Il s’agit ni plus ni moins de reconstruire une machine capable de survivre à la farouche concurrence que le transport aérien a suscité. Le danger vient de deux côtés : le haut de gamme tiré par les compagnies du Golfe et le bas de gamme par les vrais Low Costs - Photo ROB FINLAYSON Air France
Jean-Marc Janaillac n’a pas de chance....
Son arrivée à la tête d’Air France/KLM a été saluée par une grève des PNC aussi stupide qu’inefficace, mais qui a tout de même fait perdre non seulement aux alentours de 100 millions d’euros, mais également une bonne part de la faible crédibilité qui reste à la compagnie.
Tout va donc se jouer lors de la présentation du nouveau, je dirais énième plan de redressement de la compagnie, qui doit être dévoilé le 2 novembre prochain.
L’enjeu est de retrouver un nouveau souffle afin d’entraîner les troupes à la reconquête des marchés. Cela devrait changer les mentalités du personnel.
Ce ne sera pas facile. La bonne volonté du nouveau Président du Groupe, largement affichée même avant son arrivée, n’a pas empêché la grève, déclenchée, bien entendu, au plus mauvais moment de l’année.
Cela laissera des traces dans les discussions entre les syndicats et la direction. Et pourtant il faudra bien que les parties s’entendent pour avoir la sérénité nécessaire à la construction du futur.
La politique du pire peut exister. Elle consiste à ce que les parties, arc-boutées sur leurs positions, n’arrivent pas à s’entendre. Plutôt crever que plier, voilà qui pourrait bien être l’état d’esprit des délégués aux discussions.
Les salariés d’Alitalia ou d’Eastern Airlines en leur temps en ont fait l’expérience. Cela a causé la perte des deux compagnies. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Son arrivée à la tête d’Air France/KLM a été saluée par une grève des PNC aussi stupide qu’inefficace, mais qui a tout de même fait perdre non seulement aux alentours de 100 millions d’euros, mais également une bonne part de la faible crédibilité qui reste à la compagnie.
Tout va donc se jouer lors de la présentation du nouveau, je dirais énième plan de redressement de la compagnie, qui doit être dévoilé le 2 novembre prochain.
L’enjeu est de retrouver un nouveau souffle afin d’entraîner les troupes à la reconquête des marchés. Cela devrait changer les mentalités du personnel.
Ce ne sera pas facile. La bonne volonté du nouveau Président du Groupe, largement affichée même avant son arrivée, n’a pas empêché la grève, déclenchée, bien entendu, au plus mauvais moment de l’année.
Cela laissera des traces dans les discussions entre les syndicats et la direction. Et pourtant il faudra bien que les parties s’entendent pour avoir la sérénité nécessaire à la construction du futur.
La politique du pire peut exister. Elle consiste à ce que les parties, arc-boutées sur leurs positions, n’arrivent pas à s’entendre. Plutôt crever que plier, voilà qui pourrait bien être l’état d’esprit des délégués aux discussions.
Les salariés d’Alitalia ou d’Eastern Airlines en leur temps en ont fait l’expérience. Cela a causé la perte des deux compagnies. Et les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Reconstruire une machine capable de survivre à la concurrence
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Alors certes les comptes vont petit à petit s’améliorer si le pétrole veut bien rester au niveau de prix actuel et d’ailleurs cette amélioration risque de crisper les discussions.
Mais l’enjeu est bien au-delà. Il s’agit ni plus ni moins de reconstruire une machine capable de survivre à la farouche concurrence que le transport aérien a suscité.
Le danger vient de deux côtés : le haut de gamme tiré par les compagnies du Golfe et le bas de gamme par les vrais Low Costs.
Et dans ces deux extrêmes, notre compagnie nationale est plutôt mal placée.
Le produit long courrier sur les classes avant de l’appareil, celles qui rapportent vraiment de l’argent, ne tient pas la comparaison avec celui des Emirates, Qatar Airways, Cathay Pacific ou Singapore Airlines.
Pour le moment l’axe transatlantique n’est pas touché, mais pour combien de temps ?
Quant au produit Low Cost, il est porté par Transavia laquelle a encore des coûts supérieurs à ceux de ses concurrents européens. De plus Norwegian est en train d’imposer un niveau tarifaire sur le marché transatlantique qui risque fort de vider l’arrière des avions d’Air France/KLM, avant l’arrivée des asistiques.
Mais l’enjeu est bien au-delà. Il s’agit ni plus ni moins de reconstruire une machine capable de survivre à la farouche concurrence que le transport aérien a suscité.
Le danger vient de deux côtés : le haut de gamme tiré par les compagnies du Golfe et le bas de gamme par les vrais Low Costs.
Et dans ces deux extrêmes, notre compagnie nationale est plutôt mal placée.
Le produit long courrier sur les classes avant de l’appareil, celles qui rapportent vraiment de l’argent, ne tient pas la comparaison avec celui des Emirates, Qatar Airways, Cathay Pacific ou Singapore Airlines.
Pour le moment l’axe transatlantique n’est pas touché, mais pour combien de temps ?
Quant au produit Low Cost, il est porté par Transavia laquelle a encore des coûts supérieurs à ceux de ses concurrents européens. De plus Norwegian est en train d’imposer un niveau tarifaire sur le marché transatlantique qui risque fort de vider l’arrière des avions d’Air France/KLM, avant l’arrivée des asistiques.
Jean Marc Janaillac est attendu au tournant
La tenaille imposée par la concurrence réduit forcément la capacité de discussion avec les syndicats qui devront inéluctablement accepter de travailler plus pour un gain identique. Faute de quoi ils risqueront fort de perdre tout bêtement leur gagne-pain.
Mais pour obtenir les concessions absolument nécessaires au futur de la compagnie, les dirigeants devront montrer un esprit de conquête, un but atteignable et cependant entrainant.
Ce ne sera pas partie facile, d’autant plus que la compagnie est encore plombée par une dette nette considérable dont les effets sont certes atténués par les taux d’intérêts historiquement bas avec lesquels elle peut se financer.
Jean Marc Janaillac est attendu au tournant. Personne ne lui fera de cadeau, et d’ailleurs il n’en attend surement pas. Depuis des années les dirigeants buttent sur le volet social, ils n’ont pas réussi à créer de l’enthousiasme et pourtant celui-ci est indispensable dans le contexte où évolue la compagnie.
Air France est une marque formidable et elle est le premier acteur de la représentation de notre pays dans le monde. Or la compagnie reflète l’état d’esprit de nos concitoyens.
Ceux-ci sont moroses car il faut bien reconnaître qu’ils ne sentent pas dans la direction de notre pays une impulsion susceptible de faire bouger les mentalités. Tous les experts s’accordent à dire que lorsque les français veulent se bouger, ils ont toutes les qualités nécessaires.
Encore faut-il qu’on leur montre le cap… et c’est cela qui manque depuis des années.
Mais pour obtenir les concessions absolument nécessaires au futur de la compagnie, les dirigeants devront montrer un esprit de conquête, un but atteignable et cependant entrainant.
Ce ne sera pas partie facile, d’autant plus que la compagnie est encore plombée par une dette nette considérable dont les effets sont certes atténués par les taux d’intérêts historiquement bas avec lesquels elle peut se financer.
Jean Marc Janaillac est attendu au tournant. Personne ne lui fera de cadeau, et d’ailleurs il n’en attend surement pas. Depuis des années les dirigeants buttent sur le volet social, ils n’ont pas réussi à créer de l’enthousiasme et pourtant celui-ci est indispensable dans le contexte où évolue la compagnie.
Air France est une marque formidable et elle est le premier acteur de la représentation de notre pays dans le monde. Or la compagnie reflète l’état d’esprit de nos concitoyens.
Ceux-ci sont moroses car il faut bien reconnaître qu’ils ne sentent pas dans la direction de notre pays une impulsion susceptible de faire bouger les mentalités. Tous les experts s’accordent à dire que lorsque les français veulent se bouger, ils ont toutes les qualités nécessaires.
Encore faut-il qu’on leur montre le cap… et c’est cela qui manque depuis des années.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.