Yves Verdié, PDG de Verdié Voyages : "Nous avons énormément travaillé sur le RSE en 2024" - Photo Verdié
TourMaG - Comment se passe l'année 2024 pour le groupe Verdié Voyages ?
Yves Verdié : 2024 est revenue globalement sur les niveaux de 2019, grâce notamment à un panier moyen qui progresse. Nous atteindrons les 130 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Hello Verdié, notre marque dédiée aux voyages jeunes a bien fonctionné. Sur les voyages scolaires, nous pouvons faire mieux, ce n'est pas encore le retour à l'activité d'avant la pandémie.
Quant au business travel, nous avons réalisé une bonne année 2023, et nous serons en légère croissance en 2024.
Sur le tourisme, l'activité suit son cours. Je constate un retour des clients en agences de voyages pour le voyage sur-mesure. Ils préparaient eux-mêmes leur séjour, mais face à la complexité de certains voyages, et aux comportements des compagnies aériennes qui n'assument plus leurs obligations, certains clients se tournent vers les agences.
Lire aussi : Yves Verdié : "Les compagnies ont démissionné de leurs obligations"🔑
Qui assume encore ses obligations si ce n'est l'agent de voyage ? Qui ne laisse pas les clients abandonnés à l'aéroport ? Qui s'en occupe, qui les assiste ?
Le consommateur comprend notre rôle.
Yves Verdié : 2024 est revenue globalement sur les niveaux de 2019, grâce notamment à un panier moyen qui progresse. Nous atteindrons les 130 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Hello Verdié, notre marque dédiée aux voyages jeunes a bien fonctionné. Sur les voyages scolaires, nous pouvons faire mieux, ce n'est pas encore le retour à l'activité d'avant la pandémie.
Quant au business travel, nous avons réalisé une bonne année 2023, et nous serons en légère croissance en 2024.
Sur le tourisme, l'activité suit son cours. Je constate un retour des clients en agences de voyages pour le voyage sur-mesure. Ils préparaient eux-mêmes leur séjour, mais face à la complexité de certains voyages, et aux comportements des compagnies aériennes qui n'assument plus leurs obligations, certains clients se tournent vers les agences.
Lire aussi : Yves Verdié : "Les compagnies ont démissionné de leurs obligations"🔑
Qui assume encore ses obligations si ce n'est l'agent de voyage ? Qui ne laisse pas les clients abandonnés à l'aéroport ? Qui s'en occupe, qui les assiste ?
Le consommateur comprend notre rôle.
La valeur ajoutée, avenir du circuit accompagné
TourMaG - Un des axes forts de Verdié Voyages, c'est le circuit accompagné. Certains de vos confrères constatent que depuis le covid, cette activité a dû mal à retrouver les niveaux précédents. Est-ce aussi le cas chez vous ?
Yves Verdié : Le circuit accompagné tout comme le GIR, est un segment qui doit amener beaucoup de valeur ajoutée.
Nos voyages proposent des thématiques, et beaucoup de contenu. Nous essayons aussi de suivre l'actualité, les grands évènements... en proposant un accompagnement par des guides-conférenciers de qualité.
Il faut raconter une histoire, proposer des voyages "apprenants". Au retour, il doit rester quelque chose de nos circuits. Beaucoup de clients recherchent cette valeur ajoutée, et sont prêts à mettre le prix. Pour moi, c'est l'avenir du circuit accompagné.
TourMaG - La taille des groupes est aussi un volet important. Les clients ne veulent plus de groupes de plus de 30 personnes ?
Yves Verdié : Les groupes sont effectivement plus petits qu'auparavant, mais c'est un équilibre à trouver selon les destinations.
Par exemple sur nos circuits Exploration, nous sommes sur des circuits qui comptent entre 6 et 16 participants. Sur les circuits Art & Histoire, cela peut aller jusqu'Ã 25 personnes.
Nous sommes aussi contraints par les lieux de visites. De plus en plus de lieux : musées, sites historiques... ont des jauges et il est difficile de faire des réservations pour de grands groupes.
Le voyage de groupes mérite d'être mis en avant. C'est aussi une façon conviviale de voyager. Les clients aiment se retrouver ensemble. Certains se lient d'amitié et cela crée une communauté.
Yves Verdié : Le circuit accompagné tout comme le GIR, est un segment qui doit amener beaucoup de valeur ajoutée.
Nos voyages proposent des thématiques, et beaucoup de contenu. Nous essayons aussi de suivre l'actualité, les grands évènements... en proposant un accompagnement par des guides-conférenciers de qualité.
Il faut raconter une histoire, proposer des voyages "apprenants". Au retour, il doit rester quelque chose de nos circuits. Beaucoup de clients recherchent cette valeur ajoutée, et sont prêts à mettre le prix. Pour moi, c'est l'avenir du circuit accompagné.
TourMaG - La taille des groupes est aussi un volet important. Les clients ne veulent plus de groupes de plus de 30 personnes ?
Yves Verdié : Les groupes sont effectivement plus petits qu'auparavant, mais c'est un équilibre à trouver selon les destinations.
Par exemple sur nos circuits Exploration, nous sommes sur des circuits qui comptent entre 6 et 16 participants. Sur les circuits Art & Histoire, cela peut aller jusqu'Ã 25 personnes.
Nous sommes aussi contraints par les lieux de visites. De plus en plus de lieux : musées, sites historiques... ont des jauges et il est difficile de faire des réservations pour de grands groupes.
Le voyage de groupes mérite d'être mis en avant. C'est aussi une façon conviviale de voyager. Les clients aiment se retrouver ensemble. Certains se lient d'amitié et cela crée une communauté.
RSE : Verdié Voyages vise un premier label EcoVadis
TourMaG - Avez-vous mené des chantiers importants en 2024 ?
Yves Verdié : Nous avons énormément travaillé sur la RSE. Nous l'avons intégré à notre stratégie.
Nous avons un plan de déploiement que nous avons mis sur pied en collaboration avec une agence spécialisée pour définir notre pyramide d'engagements. L'objectif est d'obtenir un premier label EcoVadis.
Ce projet est fondamental, car il correspond à notre positionnement d'aller vers des voyages vertueux.
TourMaG - Qu'est ce que cela implique pour votre entreprise ?
Yves Verdié : Proposer des voyages écoresponsables demande de choisir nos partenaires et prestataires. Il va falloir maîtriser de plus en plus cet aspect pour faire évoluer nos produits et intégrer par exemple des mobilités plus douces, ou voyager différemment...
Il faudra également informer nos voyageurs : pour avoir moins d'impact, il faudra qu'ils se comportent différemment. Cela demande de la pédagogie.
Enfin, il faut avoir une équipe engagée pour avoir une cohérence globale. C'est un vrai projet d'entreprise qui fait écho au sein des collaborateurs. La mise en place d'une politique RSE ne peut être que partagée, c'est une véritable orientation.
Toutefois, cette stratégie, ces orientations ne peuvent être mises en place que petit à petit. Nous allons faire des petits pas et progresser.
Yves Verdié : Nous avons énormément travaillé sur la RSE. Nous l'avons intégré à notre stratégie.
Nous avons un plan de déploiement que nous avons mis sur pied en collaboration avec une agence spécialisée pour définir notre pyramide d'engagements. L'objectif est d'obtenir un premier label EcoVadis.
Ce projet est fondamental, car il correspond à notre positionnement d'aller vers des voyages vertueux.
TourMaG - Qu'est ce que cela implique pour votre entreprise ?
Yves Verdié : Proposer des voyages écoresponsables demande de choisir nos partenaires et prestataires. Il va falloir maîtriser de plus en plus cet aspect pour faire évoluer nos produits et intégrer par exemple des mobilités plus douces, ou voyager différemment...
Il faudra également informer nos voyageurs : pour avoir moins d'impact, il faudra qu'ils se comportent différemment. Cela demande de la pédagogie.
Enfin, il faut avoir une équipe engagée pour avoir une cohérence globale. C'est un vrai projet d'entreprise qui fait écho au sein des collaborateurs. La mise en place d'une politique RSE ne peut être que partagée, c'est une véritable orientation.
Toutefois, cette stratégie, ces orientations ne peuvent être mises en place que petit à petit. Nous allons faire des petits pas et progresser.
TourMaG - Ce projet d'entreprise touche t-il toutes les marques du groupe ?
Yves Verdié : Oui c'est un projet global. Sur le business travel, cela peut être assez touchy, mais il faut aborder le sujet.
Toutes les entreprises ont intégré cette démarche et souhaitent travailler avec des partenaires qui sont aussi engagés. Dans le secteur des voyages jeunes, c'est aussi très intéressant.
L'écoresponsabilité, la durabilité ont un écho particulier chez les jeunes générations. Nous souhaitons imaginer pas mal de choses pour cette clientèle, même si parfois elles ont des comportements contradictoires par rapport à ce sujet.
Si demain, nous leur expliquons que leur voyage va avoir un minimum d'impact, nous allons les toucher. Ce rôle de pédagogie auprès des jeunes nous intéresse particulièrement.
Yves Verdié : Oui c'est un projet global. Sur le business travel, cela peut être assez touchy, mais il faut aborder le sujet.
Toutes les entreprises ont intégré cette démarche et souhaitent travailler avec des partenaires qui sont aussi engagés. Dans le secteur des voyages jeunes, c'est aussi très intéressant.
L'écoresponsabilité, la durabilité ont un écho particulier chez les jeunes générations. Nous souhaitons imaginer pas mal de choses pour cette clientèle, même si parfois elles ont des comportements contradictoires par rapport à ce sujet.
Si demain, nous leur expliquons que leur voyage va avoir un minimum d'impact, nous allons les toucher. Ce rôle de pédagogie auprès des jeunes nous intéresse particulièrement.
Quand la compagnie annule un vol, l'IA ne pourra pas remplacer le service humain
TourMaG - L'intelligence artificielle est le sujet dont tout le monde parle. Comment voyez-vous évoluer le rôle des agences de voyages ?
Yves Verdié : Le consommateur a encore une image des agences qu'il voit comme des intermédiaires coûteux. Notre métier est d'apporter un service. C'est toute une pédagogie à mettre en place.
Le problème des métiers de services est de trouver un modèle économique qui soit viable et d'avoir suffisamment d'outils technologiques qui permettent à l'humain de faire vraiment la couche avec le plus de valeur ajoutée.
L'IA, dont tout le monde parle, va nous faire gagner du temps dans certains process de l'entreprise. C'est indéniable. Mais lorsqu'on voit la tarification aérienne qui est devenue tellement complexe, avec une multitude d'ancillaries tout devient opaque et la comparaison complexe.
Nous avons un rôle à jouer. Le jour où la compagnie aérienne annule, ce n'est pas l'intelligence artificielle qui va régler le problème et prendre en charge les clients (rires)
Je pense qu'il y aura toujours besoin de l'humain, notamment face aux réactions du tout digital. Le digital permet de se protéger de l'usager et des éventuels litiges. Les clients ne peuvent finalement pas se plaindre.
Alors que nous au contraire, nous apportons du service. Notre baseline qui date de 2017, c'est d'ailleurs "Destination Humaine". C'est notre ADN.
Reste la question du modèle économique. Peut-être seule une tranche de clientèle sera prête à payer un service humain. La "low costarisation" c'est ce qui crée aussi le sentiment de tourisme en masse et le rejet des touristes : c'est ce sentiment que les touristes consomment des voyages.
Yves Verdié : Le consommateur a encore une image des agences qu'il voit comme des intermédiaires coûteux. Notre métier est d'apporter un service. C'est toute une pédagogie à mettre en place.
Le problème des métiers de services est de trouver un modèle économique qui soit viable et d'avoir suffisamment d'outils technologiques qui permettent à l'humain de faire vraiment la couche avec le plus de valeur ajoutée.
L'IA, dont tout le monde parle, va nous faire gagner du temps dans certains process de l'entreprise. C'est indéniable. Mais lorsqu'on voit la tarification aérienne qui est devenue tellement complexe, avec une multitude d'ancillaries tout devient opaque et la comparaison complexe.
Nous avons un rôle à jouer. Le jour où la compagnie aérienne annule, ce n'est pas l'intelligence artificielle qui va régler le problème et prendre en charge les clients (rires)
Je pense qu'il y aura toujours besoin de l'humain, notamment face aux réactions du tout digital. Le digital permet de se protéger de l'usager et des éventuels litiges. Les clients ne peuvent finalement pas se plaindre.
Alors que nous au contraire, nous apportons du service. Notre baseline qui date de 2017, c'est d'ailleurs "Destination Humaine". C'est notre ADN.
Reste la question du modèle économique. Peut-être seule une tranche de clientèle sera prête à payer un service humain. La "low costarisation" c'est ce qui crée aussi le sentiment de tourisme en masse et le rejet des touristes : c'est ce sentiment que les touristes consomment des voyages.
TourMaG - D'un point de vue ressources humaines, rencontrez-vous des difficultés particulières. L'attractivité est le second sujet dont on parle beaucoup en ce moment ?
Yves Verdié : Avec le covid, les effectifs dans les agences de voyages sont restés à nos côtés. En revanche, au siège nous avons eu des départs, notamment au service voyages jeune, qui a été durement impacté par la pandémie.
Verdié Voyages est basé à Rodez. Le vivier est plus limité que dans les grandes villes. C'est là notre principale difficulté.
Pourtant Rodez a été classée 10e des villes où il fait bon vivre.. Il faut le faire savoir !
Venez habiter à Rodez ! La solution est de former les collaborateurs ou de les faire venir. Nous y arrivons, mais cela prend un peu plus de temps, d'investissement et d'accompagnement.
Yves Verdié : Avec le covid, les effectifs dans les agences de voyages sont restés à nos côtés. En revanche, au siège nous avons eu des départs, notamment au service voyages jeune, qui a été durement impacté par la pandémie.
Verdié Voyages est basé à Rodez. Le vivier est plus limité que dans les grandes villes. C'est là notre principale difficulté.
Pourtant Rodez a été classée 10e des villes où il fait bon vivre.. Il faut le faire savoir !
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TourMaG - Dernière question, regardez-vous toujours le marché pour saisir des opportunités de croissance externe ?
Yves Verdié : Oui bien sûr nous restons à l'affût des opportunités. Nous regardons toujours pour voir comment nous pouvons compléter notre maillage. En 2024, le projet RSE a pris pas mal de temps. Nous avons eu des dossiers en main mais cela ne s'est pas concrétisé.
Yves Verdié : Oui bien sûr nous restons à l'affût des opportunités. Nous regardons toujours pour voir comment nous pouvons compléter notre maillage. En 2024, le projet RSE a pris pas mal de temps. Nous avons eu des dossiers en main mais cela ne s'est pas concrétisé.