Azureva : "Une bonne saison été mais des signaux d’alerte pour 2023" 🔑

Né en 1952 de la volonté de la Poste d’offrir des opportunités de vacances à son personnel, l’association s’est transformée en plusieurs étapes jusqu’à la restructuration de 2015 qui a créé la société de gestion Azureva.

C’est elle qui a la mission d’opérer et de développer les 43 établissements dans 31 destinations françaises : des villages de vacances, des résidences hôtelières, de l’hôtellerie de plein-air et de l’hôtellerie classique, comme son fleuron de l’Hôtel du Parc d’Hossegor.

Jean Pochoy, son directeur général, répond à nos questions.

TourMag : La saison s’achève-t-elle sur un bilan positif ?

Jean Pochoy : Oui, on peut affirmer d’ores et déjà que l’exercice 2022, qui se termine en novembre prochain, sera un très bon exercice avec d’excellents taux de remplissage et un volume d’affaires en hausse, sans avoir encore les chiffres précis.

L’arrière-saison se présente également sous de bons auspices avec des taux de remplissage évoluant de 60 à 80% sur les mois de septembre et octobre selon les villages.

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Nous avons retrouvé une belle dynamique des séminaires d’entreprise et des groupes constitués qui sont l’essentiel de nos clients pour cette période. Pour autant, on note quelques signaux d’alerte qui nous posent des interrogations sur l’année 2023.

TourMag : Quels sont ces signaux ?

Jean Pochoy : En analysant les dépenses de nos clients sur les mois d’été, on constate que le panier moyen stagne, voire régresse sur certaines dépenses.

Le séjour dans nos villages a représenté pour certains de nos clients un effort budgétaire qui se traduit par des réticences à dépenser davantage sur place dans les activités complémentaires.

TourMag : Pensez-vous que cela puisse avoir des conséquences à plus long terme ?

Jean Pochoy : Je regarde comme tous les professionnels le contexte économique qui se dégrade avec une inflation qui s’installe, des coûts d’exploitation en matière d’énergie, de masse salariale qui augmentent.

Cela pose la question du pouvoir d’achat de nos clients pour les prochaines saisons, de leur motivation à réserver à nouveau des vacances qui nécessiterait un gros effort budgétaire. Ce sont des facteurs que nous sommes en train d’estimer pour projeter le budget 2023.

TourMag : Cela peut-il remettre en cause des investissements que vous aviez prévus, notamment dans la rénovation de vos villages ?

Jean Pochoy : Non, pas dans ce domaine. Les budgets sont actés et sanctuarisés. La réflexion porte sur la gestion opérationnelle des villages, sur la maîtrise des coûts, sur la proportion de « bouclier tarifaire » que nous pouvons mettre en place pour ne pas reporter toutes les augmentations sur nos clients.

Mais il y en aura naturellement une partie. Par ailleurs, nous avons déjà rencontré des difficultés de recrutement en 2022 et je ne suis pas certain que cela va s’améliorer en 2023.

TourMag : Vos réflexions portent-elles aussi sur la gestion des équipes ?

Jean Pochoy : C’est un sujet majeur car nous devons être capables d’attirer de nouveaux collaborateurs et de les conserver. C’est un chantier qui prendra du temps et de l’imagination car il faut proposer à nos collaborateurs une autre façon de travailler, avec des rythmes différents tout en étant conscient que le salaire doit encore être amélioré.

Nous travaillons sur une redéfinition des métiers sans totalement bouleverser notre modèle économique. Idéalement d’introduire de la polyvalence pour mieux gérer les amplitudes d’horaires de travail.

TourMag : La culture d’une entreprise comme la vôtre peut-elle y contribuer ?

Jean Pochoy : Dans les aspirations des jeunes, on ressent ce besoin de sens dans le travail, au-delà de la rémunération. Nous avons la chance de cultiver des valeurs humaines, humanistes, qui sont l’apanage du tourisme social.

Encore faut-il aussi les traduire dans le travail d’équipe, de mettre en avant le fait de travailler dans une entreprise éthique, qui met le partage au cœur de sa philosophie.

J’aimerais avoir trouvé la solution mais nous allons nous y atteler dans cet esprit que « partager du bon temps » n’est pas réservé aux clients mais doit l’être aussi pour les collaborateurs.

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