Tout ou presque, à Lille, respire le cocktail des styles, héritage d’époques où chaque « régnant » (Flamand, Bourguignon, Hollandais, Français…) dut imprimer sa marque - DR
Lille ou le mélange des genres.
Grand Place, cœur de la ville. A gauche, la Vieille Bourse, d’architecture flamande (1651), richement ornementée, édifiée à l’époque « espagnole ».
En face, la Grande-Garde (aujourd’hui théâtre du Nord), ancien logis des soldats du roi français (1717), d’architecture classique.
En face aussi, le bâtiment 20ème s. de la Voix du Nord, au style néo-flamand à pignon en « pas de moineau ».
A droite enfin, les façades à pilastres en briques, dites franco-lilloises, de la fin 17ème s.
Tout ou presque, à Lille, respire le cocktail des styles, héritage d’époques où chaque « régnant » (Flamand, Bourguignon, Hollandais, Français…) dut imprimer sa marque.
L’hétéroclisme ici n’est pas choquant. La patine du temps lui a même légué de l’harmonie, comme on peut le voir place du Théâtre.
L’Opéra à la Garnier et la Chambre de Commerce néo-flamande (tous deux du 20ème s.) s’accordent plutôt bien avec le « rang du Beauregard », un ensemble de maisons franco-lilloises homogènes et discrètement décorées.
Grand Place, cœur de la ville. A gauche, la Vieille Bourse, d’architecture flamande (1651), richement ornementée, édifiée à l’époque « espagnole ».
En face, la Grande-Garde (aujourd’hui théâtre du Nord), ancien logis des soldats du roi français (1717), d’architecture classique.
En face aussi, le bâtiment 20ème s. de la Voix du Nord, au style néo-flamand à pignon en « pas de moineau ».
A droite enfin, les façades à pilastres en briques, dites franco-lilloises, de la fin 17ème s.
Tout ou presque, à Lille, respire le cocktail des styles, héritage d’époques où chaque « régnant » (Flamand, Bourguignon, Hollandais, Français…) dut imprimer sa marque.
L’hétéroclisme ici n’est pas choquant. La patine du temps lui a même légué de l’harmonie, comme on peut le voir place du Théâtre.
L’Opéra à la Garnier et la Chambre de Commerce néo-flamande (tous deux du 20ème s.) s’accordent plutôt bien avec le « rang du Beauregard », un ensemble de maisons franco-lilloises homogènes et discrètement décorées.
De Gaulle, enfant de Lille
Le Vieux-Lille témoigne d’une autre mixité. Celle d’un quartier primitif (11ème s.) devenu industrieux au 18ème s. et investi désormais par de nouvelles populations, artistes, néos-bourgeois, cadres supérieurs…
Dans cet écheveau urbain de brique et de pierre, aux rues commerçantes (magasins de bouche des rues Esquermoise et de la Monnaie) ou résidentielles (rues Sainte-Catherine, Négrier), il subsiste un doux parfum populaire qu’incarnent les courées.
On se prend vite au jeu de débusquer ces passages étroits, débouchant sur des cours intérieures bordées d’anciennes maisonnettes ouvrières.
Cours du Cygne, Notre-Dame et cour de Pologne, la plus belle, rappellent les grandes heures de l’industrie textile, quand les filatures voisines tissaient à tout va et que la marchandise filait depuis le port voisin, comblé entre les deux guerres, sous l’actuelle avenue du Peuple Belge.
Ici, d’anciennes filatures ont été transformées en appartements, avec logements sociaux.
D’autres bâtiments industriels abritent des administrations, comme l’ancienne halle au sucre (rue des Archives), aujourd’hui mairie de quartier.
La famille de Charles de Gaulle, né rue Princesse, à deux pas, illustre ce passé laborieux. Son grand-père, Jules-Emile Maillot, n’a-t-il pas créé ici, dans les années 1860, la première fabrique de tulle en France ?
Dans cet écheveau urbain de brique et de pierre, aux rues commerçantes (magasins de bouche des rues Esquermoise et de la Monnaie) ou résidentielles (rues Sainte-Catherine, Négrier), il subsiste un doux parfum populaire qu’incarnent les courées.
On se prend vite au jeu de débusquer ces passages étroits, débouchant sur des cours intérieures bordées d’anciennes maisonnettes ouvrières.
Cours du Cygne, Notre-Dame et cour de Pologne, la plus belle, rappellent les grandes heures de l’industrie textile, quand les filatures voisines tissaient à tout va et que la marchandise filait depuis le port voisin, comblé entre les deux guerres, sous l’actuelle avenue du Peuple Belge.
Ici, d’anciennes filatures ont été transformées en appartements, avec logements sociaux.
D’autres bâtiments industriels abritent des administrations, comme l’ancienne halle au sucre (rue des Archives), aujourd’hui mairie de quartier.
La famille de Charles de Gaulle, né rue Princesse, à deux pas, illustre ce passé laborieux. Son grand-père, Jules-Emile Maillot, n’a-t-il pas créé ici, dans les années 1860, la première fabrique de tulle en France ?
Palais Rihour, Ducs de Bourgogne
Le quartier Royal se confond presque avec le Vieux-Lille. Érigé après la première prise de la ville par les Français, en 1667, il se couvre peu à peu d’hôtels particuliers.
La Banque de France et le siège de l’Evêché, rue Royale, en témoignent.
Plus tard, viendra le temps des immeubles « haussmanniens », incarnés par la Préfecture et le musée des Beaux-Arts, place de la République, d’un néoclassicisme typique fin 19ème s.
Tous deux sont à portée de fusil de la place Rihour, où se dresse le palais éponyme, seul grand vestige de la domination des Ducs de Bourgogne (15ème s.). Encore un exemple du melting pot lillois.
Au fil de la balade, l’esprit de la ville se dévoile. Il suffit d’observer la foule dans la piétonne rue de Béthune.
Une population jeune - un quart des habitants a moins de 25 ans -, des cafés remplis, des commerces de bouche très fréquentés - ah, la pause gaufre en milieu d’après-midi ! - et une énergie tranquille sont à peine remis en question par la météo capricieuse.
La Banque de France et le siège de l’Evêché, rue Royale, en témoignent.
Plus tard, viendra le temps des immeubles « haussmanniens », incarnés par la Préfecture et le musée des Beaux-Arts, place de la République, d’un néoclassicisme typique fin 19ème s.
Tous deux sont à portée de fusil de la place Rihour, où se dresse le palais éponyme, seul grand vestige de la domination des Ducs de Bourgogne (15ème s.). Encore un exemple du melting pot lillois.
Au fil de la balade, l’esprit de la ville se dévoile. Il suffit d’observer la foule dans la piétonne rue de Béthune.
Une population jeune - un quart des habitants a moins de 25 ans -, des cafés remplis, des commerces de bouche très fréquentés - ah, la pause gaufre en milieu d’après-midi ! - et une énergie tranquille sont à peine remis en question par la météo capricieuse.
Bois-Blancs, passé et modernité
Hors l’hyper-centre, les quartiers affichent un équilibre agréable entre passé et nouveaux élans urbains.
Le secteur de la Citadelle Vauban (17ème s.) est ainsi devenu le principal poumon vert lillois. Autour du bastion, occupé par l’OTAN, les joggeurs transpirent sur les allées bordant le canal de la Deule, tandis que les familles accourent au zoo le week-end.
Par la passerelle Edmond-Ory et un second passage piéton sur la Deule, on accède aux berges des Bois-Blancs, un quai hésitant entre entrepôts portuaires fluviaux (sur l’autre rive) et urbanisme récent.
Le quartier des Bois-Blancs, peu touristique, transpire la mutation urbaine. Des rues sont bordées de vieux bistrots-tabacs à rideaux, aux couleurs de la bière Stella-Artois (allez boire un chocolat chaud chez Reine, la patronne du café Le Saint-Charles…).
On y dégote, rues de Cassel, Championnet, Guillaume Tell, d’adorables maisons en briques rouges traditionnelles, à trois niveaux.
Un charme intact et très lillois, notamment quand une drache (averse subite) lustre le bitume et assombrit les façades…
Le tout se niche à deux pas d’Eurotechnologies et de ses nouveaux immeubles de bureaux.
Le secteur de la Citadelle Vauban (17ème s.) est ainsi devenu le principal poumon vert lillois. Autour du bastion, occupé par l’OTAN, les joggeurs transpirent sur les allées bordant le canal de la Deule, tandis que les familles accourent au zoo le week-end.
Par la passerelle Edmond-Ory et un second passage piéton sur la Deule, on accède aux berges des Bois-Blancs, un quai hésitant entre entrepôts portuaires fluviaux (sur l’autre rive) et urbanisme récent.
Le quartier des Bois-Blancs, peu touristique, transpire la mutation urbaine. Des rues sont bordées de vieux bistrots-tabacs à rideaux, aux couleurs de la bière Stella-Artois (allez boire un chocolat chaud chez Reine, la patronne du café Le Saint-Charles…).
On y dégote, rues de Cassel, Championnet, Guillaume Tell, d’adorables maisons en briques rouges traditionnelles, à trois niveaux.
Un charme intact et très lillois, notamment quand une drache (averse subite) lustre le bitume et assombrit les façades…
Le tout se niche à deux pas d’Eurotechnologies et de ses nouveaux immeubles de bureaux.
A Wazemmes, la Maison-Folie
Le retour au centre-ville par le quartier de Wazemmes plonge le marcheur dans un autre brassage : celui d’un vieux secteur ouvrier investi par les communautés immigrées, et de plus en plus adopté par une population jeune et « branchée ».
Le marché de la place de la Nouvelle Aventure en est l’épicentre, avec ses bars « alternatifs » côtoyant des boucheries hallal.
Le patrimoine industriel n’est pas en reste. L’ex-filature de la rue des Sarrazins est ainsi devenue la Maison-Folie Wazemmes, un centre culturel dédié aux musiques et aux nouvelles formes d’art urbain.
Proche de la rue Jules Guesde et de ses commerces ethniques, voisins de vieilles enseignes populaires (« La Lainière de Wazemmes », « Tailleur Julien Cousin »…), l’ex « cité Napoléon » de logements ouvriers, rue Gantois, s’est transformée en un ensemble d’appartements sociaux pour personnes âgées.
Symbole de ces reconversions, au n°65 de la même rue, une courée de briques abrite aujourd’hui des étudiants et des jeunes couples, autour d’une fontaine centrale.
Lille n’a pas fini de se réinventer, même au cœur de ses quartiers les plus typiques.
Le marché de la place de la Nouvelle Aventure en est l’épicentre, avec ses bars « alternatifs » côtoyant des boucheries hallal.
Le patrimoine industriel n’est pas en reste. L’ex-filature de la rue des Sarrazins est ainsi devenue la Maison-Folie Wazemmes, un centre culturel dédié aux musiques et aux nouvelles formes d’art urbain.
Proche de la rue Jules Guesde et de ses commerces ethniques, voisins de vieilles enseignes populaires (« La Lainière de Wazemmes », « Tailleur Julien Cousin »…), l’ex « cité Napoléon » de logements ouvriers, rue Gantois, s’est transformée en un ensemble d’appartements sociaux pour personnes âgées.
Symbole de ces reconversions, au n°65 de la même rue, une courée de briques abrite aujourd’hui des étudiants et des jeunes couples, autour d’une fontaine centrale.
Lille n’a pas fini de se réinventer, même au cœur de ses quartiers les plus typiques.
Adresses utiles
Comité départemental du Nord : www.tourisme-nord.fr
Office du tourisme et des congrès de Lille : www.lille-tourism.com
Office du tourisme et des congrès de Lille : www.lille-tourism.com