Inflation, guerre en Ukraine, crise climatique… Peu ou prou, les choix politiques et de dépenses énergétiques se tournent doucement mais surement, vers des solutions écologiques, voire écologistes.
Le tourisme ne fait pas exception, et le voyage responsable prend de plus en plus d’ampleur. Peu à peu, l’industrie se rend compte qu’elle n’a pas le choix et qu’il lui faut se redéfinir, changer ses modes de production, ses choix en termes de logistique, et pourquoi pas, ses valeurs.
Et, tant mieux pour tous, le tourisme durable est multiple. On y trouve des labels écoresponsables ou inclusifs, des chartes pour agences de voyages et pour clients… Le tourisme se réinvente en se frottant au développement durable.
Il y a le tourisme équitable, qui s’intéresse à l’humain, le tourisme tourné vers la biodiversité et la vie animale, le tourisme tourné vers l’écologie et le climat, les staycation, le tourisme local ou encore, le slow tourisme.
Le tourisme ne fait pas exception, et le voyage responsable prend de plus en plus d’ampleur. Peu à peu, l’industrie se rend compte qu’elle n’a pas le choix et qu’il lui faut se redéfinir, changer ses modes de production, ses choix en termes de logistique, et pourquoi pas, ses valeurs.
Et, tant mieux pour tous, le tourisme durable est multiple. On y trouve des labels écoresponsables ou inclusifs, des chartes pour agences de voyages et pour clients… Le tourisme se réinvente en se frottant au développement durable.
Il y a le tourisme équitable, qui s’intéresse à l’humain, le tourisme tourné vers la biodiversité et la vie animale, le tourisme tourné vers l’écologie et le climat, les staycation, le tourisme local ou encore, le slow tourisme.
Le slow tourisme : quand le temps, c’est des gens
Celui-ci, à titre personnel, est celui qui correspond le plus à ma façon de vivre le tourisme. Prendre le temps de la découverte, ne pas avoir un plan trop définit pour pouvoir se permettre de changer de direction. S’arrêter au gré des rencontres, choisir un moyen de transport flexible, et qui vivra verra.
Si l’on en croit le ministère de l’Écologie, le slow tourisme, c’est la quintessence du voyage du baroudeur alternatif.
« Pratiquer le slow tourisme, c’est choisir de voyager en prenant son temps, en redécouvrant la diversité des paysages, mais aussi son patrimoine local, historique, culturel et gastronomique.
Prendre son temps, c’est aussi se déplacer autrement. C’est possible à vélo, à pied, en transport fluvial ou encore en train.
Le slow tourisme promeut la déconnexion, la redécouverte de territoires de proximité, la rencontre et le partage avec les populations locales. La pratique incite à des voyages plus écologiques, à faibles émissions de CO², qui respectent le patrimoine et la biodiversité ».
Quoi de plus alléchant pour une tenante du voyage responsable ? Quand on pense tourisme durable, on pense économie d’énergie, on imagine une certaine frugalité, bref : un modèle décroissant (et ceci n’est pas un gros mot).
Mais, alors que je m’apprête à sortir mon sac à dos et ma carte d’Europe - ou de France, restons local, voici qu’arrive un problème crucial dont la définition du ministère ne semble pas faire état : concrètement, comment je fais ? Quand puis-je me permettre de partir sur du temps long ?
Si l’on en croit le ministère de l’Écologie, le slow tourisme, c’est la quintessence du voyage du baroudeur alternatif.
« Pratiquer le slow tourisme, c’est choisir de voyager en prenant son temps, en redécouvrant la diversité des paysages, mais aussi son patrimoine local, historique, culturel et gastronomique.
Prendre son temps, c’est aussi se déplacer autrement. C’est possible à vélo, à pied, en transport fluvial ou encore en train.
Le slow tourisme promeut la déconnexion, la redécouverte de territoires de proximité, la rencontre et le partage avec les populations locales. La pratique incite à des voyages plus écologiques, à faibles émissions de CO², qui respectent le patrimoine et la biodiversité ».
Quoi de plus alléchant pour une tenante du voyage responsable ? Quand on pense tourisme durable, on pense économie d’énergie, on imagine une certaine frugalité, bref : un modèle décroissant (et ceci n’est pas un gros mot).
Mais, alors que je m’apprête à sortir mon sac à dos et ma carte d’Europe - ou de France, restons local, voici qu’arrive un problème crucial dont la définition du ministère ne semble pas faire état : concrètement, comment je fais ? Quand puis-je me permettre de partir sur du temps long ?
Le slow tourisme : quand le temps, c’est de l'argent
Concrètement, dans la société actuelle, difficile de disposer de son temps.
Entre le temps de travail et de congés, mais aussi la question du calendrier scolaire ou le recul de l’âge de départ à la retraite, comment puis-je prendre mon temps, alors que je n’en dispose pas librement ?
D’ailleurs, quel est le temps disponible, dans le droit du travail en France ?
Si l’on en croit une étude de la DARES publiée en 2018, « La durée habituelle hebdomadaire du travail des salariés est de 36,4 heures dans l'Union européenne. La France, avec 36,3 heures, est proche de la moyenne européenne. (...) Si on ne retient que les salariés à temps complet, la durée hebdomadaire moyenne monte à 40,3 heures dans l'UE. Cette durée est inférieure en France (39,1) ».
Enfin, pour les salariés français, on compte 35 jours de congés et jours fériés par an (plutôt dans la moyenne européenne). Pour les indépendants, le temps est, littéralement de l’argent : chaque congé est un congé sans solde, qu’il aura dû financer en amont.
Entre le temps de travail et de congés, mais aussi la question du calendrier scolaire ou le recul de l’âge de départ à la retraite, comment puis-je prendre mon temps, alors que je n’en dispose pas librement ?
D’ailleurs, quel est le temps disponible, dans le droit du travail en France ?
Si l’on en croit une étude de la DARES publiée en 2018, « La durée habituelle hebdomadaire du travail des salariés est de 36,4 heures dans l'Union européenne. La France, avec 36,3 heures, est proche de la moyenne européenne. (...) Si on ne retient que les salariés à temps complet, la durée hebdomadaire moyenne monte à 40,3 heures dans l'UE. Cette durée est inférieure en France (39,1) ».
Enfin, pour les salariés français, on compte 35 jours de congés et jours fériés par an (plutôt dans la moyenne européenne). Pour les indépendants, le temps est, littéralement de l’argent : chaque congé est un congé sans solde, qu’il aura dû financer en amont.
Pour compléter le tableau, d’après l’INSEE, en 2019, en France, le niveau de vie médian (c’est-à-dire qu’il y a autant de personnes au-dessus qu’au-dessous de ce seuil) est de 21 726 € par an (soit environ 1800 € par mois), ce qui complique aussi le financement du temps long.
Dans ces conditions, difficile de prendre le temps puisqu’il n’est simplement pas à disposition de tous.
Dès lors, le slow tourisme s’adresse plutôt à des clients privilégiés. Le prix moyen pour un séjour au long court se situe entre 1800 € et 4000 € - bien plus pour un tour du monde.
Un budget largement justifié par les frais - notamment d’assurance, mais qui montre qu’on est loin du fantasme du voyageur alternatif.
Dans ces conditions, difficile de prendre le temps puisqu’il n’est simplement pas à disposition de tous.
Dès lors, le slow tourisme s’adresse plutôt à des clients privilégiés. Le prix moyen pour un séjour au long court se situe entre 1800 € et 4000 € - bien plus pour un tour du monde.
Un budget largement justifié par les frais - notamment d’assurance, mais qui montre qu’on est loin du fantasme du voyageur alternatif.
Le slow tourisme : quand le temps, c’est une révolution
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Bien sûr, il existe, ce baroudeur alternatif sans attache qui n’a besoin de rien, mais la majorité des touristes en est très loin - et a fortiori, ceux qui vont faire appel à une agence, un TO, s’arrêter dans un hôtel, ou faire une activité touristique.
Ce touriste-là n’a simplement pas de temps disponible, ni d’argent pour prendre ledit temps qui lui manque.
Comment amener le touriste lambda vers le slow tourisme ? Comment se diriger vers ce qui semble l’avenir du tourisme : plutôt un grand voyage qui se déguste que 10 week-ends boulimiques ?
Pour Jean-Didier Urbain dans nos lignes il faut repenser « le temps de travail, et la société toute entière : on vit dans l’urgence, on fait des enquêtes flash, on s’isole dans un monde de la télécommunication triomphante et on oublie de se rejoindre par le regard, le corps, la voix, la chair ».
Mais la société semble aller dans un sens opposé.
La pression au travail (comment laisser son poste vacant sur du temps long ?) a fait naître, ces derniers temps, le concept de « tracance », ou « travailler tout en étant en vacances ». Le travail s’invite dans le lieu de repos, pas de déconnexion et un temps de travail allongé - et gratuit. Coincé entre vacances et travail, pas le temps pour le tourisme non plus, encore moins sur la durée.
Pour céder à l’appel du temps long, au temps de travail réduit pour profiter de la vie, découvrir de nouveaux paysages et partir à la rencontre de l’autre, il va nous falloir réinventer la notion de travail et celle de temps libre.
Qui sait si le tourisme n’est pas le secteur le mieux placé pour le faire, en proposant de nouveaux modèles ? En réajustant le slow tourisme autour des impératifs, en proposant des alternatives ?
Ce touriste-là n’a simplement pas de temps disponible, ni d’argent pour prendre ledit temps qui lui manque.
Comment amener le touriste lambda vers le slow tourisme ? Comment se diriger vers ce qui semble l’avenir du tourisme : plutôt un grand voyage qui se déguste que 10 week-ends boulimiques ?
Pour Jean-Didier Urbain dans nos lignes il faut repenser « le temps de travail, et la société toute entière : on vit dans l’urgence, on fait des enquêtes flash, on s’isole dans un monde de la télécommunication triomphante et on oublie de se rejoindre par le regard, le corps, la voix, la chair ».
Mais la société semble aller dans un sens opposé.
La pression au travail (comment laisser son poste vacant sur du temps long ?) a fait naître, ces derniers temps, le concept de « tracance », ou « travailler tout en étant en vacances ». Le travail s’invite dans le lieu de repos, pas de déconnexion et un temps de travail allongé - et gratuit. Coincé entre vacances et travail, pas le temps pour le tourisme non plus, encore moins sur la durée.
Pour céder à l’appel du temps long, au temps de travail réduit pour profiter de la vie, découvrir de nouveaux paysages et partir à la rencontre de l’autre, il va nous falloir réinventer la notion de travail et celle de temps libre.
Qui sait si le tourisme n’est pas le secteur le mieux placé pour le faire, en proposant de nouveaux modèles ? En réajustant le slow tourisme autour des impératifs, en proposant des alternatives ?
Publié par Juliette Pic
Journaliste - rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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