Des guides-conférenciers ont manifesté au Mont Saint-Michel vendredi 23 octobre 2015 contre le projet gouvernemental de déréglementation de leur profession - Photo DR
Début octobre 2015, un groupe de touristes étrangers visite Paris.
Leur déambulation des les rues de la capitale est menée par un guide non-professionnel qui officie dans le cadre d'un « free tour », une visite gratuite payée au pourboire.
Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un individu qui se présente comme policier en civil vienne les interrompre.
Il leur signale que la visite est illégale. Face à cette intervention, le « guide » lui demande de prouver qu'il est bien policier.
En vain car, en réalité, il ne l'est pas. C'est un guide-conférencier qui a décidé d'agir contre ce qu'il estime être une concurrence déloyale pour sa profession.
Démasqué, il finit par s'énerver et menace l'accompagnateur du groupe.
Il n'est pas le seul guide professionnel à exprimer actuellement son exaspération face à la concurrence de nouveaux acteurs qui proposent des visites gratuites à Paris.
Leur déambulation des les rues de la capitale est menée par un guide non-professionnel qui officie dans le cadre d'un « free tour », une visite gratuite payée au pourboire.
Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un individu qui se présente comme policier en civil vienne les interrompre.
Il leur signale que la visite est illégale. Face à cette intervention, le « guide » lui demande de prouver qu'il est bien policier.
En vain car, en réalité, il ne l'est pas. C'est un guide-conférencier qui a décidé d'agir contre ce qu'il estime être une concurrence déloyale pour sa profession.
Démasqué, il finit par s'énerver et menace l'accompagnateur du groupe.
Il n'est pas le seul guide professionnel à exprimer actuellement son exaspération face à la concurrence de nouveaux acteurs qui proposent des visites gratuites à Paris.
Paiements en liquide et pourboires
Publicité pour les Free Tour de Discover Walk à Paris publiée dans le magazine gratuit Greater Paris au printemps 2015 (Cliquez pour zoomer)
"Elles sont rétribuées au pourboire par des entreprises qui font leur publicité en distribuant des imprimés dans les lieux touristiques, constate Sophie Bigogne, guide-interprète, secrétaire du syndicat professionnel GIC.
Certaines ont même recours à des encarts publicitaires dans la presse gratuite à destination des touristes (voir ci-contre). Souvent basées à l'étranger, ces entreprises emploient des « guides » qui n'en sont pas et qui doivent reverser une partie fixe du pourboire que celui-ci ait été ou non versé par le client".
Pour évaluer la somme que leurs guides devront leur redistribuer à l'issue de la visite, les employeurs prennent une photo du groupe avant le départ de l'excursion.
Beaucoup le constatent : la plupart du temps, les touristes paient en liquide. Par conséquent, "il est probable que les employés de ces entreprises ne bénéficient d'aucune protection sociale et ne paient aucune cotisation sociale ni impôts sur le revenu", déplore Sophie Bigogne.
Faux, lui rétorque un responsable d'une entité dénoncée. Il propose des visites de Paris axées sur la thématique des différences culturelles entre nationalités. Leur prix est libre.
"Nous avons un statut d'auto-entrepreneur et opérons dans la légalité, assure-t-il. Mais nous sommes une toute petite structure. Si les guides-conférenciers pensent que nous devenons millionnaires avec cette activité, ils se trompent ! Nous le faisons par passion."
Il estime répondre à une demande et considère que les voyageurs qui font appel à ses services n'auraient, de toute façon, pas eu recours à un guide-conférencier.
Certaines ont même recours à des encarts publicitaires dans la presse gratuite à destination des touristes (voir ci-contre). Souvent basées à l'étranger, ces entreprises emploient des « guides » qui n'en sont pas et qui doivent reverser une partie fixe du pourboire que celui-ci ait été ou non versé par le client".
Pour évaluer la somme que leurs guides devront leur redistribuer à l'issue de la visite, les employeurs prennent une photo du groupe avant le départ de l'excursion.
Beaucoup le constatent : la plupart du temps, les touristes paient en liquide. Par conséquent, "il est probable que les employés de ces entreprises ne bénéficient d'aucune protection sociale et ne paient aucune cotisation sociale ni impôts sur le revenu", déplore Sophie Bigogne.
Faux, lui rétorque un responsable d'une entité dénoncée. Il propose des visites de Paris axées sur la thématique des différences culturelles entre nationalités. Leur prix est libre.
"Nous avons un statut d'auto-entrepreneur et opérons dans la légalité, assure-t-il. Mais nous sommes une toute petite structure. Si les guides-conférenciers pensent que nous devenons millionnaires avec cette activité, ils se trompent ! Nous le faisons par passion."
Il estime répondre à une demande et considère que les voyageurs qui font appel à ses services n'auraient, de toute façon, pas eu recours à un guide-conférencier.
Querelle des Anciens et des Modernes
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Ce que confirme Stéphanie Taylor, directrice de la communication et des relations publiques de Sandeman's New Europe, plate-forme de mise en relation entre guides amateurs ou professionnels et voyageurs dans 18 capitales ou grandes villes en Europe, Moyen-Orient et Amérique du Nord, basée à Berlin (Allemagne).
"60% de nos clients qui participent à l'un de nos Free Tours (visite à prix libre, ndlr) pour la première fois n'ont jamais suivi une visite pédestre par le passé. Ils se tournent vers notre offre car ils n'ont rien à perdre", affirme-t-elle.
En effet, la rémunération du guide qui mène leur visite est facultative. "Cela demande alors aux guides avec lesquels nous collaborons de ne fournir que le meilleur d'eux-mêmes", se félicite Stéphanie Taylor.
Sa plate-forme collabore "aussi bien avec des guides-conférenciers que des guides qui ne le sont pas, puisqu'il n'est pas obligatoire de posséder une licence pour être guide." C'est vrai, mais uniquement sur la voie publique.
Pour un "free guide" avec lequel nous avons pu nous entretenir, il s'agirait d'une version contemporaine de la querelle des Anciens et des Modernes. "Je comprends que ce que nous faisons dérange les guides. Au même titre qu'Uber dérange les taxis et qu'AirBnb dérange les hôteliers", résume-t-il.
Une opposition pour laquelle l’État aurait, semble-t-il, choisi son camp. "Pour Bercy, ces entreprises qui proposent des tours gratuits et les plates-formes de mise en relation qui travaillent avec des guides non professionnels ne sont pas un problème, constate Sophie Bigogne du SPGIC.
Nous sommes choqués de voir que l’État laisse faire et, même dans certains cas, protège les sites de mise en relation."
"60% de nos clients qui participent à l'un de nos Free Tours (visite à prix libre, ndlr) pour la première fois n'ont jamais suivi une visite pédestre par le passé. Ils se tournent vers notre offre car ils n'ont rien à perdre", affirme-t-elle.
En effet, la rémunération du guide qui mène leur visite est facultative. "Cela demande alors aux guides avec lesquels nous collaborons de ne fournir que le meilleur d'eux-mêmes", se félicite Stéphanie Taylor.
Sa plate-forme collabore "aussi bien avec des guides-conférenciers que des guides qui ne le sont pas, puisqu'il n'est pas obligatoire de posséder une licence pour être guide." C'est vrai, mais uniquement sur la voie publique.
Pour un "free guide" avec lequel nous avons pu nous entretenir, il s'agirait d'une version contemporaine de la querelle des Anciens et des Modernes. "Je comprends que ce que nous faisons dérange les guides. Au même titre qu'Uber dérange les taxis et qu'AirBnb dérange les hôteliers", résume-t-il.
Une opposition pour laquelle l’État aurait, semble-t-il, choisi son camp. "Pour Bercy, ces entreprises qui proposent des tours gratuits et les plates-formes de mise en relation qui travaillent avec des guides non professionnels ne sont pas un problème, constate Sophie Bigogne du SPGIC.
Nous sommes choqués de voir que l’État laisse faire et, même dans certains cas, protège les sites de mise en relation."