Isolement des voyageurs : "le gouvernement met en doute la validité des tests, c'est très embêtant" selon Jean-Pierre Mas (EDV) - Crédit photo : Depositphotos
TourMaG.com - Dimanche 24 janvier 2021, Jean-Yves Le Drian, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères déclarait sur France Info : "le principe de base c'est : on ne voyage pas". Je suppose que cette affirmation a dû vous faire bondir...
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas la 1ère sortie, dans ce sens, mais deux ou trois consécutives.
Après avoir déconseillé "totalement et strictement", aujourd'hui nous ne voyageons plus. Entre les deux, il y a tout un process de contrôle aux frontières, pour les Européens qui arrivent en avion ou en bateau.
Ces deux moyens de transport représentent une toute petite partie des échanges transfrontaliers. La majeure partie des mouvements provient de la route.
Donc le gouvernement laisse 80% des entrées sans contraintes, puis 20% avec contrôle, c'est totalement inefficace, mais en termes de communication, ça marche.
TourMaG.com - Le Drian est dans la posture et non dans l'action...
Jean-Pierre Mas : Mon sentiment, sur ces déclarations, est qu'elles s'adressent à l'opinion publique pour dire : regardez le gouvernement agit.
Je ne suis pas sûr de l'efficacité de ces mesures, mais je ne suis pas un spécialiste, sur un territoire aussi poreux que l'Europe.
Autant cela peut fonctionner sur une île, mais en Europe les virus et les différents variants sont rentrés. La propagation ne se fait pas d'un pays à l'autre, mais à l'intérieur de l'Europe par capillarité.
La fermeture des frontières est illusoire.
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas la 1ère sortie, dans ce sens, mais deux ou trois consécutives.
Après avoir déconseillé "totalement et strictement", aujourd'hui nous ne voyageons plus. Entre les deux, il y a tout un process de contrôle aux frontières, pour les Européens qui arrivent en avion ou en bateau.
Ces deux moyens de transport représentent une toute petite partie des échanges transfrontaliers. La majeure partie des mouvements provient de la route.
Donc le gouvernement laisse 80% des entrées sans contraintes, puis 20% avec contrôle, c'est totalement inefficace, mais en termes de communication, ça marche.
TourMaG.com - Le Drian est dans la posture et non dans l'action...
Jean-Pierre Mas : Mon sentiment, sur ces déclarations, est qu'elles s'adressent à l'opinion publique pour dire : regardez le gouvernement agit.
Je ne suis pas sûr de l'efficacité de ces mesures, mais je ne suis pas un spécialiste, sur un territoire aussi poreux que l'Europe.
Autant cela peut fonctionner sur une île, mais en Europe les virus et les différents variants sont rentrés. La propagation ne se fait pas d'un pays à l'autre, mais à l'intérieur de l'Europe par capillarité.
La fermeture des frontières est illusoire.
"En France, un seul transport en commun est interdit... le télésiège"
Autres articles
TourMaG.com - L'industrie se trouve pénalisée pour un bon mot du gouvernement, c'est dramatique...
Jean-Pierre Mas : Donner la priorité à la santé et à la propagation de l'épidémie ne me choque pas, si cela a du sens.
Quand la mesure prise est dépourvue de sens, c'est inutile et pénalisant pour toute une industrie. Là cette mesure ne sert à rien, elle ne vise pas à limiter la propagation du virus.
Si nous prenons du recul par rapport au tourisme, dans les périodes difficiles, nous avons tendance à montrer l'autre comme à l'origine de nos malheurs.
Ce n'est pas nouveau. Dans le même esprit, je vis dans les Pyrénées, à proximité de l'Espagne, où une partie des routes secondaires sont bloquées par des blocs de béton, en disant qu'ils permettent de lutter contre le terrorisme.
Voici une décision ridicule, car il n'y a pas de terrorisme et s'ils veulent passer, ils le pourront par ailleurs. Nous nous replions sur nous et nous donnons l'impression de protéger la population en nous barricadant.
TourMaG.com - Allez-vous demander des précisions sur les intentions du Gouvernement ? C'est à dire, s'il interdit réellement le voyage, comme il le dit à demi-mot.
Jean-Pierre Mas : Ca ne sert à rien, puisque l'exécutif est convaincu de l'efficacité de ces mesures ou de son impact sur l'opinion publique.
Je pense qu'il va falloir prouver que la mesure est inefficace, mais ce n'est pas la 1ère fois que nous avons des instructions de ce type dont les objectifs visent moins l'efficacité que l'impact sur la population.
Nous l'avons vu avec les remontées mécaniques. En France, un seul transport en commun est interdit, c'est le télésiège et ce certainement pas sur celui-ci qu'il y a le plus grand risque de contamination.
TourMaG.com - Après, vous savez pourquoi les remontées resteront fermées. Ce n'est pas nécessairement pour la transmission lors des transferts vers les pistes. L'exécutif veut éviter les mouvements de populations, d'autant que les hébergements dans les stations ne sont pas réputés pour leurs grandes dimensions...
Jean-Pierre Mas : Dans ce cas-là, il faut aller au bout de l'idée et fermer les stations de ski. Sauf qu'elles sont ouvertes...
Jean-Pierre Mas : Donner la priorité à la santé et à la propagation de l'épidémie ne me choque pas, si cela a du sens.
Quand la mesure prise est dépourvue de sens, c'est inutile et pénalisant pour toute une industrie. Là cette mesure ne sert à rien, elle ne vise pas à limiter la propagation du virus.
Si nous prenons du recul par rapport au tourisme, dans les périodes difficiles, nous avons tendance à montrer l'autre comme à l'origine de nos malheurs.
Ce n'est pas nouveau. Dans le même esprit, je vis dans les Pyrénées, à proximité de l'Espagne, où une partie des routes secondaires sont bloquées par des blocs de béton, en disant qu'ils permettent de lutter contre le terrorisme.
Voici une décision ridicule, car il n'y a pas de terrorisme et s'ils veulent passer, ils le pourront par ailleurs. Nous nous replions sur nous et nous donnons l'impression de protéger la population en nous barricadant.
TourMaG.com - Allez-vous demander des précisions sur les intentions du Gouvernement ? C'est à dire, s'il interdit réellement le voyage, comme il le dit à demi-mot.
Jean-Pierre Mas : Ca ne sert à rien, puisque l'exécutif est convaincu de l'efficacité de ces mesures ou de son impact sur l'opinion publique.
Je pense qu'il va falloir prouver que la mesure est inefficace, mais ce n'est pas la 1ère fois que nous avons des instructions de ce type dont les objectifs visent moins l'efficacité que l'impact sur la population.
Nous l'avons vu avec les remontées mécaniques. En France, un seul transport en commun est interdit, c'est le télésiège et ce certainement pas sur celui-ci qu'il y a le plus grand risque de contamination.
TourMaG.com - Après, vous savez pourquoi les remontées resteront fermées. Ce n'est pas nécessairement pour la transmission lors des transferts vers les pistes. L'exécutif veut éviter les mouvements de populations, d'autant que les hébergements dans les stations ne sont pas réputés pour leurs grandes dimensions...
Jean-Pierre Mas : Dans ce cas-là, il faut aller au bout de l'idée et fermer les stations de ski. Sauf qu'elles sont ouvertes...
"Le gouvernement met en doute la validité des tests, c'est très embêtant"
TourMaG.com - En quelque sorte, vous dénoncez le fait que les ministres et le gouvernement ne disent pas réellement ce qu'ils veulent imposer aux Français ? Le voyage international "strictement et totalement déconseillé" signifie "interdit", mais personne ne peut le dire.
Jean-Pierre Mas : Exactement, nous ne pouvons pas le dire.
Si nous étions vraiment persuadés qu'il est nécessaire de nous barricader derrière nos frontières, pour NOUS préserver de la propagation de la covid, ce dont je suis loin d'être sûr, alors nous devrions interdire tous les voyages à l'étranger.
Aujourd'hui, l'exécutif laisse 80% des voyageurs traverser librement les frontières, tout en n'en contraignant que 20% de ceux qui prennent l'avion. Ce n'est pas la bonne méthode.
Nous sommes un peu dans la méthode de Barbara Pompili (Ministre de la Transition écologique ndlr) qui veut taxer l'avion, car c'est pour les riches, mais c'est absurde et inefficace.
TourMaG.com - Les Entreprises du Voyage veulent prouver l'inefficacité de l'affirmation ?
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas à nous de le faire, car nous sommes juges et parties, mais j'espère que des experts vont se pencher sur la question.
La façon dont elle est appliquée, même si elle est efficace, est très mauvaise, car elle laisse passer la majorité des voyageurs.
TourMaG.com - En pénalisant durement les agences de voyages, demandez-vous au gouvernement de considérer la distribution comme fermée administrativement ?
Jean-Pierre Mas : Tout d'abord, le gouvernement pénalise la France en priorité, et son économie.
Les frontières fermées, cela concerne les étrangers qui ne peuvent venir dans notre pays pour y consommer, puis cela nous concerne à un second niveau.
Notre action est de dire : oui, il faut contrôler les voyageurs, il y a des moyens pour le faire, avec les Tests PCR ou les vaccins.
Il y a une autre mesure qui me paraît absurde et aussi peu efficace, c'est celle de l'isolement pour les voyageurs provenant d'une destination hors de l'Union européenne.
Malgré un test négatif, ils doivent s'engager à 7 jours d'isolement, malgré un test négatif. Cela signifie que le gouvernement met en doute la validité des tests, c'est très embêtant.
Nous risquons d'avoir la même chose pour les vaccins, à l'avenir. Le Gouvernement remet donc en cause des outils de contrôle, dont l'inefficacité n'est pas prouvée, loin de là.
Jean-Pierre Mas : Exactement, nous ne pouvons pas le dire.
Si nous étions vraiment persuadés qu'il est nécessaire de nous barricader derrière nos frontières, pour NOUS préserver de la propagation de la covid, ce dont je suis loin d'être sûr, alors nous devrions interdire tous les voyages à l'étranger.
Aujourd'hui, l'exécutif laisse 80% des voyageurs traverser librement les frontières, tout en n'en contraignant que 20% de ceux qui prennent l'avion. Ce n'est pas la bonne méthode.
Nous sommes un peu dans la méthode de Barbara Pompili (Ministre de la Transition écologique ndlr) qui veut taxer l'avion, car c'est pour les riches, mais c'est absurde et inefficace.
TourMaG.com - Les Entreprises du Voyage veulent prouver l'inefficacité de l'affirmation ?
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas à nous de le faire, car nous sommes juges et parties, mais j'espère que des experts vont se pencher sur la question.
La façon dont elle est appliquée, même si elle est efficace, est très mauvaise, car elle laisse passer la majorité des voyageurs.
TourMaG.com - En pénalisant durement les agences de voyages, demandez-vous au gouvernement de considérer la distribution comme fermée administrativement ?
Jean-Pierre Mas : Tout d'abord, le gouvernement pénalise la France en priorité, et son économie.
Les frontières fermées, cela concerne les étrangers qui ne peuvent venir dans notre pays pour y consommer, puis cela nous concerne à un second niveau.
Notre action est de dire : oui, il faut contrôler les voyageurs, il y a des moyens pour le faire, avec les Tests PCR ou les vaccins.
Il y a une autre mesure qui me paraît absurde et aussi peu efficace, c'est celle de l'isolement pour les voyageurs provenant d'une destination hors de l'Union européenne.
Malgré un test négatif, ils doivent s'engager à 7 jours d'isolement, malgré un test négatif. Cela signifie que le gouvernement met en doute la validité des tests, c'est très embêtant.
Nous risquons d'avoir la même chose pour les vaccins, à l'avenir. Le Gouvernement remet donc en cause des outils de contrôle, dont l'inefficacité n'est pas prouvée, loin de là.
"Nous allons essayer d'agir sur le passeport sanitaire ou le carnet sanitaire"
"la pénalisation du secteur risque d'être longue et lourde, sauf si on se met dans la tête que nous allons devoir vivre avec la covid-19" selon Jean-Pierre Mas - DR
TourMaG.com - Quelles sont vos prochaines actions ?
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas facile, mais nous allons essayer d'agir sur le passeport sanitaire ou le carnet sanitaire, avec à la fois les vaccinations et les tests.
Cela permettra aux autorités de constater que pour arriver en France, nous sommes soit vaccinés soit nous avons passé un test dans les délais impartis.
Et nous ferons pareil dans le sens inverse, donc des Français se rendant dans un pays étranger. Nous voulons engager le gouvernement dans cette voie, alors qu'aujourd'hui, il a dit que ce n'est pas le chemin privilégié.
TourMaG.com - Alors que les agences ont ressenti un léger frémissement, ces petites phrases ont douché tout espoir. Peut-on dire que les agences sont, de fait, dans une sorte de fermeture administrative ?
Jean-Pierre Mas :[Nous ne l'obtiendrons pas, car les commerces fermés administrativement sont ceux qui font courir un risque à l'intérieur même de leurs boutiques, comme les restaurants, les bars, etc.]b
Ce risque ne concerne pas les clients se rendant dans une agence de voyages.
Ce que nous voulons, c'est le constat que nous sommes fermés pour raison politique, donc que le gouvernement tire les conséquences de cette fermeture, en nous mettant au même niveau d'aides que ceux fermés administrativement.
TourMaG.com - Bercy a annoncé que les agences de voyages se trouvaient dans la catégorie S1 et donc une prise en charge des coûts fixes. Donc c'est bien le cas ?
Jean-Pierre Mas : Autant je suis critique sur les mesures prises, les réflexions sans concertation ni mesurer la portée, autant je considère que sur les aides l'exécutif répond présent.
Aujourd'hui nous sommes dans la même situation, d'un point de vue soutien financier, que les boutiques fermées administrativement.
Ma critique est très nuancée, car sur ce point le gouvernement fait le boulot.
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas facile, mais nous allons essayer d'agir sur le passeport sanitaire ou le carnet sanitaire, avec à la fois les vaccinations et les tests.
Cela permettra aux autorités de constater que pour arriver en France, nous sommes soit vaccinés soit nous avons passé un test dans les délais impartis.
Et nous ferons pareil dans le sens inverse, donc des Français se rendant dans un pays étranger. Nous voulons engager le gouvernement dans cette voie, alors qu'aujourd'hui, il a dit que ce n'est pas le chemin privilégié.
TourMaG.com - Alors que les agences ont ressenti un léger frémissement, ces petites phrases ont douché tout espoir. Peut-on dire que les agences sont, de fait, dans une sorte de fermeture administrative ?
Jean-Pierre Mas :[Nous ne l'obtiendrons pas, car les commerces fermés administrativement sont ceux qui font courir un risque à l'intérieur même de leurs boutiques, comme les restaurants, les bars, etc.]b
Ce risque ne concerne pas les clients se rendant dans une agence de voyages.
Ce que nous voulons, c'est le constat que nous sommes fermés pour raison politique, donc que le gouvernement tire les conséquences de cette fermeture, en nous mettant au même niveau d'aides que ceux fermés administrativement.
TourMaG.com - Bercy a annoncé que les agences de voyages se trouvaient dans la catégorie S1 et donc une prise en charge des coûts fixes. Donc c'est bien le cas ?
Jean-Pierre Mas : Autant je suis critique sur les mesures prises, les réflexions sans concertation ni mesurer la portée, autant je considère que sur les aides l'exécutif répond présent.
Aujourd'hui nous sommes dans la même situation, d'un point de vue soutien financier, que les boutiques fermées administrativement.
Ma critique est très nuancée, car sur ce point le gouvernement fait le boulot.
Vers une crise longue ? : "la pénalisation du secteur risque d'être longue et lourde"
TourMaG.com - Craignez-vous que ces restrictions pénalisent durablement le secteur ? Même avec quasiment un tiers de sa population vaccinée Israël a fermé le ciel, ce lundi 25 janvier 2021. Rien ne nous dit que les fermetures des frontières prendront fin avec les vaccins, ni même un jour prochain ?
Jean-Pierre Mas : Vous avez raison, la pénalisation du secteur risque d'être longue et lourde, sauf si on se met dans la tête que nous allons devoir vivre avec la covid-19.
Le mode de vie que nous avons actuellement, ne durera pas éternellement, il faut s'habituer à la pandémie et s'organiser à vivre avec, en se protégeant et aussi en protégeant les autres.
Il est tout à fait possible que pendant un certain nombre d'années, pour voyager, il faille prouver que nous soyons vaccinés ou avons subi un test.
La difficulté étant que chaque pays pourrait bien avoir ces règles, nous le voyons en Europe, sans aucune harmonisation, ni même aucune perspective.
Mondialement, il n'y en aura jamais.
TourMaG.com - Nous pourrions voir aussi les pays accessibles aux voyageurs ayant tel ou tel type de vaccin contre la covid-19...
Jean-Pierre Mas : Et probablement selon certains vaccins, car chaque pays ou destination pourrait avoir sa solution contre la covid.
En Russie, les autorités pourraient exiger le vaccin local ou Moderna pour les USA, d'où l'intérêt du passeport sanitaire.
Nous aimerions la création d'un document rassemblant tous les vaccins et tests subis par le propriétaire de ce document, pour permettre de s'adapter aux exigences du pays.
TourMaG.com - Avec des contraintes aussi lourdes et durables, ne risquons-nous pas d'avoir un marché qui ne retrouvera jamais son niveau de 2019 ?
Jean-Pierre Mas : Vous avez raison, d'autant plus, car la durée de la vaccination globale va être longue.
A contrario, il y aura des contraintes sanitaires persistantes, tout comme il faut un carnet de vaccination avec la fièvre jaune et le choléra pour certains pays africains, ce qui poussera à l'acceptation, c'est l'envie de voyager.
Nous le voyons dès qu'il y a un allègement des mesures, la population manifeste une grande envie de sortir et de partir, pour s'échapper.
TourMaG.com - Pensez-vous que les acteurs de la profession doivent être plus proactifs sur la question du passeport vaccinal ou de la façon de montrer patte blanche pour leurs clients, afin de permettre une reprise de l'activité ?
Jean-Pierre Mas : Non, car nous ne ferons pas changer d'avis les gouvernements, il faut oublier cela.
En plus, il faudrait tous les faire changer d'avis en même temps. C'est peine perdue. Voilà pourquoi nous défendons le passeport sanitaire, intégrant à la fois le vaccin et les tests.
Il sera l'outil permettant de nous déplacer en répondant aux normes du pays dans lequel nous irons.
Jean-Pierre Mas : Vous avez raison, la pénalisation du secteur risque d'être longue et lourde, sauf si on se met dans la tête que nous allons devoir vivre avec la covid-19.
Le mode de vie que nous avons actuellement, ne durera pas éternellement, il faut s'habituer à la pandémie et s'organiser à vivre avec, en se protégeant et aussi en protégeant les autres.
Il est tout à fait possible que pendant un certain nombre d'années, pour voyager, il faille prouver que nous soyons vaccinés ou avons subi un test.
La difficulté étant que chaque pays pourrait bien avoir ces règles, nous le voyons en Europe, sans aucune harmonisation, ni même aucune perspective.
Mondialement, il n'y en aura jamais.
TourMaG.com - Nous pourrions voir aussi les pays accessibles aux voyageurs ayant tel ou tel type de vaccin contre la covid-19...
Jean-Pierre Mas : Et probablement selon certains vaccins, car chaque pays ou destination pourrait avoir sa solution contre la covid.
En Russie, les autorités pourraient exiger le vaccin local ou Moderna pour les USA, d'où l'intérêt du passeport sanitaire.
Nous aimerions la création d'un document rassemblant tous les vaccins et tests subis par le propriétaire de ce document, pour permettre de s'adapter aux exigences du pays.
TourMaG.com - Avec des contraintes aussi lourdes et durables, ne risquons-nous pas d'avoir un marché qui ne retrouvera jamais son niveau de 2019 ?
Jean-Pierre Mas : Vous avez raison, d'autant plus, car la durée de la vaccination globale va être longue.
A contrario, il y aura des contraintes sanitaires persistantes, tout comme il faut un carnet de vaccination avec la fièvre jaune et le choléra pour certains pays africains, ce qui poussera à l'acceptation, c'est l'envie de voyager.
Nous le voyons dès qu'il y a un allègement des mesures, la population manifeste une grande envie de sortir et de partir, pour s'échapper.
TourMaG.com - Pensez-vous que les acteurs de la profession doivent être plus proactifs sur la question du passeport vaccinal ou de la façon de montrer patte blanche pour leurs clients, afin de permettre une reprise de l'activité ?
Jean-Pierre Mas : Non, car nous ne ferons pas changer d'avis les gouvernements, il faut oublier cela.
En plus, il faudrait tous les faire changer d'avis en même temps. C'est peine perdue. Voilà pourquoi nous défendons le passeport sanitaire, intégrant à la fois le vaccin et les tests.
Il sera l'outil permettant de nous déplacer en répondant aux normes du pays dans lequel nous irons.