, comme l'a rappelé la Ministre, la France est "confrontée à une concurrence très féroce. Nous devons rester offensifs."
Car en termes de recettes, l'Espagne est encore devant de la France. La péninsule ibérique a annoncé avoir engrangé en 2023, 108,6 milliards d’euros de recettes, soit 17% de plus qu’en 2019 (Source : Institut national des statistiques).
"Heureusement que nous avons eu les clientèles étrangères qui sont venues compenser les nuitées françaises. Cela a permis de rééquilibrer aussi les flux touristiques sur des régions comme la Côte d'Azur et l'Ile-de-France".
Reste un motif d'inquiétude selon lui : "cette hausse des recettes est liée à la variable prix. Les tarifs ont grimpé de +30%. Il ne faudrait pas que le décalage entre le budget des voyageurs et les tarifs pratiqués devienne problématique et entraîne une perte de compétitivité".
En effet, comme l'a rappelé la Ministre, la France est "confrontée à une concurrence très féroce. Nous devons rester offensifs."
Car en termes de recettes, l'Espagne est encore devant de la France. La péninsule ibérique a annoncé avoir engrangé en 2023, 108,6 milliards d’euros de recettes, soit 17% de plus qu’en 2019 (Source : Institut national des statistiques).
20 Ă 25% de touristes en transit !
Un montant qui selon Caroline Leboucher, Directrice générale d'Atout France "tient compte des billets d'avion internationaux".
Selon les chiffres d'Atout France, les recettes internationales en Espagne ne dépassent pas les 100 millions, mais atteignent 84,9 milliards d’euros en 2023, un résultat qui se situe quand même au-dessus de la performance française.
Comment expliquer cette avance de l'Espagne ? Une bonne part des visiteurs internationaux qui passent par l'Hexagone relève du transit. "Les visiteurs qui traversent la France pour se rendre en Espagne ou en Italie passent une nuit en France. Ils sont comptabilisés et ils représentent 20% du visitorat international et cela diminue le panier moyen", explique la directrice générale d'Atout France.
Un part de voyageurs en transit que Didier Arino estime, lui, Ă 25%.
Elle poursuit : "La structure d'hébergement est également différente entre les deux pays. La France compte une part importante de nuitées internationales qui sont réalisées par le locatif et l'hôtellerie de plein air.
Le mix est différent en Espagne avec une part prépondérante liée à l'hôtellerie, et des investissements qui ont été réalisés dans l'hôtellerie 4 et 5 étoiles. La durée de séjour est aussi plus importante."
Selon les chiffres d'Atout France, les recettes internationales en Espagne ne dépassent pas les 100 millions, mais atteignent 84,9 milliards d’euros en 2023, un résultat qui se situe quand même au-dessus de la performance française.
Comment expliquer cette avance de l'Espagne ? Une bonne part des visiteurs internationaux qui passent par l'Hexagone relève du transit. "Les visiteurs qui traversent la France pour se rendre en Espagne ou en Italie passent une nuit en France. Ils sont comptabilisés et ils représentent 20% du visitorat international et cela diminue le panier moyen", explique la directrice générale d'Atout France.
Un part de voyageurs en transit que Didier Arino estime, lui, Ă 25%.
Elle poursuit : "La structure d'hébergement est également différente entre les deux pays. La France compte une part importante de nuitées internationales qui sont réalisées par le locatif et l'hôtellerie de plein air.
Le mix est différent en Espagne avec une part prépondérante liée à l'hôtellerie, et des investissements qui ont été réalisés dans l'hôtellerie 4 et 5 étoiles. La durée de séjour est aussi plus importante."
"La véritable première destination touristique, c'est l'Espagne !"
Ce qui fait dire à Didier Arino que "la véritable première destination touristique, c'est l'Espagne ! Les recettes sont la réalité de la fréquentation touristique".
Et pourtant, la France ne cesse de communiquer sur sa position de leader en terme d'arrivées touristiques...
Elle espère flirter avec les 100 millions d'arrivées internationales en 2023 et dépasser ce cap en 2024, boostée par les Jeux olympiques et paralympiques, mais aussi le 80e anniversaire du Débarquement, le sommet de la francophonie en automne ou encore la fin de la rénovation de Notre-Dame de Paris fin 2024.
Le directeur général de Protourisme n'y va pas par quatre chemins : "Ce chiffre, c'est n'importe quoi. Nous parlons ici d'arrivées touristiques et non de visiteurs... Il faut arrêter avec ces chiffres, ils sont faux ! Il y a bientôt plus de Belges en âge de voyager qui se rendent en France qu'en Belgique..." lance Didier Arino.
Et pourtant, la France ne cesse de communiquer sur sa position de leader en terme d'arrivées touristiques...
Elle espère flirter avec les 100 millions d'arrivées internationales en 2023 et dépasser ce cap en 2024, boostée par les Jeux olympiques et paralympiques, mais aussi le 80e anniversaire du Débarquement, le sommet de la francophonie en automne ou encore la fin de la rénovation de Notre-Dame de Paris fin 2024.
Le directeur général de Protourisme n'y va pas par quatre chemins : "Ce chiffre, c'est n'importe quoi. Nous parlons ici d'arrivées touristiques et non de visiteurs... Il faut arrêter avec ces chiffres, ils sont faux ! Il y a bientôt plus de Belges en âge de voyager qui se rendent en France qu'en Belgique..." lance Didier Arino.
Fréquentation internationale : des chiffres 2022 de l'INSEE pas encore officiels...
Il faut dire que les changements de mode de calcul n'aident pas à la transparence. D'ailleurs les chiffres qui concernent les arrivées internationales en 2023 n'ont pas encore été publiés et ceux de 2022 tardent à être officialisés.
Selon l'INSEE, la France a enregistré 79,4 millions d'arrivées internationales en 2022, mais ce chiffre a été réévalué à la faveur d'une nouvelle méthode de calcul, et ce n'est pas 79,4 millions mais 93 millions d'arrivées internationales qui auraient été comptabilisées finalement en 2022, explique Caroline Leboucher.
Un résultat supérieur qui s'inscrit au-dessus de celui de 2019.
"Compte tenu de la hausse du nombre de touristes étrangers, nous devrions être proches des 100 millions en 2023, et atteindre ce cap, voire le dépasser en 2024, pour autant que l'INSEE confirme ce chiffre de 93 millions pour 2022," ajoute la représentante d'Atout France.
Difficile donc d'effectuer des comparaisons au niveau mondial. "Tout n'est pas harmonisé", poursuit Caroline Leboucher qui précise : "quand un voyageur chinois achète plusieurs sacs à main, le premier rentre dans les recettes mais le reste entre dans le poste des exportations, ce qui n'est pas le cas en Espagne".
Ce qui fait dire à Didier Arino qu'il faudrait mesurer le poids du tourisme par deux critères uniquement : "le nombre d'emplois générés par le secteur et les recettes touristiques" !
Selon l'INSEE, la France a enregistré 79,4 millions d'arrivées internationales en 2022, mais ce chiffre a été réévalué à la faveur d'une nouvelle méthode de calcul, et ce n'est pas 79,4 millions mais 93 millions d'arrivées internationales qui auraient été comptabilisées finalement en 2022, explique Caroline Leboucher.
Un résultat supérieur qui s'inscrit au-dessus de celui de 2019.
"Compte tenu de la hausse du nombre de touristes étrangers, nous devrions être proches des 100 millions en 2023, et atteindre ce cap, voire le dépasser en 2024, pour autant que l'INSEE confirme ce chiffre de 93 millions pour 2022," ajoute la représentante d'Atout France.
Difficile donc d'effectuer des comparaisons au niveau mondial. "Tout n'est pas harmonisé", poursuit Caroline Leboucher qui précise : "quand un voyageur chinois achète plusieurs sacs à main, le premier rentre dans les recettes mais le reste entre dans le poste des exportations, ce qui n'est pas le cas en Espagne".
Ce qui fait dire à Didier Arino qu'il faudrait mesurer le poids du tourisme par deux critères uniquement : "le nombre d'emplois générés par le secteur et les recettes touristiques" !
Recettes internationales touristiques par nationalités
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Caroline Leboucher a confirmé les belles performances des clientèles européennes de proximité :
- les clientèles belges arrivent en haut du classement avec 8,2 milliards d'euros dépensés, contre 7,2 milliards en 2022.
- les Britanniques : 7,2 milliards d'euros de dépenses
- les Suisses et les Allemands : 6,5 milliards.
Les touristes américains ont dépensé quant à eux 6,2 milliards d'euros l'an passé, contre 5,5 milliards l'année précédente et 4,1 milliards en 2019.
Quant aux clientèles asiatiques, on constate "un début de rattrapage". Les résultats restent en deçà de la période avant la pandémie et au-dessus de 2022, avec un recul de -36% des dépenses versus 2019 pour les Japonais et -66% versus 2019 pour les Chinois.
- les clientèles belges arrivent en haut du classement avec 8,2 milliards d'euros dépensés, contre 7,2 milliards en 2022.
- les Britanniques : 7,2 milliards d'euros de dépenses
- les Suisses et les Allemands : 6,5 milliards.
Les touristes américains ont dépensé quant à eux 6,2 milliards d'euros l'an passé, contre 5,5 milliards l'année précédente et 4,1 milliards en 2019.
Quant aux clientèles asiatiques, on constate "un début de rattrapage". Les résultats restent en deçà de la période avant la pandémie et au-dessus de 2022, avec un recul de -36% des dépenses versus 2019 pour les Japonais et -66% versus 2019 pour les Chinois.