Le point économique
A court terme, cela ne devrait pas changer la trajectoire de la politique monétaire américaine. La Réserve Fédérale (Fed) a clairement indiqué qu’il faudra plusieurs mois de diminution des prix pour envisager une pause dans le processus de durcissement du loyer de l’argent.
En l’état actuel des choses, une pause pourrait intervenir au plus tôt au printemps prochain. Cela signifie que la hausse du taux directeur attendue par les cambistes de l’ordre de 75 points de base en décembre prochain est toujours d’actualité. Les dernières statistiques économiques confirment également que l’économie américaine est toujours solide, en particulier le marché de l’emploi.
Cela signifie qu’il n’y a aucune raison pour que le dollar perde durablement de la valeur face à ses principales contreparties. Le billet vert est toujours porté par des fondamentaux économiques comparativement meilleurs aux Etats-Unis que dans les autres pays et par une politique monétaire fermement restrictive.
N’ayons pas peur de le dire, cela signifie également que la baisse de la paire EUR/USD n’est certainement pas terminée (repli de 10% depuis le début de l’année).
En Europe, le secteur de l’immobilier montre des signes d’essoufflement. C’est lié à la hausse de l’inflation, à la baisse du pouvoir d’achat et au durcissement des conditions d’emprunt. Toutefois, le risque n’est pas le même partout en Europe.
Au Royaume-Uni, les prix au niveau national ont chuté de 2% en octobre ; ce qui risque d’accentuer la récession dans laquelle le pays est plongé. Nous restons toujours haussiers sur la paire EUR/GBP à moyen terme.
En France, l’immobilier montre aussi des signes d’essoufflement mais dans des proportions moindres (les prix au mètre carré ont chuté sous le seuil symbolique des 10 000 euros à Paris selon Century21, par exemple).
Trois facteurs font que la baisse des prix devrait être limitée et encaissable : le marché immobilier français n’est pas en situation de bulle spéculative (il est surévalué, en revanche), les taux d’intérêt fixes font office de coussin de sécurité pour les emprunteurs et l’endettement des ménages est comparativement faible (il représente 124% du revenu net disponible contre un record européen à 249% au Danemark).
La Banque du Japon (BoJ) a rappelé la semaine dernière qu’elle maintient sa politique monétaire accommodante. Elle table sur un repli de l’inflation après le printemps 2023 (ce qui n’est en rien certain). Elle continue en parallèle d’intervenir sur le marché des changes pour soutenir le yen face au dollar américain avec un succès mitigé jusqu’à présent.
Enfin, la Chine a démenti les rumeurs qui ont circulé il y a deux semaines concernant un éventuel assouplissement des mesures de contrôle sanitaire de la Covid. Sur le plan fiscal et monétaire, tout porte à croire que la Chine va chercher à stimuler davantage son économie dans les mois à venir, ce qui devrait passer par une baisse de la monnaie chinoise.
Le point technique
En effet, les acteurs du marché des changes espèrent que la Fed opère un pivot, c’est-à-dire réduise le rythme d’appréciation des taux. Rien n’est moins sûr pour l’instant… Nous pensons que la tentative de rebond de l’EUR/USD va tourner court (comme ce fut le cas à chaque fois depuis mi-juillet). Nous restons baissiers sur la paire avec un premier objectif à 0,9808 (qui fait office de support hebdomadaire).
Les zones de support et de résistance pour les autres devises n’ont guère changé, notamment pour l’EUR/JPY par exemple qui devrait rester autour de la zone des 144-145 dans les séances à venir.
|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
0,9808 |
0,9491 |
1,0333 |
1,0442 |
EUR/GBP |
0,8608 |
0,8469 |
0,8885 |
0,9020 |
EUR/CAD |
1,3349 |
1,3120 |
1,3800 |
1,3930 |
EUR/JPY |
142,86 |
141,64 |
146,77 |
148,89 |
Les annonces à suivre
Côté européen, il s’agira de l’indice des prix à la consommation (attendu en repli). Côté américain, il s’agira de l’indice des prix à la production (attendu en baisse également).
Même si nous nous attendons à une inflation en baisse des deux côtés de l’Atlantique, il est trop tôt pour crier victoire. Il faudra attendre au moins le début de l’année prochaine pour savoir si la baisse de l’inflation est durable.
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
15/11 |
03:00 |
Chine |
Production industrielle (Octobre) |
Repli attendu à 5,2% contre 6,3% en variation annuelle. |
Faible |
15/11 |
11:00 |
Allemagne |
Indice ZEW du sentiment économique (Novembre) |
Nouvelle chute attendue à -65,7 contre -59,2 en octobre. |
Moyen |
15/11 |
14:30 |
Etats-Unis |
Prix à la production (Octobre) |
Hausse de 0,4% en variation mensuelle (stable). |
Elevé |
16/10 |
08:00 |
Royaume-Uni |
Indice des prix à la consommation (Octobre) |
Consensus à 10,0% en variation annuelle contre 10,1% précédemment. |
Elevé |
17/10 |
11:00 |
Eurozone |
Indice des prix à la consommation (Octobre) |
Hausse à 10,0% en variation annuelle contre 10.7% précédemment. |
Elevé |
17/10 |
14:30 |
Etats-Unis |
Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Novembre) |
Le consensus des analystes prévoit un chiffre à -5,0 contre -8,7 précédemment. |
Faible |
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