Réouverture du Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon

Par son architecture et son parcours s’ouvrant sur l’extérieur, le nouveau musée attirera l’attention du visiteur sur l’histoire de la citadelle de Besançon sous l’Occupation, lieu d’exécution de 100 condamnés à mort.

Face au musée, siègent la statue du Témoin avec l’inscription des noms des camps en mémoire de la déportation ainsi que le monument des Fusillés, qui leur rend hommage.

Leur réhabilitation permettra de mieux comprendre cette connexion intime entre Histoire et mémoire, jusqu’alors difficilement lisible par le public.

Le musée proposera aux visiteurs un nouvel accueil, des espaces extérieurs réaménagés, une nouvelle muséographie, mais aussi un centre de ressources accessible sur demande et des espaces de médiation.

La scénographie viendra épouser l’architecture des salles de Vauban par des cloisons intégrant de larges vitrines murales.

Dans chaque salle, des vitrines centrales mettront en valeur certains éléments des collections. Entièrement revu, l’éclairage contribuera à la mise en lumière de l’histoire, tout en permettant une conservation optimale.

Films, cartes animées et dispositifs interactifs ont été pensés pour faciliter l’accès et la compréhension du discours, tandis que les témoignages audios disponibles à l’écoute permettront de plonger dans l’histoire par la voix de ceux qui l’ont traversée.

Le nouvel aménagement intérieur du musée présentera une exposition permanente sur 11 salles (330m2), une exposition temporaire sur 6 salles (200m2) et un espace composé de deux salles dédiées au fonds d’art en déportation (70m2).

Fruit du travail d’une rescapée des camps, Denise Lorach, et d’un historien, François Marcot, le musée est centré sur la thématique de la déportation par mesure de répression et conserve un fonds exceptionnel d’art en déportation.

Cette coopération fait que ce musée n’a pas d’équivalent en France !

De fait, dans les camps de concentration et les prisons du Reich, malgré l’omniprésence de la faim et de la mort, certains détenus trouvent les ressources pour dessiner. En cachette, à l’aide d’un bout de crayon et de petits morceaux de papier volés, ils fixent le quotidien, les camarades, les paysages parfois.

Ces œuvres modestes disent la volonté de transmettre et de témoigner, comme celle de résister à un système conçu pour broyer les corps et les esprits.

Là où les photographies prises par les gardiens insultent la réalité vécue par les déportés, ces œuvres sont une source précieuse pour étudier et comprendre le fonctionnement de la machine de répression nazie.

À sa réouverture, le 8 septembre prochain, le musée dévoilera ce fonds qui regroupe environ 600 dessins, petites peintures et statuettes réalisées clandestinement dans les camps de concentration et prisons du Reich par des déportés par mesure de répression. Plusieurs rotations annuelles seront effectuées afin de leur assurer les meilleures conditions de conservation.

À la croisée d’une approche artistique et d’une lecture historique, l’analyse de ces dessins permet de comprendre en quoi ils illustrent l’intention de leur auteur (témoigner de l’horreur, tourner le quotidien en dérision, laisser une trace des camarades, etc.).

Au-delà des questions artistiques, ce sont des documents historiques rares et exceptionnels qui permettent de mieux comprendre l’expérience de la déportation et le fonctionnement du système concentrationnaire.

Besançon est une ville de l'Est de la France. Le centre historique est dominé par la citadelle, forteresse du XVIIe siècle.

Au pied de la colline, la cathédrale de Besançon est dotée d'une horloge astronomique unique à 70 cadrans.

Besançon est la préfecture du département du Doubs et le siège du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.