"Depuis le début de l'année 2020, le montant brut des sinistres doit être inférieur à un million d'euros" selon Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l'APST - Crédit photo : APST
TourMaG.com - Vous avez envoyé un communiqué de presse, mercredi 1er juillet 2020, pour faire un point sur le dossier Thomas Cook. Il reste encore plus de 11 000 clients en attente de remboursement, donc 11 000 mécontents. Quand pourront-ils être remboursés ?
Emmanuel Toromanof : Tout comme c'était précisé dans le mail, il y a de nombreux dossiers incomplets, cela ne dépend pas de l'APST, mais plutôt des clients.
Les dossiers complets seront remboursés le jour où ils nous enverront l'admission de créance. Ce document nous sera envoyé quand le liquidateur déposera l'état des créances.
Ainsi, cela arrivera au plus tôt fin novembre, mais à notre avis cela ne tombera pas avant le 1er trimestre 2021.
TourMaG.com - Donc les mécontents vont devoir patienter encore plus de six mois...
Emmanuel Toromanof : Oui ! Nous ne changerons pas nos habitudes par rapport à eux.
Habituellement, vous n'entendez pas les clients râler car ils sont moins nombreux. Pour information, nous avons traité plus de 40 000 clients sur 53 677, il reste toujours plus de 11 000 personnes.
TourMaG.com - Vous précisiez aussi que l'APST avait 15 autres affaires en cours, certaines sont-elles récentes ?
Emmanuel Toromanof : Il y a des dossiers de faillite de toutes tailles, avec des petites affaires et des moyennes. Nous nous occupons de l'ensemble des dossiers avec la même rigueur et importance que Thomas Cook.
En effet, il y a des affaires récentes comme Provoyages et Voyages Ile de France du groupe Examonde, dont la liquidation a été prononcée en avril 2020.
Emmanuel Toromanof : Tout comme c'était précisé dans le mail, il y a de nombreux dossiers incomplets, cela ne dépend pas de l'APST, mais plutôt des clients.
Les dossiers complets seront remboursés le jour où ils nous enverront l'admission de créance. Ce document nous sera envoyé quand le liquidateur déposera l'état des créances.
Ainsi, cela arrivera au plus tôt fin novembre, mais à notre avis cela ne tombera pas avant le 1er trimestre 2021.
TourMaG.com - Donc les mécontents vont devoir patienter encore plus de six mois...
Emmanuel Toromanof : Oui ! Nous ne changerons pas nos habitudes par rapport à eux.
Habituellement, vous n'entendez pas les clients râler car ils sont moins nombreux. Pour information, nous avons traité plus de 40 000 clients sur 53 677, il reste toujours plus de 11 000 personnes.
TourMaG.com - Vous précisiez aussi que l'APST avait 15 autres affaires en cours, certaines sont-elles récentes ?
Emmanuel Toromanof : Il y a des dossiers de faillite de toutes tailles, avec des petites affaires et des moyennes. Nous nous occupons de l'ensemble des dossiers avec la même rigueur et importance que Thomas Cook.
En effet, il y a des affaires récentes comme Provoyages et Voyages Ile de France du groupe Examonde, dont la liquidation a été prononcée en avril 2020.
"Le montant brut des sinistres doit être inférieur à un million d'euros"
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TourMaG.com - Ces nouvelles faillites représentent combien de dossiers ?
Emmanuel Toromanof : Je ne vous dirais pas le nombre de dossiers. Ce que je peux vous dire, c'est que les montant sont relativement limités, puisque depuis le début de l'année 2020, le montant brut des sinistres doit être inférieur à un million d'euros.
Cette somme comprend Examonde.
TourMaG.com - Si je comprends bien, du fait que l'industrie soit sous respirateur artificiel avec les aides de l'Etat, les sinistres sont assez faibles. Il n'y a pas eu d'explosion...
Emmanuel Toromanof : Pour le moment ça va, mais pourquoi aurions-nous connu une explosion des sinistres ?
Il n'y en a pas eu avec Thomas Cook, parce que l'APST a principalement traité les départs, protégeant beaucoup le secteur, et comme il n'y a pas eu de défaillance de tour-opérateur derrière, nous n'avons pas enregistré de difficultés de la part des distributeurs.
Après concernant la crise du covid-19, les mesures prises par le gouvernement pour protéger et accompagner le secteur vont dans le bon sens, par contre nous ne savons pas comment sera l'avenir. C'est un autre sujet.
Emmanuel Toromanof : Je ne vous dirais pas le nombre de dossiers. Ce que je peux vous dire, c'est que les montant sont relativement limités, puisque depuis le début de l'année 2020, le montant brut des sinistres doit être inférieur à un million d'euros.
Cette somme comprend Examonde.
TourMaG.com - Si je comprends bien, du fait que l'industrie soit sous respirateur artificiel avec les aides de l'Etat, les sinistres sont assez faibles. Il n'y a pas eu d'explosion...
Emmanuel Toromanof : Pour le moment ça va, mais pourquoi aurions-nous connu une explosion des sinistres ?
Il n'y en a pas eu avec Thomas Cook, parce que l'APST a principalement traité les départs, protégeant beaucoup le secteur, et comme il n'y a pas eu de défaillance de tour-opérateur derrière, nous n'avons pas enregistré de difficultés de la part des distributeurs.
Après concernant la crise du covid-19, les mesures prises par le gouvernement pour protéger et accompagner le secteur vont dans le bon sens, par contre nous ne savons pas comment sera l'avenir. C'est un autre sujet.
"Nous avons des demandes de garantie de la part de nouveaux acteurs"
TourMaG.com - Donc vous craignez les mois qui viennent ?
Emmanuel Toromanof : Non pas à cette échéance. Je crains les années qui viennent, il y aura des défaillances sans doute dues à la crise du covid-19, mais je ne crains pas les mois qui arrivent.
La zone de danger sera plutôt l'année prochaine, peut-être même l'année d'après en 2022, même si je ne sais pas quand cette crise se terminera.
Certes le secteur est sous respirateur, mais nous parlons d'une industrie composée de TPE-PME qui sont très réactives et flexibles. Dès qu'elles ont la nécessité de limiter les charges, elles peuvent le faire très rapidement par rapport à des entreprises plus grosses.
Le secteur a vu passer beaucoup de crises, il en connaîtra d'autres malheureusement, et il a une forte capacité d'adaptation.
TourMaG.com - Malgré le débat sur le virage non pris par la profession sur la production française, vous trouvez que les acteurs sont et ont été réactifs ?
Emmanuel Toromanof : Attendez, cela fait vingt ans que j'entends que la profession doit disparaître, qu'Internet supplantera toutes les agences. Sauf qu'il y a toujours le même nombre d'opérateurs et de points de vente, le métier a évolué en s'appropriant le web.
Nous ne pouvons pas dire que la profession ne s'est pas adaptée aux nouveaux besoins. Il y a sans doute des exceptions, mais dans l'ensemble, l'industrie est dynamique, avec un flot de nouvelles créations.
Pendant le confinement et même encore aujourd'hui, nous avons de demandes de garantie de la part de nouveaux acteurs.
Nous travaillons pour une profession dynamique, c'est plutôt ce point qu'il faut soulever, au lieu de relayer continuellement ceux qui n'ont pas réussi à s'adapter.
Emmanuel Toromanof : Non pas à cette échéance. Je crains les années qui viennent, il y aura des défaillances sans doute dues à la crise du covid-19, mais je ne crains pas les mois qui arrivent.
La zone de danger sera plutôt l'année prochaine, peut-être même l'année d'après en 2022, même si je ne sais pas quand cette crise se terminera.
Certes le secteur est sous respirateur, mais nous parlons d'une industrie composée de TPE-PME qui sont très réactives et flexibles. Dès qu'elles ont la nécessité de limiter les charges, elles peuvent le faire très rapidement par rapport à des entreprises plus grosses.
Le secteur a vu passer beaucoup de crises, il en connaîtra d'autres malheureusement, et il a une forte capacité d'adaptation.
TourMaG.com - Malgré le débat sur le virage non pris par la profession sur la production française, vous trouvez que les acteurs sont et ont été réactifs ?
Emmanuel Toromanof : Attendez, cela fait vingt ans que j'entends que la profession doit disparaître, qu'Internet supplantera toutes les agences. Sauf qu'il y a toujours le même nombre d'opérateurs et de points de vente, le métier a évolué en s'appropriant le web.
Nous ne pouvons pas dire que la profession ne s'est pas adaptée aux nouveaux besoins. Il y a sans doute des exceptions, mais dans l'ensemble, l'industrie est dynamique, avec un flot de nouvelles créations.
Pendant le confinement et même encore aujourd'hui, nous avons de demandes de garantie de la part de nouveaux acteurs.
Nous travaillons pour une profession dynamique, c'est plutôt ce point qu'il faut soulever, au lieu de relayer continuellement ceux qui n'ont pas réussi à s'adapter.
"Le système des avoirs remboursables nous fait porter un risque pendant 18 mois"
TourMaG.com - Vous trouvez que distribution comme production, ce sont des secteurs qui s'apitoient trop ?
Emmanuel Toromanof : Non, mais on a tendance à rabâcher que la profession n'a pas su évoluer, alors que ce n'est pas le cas. L'industrie a su s'approprier les nouvelles technologies, elle n'a pas eu le choix, mais elle l'a fait.
Je trouve plutôt qu'elle réagit bien depuis très longtemps.
TourMaG.com - En mai, Alix Philipon disait "la situation est grave", avec 30 à 40% des adhérents qui pourraient connaître des difficultés économiques. Deux mois se sont écoulés, les agences ont partiellement rouvert. Le constat est-il toujours le même ?
Emmanuel Toromanof : La situation est toujours grave pour l'avenir, car nous ne savons pas comment cela va se passer. Il faut bien que nous anticipions, sauf que ce n'est pas évident.
Comme je vous le disais tout à l'heure, nous devons anticiper non pas les mois qui viennent, mais les années, et que se passera-t-il ? La crise va impacter les entreprises de manière durable, les conséquences ne se feront pas ressentir tout de suite.
Le système des avoirs remboursables dans 18 mois est une bonne chose, mais du coup cela nous fait porter un risque pendant 18 mois. Cela complexifie l'étude des dossiers et fragilise notre futur.
Si une entreprise est en mesure de rembourser aujourd'hui, il n'est pas dit que demain, elle le sera, je ne suis pas devin.
Emmanuel Toromanof : Non, mais on a tendance à rabâcher que la profession n'a pas su évoluer, alors que ce n'est pas le cas. L'industrie a su s'approprier les nouvelles technologies, elle n'a pas eu le choix, mais elle l'a fait.
Je trouve plutôt qu'elle réagit bien depuis très longtemps.
TourMaG.com - En mai, Alix Philipon disait "la situation est grave", avec 30 à 40% des adhérents qui pourraient connaître des difficultés économiques. Deux mois se sont écoulés, les agences ont partiellement rouvert. Le constat est-il toujours le même ?
Emmanuel Toromanof : La situation est toujours grave pour l'avenir, car nous ne savons pas comment cela va se passer. Il faut bien que nous anticipions, sauf que ce n'est pas évident.
Comme je vous le disais tout à l'heure, nous devons anticiper non pas les mois qui viennent, mais les années, et que se passera-t-il ? La crise va impacter les entreprises de manière durable, les conséquences ne se feront pas ressentir tout de suite.
Le système des avoirs remboursables dans 18 mois est une bonne chose, mais du coup cela nous fait porter un risque pendant 18 mois. Cela complexifie l'étude des dossiers et fragilise notre futur.
Si une entreprise est en mesure de rembourser aujourd'hui, il n'est pas dit que demain, elle le sera, je ne suis pas devin.
"L'Etat est responsable des systèmes de garantie (dont l'APST), le client a peu de souci à avoir"
TourMaG.com - Quels échos avez-vous de la part des adhérents à l'heure de la reprise ?
Emmanuel Toromanof : J'en ai assez peu globalement. Ils s'organisent, ils ont mis en place les mesures de l'Etat, ils ont relativement bien géré la question des avoirs.
Ils sont tous au travail, donc nous discutons assez peu ensemble, c'est plutôt pas mal.
TourMaG.com - Pour en revenir à l'APST, où en sont les discussions autour du PGE ?
Emmanuel Toromanof : Nous sommes toujours en discussion, voilà, rien de plus.
TourMaG.com - Cela fait maintenant de nombreuses semaines que les discussions durent, y a-t-il un problème de trésorerie comme Corsair (la compagnie posséderait un trop faible montant de trésorerie pour accéder au PGE, ndlr) ?
Emmanuel Toromanof : Je ne comprends pas la question, cela veut dire quoi ? Quand vous demandez à l'Etat de vous aider sur un prêt quel que soit le montant, il vous pose forcément des questions.
Il n'y a pas de problématique, nous sommes toujours en discussion avec l'Etat, après il faudra voir quels sont les besoins.
TourMaG.com - Donc il n'y a pas de frein particulier dans votre dossier à l'obtention du PGE ?
Emmanuel Toromanof : Non, c'est juste un peu long pour nous. Nous travaillons avec les services de l'Etat, notre dossier va avancer.
TourMaG.com - Bercy met-il des conditions sur une refonte de l'APST pour délivrer le PGE ?
Emmanuel Toromanof : Nous verrons, tant que le prêt n'est pas obtenu, je ne peux pas le dire.
TourMaG.com - Donc la refonte peut-être une des conditions ?
Emmanuel Toromanof : Je n'en sais rien du tout. De toute façon, l'APST devait fortement évoluer, mais nous n'avons pas fait l'évolution statutaire que nous voulions, juste avant Thomas Cook.
Il y a des évolutions à faire, crise ou pas.
TourMaG.com - Nous avons eu de nombreux commentaires et appels de clients qui s'inquiétaient d'une défaillance possible de l'APST. Vous nous confirmez bien que dans ce cas, l'Etat continuera le travail de l'APST ?
Emmanuel Toromanof : C'est à l'Etat d'assurer les systèmes de garantie mis en place, c'est marqué dans la directive.
L'Etat est responsable de ces systèmes de garantie, le client a peu de souci à avoir.
Emmanuel Toromanof : J'en ai assez peu globalement. Ils s'organisent, ils ont mis en place les mesures de l'Etat, ils ont relativement bien géré la question des avoirs.
Ils sont tous au travail, donc nous discutons assez peu ensemble, c'est plutôt pas mal.
TourMaG.com - Pour en revenir à l'APST, où en sont les discussions autour du PGE ?
Emmanuel Toromanof : Nous sommes toujours en discussion, voilà, rien de plus.
TourMaG.com - Cela fait maintenant de nombreuses semaines que les discussions durent, y a-t-il un problème de trésorerie comme Corsair (la compagnie posséderait un trop faible montant de trésorerie pour accéder au PGE, ndlr) ?
Emmanuel Toromanof : Je ne comprends pas la question, cela veut dire quoi ? Quand vous demandez à l'Etat de vous aider sur un prêt quel que soit le montant, il vous pose forcément des questions.
Il n'y a pas de problématique, nous sommes toujours en discussion avec l'Etat, après il faudra voir quels sont les besoins.
TourMaG.com - Donc il n'y a pas de frein particulier dans votre dossier à l'obtention du PGE ?
Emmanuel Toromanof : Non, c'est juste un peu long pour nous. Nous travaillons avec les services de l'Etat, notre dossier va avancer.
TourMaG.com - Bercy met-il des conditions sur une refonte de l'APST pour délivrer le PGE ?
Emmanuel Toromanof : Nous verrons, tant que le prêt n'est pas obtenu, je ne peux pas le dire.
TourMaG.com - Donc la refonte peut-être une des conditions ?
Emmanuel Toromanof : Je n'en sais rien du tout. De toute façon, l'APST devait fortement évoluer, mais nous n'avons pas fait l'évolution statutaire que nous voulions, juste avant Thomas Cook.
Il y a des évolutions à faire, crise ou pas.
TourMaG.com - Nous avons eu de nombreux commentaires et appels de clients qui s'inquiétaient d'une défaillance possible de l'APST. Vous nous confirmez bien que dans ce cas, l'Etat continuera le travail de l'APST ?
Emmanuel Toromanof : C'est à l'Etat d'assurer les systèmes de garantie mis en place, c'est marqué dans la directive.
L'Etat est responsable de ces systèmes de garantie, le client a peu de souci à avoir.