
"Dans un contexte politique, économique et géopolitique déjà compliqué, les annonces du président américain troublent davantage les perspectives économiques", analyse Thierry Millon, directeur des études Altares - DepositPhotos.com, JanPietruszka
Comme chaque trimestre, le cabinet Altares dresse l'état des lieux des défaillances et des sauvegardes d’entreprises en France.
Au 1er trimestre 2025, le Groupe dénombre 17 845 procédures collectives ouvertes (sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires), soit une hausse de 4,4 % des défaillances.
Un niveau bien supérieur à la moyenne des premiers trimestres sur 15 ans (15 300), mais avec toutefois "une faible augmentation" qui "confirme le pic durable déjà identifié à l’issue du 4e trimestre 2024".
"À fin mars 2024, le nombre de procédures bondissait encore de +29% et il explosait de +53% à fin mars 2023. Depuis 6 mois, le volume des défaillances sur 12 mois glissés s'est stabilisé aux environs de 68 000. Un plateau qui laisserait entrevoir la possibilité d’une décrue des faillites", analyse Altares dans un communiqué.
"Ce premier trimestre n’a pas encore permis de voir le nombre des défaillances d'entreprises reculer mais l’orage s’éloigne même si des nuages persistants nous invitent à rester prudents et patients, évoque pour sa part Thierry Millon, directeur des études Altares.
Comme attendu, la sinistralité entrepreneuriale est circonscrite depuis six mois autour de 68 000 défauts. Une stabilité portée en ce début d’année par les plus petites structures comptant moins de 3 salariés. Les plus grandes, au-delà de 100 salariés, accusent de leur côté une forte dégradation qui pèse lourdement sur l’emploi".
Au 1er trimestre 2025, le Groupe dénombre 17 845 procédures collectives ouvertes (sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires), soit une hausse de 4,4 % des défaillances.
Un niveau bien supérieur à la moyenne des premiers trimestres sur 15 ans (15 300), mais avec toutefois "une faible augmentation" qui "confirme le pic durable déjà identifié à l’issue du 4e trimestre 2024".
"À fin mars 2024, le nombre de procédures bondissait encore de +29% et il explosait de +53% à fin mars 2023. Depuis 6 mois, le volume des défaillances sur 12 mois glissés s'est stabilisé aux environs de 68 000. Un plateau qui laisserait entrevoir la possibilité d’une décrue des faillites", analyse Altares dans un communiqué.
"Ce premier trimestre n’a pas encore permis de voir le nombre des défaillances d'entreprises reculer mais l’orage s’éloigne même si des nuages persistants nous invitent à rester prudents et patients, évoque pour sa part Thierry Millon, directeur des études Altares.
Comme attendu, la sinistralité entrepreneuriale est circonscrite depuis six mois autour de 68 000 défauts. Une stabilité portée en ce début d’année par les plus petites structures comptant moins de 3 salariés. Les plus grandes, au-delà de 100 salariés, accusent de leur côté une forte dégradation qui pèse lourdement sur l’emploi".
Les microentreprises constituent l’essentiel des défauts
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Dans le détail, 373 jugements ont été enregistrés ce trimestre, avec une hausse de 6,9% du nombre de procédures de sauvegarde. Les redressements judiciaires (RJ) sont en hausse rapide de 7% pour 5 077 jugements prononcés.
De leur côté, les jugements en liquidation judiciaire (LJ) augmentent moins vite (+3,3%). 12 395 LJ ont été prononcées, soit 69,5% de l’ensemble des procédures.
Les microentreprises de moins de 3 salariés constituent l’essentiel des défauts (72%). Ce trimestre, elles sont 12 867 à être tombées en défaillance, un nombre en augmentation de seulement 3,6%.
3 507 TPE de 3 à 9 salariés ont fait défaut en ce début d’année, soit une augmentation de 8,8%.
Les PME de 10 à 99 salariés résistent beaucoup mieux : 1 407 d’entre elles ont défailli contre 1 394 il y a un an, soit une quasi-stabilité (+0,9%).
De leur côté, les jugements en liquidation judiciaire (LJ) augmentent moins vite (+3,3%). 12 395 LJ ont été prononcées, soit 69,5% de l’ensemble des procédures.
Les microentreprises de moins de 3 salariés constituent l’essentiel des défauts (72%). Ce trimestre, elles sont 12 867 à être tombées en défaillance, un nombre en augmentation de seulement 3,6%.
3 507 TPE de 3 à 9 salariés ont fait défaut en ce début d’année, soit une augmentation de 8,8%.
Les PME de 10 à 99 salariés résistent beaucoup mieux : 1 407 d’entre elles ont défailli contre 1 394 il y a un an, soit une quasi-stabilité (+0,9%).
La situation reste très difficile pour les PME-ETI
En revanche, la situation reste très difficile pour les PME-ETI de plus de 100 salariés : 64 structures ont fait défaut au cours de ce premier trimestre, soit 28% de plus qu’un an plus tôt. 14 de ces défauts se situent dans le secteur du social (aide à domicile, action sociale) ou médical (activités hospitalières).
Cette fragilité des plus grandes PME pèse sur l’emploi global menacé : 71 400 postes sont concernés, du jamais vu pour un T1 depuis la crise financière de 2009. Il y en avait alors eu 73 700.
"Dans un contexte politique, économique et géopolitique déjà compliqué, les annonces du président américain troublent davantage les perspectives économiques. S’il est trop tôt pour en mesurer précisément les effets, il demeure que cette guerre commerciale va contraindre les dirigeants à devoir corriger leurs prévisions de revenus, d’investissement, d’emploi et donc de performance financière, poursuit Thierry Millon.
La supply chain va être challengée et les trésoreries très sollicitées. La gestion du cash avait sonné comme une évidence depuis la Covid et la hausse des taux, il va falloir pourtant redoubler d’efforts sur cette question pour tenir et sécuriser sa croissance.
Depuis quelques mois, le volume des défaillances se stabilise à un niveau très élevé ; c’est aussi le cas des retards de paiement calculés par Altares qui, après s’être rapidement allongés de 2 jours en 2024, semblaient pouvoir se maintenir autour de 14 jours.
Un déclin progressif des retards et cessations de paiement était donc envisageable pour 2025. Mais sans encore complètement renoncer à cet espoir, le contexte international change la donne. Le risque commercial interentreprises comme le risque pays remontent en haut de la pile.
Dans le même temps, il va falloir trouver de nouveaux partenaires d’affaires fiables pour pallier la perte possible de certains contrats. Cette tectonique des marchés pourrait alors renforcer la concurrence, renchérir les achats et dégrader les marges", conclut Thierry Millon.
Cette fragilité des plus grandes PME pèse sur l’emploi global menacé : 71 400 postes sont concernés, du jamais vu pour un T1 depuis la crise financière de 2009. Il y en avait alors eu 73 700.
"Dans un contexte politique, économique et géopolitique déjà compliqué, les annonces du président américain troublent davantage les perspectives économiques. S’il est trop tôt pour en mesurer précisément les effets, il demeure que cette guerre commerciale va contraindre les dirigeants à devoir corriger leurs prévisions de revenus, d’investissement, d’emploi et donc de performance financière, poursuit Thierry Millon.
La supply chain va être challengée et les trésoreries très sollicitées. La gestion du cash avait sonné comme une évidence depuis la Covid et la hausse des taux, il va falloir pourtant redoubler d’efforts sur cette question pour tenir et sécuriser sa croissance.
Depuis quelques mois, le volume des défaillances se stabilise à un niveau très élevé ; c’est aussi le cas des retards de paiement calculés par Altares qui, après s’être rapidement allongés de 2 jours en 2024, semblaient pouvoir se maintenir autour de 14 jours.
Un déclin progressif des retards et cessations de paiement était donc envisageable pour 2025. Mais sans encore complètement renoncer à cet espoir, le contexte international change la donne. Le risque commercial interentreprises comme le risque pays remontent en haut de la pile.
Dans le même temps, il va falloir trouver de nouveaux partenaires d’affaires fiables pour pallier la perte possible de certains contrats. Cette tectonique des marchés pourrait alors renforcer la concurrence, renchérir les achats et dégrader les marges", conclut Thierry Millon.
Quid du travel ?
Le 1er trimestre 2025 compte 20 défaillances d'agences de voyages et 7 tour-opérateurs, soit une hausse de 25% par rapport au T1 2024, du fait notamment de la défaillance d’Univairmer -Tomorrow Travel.
"Sans cette défaillance particulière, le trimestre est stable ; depuis trois ans chaque trimestre compte en moyenne à peine plus d’une quinzaine de défauts", commente un porte-parole d'Altares.
Lire aussi : Univairmer -Tomorrow Travel : le détail de la reprise agence par agence
On note aussi 8 défaillances pour les services de réservation et activités connexes contre 6 au T1 2024.
Du côté des transports, ce sont surtout les transports de voyageurs par taxis qui ont connu un grand nombre de défaillances (178 contre 156 au T1 2024).
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