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Quid des assurances pour le tourisme spatial

La chronique de Michel Messager


Dans une société où les notions d'assistance et de réassurance sont privilégiées, les futurs touristes de l'espace, même s'ils possèdent un esprit « aventurier », souhaitent également, au cas où... être assurés. C’est à partir de ce constat, que notre expert en tourisme spatial, Michel Messager, nous livre les premières bonnes feuilles de son prochain ouvrage qui paraitra chez Amazon en octobre "Tourisme Spatial et Assurance". Aujourd'hui focus sur : les accidents spatiaux.


Rédigé par le Mardi 30 Juillet 2024

Un seul échec majeur peut déstabiliser l’ensemble du marché, d’où une certaine ‘’frilosité’’ des assureurs, qui ont toujours présent à la mémoire l’épisode de 2019, où plusieurs sinistres majeurs leurs ont coûté près de 800 millions de dollars pour 500 millions de primes collectées ! - Pepita
Un seul échec majeur peut déstabiliser l’ensemble du marché, d’où une certaine ‘’frilosité’’ des assureurs, qui ont toujours présent à la mémoire l’épisode de 2019, où plusieurs sinistres majeurs leurs ont coûté près de 800 millions de dollars pour 500 millions de primes collectées ! - Pepita
Le risque zéro n’existant pas, une fusée, quelques soient les précautions prises, peut toujours subir un aléa. Ce qui fait de l’assurance spatiale un marché volatil et à haut risque.

Un seul échec majeur peut déstabiliser l’ensemble du marché, d’où une certaine "frilosité" des assureurs, qui ont toujours présent à la mémoire l’épisode de 2019, où plusieurs sinistres majeurs leurs ont coûté près de 800 millions de dollars pour 500 millions de primes collectées !

Retrouvez notre dossier Tourisme Spatial & Assurances

Dans une étude de 2018, Philippe Montpert, Directeur Général de Willis Inspace estimait qu’en 10 ans, les assureurs spatiaux ont payé pour environ 5,4 milliards de dollars de sinistres pour 7,4 milliards de dollars de primes collectées.

Cependant, l’histoire de l'aventure spatiale retient plusieurs cas notables (en dehors des vols habités) où les assureurs ont été sollicités pour des sinistres plus que conséquent, parmi ceux-ci, citons :

- Mi-janvier 1997, une fusée Delta II explose treize secondes après son décollage de Cap Canaveral, détruisant un satellite GPS de nouvelle génération. Les propriétaires des véhicules stationnés dans la zone de retombée des débris – qui avaient été totalement évacuée avant le lancement – ont pu obtenir quelques millions de dollars de dédommagement.

- En 2019, un satellite chinois n'a pas réussi à déployer ses panneaux solaires en orbite, entraînant des pertes d'environ 250 millions de dollars pour les assureurs.

- Toujours en 2019, l’échec du lancement de la fusée européenne Vega entraîne des pertes de 414 millions de dollars, soit une des plus grandes pertes d'assurance spatiale jamais enregistrée jusqu’alors.

- Début 2020, la panne du satellite radio SXM-7 entraîne une perte de 225 millions de dollars pour les assureurs.

- En 2021, un satellite Sirius XM tombe en panne et les assureurs doivent en payer la perte se chiffrant à 225 millions de dollars.

- En 2022, la fusée Vega connait un dysfonctionnement peu après son décollage le 20 décembre. Elle était assurée pour environ 210 millions de dollars, selon des sources industrielles.

- En 2023, le ViaSat-3 construit par Boeing a subi un échec de déploiement d'antenne et le I-6 F6 2, construit par Airbus Defence and Space, a lui aussi connu un problème avec son sous-système d'alimentation.

Alors que les ingénieurs travaillent toujours à récupérer au moins une partie de la capacité haut débit de ViaSat-3, les assureurs se préparent à une perte totale de 420 millions de dollars. Cette perte représenterait près de 80 % des 550 millions de dollars de revenus de primes.

En octobre 2023, le marché de l’assurance spatiale envisage potentiellement un total de réclamations de 835 millions de dollars pour l’année, avec encore quatre mois restants à courir. A l’arrivée les remboursements pourraient atteindre 1 milliard d’euros.

Combien de personnes sont décédées lors de missions spatiales ?

Au 7 novembre 2023, un total de 676 astronautes, cosmonautes et touristes spatiaux, dont 73 femmes, ont voyagé dans l'espace. Il est clair que le taux de catastrophes entraînant des décès va jouer sur le coût des assurances pour les touristes spatiaux.

A ce sujet, Nigel Packham, directeur adjoint de la sécurité et de l'assurance mission à la NASA, en fonction des informations dont il dispose (on connait la difficulté d’obtenir des renseignements de la part de la Chine et de l’ex URSS en ce domaine), a pu dénombrer 21 accidents ayant entraîné la mort (n’étant pas compris les accidents au sol).

Retrouvez notre série sur les coulisses des séjours dans l'espace.

Cinq missions spatiales, trois de la NASA et deux de l'Union soviétique, ont été marquées par des décès.

Ces tragédies sont souvent le résultat d'un mélange de circonstances inhabituelles, d'erreurs matérielles et humaines, et parfois de décisions politiques et managériales.

- En janvier 1967, une répétition au sol avant le lancement d’Apollo 1, a causé un incendie à bord de la capsule, tuant les trois astronautes présents.

Cause : incendie provoqué par un fil électrique dénudé provoquant une étincelle à l’intérieur du cockpit à la gauche de l’astronaute Gus Grissom.

- En Avril 1967 la capsule Soyouz 1 s'écrase au sol.

Cause : défaillance du parachute, tuant l'occupant à bord. La course à l'espace et la politique en sont en partie responsables, le lancement ayant été maintenu malgré l'état non opérationnel de la capsule dans l‘objectif de coïncider avec un événement politique : les festivités du 50ème anniversaire de la Révolution communiste.

- En juin 1971, Soyouz 11, après s’être désamarré à la station orbitale retombe sur terre, les trois astronautes soviétiques de la mission sont alors découverts morts dans leur capsule, après un atterrissage apparemment réussi.

Cause : brutale décompression de la cabine, dont la pression tombe en quelques secondes de 760 mm de mercure à 7 mm.

- En janvier 1986, la navette spatiale Challenger explose 73 secondes après son lancement, emportant son équipage de sept personnes.

Cause : la rigueur inhabituelle du climat à Cap Canaveral est en cause, plus froid qu'anticipé, qui a ainsi rendu moins souples certains joints toriques. Une fuite de gaz chaud a fini par provoquer une explosion.

- En février 2003, la navette spatiale Columbia se désintègre lors de sa rentrée dans l'atmosphère, causant la mort de ses sept occupants.

Cause : lors du lancement de Columbia, un morceau d'isolant en mousse s'est détaché et a endommagé le bord d'attaque d'une des deux ailes de la navette, qui n'a ensuite pas pu résister aux fortes températures de la rentrée.

A noter qu'aucun décès n'a eu lieu en phase principale de mission, en orbite ou en direction de la Lune. Les accidents mortels se sont tous produits au départ de la Terre, au retour sur Terre ou lors d'une répétition au sol.

Les vols spatiaux habités ont donc enregistré 21 drames sur environ 650 personnes qui ont volé dans l’espace. Bien qu’il faille relativiser, car nous en sommes qu’au début du tourisme spatial, le ratio est encore très important, voire trop important puisqu’environ 45 000 fois plus élevée que celui de l’aviation commerciale !

C'est peut-être un paradoxe, mais il en est ainsi : sans assurance, le tourisme spatial ne pourra se développer autant qu'il le souhaite.

Quid des assurances pour le tourisme spatial
Les derniers ouvrages de Michel Messager :

- "Tourisme Spatial 1954-2022",
- "Tourisme Spatial & Écologie"
- "Tourisme Spatial & Santé"

Ces ouvrages sont en vente sur
le site Amazon.

Michel MESSAGER
Michel MESSAGER
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.

Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.

Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.

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Mercredi 21 Août 2024 - 07:50 Quel marché pour les Assurances spatiales ?






































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