Les réactions suscitées par l'annonce d'Air France de quitter Orly montre la schizophrénie ambiante autour du transport aérien - Depositphotos.com Auteur robert.buchel.fl1.li
Récemment, la Une du magazine Challenges posait tout de go la question : « Avion, stop ou encore ».
Si, dans le pays où est implanté Airbus, où les touristes affluent chaque année par dizaine de millions, un grand magazine français pense utile de poser la question, c’est bien la traduction de ce désamour que l’on veut en permanence entretenir en France et qui colle au secteur comme le sparadrap sur les doigts du Capitaine Haddock.
Résultat de ce ressentiment entretenu en permanence, chez les hommes et les femmes politiques, en dehors ou au sein même du gouvernement.
Il ne fait pas bon par les temps qui courent afficher publiquement le moindre intérêt ou la moindre complaisance envers cette industrie...
Si, dans le pays où est implanté Airbus, où les touristes affluent chaque année par dizaine de millions, un grand magazine français pense utile de poser la question, c’est bien la traduction de ce désamour que l’on veut en permanence entretenir en France et qui colle au secteur comme le sparadrap sur les doigts du Capitaine Haddock.
Résultat de ce ressentiment entretenu en permanence, chez les hommes et les femmes politiques, en dehors ou au sein même du gouvernement.
Il ne fait pas bon par les temps qui courent afficher publiquement le moindre intérêt ou la moindre complaisance envers cette industrie...
Défense d’afficher son soutien
D’ailleurs il n'y personne dans l’arc républicain pour oser regretter publiquement une fiscalité qui fait perdre chaque année un point de compétitivité au transport aérien français.
Ou pour oser remettre en cause la mise en place de la loi Climat et Résilience qui, telle qu’elle est appliquée pour le secteur aérien, risque bien d’augmenter les émissions de CO².
Je ne peux plus voler de Paris vers Bordeaux ? Alors je réaffecte mon créneau pour un vol de Paris vers une destination internationale plus longue et plus émettrice de CO².
Pas grave. Pour l’État, ce qui compte c’est que le public gobe la tartuferie en pensant qu’on fait du bien à la planète, et ça marche !
A lire aussi : Transfert d'Air France d'Orly à Roissy : quelles conséquences pour les TMC ?
Ou pour oser remettre en cause la mise en place de la loi Climat et Résilience qui, telle qu’elle est appliquée pour le secteur aérien, risque bien d’augmenter les émissions de CO².
Je ne peux plus voler de Paris vers Bordeaux ? Alors je réaffecte mon créneau pour un vol de Paris vers une destination internationale plus longue et plus émettrice de CO².
Pas grave. Pour l’État, ce qui compte c’est que le public gobe la tartuferie en pensant qu’on fait du bien à la planète, et ça marche !
A lire aussi : Transfert d'Air France d'Orly à Roissy : quelles conséquences pour les TMC ?
Départ d'Air France d'Orly : ignorance et précipitation
Ces réactions révèlent l'ignorance de nombreux politiques quant à la situation et au fonctionnement d’un des plus grands groupes français, Air France - KLM.
Ils se précipitent pour crier haro sur l’arrêt des vols, aux licenciements, à la fermeture des bases et à l’abandon des territoires. Rien de tout cela n’est vrai et rien de tout cela n’arrivera.
Il y a juste, depuis quelques années, des dirigeants à la tête d’ Air France qui veulent en faire une boîte compétitive.
Font-ils bien le job ? À chacun d’en juger, mais n’importe quel chef d’entreprise sérieux qui verrait entre 2019 et 2023 une baisse structurelle de la demande ayant atteint 40% voire 60% sur des allers-retours en journée, aurait le devoir de réagir.
Sur ces lignes, 200 millions d’euros de perte en 2022,139 millions d’euros en 2023, on fait quoi ? Stop ou encore ? comme dirait Challenges.
« Je demande que les autorités françaises ne laissent pas faire monsieur Ben Smith dans son mépris des territoires. » tonnait le député azuréen Éric Ciotti sur les ondes de France Inter… Lunaire !
Air France – KLM pour rappel, c’est aussi une compagnie moyen-courrier, Transavia France, basée à Orly, qui va commencer à recevoir des avions (beaucoup) de dernière génération, moins bruyants, moins polluants, plus économiques.
Prendre deux ans pour transférer la navette Air France entre Orly, Marseille, Nice et Toulouse, vers Transavia n’est pas l’apocalypse que d'aucuns décrivent.
Services, fréquences... au groupe Air France KLM de trouver le bon modèle. Pour ses clients, dans un contexte très concurrentiel, pour les régions et pour ses personnels - dont certains il est vrai, basés à Orly - devront rejoindre Roissy.
Gageons pour ces derniers que les conditions de mobilité négociées seront incitatives. Les bases de provinces seront maintenues.
Rappelons également aux élus sud franciliens, si on veut parler d’emplois, que le nouvel atelier de maintenance d’Air France, inauguré il y a quelques semaines, regroupe désormais sur 4200 mètres carrés les activités de révision moteurs du groupe, auparavant réparties sur trois sites avec en perspective, beaucoup d’emplois à pourvoir en 2023.
Ils se précipitent pour crier haro sur l’arrêt des vols, aux licenciements, à la fermeture des bases et à l’abandon des territoires. Rien de tout cela n’est vrai et rien de tout cela n’arrivera.
Il y a juste, depuis quelques années, des dirigeants à la tête d’ Air France qui veulent en faire une boîte compétitive.
Font-ils bien le job ? À chacun d’en juger, mais n’importe quel chef d’entreprise sérieux qui verrait entre 2019 et 2023 une baisse structurelle de la demande ayant atteint 40% voire 60% sur des allers-retours en journée, aurait le devoir de réagir.
Sur ces lignes, 200 millions d’euros de perte en 2022,139 millions d’euros en 2023, on fait quoi ? Stop ou encore ? comme dirait Challenges.
« Je demande que les autorités françaises ne laissent pas faire monsieur Ben Smith dans son mépris des territoires. » tonnait le député azuréen Éric Ciotti sur les ondes de France Inter… Lunaire !
Air France – KLM pour rappel, c’est aussi une compagnie moyen-courrier, Transavia France, basée à Orly, qui va commencer à recevoir des avions (beaucoup) de dernière génération, moins bruyants, moins polluants, plus économiques.
Prendre deux ans pour transférer la navette Air France entre Orly, Marseille, Nice et Toulouse, vers Transavia n’est pas l’apocalypse que d'aucuns décrivent.
Services, fréquences... au groupe Air France KLM de trouver le bon modèle. Pour ses clients, dans un contexte très concurrentiel, pour les régions et pour ses personnels - dont certains il est vrai, basés à Orly - devront rejoindre Roissy.
Gageons pour ces derniers que les conditions de mobilité négociées seront incitatives. Les bases de provinces seront maintenues.
Rappelons également aux élus sud franciliens, si on veut parler d’emplois, que le nouvel atelier de maintenance d’Air France, inauguré il y a quelques semaines, regroupe désormais sur 4200 mètres carrés les activités de révision moteurs du groupe, auparavant réparties sur trois sites avec en perspective, beaucoup d’emplois à pourvoir en 2023.
Le Maire de Nice à raison
À noter tout de même, la clairvoyance d’un élu, le maire de Nice, Christian Estrosi, qui connait bien ses dossiers et dont les récentes déclarations sont en contradiction totale avec celles de ses collègues.
« Je suis surpris par l'approche si brutale de certains qui semblent avoir une méconnaissance totale de l'aviation commerciale, du fonctionnement d'une grande compagnie aérienne qu'est Air France- KLM… » déclarait -il le 10 octobre dernier à nos confrères de BFM Nice Côte d’Azur.
« Moi, je ne suis pas de ceux qui sautent sur un premier coup de fil sans connaître un dossier et qui essaient simplement de faire du buzz et de dire « Regardez , c' est scandaleux , on va fermer AIR FRANCE » ajoutait -il.
Dans cette avalanche de critiques totalement infondées, cette course aux déclarations pour apparaitre comme les défenseurs des territoires et des emplois en falsifiant la réalité, le Maire de Nice sauve l’honneur, même si ses propos sont restés assez « confidentiels »
« Je suis surpris par l'approche si brutale de certains qui semblent avoir une méconnaissance totale de l'aviation commerciale, du fonctionnement d'une grande compagnie aérienne qu'est Air France- KLM… » déclarait -il le 10 octobre dernier à nos confrères de BFM Nice Côte d’Azur.
« Moi, je ne suis pas de ceux qui sautent sur un premier coup de fil sans connaître un dossier et qui essaient simplement de faire du buzz et de dire « Regardez , c' est scandaleux , on va fermer AIR FRANCE » ajoutait -il.
Dans cette avalanche de critiques totalement infondées, cette course aux déclarations pour apparaitre comme les défenseurs des territoires et des emplois en falsifiant la réalité, le Maire de Nice sauve l’honneur, même si ses propos sont restés assez « confidentiels »
Schizophrénie ambiante
Autres articles
-
Air Antilles met la pression sur Air France et Corsair !
-
Air France et KLM suspendent (temporairement) Zanzibar en 2025
-
eSIM : un service pour les clients et une source de revenu pour les agences ? [ABO]
-
Censure : les compagnies doivent rembourser la taxe de solidarité !
-
ITA Airways : un mariage qui fait les affaires... d'Air France et easyjet !
Voici donc encore résumé à travers cet épisode toute la schizophrénie ambiante au sein d’une grande partie de la classe politique concernant le transport aérien.
Un jour secteur polluant qu’il faut limiter et le lendemain, l’indispensable lien entre les territoires ainsi qu’un pourvoyeur d’emplois en région.
Un jour on va demander à Air France de redevenir rentable, le lendemain on va la prier de laisser se creuser les pertes abyssales des lignes intérieures. Un jour de redevenir compétitif et le lendemain de rajouter une énième taxe pour le secteur.
« Monsieur Ben Smith oublie qu’Air France est une entreprise nationale dont 28 % appartient à l'État » ajoutait Monsieur Ciotti.
Qu’est-ce à dire ? Qu’elle devrait être aussi mal gérée que l’État ? Où qu’un député en passant deux ou trois coups de fil pourrait dicter aux dirigeants ce qu’il faut faire comme au bon vieux temps de l’ORTF ?
Monsieur Ben Smith n’a pas l’air d’oublier l’État. Il vient de se rappeler à son bon souvenir en lui versant, après avoir intégralement remboursé les PGE et selon le journal « Les Echos », la petite somme de 650 millions d’euros qui correspond aux intérêts du prêt et, pour l’année 2022, la modique somme de 1,2 milliard d’euros en taxes diverses.
Rassurez-vous mesdames et messieurs les politiques, si vos taxes n’achèvent pas l’aérien d’ici 2026, il faudra juste accepter, au départ d’Orly ou de vos belles villes de province, de poser votre séant sur un siège vert plutôt qu’un siège bleu. Oui c'est difficile, mais vous verrez, vous survivrez !
Un jour secteur polluant qu’il faut limiter et le lendemain, l’indispensable lien entre les territoires ainsi qu’un pourvoyeur d’emplois en région.
Un jour on va demander à Air France de redevenir rentable, le lendemain on va la prier de laisser se creuser les pertes abyssales des lignes intérieures. Un jour de redevenir compétitif et le lendemain de rajouter une énième taxe pour le secteur.
« Monsieur Ben Smith oublie qu’Air France est une entreprise nationale dont 28 % appartient à l'État » ajoutait Monsieur Ciotti.
Qu’est-ce à dire ? Qu’elle devrait être aussi mal gérée que l’État ? Où qu’un député en passant deux ou trois coups de fil pourrait dicter aux dirigeants ce qu’il faut faire comme au bon vieux temps de l’ORTF ?
Monsieur Ben Smith n’a pas l’air d’oublier l’État. Il vient de se rappeler à son bon souvenir en lui versant, après avoir intégralement remboursé les PGE et selon le journal « Les Echos », la petite somme de 650 millions d’euros qui correspond aux intérêts du prêt et, pour l’année 2022, la modique somme de 1,2 milliard d’euros en taxes diverses.
Rassurez-vous mesdames et messieurs les politiques, si vos taxes n’achèvent pas l’aérien d’ici 2026, il faudra juste accepter, au départ d’Orly ou de vos belles villes de province, de poser votre séant sur un siège vert plutôt qu’un siège bleu. Oui c'est difficile, mais vous verrez, vous survivrez !
Publié par Christophe Hardin Journaliste AirMaG - TourMaG.com
Voir tous les articles de Christophe Hardin
Voir tous les articles de Christophe Hardin