Partez en Normandie : TourMaG et le CRT embarquent 18 dirigeants pour mieux vendre les régions

Partez en France aux îles Chausey (©Danielle Dumas CRT)

9h00 du matin, place de la Concorde. Paris s’est réveillé depuis longtemps et la vingtaine de participants aussi, invités par TourMag et le Comité régional du Tourisme de Normandie, prêts à embarquer dans l’autocar Fournier, réservé pour eux.

S’il en était encore besoin, l’autocar a fait la démonstration qu’il était le meilleur moyen de transporter un groupe avec efficacité sur un parcours qui multiplie les sites à visiter et les expériences à vivre.

Le premier arrêt a lieu à Saint-Sulpice-sur-Risle sur le site de la Manufacture Bohin, parfait exemple de la surprise que révèle une visite d’entreprise bien conçue.

Si certains s’interrogent encore sur le fait qu’une fabrique d’aiguilles dans toutes les déclinaisons possibles puisse décrocher de nombreux prix et trophées du Tourisme des savoir-faire, ils n’ont qu’à parcourir les allées de cette entreprise, plus que centenaire, pour trouver la réponse.

L'un des 100 Ambassadeurs de l'Excellence du savoir-faire

La visite commentée de la Manufacture Bohin (©Danielle Dumas CRT)

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Le site industriel est toujours en pleine activité, dernière usine française dans sa spécialité, produisant des centaines de modèles, de l’aiguille à coudre au crochet à dentelle en passant par les épingles à tableau ou des attaches de papèterie.

Le circuit est conçu pour que le visiteur saisisse l’accumulation du savoir-faire depuis des générations pour partir de la matière brute et arriver à un produit fini, délicat, de quelques centimètres.

La Manufacture Bohin fait partie des 100 Sites d’Excellence qui sont les ambassadeurs du tourisme des savoir-faire, défendu par Entreprise et Découverte.

Elle faisait aussi partie de la trentaine d’entreprises normandes réunies sous la bannière régionale au salon Made in France. Depuis la sortie du confinement et la (re)découverte du tourisme de proximité, son calendrier de visites ne désemplit plus en toutes saisons.

Rendez-vous dans l'Orne au "Versailles du cheval"

Le théâtre équestre constitue le clou de la vie des Haras (©Danielle Dumas CRT)

A peine le déjeuner fini, il est déjà temps de remonter dans l’autocar pour une visite exceptionnelle et pleine de promesse : celle du Haras du Pin, la fierté du département de l’Orne et de son président, Christophe de Balorre, venu en personne accueillir le groupe.

La pluie, un élément incontournable du décor normand, n’a même pas perturbé la découverte du site en attelage de percherons.

Surnommé le « Versailles du cheval », autrefois dédié à la reproduction des étalons, le Haras du Pin est aujourd’hui un site d’exception normand qui accueille près de 100 jours de compétitions hippiques de renommée mondiale annuellement. Mais il propose aussi de nombreuses activités touristiques et culturelles et profite en ce moment d’un « Grand Projet », estimé à plus de 60 M€ pour associer sport, formation et tourisme.

Le projet comprend de nouvelles carrières pour les compétitions et les reprises, un belvédère pour observer les chevaux à l’entrainement et des terrasses avec vue sur la carrière principale. Un nouveau théâtre équestre sera associé à une hôtellerie haut de gamme mais aussi des locations saisonnières, des cabanes dans les arbres et de l’hébergement de groupes, avec un espace bien-être (spa, yoga, piscine, parcours zen).

Le tout doit être prêt pour les Championnats d’Europe courant 2023.

Bagnoles-de-l'Orne, la seule station thermale au Nord-Ouest de la France

Le château abritant la mairie au milieu d'un parc de 18 ha (©Danielle Dumas CRT)

Le département abrite aussi l’unique source thermale du nord-ouest de la France, qui a donné naissance à la station de Bagnoles-de-l’Orne, étape finale du premier jour.

Si la source est connue depuis le moyen-âge, il faudra attendre le XIXe siècle pour qu’elle soit exploitée réellement et suscite la création d’un véritable resort. Sous l’impulsion d’investisseurs avisés, de nouveaux quartiers sortent de terre, ponctués de villas massives, véritables petits châteaux de pierre.

Les équipements de thermalisme se modernisent, un premier casino voit le jour. Entre les deux guerres, un milliardaire américain Frank Jay Gould investit sa fortune dans un nouveau casino et des palaces dignes des meilleures stations de la côte normande.

C’est l’âge d’or d’une station qui attire toute la bonne société parisienne pour prendre les eaux et faire la fête. La Seconde Guerre mondiale mettra un arrêt brutal à cette expansion, mais progressivement Bagnoles-de-l’Orne sort d’un oubli injustifié.

Agrandie en absorbant les communes voisines, c’est aujourd’hui une ville dynamique qui multiplie les événements autour de ses casinos, son champ de course et un magnifique parc boisé de 18 hectares entourant la mairie. Le dernier week-end de juin, la station revit ses heures glorieuses de la Belle Époque avec animations costumées.

Les causeries, un concept maîtrisé pour favoriser les échanges sur le fond

jean-Louis Roux, modérateur des "Causeries" (©Danielle Dumas CRT)

Pour préparer l’avenir et dynamiser le centre-ville, un vaste projet a été engagée par la municipalité autour de l’ancienne gare, ouvrant la perspective sur le lac de Bagnoles-de-l’Orne et favorisant la venue de nouveaux habitants.

Au Manoir du Lys, étoilé Michelin, qui accueille les convives pour leur premier dîner commun, les discussions vont bon train et les premiers échanges se multiplient. Le concept de la Causerie, animé par Jean-Louis Roux, stimule les interventions sur le thème de la mise en marché du « Produit France ». Cette première journée a multiplié les exemples de forfaits séjours, déjà mis en place par les réceptifs normands, qui ne demandent qu’un coup de pouce.

La 1ère station labellisées Green Destination, échelon Or

Partez en Normandie : TourMaG et le CRT embarquent 18 dirigeants pour mieux vendre les régions

S’il est une station qui peut se réclamer du tourisme vert, c’est bien Bagnoles-de-l’Orne qui a décroché, quasiment le jour même, la labellisation "Green Destinations", échelon Or, par l’ONG internationale, habilitée par l’Organisation Mondiale du Tourisme.

Un parcours des grandes étapes touristiques de la ville à vélo à assistance électrique, en compagnie du Maire, Olivier Petitjean, et de son équipe de l’Office du Tourisme, est parfait pour s’en convaincre. Lac, jardins remarquables, sites classés, forêts protégées, la ville a de quoi répondre aux adeptes de randonnées sous toutes ses formes.

La Manche prépare son nouveau site du tourisme de mémoire : "Hommage aux Héros"

Un arrêt s’impose à Avranches, au sommet de la colline qui domine la baie, pour une étape gastronomique et la rencontre au Logis de la Croix d’Or avec les responsables touristiques de la Manche. Presqu’île enfoncée dans la mer éponyme, la Manche défend son originalité.

Si Cherbourg et sa Cité de la Mer, élue Monument favori des Français en 2022, vivent par et pour les océans (le festival Grand Océan vient de tenir sa 1ère édition), le reste du territoire est plus agricole et ponctué de jardins botaniques et de sites du Débarquement.

Le projet d’un nouveau site de mémoire « Hommage aux Héros » sur la commune de Carentan, suscite quelques remous localement, mais la volonté du président de Région, Hervé Morin, devrait avoir raison des dernières réticences. 2024 marquera le 80e anniversaire du D-Day et les manifestations du Jubilée sont déjà dans les cartons.

Un patrimoine mondial de l'Unesco largement partagé et pourtant préservé

L'église abbatiale du Mont Saint-Michel fêtera ses 1000 ans l'an prochain (©BC)

Si le Couesnon avait bifurqué de quelques mètres seulement, la Bretagne aurait pu revendiquer le Mont Saint-Michel sur ses terres. C’est encore aujourd’hui l’objet de discussions sans fins mais le cours d’eau a tranché, et les travaux récents d’aménagement du site l’ont renforcé. Sans consteste, la plus célèbre colline monacale au monde est bien en Normandie.

Le site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco ne cesse d’émerveiller, même les plus assidus à sa visite. Chaque moment de la journée le présente sous un angle ou un éclairage différent mais il reste là, majestueux au milieu de la baie.

L’accès par navette depuis le parking éloigné garantit que son approche sera aussi fascinante, sans autre obstacle que les milliers de visiteurs, badauds ou pèlerins, qui l’envahissent quotidiennement. A ce titre, le Mont Saint-Michel peut être une bonne illustration de maîtrise du surtourisme, surtout quand on incite à sortir de la haute saison.

De fait, passés les 500 premiers mètres, la rue escarpée et les remparts sont vite parsemés. L’abbaye qui trône au sommet n’accueille même pas la moitié des visiteurs, et encore moins en ce moment. C’est pourtant tout l’intérêt d’une visite qui mêle histoire religieuse, exploit architectural, légende médiévale et quête spirituelle. La visite guidée est recommandée tant elle enrichit la mémoire.

Choisir plutôt la visite avec celui qui a les clefs des passages secrets

François Saint James, guide érudit et fantaisiste, vous fera découvrir les couloirs secrets du Mont (©Danielle Dumas)

Les participants du voyage Partez en France ont eu le privilège d’être accompagné par le responsable de ces visites guidées, François Saint James, un personnage aussi érudit qu’haut en couleurs et qui possède les clefs de cryptes et de passages secrets dont il réserve la visite à ses seuls invités (mais aussi aux clients qui prendront la formule complète).

Géré par le Centre des Monuments Nationaux, le Mont Saint-Michel n’est pas qu’un site à parcourir au pas de charge. On peut en privatiser des espaces entiers pour vivre une autre expérience plus intime avec visite et cocktail, voire réunion de travail là où les moines vaquaient à leurs prières et autres occupations.

L’an prochain marquera le millénaire de l’église abbatiale actuelle, qui sera célébré par des plusieurs événements comme la présentation exceptionnelle des reliques de Saint Aubert, le fondateur du site au VIIIe siècle.

Oui, il y a aussi des oeufs dans l'omelette de la Mère Poulard, mais il n'y a pas que cela

Incontournable Omelette de la Mère Poulard, cuite au feu de bois (©Danielle Dumas CRT)

Une visite digne de ce nom au Mont Saint-Michel ne serait pas complète sans un arrêt chez La Mère Poulard, institution hôtelière et gastronomique, dont les fameuses omelettes ont conquis la planète.

Covid aidant, les 85% de clientèle japonaise qui s’étaient pratiquement accaparés le restaurant sont aujourd’hui remplacés par 85% de clientèle française. Si l’on peut discuter le prix d’une omelette symbole, aussi copieuse soit-elle, on ne peut nier que l’expérience vaut le détour.

Cuite au feu de bois en plusieurs étapes, sa composition reste un secret, au-delà des œufs battus devant vous dans une bassine en cuivre. Et ce n’est qu’une entrée qui précède d’autres propositions locales comme des côtes d’agneaux de prés-salés, incomparables.

Le Mont, à la nuit tombée, provoque encore une autre émotion, à peine éclairé de quelques lumières persistantes, bercé par les flots de la marée montante. Direction Granville pour une nuitée bien méritée après tant de moments forts.

Granville, port d'attache des vedettes vers les îles Chausey

Capitaine d'une heure à la barre du Jolie France 3 vers les îles Chausey (©Danielle Dumas CRT)

La station qui célèbre Christian Dior, son enfant chéri, est aussi le point de départ de croisière vers les îles Chausey. Seul archipel qui est resté français alors que Jersey, Guernesey et autre Aurigny ont pris leur indépendance, les îles Chausey constituent un quartier, certes à une heure de ferry, de la ville de Granville. Assailli par des milliers de visiteurs dès les beaux jours, l’île principale n’abrite que quelques familles une fois la Toussaint passée.

Encore heureux qu’il ait fait beau et que la Jolie France soit un bon bateau. La traversée n’en fut que plus agréable. Le capitaine Pascal Blanchet, co-gérant de la Compagnie des Îles Chausey, a même confié la barre de son ferry à ses invités de marque.

Selon la marée dans la baie, parmi les plus fortes au monde, l’archipel découvre des centaines d’îlets refuges de nombreuses espèces, animaux et oiseaux marins. C’est un régal pour les amoureux de la faune marine, les autres se contentent de profiter d’un calme reposant quand les vacanciers ont déserté les plages et les sentiers de randonnées.

Une parfaite illustration du circuit court de la mer à l'assiette

A peine pêchés et bientôt dans l'assiette (©BC)

Les îles sont un site de pêche extraordinaire. On ne peut inventer un circuit plus court pour déguster coquillages et crustacés, surtout quand la saison du homard bat son plein. On ne s’en n'est pas privé.

De retour sur la terre ferme, l’escale à la Maison Christian Dior a constitué une parenthèse d’élégance.

Propriété de la ville de Granville, elle bénéficie du soutien du groupe LVMH qui alimente les expositions temporaires autour des créations de Christian Dior lui-même, mais aussi de ses successeurs à la tête des collections. Autant que la propriété achetée par les parents du petit Dior, ce sont les vastes jardins paysagers qui attirent les visiteurs.

La balade avec Anton s'achève par une dégustation d'huitres tout juste sorties du parc (©DR)

La baie entière est l’un des premiers sites de culture ostréicole de France, parcs à huitres et piquets à moules de bouchot occupent des hectares entiers. Associé à un agence réceptive locale, Anton, ostréiculteur de père en fils sur de nombreuses générations à Agon-Coutainville, fait visiter ses parcs pour faire toucher du doigt, ou du pied, la rudesse du métier et la réalité des exploitations.

L’expédition entre filets, pêcheries et poteaux, s’achève par une dégustation sur place des huitres à peine sorties de l’eau. Lancée il y a quelques années seulement, cette visite en tracteur connait un formidable succès.

Granville, parfois appelée la "Monaco du Nord" s’assoupit à la tombée du jour… L’automne est une belle saison pour profiter de cette lumière douce et monter tranquillement dans la ville médiévale pour un dernier repas à la Contremarche, l’une des bonnes adresses à recommander.

La FVRN, une initiative originale et constructive du CRT de Normandie

L'entrée dans le port de Granville (©BC)

Avant que chacun ne retourne à son travail, les stratégies de partenariat mises en place par le CRT de Normandie, les présentations des partenaires locaux, l’accueil chaleureux de toutes les autorités locales contribuent à faire passer un message fort : la France est une destination à valeur ajoutée qui a toute sa place dans les propositions des agents de voyages.

Le 1er voyage Partez en France, organisé par le talentueux Jean-Louis Roux, répond au besoin de vivre les expériences pour s’en convaincre, de constater concrètement que les produits touristiques sont là et pas seulement pour les visiteurs étrangers ou les locaux. La participation à ce voyage de nombreuses agences réceptives témoignent de leur rôle essentiel – encore trop méconnu – dans la mise en marché de ses offres.

Pour mémoire, le CRT a suscité une initiative originale, la création de d’une Fédération du Voyage Réceptif en Normandie. La FVRN regroupe, représente et défend les intérêts des agences réceptives normandes. Elle mène des actions permettant le développement du tourisme réceptif en Normandie par : la promotion de la région et du métier de réceptif, la mutualisation des moyens, la défense des intérêts auprès des instances du tourisme régional et national, etc.

Si vous souhaitez faire partie des prochains voyages Partez en France, n’hésitez pas à nous le faire savoir en justifiant votre souhait à jlrouxspinoza@gmail.com

Le voyage découverte Partez en France était assuré par Assurinco et a été rendu possible grâce au soutien du CRT de Normandie et de la société Mondoramas.