TourMag : Est-ce dans le parcours habituel d’un consultant de vouloir se confronter à la réalité de la gestion ?
Alexis Gardy : Je ne suis pas arrivé par hasard à la tête de Belambra, c’est un choix délibéré après avoir participé à une redéfinition de sa stratégie quelques années auparavant comme consultant.
Car j’ai effectivement passé près de 20 ans dans le cabinet Roland Berger en y ayant plusieurs vies, en France et au Canada où j’ai piloté son implantation.
De retour en France, j’avais le souhait de prendre la direction d’une entreprise. C’est ce qui s’est produit avec le groupe Form Development, un réseau de salles de sport, où j’ai retrouvé les mêmes problématiques que dans le Tourisme : l’émergence des low-costs, le vieillissement des offres, les enjeux de distribution. Un travail passionnant de repositionnement et de dynamisation qui s’est concrétisé par le lancement de la marque Ritm et l’inauguration d’un flagship le 20 février 2020… et sa fermeture le 19 mars.
Une année de gestion de crise a suivi qui a constitué un excellent complément de formation et d’expérience à mon parcours de consultant.
Alexis Gardy : Je ne suis pas arrivé par hasard à la tête de Belambra, c’est un choix délibéré après avoir participé à une redéfinition de sa stratégie quelques années auparavant comme consultant.
Car j’ai effectivement passé près de 20 ans dans le cabinet Roland Berger en y ayant plusieurs vies, en France et au Canada où j’ai piloté son implantation.
De retour en France, j’avais le souhait de prendre la direction d’une entreprise. C’est ce qui s’est produit avec le groupe Form Development, un réseau de salles de sport, où j’ai retrouvé les mêmes problématiques que dans le Tourisme : l’émergence des low-costs, le vieillissement des offres, les enjeux de distribution. Un travail passionnant de repositionnement et de dynamisation qui s’est concrétisé par le lancement de la marque Ritm et l’inauguration d’un flagship le 20 février 2020… et sa fermeture le 19 mars.
Une année de gestion de crise a suivi qui a constitué un excellent complément de formation et d’expérience à mon parcours de consultant.
"Belambra exploite 15 des plus beaux sites de France"
TourMag : Et au bout de cette année, une nouvelle opportunité se présente…
Alexis Gardy : En mars 2021, je rejoins le groupe Belambra à la demande de l’actionnaire, le groupe Caravelle, pour conduire un plan de transformation correspondant à l’évolution du secteur Tourisme, post crise Covid.
Pour la petite histoire, le groupe VVF, avant même son éclatement pour donner naissance à Belambra, a fait partie de mes premiers clients comme consultant. J’avais donc un attachement de longue date à l’entreprise et des liens avec une partie du personnel encore en place.
TourMag : Sans s’attarder sur une période forcément compliquée, quel constat avez-vous tiré de l’état de l’entreprise à votre arrivée ?
Alexis Gardy :]b Le contexte était effectivement compliqué puisque nous sortions d’une saison blanche sans ouverture de sites pendant tout l’hiver, sans chiffre d’affaires pendant plusieurs mois et avec une énorme incertitude sur l’été suivant.
Les salariés avaient perdu beaucoup d’énergie dans cette gestion de crise. J’arrive avec mon expérience personnelle de gestion de cette même crise dans un univers comparable avec une différence majeure, la confirmation des atouts essentiels de Belambra en termes d’actifs pérennes avec des localisations fantastiques.
J’affirme sans modestie que Belambra exploite 15 des plus beaux sites de France, sur les 52 de son parc actuel.
L’autre point très positif est l’extrême engagement des équipes qui se concrétise par les témoignages exprimés des clients. Se rajoute à cela un fondamental de l’ADN Belambra, la préservation de ce patrimoine en conservant l’environnement le plus intact possible et en choisissant la formule des bungalows disséminés plutôt que des constructions massives.
Alexis Gardy : En mars 2021, je rejoins le groupe Belambra à la demande de l’actionnaire, le groupe Caravelle, pour conduire un plan de transformation correspondant à l’évolution du secteur Tourisme, post crise Covid.
Pour la petite histoire, le groupe VVF, avant même son éclatement pour donner naissance à Belambra, a fait partie de mes premiers clients comme consultant. J’avais donc un attachement de longue date à l’entreprise et des liens avec une partie du personnel encore en place.
TourMag : Sans s’attarder sur une période forcément compliquée, quel constat avez-vous tiré de l’état de l’entreprise à votre arrivée ?
Alexis Gardy :]b Le contexte était effectivement compliqué puisque nous sortions d’une saison blanche sans ouverture de sites pendant tout l’hiver, sans chiffre d’affaires pendant plusieurs mois et avec une énorme incertitude sur l’été suivant.
Les salariés avaient perdu beaucoup d’énergie dans cette gestion de crise. J’arrive avec mon expérience personnelle de gestion de cette même crise dans un univers comparable avec une différence majeure, la confirmation des atouts essentiels de Belambra en termes d’actifs pérennes avec des localisations fantastiques.
J’affirme sans modestie que Belambra exploite 15 des plus beaux sites de France, sur les 52 de son parc actuel.
L’autre point très positif est l’extrême engagement des équipes qui se concrétise par les témoignages exprimés des clients. Se rajoute à cela un fondamental de l’ADN Belambra, la préservation de ce patrimoine en conservant l’environnement le plus intact possible et en choisissant la formule des bungalows disséminés plutôt que des constructions massives.
"Un aspect déterminant de l’entreprise est sa capacité à opérer un vrai produit club"
TourMag : Ces atouts « historiques » vous semblaient-ils suffisamment pour mener la transformation qu’on vous a confiée ?
Alexis Gardy : Un aspect déterminant de l’entreprise est sa capacité à opérer un vrai produit club, qui correspond à l’intégralité de notre offre. Au fil des ans et des renouvellements de gestion, nous avons sorti des produits « secs » sans restauration ou animation.
Notre concept s’appuie sur un hébergement en chambres (et quelques appartements), avec une restauration diversifiée sur plusieurs lieux dans un même site, gérée en interne pas nos équipes ; de l’animation sportive qui a été renforcée énormément dernièrement et des activités en clubs, notamment pour les enfants.
TourMag : Est-ce que la transformation que vous avez engagée suit une réflexion sur l’évolution des comportements et des attentes ? Est-ce que vous l’estimez suffisamment profonde pour y répondre avec de nouvelles offres ?
Alexis Gardy : Pour moi la transformation doit être conduite selon trois angles majeurs. La première transformation du produit s’appuie sur l’alternance de nos deux saisons hiver et été.
Ainsi sur nos 15 sites de montagne, nous avons testé une formule « all inclusive » sur 3 d’entre eux, qui sera progressivement généralisée. C’est un changement radical du produit Montagne. Ces 5 sites sont actuellement ceux qui génèrent le plus gros chiffre d’affaires et la meilleure rentabilité et le plus haut taux de satisfaction client.
L’autre transformation Produit passe par une clarification de ce que le client achète. Pour valider la nouvelle segmentation en 3, 4 et 5 B, nous avons passé au crible 10 000 chambres avec la même équipe qui a pu avoir un regard homogène sur les attributs qui justifient la catégorie. Derrière cette inspection, nous avons réalisé de lourds investissements pour garantir la cohérence de l’offre.
Alexis Gardy : Un aspect déterminant de l’entreprise est sa capacité à opérer un vrai produit club, qui correspond à l’intégralité de notre offre. Au fil des ans et des renouvellements de gestion, nous avons sorti des produits « secs » sans restauration ou animation.
Notre concept s’appuie sur un hébergement en chambres (et quelques appartements), avec une restauration diversifiée sur plusieurs lieux dans un même site, gérée en interne pas nos équipes ; de l’animation sportive qui a été renforcée énormément dernièrement et des activités en clubs, notamment pour les enfants.
TourMag : Est-ce que la transformation que vous avez engagée suit une réflexion sur l’évolution des comportements et des attentes ? Est-ce que vous l’estimez suffisamment profonde pour y répondre avec de nouvelles offres ?
Alexis Gardy : Pour moi la transformation doit être conduite selon trois angles majeurs. La première transformation du produit s’appuie sur l’alternance de nos deux saisons hiver et été.
Ainsi sur nos 15 sites de montagne, nous avons testé une formule « all inclusive » sur 3 d’entre eux, qui sera progressivement généralisée. C’est un changement radical du produit Montagne. Ces 5 sites sont actuellement ceux qui génèrent le plus gros chiffre d’affaires et la meilleure rentabilité et le plus haut taux de satisfaction client.
L’autre transformation Produit passe par une clarification de ce que le client achète. Pour valider la nouvelle segmentation en 3, 4 et 5 B, nous avons passé au crible 10 000 chambres avec la même équipe qui a pu avoir un regard homogène sur les attributs qui justifient la catégorie. Derrière cette inspection, nous avons réalisé de lourds investissements pour garantir la cohérence de l’offre.
"Sur le sujet de la montée en gamme, j’ai un regard un peu différent"
TourMag : Ces investissements conduisent-ils naturellement à la montée en gamme que l’on observe chez tous les opérateurs touristiques ?
Alexis Gardy :]b Sur le sujet de la montée en gamme, j’ai un regard un peu différent.
En proposant une segmentation en trois catégories, nous avons déjà une offre élargie. Mais il est vrai que notre développement porte davantage sur le 4 et le 5 B. Mais au-delà des infrastructures, je mets l’accent sur la qualité de service, qui est le fil conducteur de notre stratégie parce que c’est elle qui génère le plus la satisfaction client.
Je discute le plus souvent possible avec les clients sur site et je constate la façon dont ils, je devrais dire elles, consomment nos clubs. Quand l’époux a tendance à regarder le coût du séjour, son épouse l’interrompt tout de suite en disant « je n’aurai pas passé les mêmes vacances, libérée des tâches quotidiennes ». L'inverse d'ailleurs est tout aussi vrai. La vraie question est quelle valeur en euros met-on derrière l’expérience du séjour.
Alexis Gardy :]b Sur le sujet de la montée en gamme, j’ai un regard un peu différent.
En proposant une segmentation en trois catégories, nous avons déjà une offre élargie. Mais il est vrai que notre développement porte davantage sur le 4 et le 5 B. Mais au-delà des infrastructures, je mets l’accent sur la qualité de service, qui est le fil conducteur de notre stratégie parce que c’est elle qui génère le plus la satisfaction client.
Je discute le plus souvent possible avec les clients sur site et je constate la façon dont ils, je devrais dire elles, consomment nos clubs. Quand l’époux a tendance à regarder le coût du séjour, son épouse l’interrompt tout de suite en disant « je n’aurai pas passé les mêmes vacances, libérée des tâches quotidiennes ». L'inverse d'ailleurs est tout aussi vrai. La vraie question est quelle valeur en euros met-on derrière l’expérience du séjour.
TourMag : Avez-vous dès lors coupé définitivement vos liens avec le tourisme social ?
Alexis Gardy : Ce lien, il a été coupé il y a très longtemps quand une partie de VVF est devenue Belambra.
Ce qui ne nous empêche pas d’avoir une politique en aile de saison d’accueil des groupes, notamment de séniors. Ce qui me conduit au troisième axe de la transformation produit avec des sites plus systématiquement dédiés à l’accueil des meetings & events, et donc des entreprises, parce qu’ils sont équipés pour cela.
TourMag : Avez-vous profité, comme d’autres opérateurs, de la période de crise pour revoir vos outils de gestion ?
Alexis Gardy :]b Nous avons effectivement engagé une refonte totale de tous nos systèmes : site web, CRS, PMS, CRH, et les nouveaux outils sont en train de sortir les uns après les autres.
(NDLR : pour mémoire Belambra avait remporté en 2016 l’Hospitality Awards de la transformation digitale pour ses applications Belambra Check et son programme de fidélisation et de mesure de la satisfaction client).
Alexis Gardy : Ce lien, il a été coupé il y a très longtemps quand une partie de VVF est devenue Belambra.
Ce qui ne nous empêche pas d’avoir une politique en aile de saison d’accueil des groupes, notamment de séniors. Ce qui me conduit au troisième axe de la transformation produit avec des sites plus systématiquement dédiés à l’accueil des meetings & events, et donc des entreprises, parce qu’ils sont équipés pour cela.
TourMag : Avez-vous profité, comme d’autres opérateurs, de la période de crise pour revoir vos outils de gestion ?
Alexis Gardy :]b Nous avons effectivement engagé une refonte totale de tous nos systèmes : site web, CRS, PMS, CRH, et les nouveaux outils sont en train de sortir les uns après les autres.
(NDLR : pour mémoire Belambra avait remporté en 2016 l’Hospitality Awards de la transformation digitale pour ses applications Belambra Check et son programme de fidélisation et de mesure de la satisfaction client).
"Nous sommes résolument multicanal car nos clients sont encore d’origines diverse"
TourMag : Comme la plupart aussi des opérateurs, êtes-vous tenté par la vente directe à tout prix ?
Alexis Gardy : Nous nous focalisons sur notre métier de producteur de séjours, et de séjours de qualité. Nous ne cherchons pas à être des distributeurs même si nous avons vocation à distribuer une partie de nos produits en direct pour établir une relation personnelle avec nos clients. C’est un peu moins de la moitié du chiffre d’affaires.
Nous travaillons aussi avec tous les différents réseaux, des relations qui évoluent avec le temps comme la performance de ces réseaux. Nous travaillons aujourd’hui avec des canaux qui n’existaient pas, comme VeePee, et d’autres acteurs de la vente sur la France. Nous sommes résolument multicanal car nos clients sont encore d’origines diverses.
TourMag : Dans le contexte actuel de « préférence nationale » pour des vacances de proximité, votre implantation vous paraît-elle un atout majeur ?
Alexis Gardy : J’insiste effectivement sur le fait que notre présence est 100 % en France et sur deux saisons. Pour autant, je suis assez prudent sur les effets de balancier post-Covid. Comme pour toute crise, nous avons vécu une accélération de la prise de conscience environnementale.
C’est indéniable. On vit également une polarisation entre une partie de la population qui ne se pose pas de question sur leurs loisirs et leurs vacances, et une autre partie qui se pose des questions tous les jours avec des arbitrages à faire.
Notre segmentation est une forme de réponse à cette polarisation pour satisfaire le haut de gamme avec de belles prestations, sans exclure pour autant toute une partie de la clientèle, grâce à notre tarification différenciée.
TourMag : Comment parvenez vous, y compris dans la communication, à tenir ce grand écart, même s’il n’est pas si grand ?
Alexis Gardy :]b Je ne vous cache pas que c’est plus difficile de gérer trois gammes de produits et de services que d’avoir une offre totalement uniforme. C’est le fruit de notre héritage et nous devons l’assumer en en tirant le meilleur profit.
Alexis Gardy : Nous nous focalisons sur notre métier de producteur de séjours, et de séjours de qualité. Nous ne cherchons pas à être des distributeurs même si nous avons vocation à distribuer une partie de nos produits en direct pour établir une relation personnelle avec nos clients. C’est un peu moins de la moitié du chiffre d’affaires.
Nous travaillons aussi avec tous les différents réseaux, des relations qui évoluent avec le temps comme la performance de ces réseaux. Nous travaillons aujourd’hui avec des canaux qui n’existaient pas, comme VeePee, et d’autres acteurs de la vente sur la France. Nous sommes résolument multicanal car nos clients sont encore d’origines diverses.
TourMag : Dans le contexte actuel de « préférence nationale » pour des vacances de proximité, votre implantation vous paraît-elle un atout majeur ?
Alexis Gardy : J’insiste effectivement sur le fait que notre présence est 100 % en France et sur deux saisons. Pour autant, je suis assez prudent sur les effets de balancier post-Covid. Comme pour toute crise, nous avons vécu une accélération de la prise de conscience environnementale.
C’est indéniable. On vit également une polarisation entre une partie de la population qui ne se pose pas de question sur leurs loisirs et leurs vacances, et une autre partie qui se pose des questions tous les jours avec des arbitrages à faire.
Notre segmentation est une forme de réponse à cette polarisation pour satisfaire le haut de gamme avec de belles prestations, sans exclure pour autant toute une partie de la clientèle, grâce à notre tarification différenciée.
TourMag : Comment parvenez vous, y compris dans la communication, à tenir ce grand écart, même s’il n’est pas si grand ?
Alexis Gardy :]b Je ne vous cache pas que c’est plus difficile de gérer trois gammes de produits et de services que d’avoir une offre totalement uniforme. C’est le fruit de notre héritage et nous devons l’assumer en en tirant le meilleur profit.
"Plus ou moins à marche forcée, les opérateurs s’adaptent à des conditions de marché très évolutives"
TourMag : Les comportements de réservation ont-ils aussi fortement évolué ?
Alexis Gardy :]b Nous vivons dans une forme d’incertitude permanente entretenue par les événements géopolitiques ou climatiques qui génèrent des mouvements de dernière minute et parfois l’inverse.
Paradoxalement, ce que nous avons vécu en 2021, nous l’avons beaucoup moins perçu en 2022. Et en début de saison 2023, nous retrouvons des niveaux de pré-réservation très élevés comme pour garantir son départ.
En fait, aucune de ces trois dernières années n’est comparable et la référence à des saisons antérieures n’a pas vraiment de sens. Plus ou moins à marche forcée, les opérateurs s’adaptent à des conditions de marché très évolutives. D’où l’importance d’avoir des outils technologiques performants.
Alexis Gardy :]b Nous vivons dans une forme d’incertitude permanente entretenue par les événements géopolitiques ou climatiques qui génèrent des mouvements de dernière minute et parfois l’inverse.
Paradoxalement, ce que nous avons vécu en 2021, nous l’avons beaucoup moins perçu en 2022. Et en début de saison 2023, nous retrouvons des niveaux de pré-réservation très élevés comme pour garantir son départ.
En fait, aucune de ces trois dernières années n’est comparable et la référence à des saisons antérieures n’a pas vraiment de sens. Plus ou moins à marche forcée, les opérateurs s’adaptent à des conditions de marché très évolutives. D’où l’importance d’avoir des outils technologiques performants.
"En pleine sortie de crise, nous avons réussi à dégager 30 millions d’euros d’investissement"
TourMag :Quand on observe ce qu’on a appelé la résilience du tourisme, la résurgence d’une forte envie de partir dès que les conditions s’y prêtent, on peut s’interroger sur la nécessité de faire de gros efforts d’investissement…
Alexis Gardy : Quand on ne s’occupe pas du produit, le marché vous le fait payer rapidement en se dirigeant vers ceux qui ont investi et vers les nouveaux arrivants qui ne cessent d’apparaître, justement parce que le marché est porteur depuis 50 ans.
Je ne parle pas de révolution du produit. Les bases du métier d’un opérateur de clubs sont les mêmes quand il y a de l’hébergement, de la restauration, de l’animation et des clubs enfants. On ne réinvente pas notre offre mais on l’opère différemment et on communique dessus différemment.
Par exemple, je me suis étonné que nous n’insistions pas dans notre communication sur le fait que les animateurs du Club Enfant s’occupent de les équiper avant de les emmener sur les pistes. Je peux vous assurer que ça change la vie des parents qui n’ont pas à chercher le gant qui manque ou le blouson qui ne va pas… Ils n’ont qu’à les poser en pyjama au Club avant de gérer leurs propres activités.
En pleine sortie de crise, nous avons réussi à dégager 30 millions d’euros d’investissement. Au-delà des travaux, nous avons beaucoup investi sur cette expérience client qui est essentielle, notamment dans les espaces communs de convivialité. Ils représentent pour nous les nouvelles « places de village » où les familles se retrouvent, s’attendent, discutent entre elles.
Il est vrai que la période est favorable à notre formule de vacances et c’est pour cela que nous avons accéléré les chantiers en les conduisant tous en même temps. Il ne fallait pas rater ce moment propice à la transformation.
Alexis Gardy : Quand on ne s’occupe pas du produit, le marché vous le fait payer rapidement en se dirigeant vers ceux qui ont investi et vers les nouveaux arrivants qui ne cessent d’apparaître, justement parce que le marché est porteur depuis 50 ans.
Je ne parle pas de révolution du produit. Les bases du métier d’un opérateur de clubs sont les mêmes quand il y a de l’hébergement, de la restauration, de l’animation et des clubs enfants. On ne réinvente pas notre offre mais on l’opère différemment et on communique dessus différemment.
Par exemple, je me suis étonné que nous n’insistions pas dans notre communication sur le fait que les animateurs du Club Enfant s’occupent de les équiper avant de les emmener sur les pistes. Je peux vous assurer que ça change la vie des parents qui n’ont pas à chercher le gant qui manque ou le blouson qui ne va pas… Ils n’ont qu’à les poser en pyjama au Club avant de gérer leurs propres activités.
En pleine sortie de crise, nous avons réussi à dégager 30 millions d’euros d’investissement. Au-delà des travaux, nous avons beaucoup investi sur cette expérience client qui est essentielle, notamment dans les espaces communs de convivialité. Ils représentent pour nous les nouvelles « places de village » où les familles se retrouvent, s’attendent, discutent entre elles.
Il est vrai que la période est favorable à notre formule de vacances et c’est pour cela que nous avons accéléré les chantiers en les conduisant tous en même temps. Il ne fallait pas rater ce moment propice à la transformation.
"Nous avons la volonté de nous densifier encore à la montagne"
TourMag : Avec tous ces chantiers en cours, comptez-vous poursuivre le développement ou plutôt observer une période de stabilisation ?
Alexis Gardy : Pour un réseau comme le nôtre, le développement est une dynamique qui mêle plusieurs formules. D’abord l’entrée de nouveaux sites, comme Tignes Val Claret, l’ancien Club Med repris à bail et rénové ; comme le développement de la friche touristique en bordure de Camargue au Grau-du-Roi, pour le compte d’un investisseur qui l’a repris à la Mairie.
C’est notre première ouverture sur le littoral depuis 40 ans. Ensuite, nous procédons aussi à des extensions sur des sites existants comme à l’Île-sur-la-Sorgue.
Enfin, il y a les projets à moyen terme : deux très grosses structures pour l’hiver prochain, une en construction neuve à Flaine, soutenue par notre foncière et un promoteur privé, et la reprise d’un hôtel et des installations annexes aux Deux-Alpes, également avec l’intervention de notre foncière dédiée.
TourMag : Vous évoquez des ouvertures récentes à la montagne alors même que certains s’interrogent sur l’avenir des stations face aux évolutions climatiques et aux conditions de leur exploitation …
Alexis Gardy : Nous avons la volonté de nous densifier encore à la montagne. Je crois tout à fait à l’avenir de nos implantations dans les massifs montagneux, l’hiver et sans doute encore plus l’été.
En hiver, il y a effectivement une baisse régulière des journées ski des Français dans les stations, toujours compensée pour l’instant par la croissance des journées ski des étrangers. On est effectivement à une croisée de chemins et de réflexion sur l’évolution des attentes clients, la prise en compte des sujets énergétiques et climatiques et l’évolution des modèles de développement touristique, auxquels s’ajoute une polarisation sur la montée en gamme contrainte ou souhaitée de la montagne.
Il faut observer les tendances qui s’expriment mais pour autant je constate que le modèle de la montagne aujourd’hui est excessivement dynamique, excessivement divers, avec un potentiel encore mal exploité de la saison d’été.
TourMag : Comment abordez-vous justement cette dynamisation de la fréquentation estivale à la montagne ?
Alexis Gardy : Jusqu’à présent, pour des raisons historiques, on a fait de la montagne l’été un produit discounté. Le rapport qualité prix est extrêmement favorable compte-tenu de la multiplicité des activités que nous proposons.
Le défi est de faire évoluer cette approche vers une valeur plus réaliste quand nous aurons convaincu la clientèle de son intérêt.
Alexis Gardy : Pour un réseau comme le nôtre, le développement est une dynamique qui mêle plusieurs formules. D’abord l’entrée de nouveaux sites, comme Tignes Val Claret, l’ancien Club Med repris à bail et rénové ; comme le développement de la friche touristique en bordure de Camargue au Grau-du-Roi, pour le compte d’un investisseur qui l’a repris à la Mairie.
C’est notre première ouverture sur le littoral depuis 40 ans. Ensuite, nous procédons aussi à des extensions sur des sites existants comme à l’Île-sur-la-Sorgue.
Enfin, il y a les projets à moyen terme : deux très grosses structures pour l’hiver prochain, une en construction neuve à Flaine, soutenue par notre foncière et un promoteur privé, et la reprise d’un hôtel et des installations annexes aux Deux-Alpes, également avec l’intervention de notre foncière dédiée.
TourMag : Vous évoquez des ouvertures récentes à la montagne alors même que certains s’interrogent sur l’avenir des stations face aux évolutions climatiques et aux conditions de leur exploitation …
Alexis Gardy : Nous avons la volonté de nous densifier encore à la montagne. Je crois tout à fait à l’avenir de nos implantations dans les massifs montagneux, l’hiver et sans doute encore plus l’été.
En hiver, il y a effectivement une baisse régulière des journées ski des Français dans les stations, toujours compensée pour l’instant par la croissance des journées ski des étrangers. On est effectivement à une croisée de chemins et de réflexion sur l’évolution des attentes clients, la prise en compte des sujets énergétiques et climatiques et l’évolution des modèles de développement touristique, auxquels s’ajoute une polarisation sur la montée en gamme contrainte ou souhaitée de la montagne.
Il faut observer les tendances qui s’expriment mais pour autant je constate que le modèle de la montagne aujourd’hui est excessivement dynamique, excessivement divers, avec un potentiel encore mal exploité de la saison d’été.
TourMag : Comment abordez-vous justement cette dynamisation de la fréquentation estivale à la montagne ?
Alexis Gardy : Jusqu’à présent, pour des raisons historiques, on a fait de la montagne l’été un produit discounté. Le rapport qualité prix est extrêmement favorable compte-tenu de la multiplicité des activités que nous proposons.
Le défi est de faire évoluer cette approche vers une valeur plus réaliste quand nous aurons convaincu la clientèle de son intérêt.
Quand la transformation sera achevée, on pourra répondre à des sollicitations d’investisseurs à l’étranger"
Autres articles
TourMag : Est-ce que vous avez toujours décidé de faire l’impasse sur une implantation à l’étranger ?
Alexis Gardy : Ce serait un développement très intéressant dans certains pays et on ne se l’interdit pas. Pour autant, compte tenu de tous les chantiers engagés en parallèle, il faut se concentrer sur ces priorités avant d’y songer.
Quand la transformation sera achevée et que l’on aura fait la démonstration de notre capacité à générer de la qualité, de la satisfaction et de la rentabilité, on pourra tout faire et répondre à des sollicitations d’investisseurs à l’étranger.
TourMag : Est-ce que vous vous êtes fixé un objectif à moyen terme en termes de sites à gérer ou de CA à générer ?
Alexis Gardy : Mon objectif est plus modeste ou plus ambitieux : respecter ma trajectoire commerciale en vendant mes produits au bon prix, atteindre la satisfaction de mes clients et développer ma rentabilité.
Cela me permettra d’être libre de mes choix et d’avoir le choix du développement le plus pertinent. Nous devons devenir la marque de référence des vacances en France et le meilleur endroit pour se retrouver toute l’année, en famille, en couple, entre amis, entre collaborateurs d’une entreprise…
C’est notre promesse et mon intention à court terme est de la tenir en renforçant la rentabilité du modèle. Cela ne m’empêche de prendre en compte les défis à gérer sur le temps long, en termes d’immobilier ou de climatologie. C’est ce qui rend ce métier complexe mais passionnant.
Lire aussi : Une nouvelle identité visuelle pour Belambra à l’aube des vacances d’été
Lire aussi : Belambra Clubs : 4 nouvelles recrues au sein du comité de direction
Alexis Gardy : Ce serait un développement très intéressant dans certains pays et on ne se l’interdit pas. Pour autant, compte tenu de tous les chantiers engagés en parallèle, il faut se concentrer sur ces priorités avant d’y songer.
Quand la transformation sera achevée et que l’on aura fait la démonstration de notre capacité à générer de la qualité, de la satisfaction et de la rentabilité, on pourra tout faire et répondre à des sollicitations d’investisseurs à l’étranger.
TourMag : Est-ce que vous vous êtes fixé un objectif à moyen terme en termes de sites à gérer ou de CA à générer ?
Alexis Gardy : Mon objectif est plus modeste ou plus ambitieux : respecter ma trajectoire commerciale en vendant mes produits au bon prix, atteindre la satisfaction de mes clients et développer ma rentabilité.
Cela me permettra d’être libre de mes choix et d’avoir le choix du développement le plus pertinent. Nous devons devenir la marque de référence des vacances en France et le meilleur endroit pour se retrouver toute l’année, en famille, en couple, entre amis, entre collaborateurs d’une entreprise…
C’est notre promesse et mon intention à court terme est de la tenir en renforçant la rentabilité du modèle. Cela ne m’empêche de prendre en compte les défis à gérer sur le temps long, en termes d’immobilier ou de climatologie. C’est ce qui rend ce métier complexe mais passionnant.
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Publié par Bruno Courtin
Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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