Pour 61% des Français la préservation de la nature et de l’environnement constituent des préoccupations plus fortes qu’avant le début de la crise sanitaire. - Depositphotos.com Rangizzz
La pandémie aura au moins servi à ça : accélérer le déclin d’un modèle économique aux conséquences dramatiques pour la planète dans son ensemble, en accélérant la prise de conscience environnementale de nos concitoyens, donc leurs modes de consommation. C’est en tout cas ce que confirme le 14 éme Baromètre de la consommation responsable Greenflex-Ademe. Que dit-il exactement ?
Si la santé reste la préoccupation majeure (71% des interviewés), elle est talonnée par l’aspiration au bien-être des proches (67%). Mais, et c’est là que réside la bonne nouvelle, les chemins pour accéder à ces deux objectifs, ont évolué.
Pour 93% des Français, notre modèle économique est entièrement à revoir. Un score digne des élections de dictateurs. Et 83% d’entre eux déclarent « aspirer à vivre dans une société où la consommation prend moins de place ». Du jamais vu. D’autant que 88% de nos concitoyens estiment aussi « vivre dans une société qui pousse trop à acheter » !
Si la santé reste la préoccupation majeure (71% des interviewés), elle est talonnée par l’aspiration au bien-être des proches (67%). Mais, et c’est là que réside la bonne nouvelle, les chemins pour accéder à ces deux objectifs, ont évolué.
Pour 93% des Français, notre modèle économique est entièrement à revoir. Un score digne des élections de dictateurs. Et 83% d’entre eux déclarent « aspirer à vivre dans une société où la consommation prend moins de place ». Du jamais vu. D’autant que 88% de nos concitoyens estiment aussi « vivre dans une société qui pousse trop à acheter » !
Consommer moins et mieux
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Les économies forcées auxquelles nous avons tous été soumis durant les confinements successifs y sont bien entendu pour quelque chose dans cette évolution de l’opinion. Même en consommant sur internet, les plus dépensiers ont moins dépensé qu’ils l’auraient fait dans des magasins physiques offrant décor, ambiance et incitations permanentes à l’achat. Plus probant encore le pourcentage de Français fiers de ne pas céder aux sirènes de la consommation atteint 82%, alors que 61% se déclarent fiers et satisfaits de savoir résister à des achats !
Ce revirement par rapport à l’acte de consommer n’est pas sans conséquences pour les entreprises quel que soit le secteur concerné. Pour 64% des Français, le fait qu’une enseigne propose des produits durables renforce la confiance qu’on leur témoigne. Plus de 80% d’entre eux attendent surtout de la grande distribution, des entreprises, de l’Etat, des collectivités locales, des efforts en faveur d’une production durable.
Pour le secteur touristique qui a fait l’objet d’enquêtes spécifiques, les scores sont moins élevés mais tout de même particulièrement éloquents. Ainsi, l’enquête Ifop du mois d’avril dernier, donnait les résultats suivants : Pour 61% des Français la préservation de la nature et de l’environnement constituent des préoccupations plus fortes qu’avant le début de la crise sanitaire.
De plus, 44% se déclaraient prêts à payer plus cher leur séjour afin de voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement tandis que 88% se disaient favorables à l’instauration de quotas ou de restrictions de visites sur certains sites emblématique.
Enfin, 80% des interviewés estimaient que c’était d’abord aux professionnels du tourisme de s’occuper de la réduction des impacts de leurs activités sur l’environnement.
Ce revirement par rapport à l’acte de consommer n’est pas sans conséquences pour les entreprises quel que soit le secteur concerné. Pour 64% des Français, le fait qu’une enseigne propose des produits durables renforce la confiance qu’on leur témoigne. Plus de 80% d’entre eux attendent surtout de la grande distribution, des entreprises, de l’Etat, des collectivités locales, des efforts en faveur d’une production durable.
Pour le secteur touristique qui a fait l’objet d’enquêtes spécifiques, les scores sont moins élevés mais tout de même particulièrement éloquents. Ainsi, l’enquête Ifop du mois d’avril dernier, donnait les résultats suivants : Pour 61% des Français la préservation de la nature et de l’environnement constituent des préoccupations plus fortes qu’avant le début de la crise sanitaire.
De plus, 44% se déclaraient prêts à payer plus cher leur séjour afin de voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement tandis que 88% se disaient favorables à l’instauration de quotas ou de restrictions de visites sur certains sites emblématique.
Enfin, 80% des interviewés estimaient que c’était d’abord aux professionnels du tourisme de s’occuper de la réduction des impacts de leurs activités sur l’environnement.
Les jeunes aussi bien évidemment
D’une façon générale, toutes les études réalisées ces dernières années convergent donc vers les mêmes résultats. Celles réalisées auprès de la Génération Y ne font pas exception : 80% se disent très préoccupée par l’avenir de la planète et 50% se disent à prêts à changer leurs modes de vie pour aller dans ce sens.
Sur le plan des voyages, ces Millennials seraient même surtout prêts (57%) à payer davantage pour un séjour qu'ils jugent bénéfique pour eux aussi bien sur le plan mental que physique ou émotionnel. Mais, attention, les Millennials sont paradoxaux : selon une étude du Credoc, ces jeunes restent consuméristes, achètent plus que la moyenne des produits avec des emballages non recyclables, trient moins les déchets… etc.
Mais, ils gagnent aussi moins bien leur vie ! Quant aux jeunes Z (voir article Futuroscopie : Génération Z), ils sont plus solidaires et prêts à utiliser des transports et hébergements écologiques mais ils sont eux aussi aussi sujets à des paradoxes comportementaux !
Sur le plan des voyages, ces Millennials seraient même surtout prêts (57%) à payer davantage pour un séjour qu'ils jugent bénéfique pour eux aussi bien sur le plan mental que physique ou émotionnel. Mais, attention, les Millennials sont paradoxaux : selon une étude du Credoc, ces jeunes restent consuméristes, achètent plus que la moyenne des produits avec des emballages non recyclables, trient moins les déchets… etc.
Mais, ils gagnent aussi moins bien leur vie ! Quant aux jeunes Z (voir article Futuroscopie : Génération Z), ils sont plus solidaires et prêts à utiliser des transports et hébergements écologiques mais ils sont eux aussi aussi sujets à des paradoxes comportementaux !
Une enveloppe de 50 millions d’euros pour l’Ademe
Dans un tel contexte, il ne fait cependant plus de doute que les acteurs du tourisme doivent massifier leurs efforts en faveur de la transition écologique. Et cela de façon efficace.
L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, elle est aux actes capables d’enrayer les dégradations en cours. Ainsi, quand on crée des plages sans tabac comme à Biarritz depuis 2015, Cannes, Nice, Marseille et tant d’autres, on a affaire à de véritables avancées. A condition de faire respecter les interdictions. Quand on s’attaque au plastique à usage unique avec un objectif « Zéro pollution plastique » comme le préconise le WWF afin qu’à l’horizon 2025 on en ait fini avec ce fléau, on mène des combats indispensables (Voir aussi les actions du Groupe Accor, du Club Méditerranée et tant d’autres).
Quand on cherche à réformer la publicité pour la rendre plus éthique sur le plan environnemental en ne faisant pas l’apologie des SUV, on est aussi dans le ton d’une époque qui n’a plus le choix. Quant aux élus qui souhaitent interdire le survol du Mont Blanc en avion afin de le préserver, et toutes les collectivités qui engagent des stratégies de développement durable, elles sont dans le vrai.
Enfin, quand l’Etat attribue à l’Ademe 50 millions d’euros pour engager des stratégies de développement touristique allant dans ce sens (la restauration via l'opération « 1000 restaurants », les hébergements touristiques et le développement d'une offre slow tourisme), on a la preuve de la nécessité désormais incontournable de rendre vertueux le tourisme et l’ensemble des stratégies de développement industrielle, commerciale, technologique.
L’heure n’est plus aux déclarations d’intention, elle est aux actes capables d’enrayer les dégradations en cours. Ainsi, quand on crée des plages sans tabac comme à Biarritz depuis 2015, Cannes, Nice, Marseille et tant d’autres, on a affaire à de véritables avancées. A condition de faire respecter les interdictions. Quand on s’attaque au plastique à usage unique avec un objectif « Zéro pollution plastique » comme le préconise le WWF afin qu’à l’horizon 2025 on en ait fini avec ce fléau, on mène des combats indispensables (Voir aussi les actions du Groupe Accor, du Club Méditerranée et tant d’autres).
Quand on cherche à réformer la publicité pour la rendre plus éthique sur le plan environnemental en ne faisant pas l’apologie des SUV, on est aussi dans le ton d’une époque qui n’a plus le choix. Quant aux élus qui souhaitent interdire le survol du Mont Blanc en avion afin de le préserver, et toutes les collectivités qui engagent des stratégies de développement durable, elles sont dans le vrai.
Enfin, quand l’Etat attribue à l’Ademe 50 millions d’euros pour engager des stratégies de développement touristique allant dans ce sens (la restauration via l'opération « 1000 restaurants », les hébergements touristiques et le développement d'une offre slow tourisme), on a la preuve de la nécessité désormais incontournable de rendre vertueux le tourisme et l’ensemble des stratégies de développement industrielle, commerciale, technologique.
Une quatrième modernité : bienvenue dans l’éco modernité
Pourquoi ? Car, nous sommes bien enfin entrés dans une nouvelle modernité que l’on pourrait qualifier d’éco modernité. De quoi s’agit-il ? Si l’on fait un retour en arrière, la première modernité telle que la décrivaient des sociologues comme Jean Baudrillard ou Gilles Lipovetski) était la modernité de la société de consommation, celle qui consistait à accumuler des biens matériels afin d’améliorer son bien-être quotidien : machine à laver, voiture, aspirateur… l’« avoir » prenait le dessus sur « l’être » dans ces années d’après-guerre, ces fameuses Trente Glorieuses.
Puis, très rapidement (années 70/80), l’avoir a troqué sa dimension utilitaire pour une dimension ostentatoire. On accumulait des richesses pour signifier son statut social : vêtements, maisons, bijoux, voitures et voyages (« on a fait le Mexique », « on a fait l’Inde » !) devenaient un moyen d’afficher sa réussite.
Quelque 25 ans plus tard, nouveau changement : l’ostentation perd du terrain. La santé devient l’objectif Numéro 1 pour une avant-garde consciente de la futilité de l’achat à tout crin. La société évolue vers un consommer moins et mieux, mais surtout vers une consommation pour « soi » : stages de yoga, produits sains et bio, méditation, réduction du temps de travail, défiance vis-à-vis des institutions et des entreprises : l’argent et le travail font moins le bonheur. Il vaut mieux préserver sa santé mentale et physique.
On part donc en vacances et voyages pour se ressourcer et l’on ramène de ses voyages, des huiles, des lotions, des petites graines et autres produits qui soignent !
Enfin, alors que cette tendance perdure et s’amplifie au point de toucher une grande partie de la population des pays avancés, une autre modernité s’installe, celle qui consiste à sauver sa santé et en même temps celle de la planète.
C’est cette période que j’appellerai l’éco modernité. Nous y sommes. Enfin, pour être plus précis, une grande partie des populations des pays avancés y accèdent. Pour autant, dans les pays émergeants, on en est loin. Et surtout, une partie de la population continuera bien évidemment à céder à ses penchants consuméristes. Mais, une partie seulement. Ce qui constitue le plus beau cadeau que la pandémie de Covid pouvait faire à l’humanité… On n’en attendait pas autant !
Puis, très rapidement (années 70/80), l’avoir a troqué sa dimension utilitaire pour une dimension ostentatoire. On accumulait des richesses pour signifier son statut social : vêtements, maisons, bijoux, voitures et voyages (« on a fait le Mexique », « on a fait l’Inde » !) devenaient un moyen d’afficher sa réussite.
Quelque 25 ans plus tard, nouveau changement : l’ostentation perd du terrain. La santé devient l’objectif Numéro 1 pour une avant-garde consciente de la futilité de l’achat à tout crin. La société évolue vers un consommer moins et mieux, mais surtout vers une consommation pour « soi » : stages de yoga, produits sains et bio, méditation, réduction du temps de travail, défiance vis-à-vis des institutions et des entreprises : l’argent et le travail font moins le bonheur. Il vaut mieux préserver sa santé mentale et physique.
On part donc en vacances et voyages pour se ressourcer et l’on ramène de ses voyages, des huiles, des lotions, des petites graines et autres produits qui soignent !
Enfin, alors que cette tendance perdure et s’amplifie au point de toucher une grande partie de la population des pays avancés, une autre modernité s’installe, celle qui consiste à sauver sa santé et en même temps celle de la planète.
C’est cette période que j’appellerai l’éco modernité. Nous y sommes. Enfin, pour être plus précis, une grande partie des populations des pays avancés y accèdent. Pour autant, dans les pays émergeants, on en est loin. Et surtout, une partie de la population continuera bien évidemment à céder à ses penchants consuméristes. Mais, une partie seulement. Ce qui constitue le plus beau cadeau que la pandémie de Covid pouvait faire à l’humanité… On n’en attendait pas autant !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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