
Pourquoi ne pas dupliquer le modèle de Rendez-vous en France pour vendre cette même destination France aux acheteurs français ? Alors certes, ils sont moins nombreux, mais en est-on vraiment sûr ? - Depositphotos.com, vwalakte
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Comme tous les ans à la même époque, la France accueillera, les 1er et 2 avril 2025, dans le cadre du salon Rendez-vous en France, 800 tour-opérateurs du monde entier, en quête d’une offre touristique toujours plus qualitative et insolite.
Cette année, c’est Lyon qui accueillera cet évènement incontournable pour les acteurs du tourisme, qui seront un bon millier à présenter leur offre, leurs nouveautés, à des voyagistes toujours aussi fidèles à la destination France.
Même si Rendez-vous en France est un salon professionnel, je pense qu’il ne serait pas inopportun d’ouvrir les portes à tous ceux qui depuis quelques années maintenant, passent leur temps à se désespérer de l’absence d’Atout France à l’ITB Berlin ou au WTM de Londres, ou de la (petite) taille du Pavillon France au Fitur de Madrid.
Se concentrer sur la réussite du salon Rendez-vous en France

À propos de salons grand public pour lesquels je n’ai jamais eu beaucoup d’appétence, il faudra bien un jour en faire une évaluation sincère, en prenant en compte tous les coûts induits, dont celui des ressources humaines qui y sont consacrées. Je pense qu’on va tomber de haut !
Je suis assez dubitatif quand je vois des micro-destinations prendre un stand au Salon… Mondial du tourisme, mais c’est un autre sujet.
Pour avoir bien observé le mécanisme bien huilé de Rendez-vous en France, je me suis souvent fait la remarque que si ce salon remplissait parfaitement sa fonction de vendre la destination France aux acheteurs étrangers, pourquoi ne pas dupliquer le modèle pour vendre cette même destination France, mais aux acheteurs français ?
Alors certes, ils sont moins nombreux, mais en est-on vraiment sûr ?
Pourquoi ne pas ouvrir Rendez-vous en France aux acteurs B2B du voyage français ?
Quand je pose cette question, je fais référence aux CSE (ex-comités d’entreprise) qui jouent un rôle, certes très discret, dans la commercialisation de l’offre touristique française, mais beaucoup plus importants que soupçonné.
Nous ne disposons ni de statistiques ni de données précises sur l’offre de vacances et de séjours inventoriée et proposée par les CSE et surtout sur le volume de séjours (re)vendus ou prescrits par ces mêmes CSE, mais on peut estimer qu’entre 25 et 30% des Français qui partent en vacances sont accompagnés directement ou indirectement par leur CSE.
Derrière cette estimation, il y a donc un travail de fond de référencement et de production d’une offre touristique de la part du personnel des CSE, exactement comme le font les tour-opérateurs, et ça, les acteurs institutionnels du tourisme le sous-estiment.
Bon en même temps on comprend que c’est plus fun d’aller démarcher des TO dans leurs pays, que le CSE de la ville d’à côté, mais c’est une erreur d’appréciation.
Dans cette perspective pourquoi ne pas organiser le même type de salons BtoB, pour tous les acteurs du voyage français qui ont envie de programmer la destination France, avec des éductours en amont comme pour les TO, d’organiser des prises de rendez-vous entre CSE et hébergeurs, exactement sur le modèle des RDV en France ?
Lire aussi : 100 millions de touristes et moi et moi… (Jean Pinard)
Nous ne disposons ni de statistiques ni de données précises sur l’offre de vacances et de séjours inventoriée et proposée par les CSE et surtout sur le volume de séjours (re)vendus ou prescrits par ces mêmes CSE, mais on peut estimer qu’entre 25 et 30% des Français qui partent en vacances sont accompagnés directement ou indirectement par leur CSE.
Derrière cette estimation, il y a donc un travail de fond de référencement et de production d’une offre touristique de la part du personnel des CSE, exactement comme le font les tour-opérateurs, et ça, les acteurs institutionnels du tourisme le sous-estiment.
Bon en même temps on comprend que c’est plus fun d’aller démarcher des TO dans leurs pays, que le CSE de la ville d’à côté, mais c’est une erreur d’appréciation.
Dans cette perspective pourquoi ne pas organiser le même type de salons BtoB, pour tous les acteurs du voyage français qui ont envie de programmer la destination France, avec des éductours en amont comme pour les TO, d’organiser des prises de rendez-vous entre CSE et hébergeurs, exactement sur le modèle des RDV en France ?
Lire aussi : 100 millions de touristes et moi et moi… (Jean Pinard)
Encourager les ouvrants droits et les ayants droit des CSE à consommer des séjours et des week-ends en France
Je vais même plus loin, en imaginant les organismes de gestion de destinations engager un travail de fond en amont de cet évènement qui aurait pour objet de recenser les prestataires d’hébergements et d’activités, les organisateurs de séjours pour enfants de leur destination, et de construire ainsi une véritable interface entre les producteurs de leurs destinations et les CSE, à commencer par les CSE de leur destination.
A l’heure du retour des taxes qui entravent le libre-échange des biens et des produits, il est évident que tout ce qui va encourager le « consommer local » apparait comme la contre-attaque la plus efficace contre les dingueries trumpiennes.
Encourager les ouvrants droits et les ayants droit des CSE à consommer des séjours et des week-ends en France, voilà un objectif ambitieux qui pourrait être accompagné par Atout France, les organismes de gestion de destination, les entreprises du voyage représentant les réceptifs et le collectif des CSE.
L’idée n’est pas si nouvelle, certains OGD le font déjà, c’était le cas en Occitanie, avec une collaboration très efficace entre le CRTL Occitanie et le CSE Airbus. Même travail en Auvergne entre les Offices de tourisme et le CSE Michelin.
A l’heure du retour des taxes qui entravent le libre-échange des biens et des produits, il est évident que tout ce qui va encourager le « consommer local » apparait comme la contre-attaque la plus efficace contre les dingueries trumpiennes.
Encourager les ouvrants droits et les ayants droit des CSE à consommer des séjours et des week-ends en France, voilà un objectif ambitieux qui pourrait être accompagné par Atout France, les organismes de gestion de destination, les entreprises du voyage représentant les réceptifs et le collectif des CSE.
L’idée n’est pas si nouvelle, certains OGD le font déjà, c’était le cas en Occitanie, avec une collaboration très efficace entre le CRTL Occitanie et le CSE Airbus. Même travail en Auvergne entre les Offices de tourisme et le CSE Michelin.
Faire des CSE des acteurs du développement local
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Pour situer l’intérêt stratégique de cette réflexion, je partage un chiffre : 3 millions !
C’est le nombre estimé de nuitées réalisées par les ayants droits du plus gros CSE français qu’est celui des gaziers et des électriciens, la CCAS, dans les centres de vacances et hébergements du CSE, mais aussi et surtout via les allotements proposés par la CCAS, avec ses partenaires ancrés dans l’économie sociale et solidaire.
Accompagner les responsables des CSE dans un travail de production de vacances et de séjours plus localisés, avec comme objectif de faire des CSE, des acteurs du développement local et donc des acteurs engagés du tourisme de proximité responsable, voilà un beau projet coopératif, qui pourrait être érigé en modèle pratique des stratégies de tourisme durable des destinations françaises.
Lire aussi : Le tourisme durable est-il forcément « green » ? (Jean Pinard)
C’est le nombre estimé de nuitées réalisées par les ayants droits du plus gros CSE français qu’est celui des gaziers et des électriciens, la CCAS, dans les centres de vacances et hébergements du CSE, mais aussi et surtout via les allotements proposés par la CCAS, avec ses partenaires ancrés dans l’économie sociale et solidaire.
Accompagner les responsables des CSE dans un travail de production de vacances et de séjours plus localisés, avec comme objectif de faire des CSE, des acteurs du développement local et donc des acteurs engagés du tourisme de proximité responsable, voilà un beau projet coopératif, qui pourrait être érigé en modèle pratique des stratégies de tourisme durable des destinations françaises.
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Jean Pinard - Mini Bio
Président de la société de conseils Futourism :
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.
Forestier et géographe de formation, Jean Pinard a toujours travaillé dans le secteur des sports et du tourisme.
Moniteur de kayak, chauffeur de bus, guide, gestionnaire de sites touristiques, directeur de CDT et de CRT (Auvergne et Occitanie), Jean Pinard est redevenu consultant, son premier métier à la SCET, à la fin de ses études.