
En mars 2025, le nombre de voyageurs français aux USA a baissé de 5%, et ce n'est que le début - Depositphotos.com, @gints.ivuskans
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Les Bourses du monde entier ne sont pas les seules à subir les conséquences des décisions erratiques de Donald Trump.
Le 47e Président des États-Unis d'Amérique, capable de faire reculer la mondialisation de 80 ans en seulement deux tweets, est aussi en mesure de la relancer en supprimant les droits de douane imposés à la planète entière.
Il a aussi réussi l'exploit de pénaliser l'ensemble de la filière touristique de son pays.
N'oublions pas que si la France est la première destination du monde en termes de visiteurs, les Etats-Unis sont leaders en matière de recettes touristiques encaissées.
Une position que les décisions politiques de Donald Trump pourraient bien remettre en cause.
Après le boycott des Canadiens, l'Europe a suivi le mouvement et très rapidement les effets se sont fait sentir. Les premiers chiffres de l'année ne sont pas bons, mais alors pas bons du tout.
Après un mois de janvier positif en matière d’arrivées touristiques internationales, les niveaux ont chuté en février et se sont effondrés en mars.
USA : une baisse de 12% des arrivées touristiques internationales en mars 2025

La zone du monde ayant affiché la plus forte baisse d'émissions de visiteurs à destination des Etats-Unis n'est autre que l'Amérique Centrale (-26%), devant l'Europe de l'Est (-24%), puis l'Europe de... l'Ouest (-17%).
A lire sur le sujet : De rêve américain en cauchemar trumpien...
Seuls les Pays-Bas et la Grèce enregistrent une timide hausse, tandis que tous les autres pays sont plus ou moins sévèrement dans le rouge.
Le mouvement de boycott des USA par les voyageurs est plus marqué au Luxembourg (-44%), en Islande (-36,6%) ou encore au Danemark (-34,5%).
Le Royaume-Uni, l'un des principaux marchés émetteurs, affiche un triste -14,8%, alors que la Norvège et ses low-cost long-courriers pointent à -25,4%. La contraction du nombre de voyageurs en provenance d'Allemagne est de 28,5%.
Le boycott des USA prend de l'ampleur en Europe
Et la France, dans tout ça ?
Du côté d'Air France-KLM, la bonne dynamique est aussi enrayée. "Les réservations de sièges premium sont stables.
À l’heure actuelle, nous n’observons pas de changement à ce niveau, par contre nous constatons un léger ralentissement des réservations des sièges de classe économique. Dès que nous abaissons juste un peu les prix, les volumes reviennent tout de suite.
Cela concerne aussi bien les ventes en Europe qu’en Amérique du Nord," a commenté Benjamin Smith, au micro de CNBC.
Si l'activité se maintient encore dans le Groupe franco-néerlandais, les chiffres de l’Administration américaine du commerce international racontent une toute autre histoire.
En mars 2025, 98 696 Français se sont rendus en avion aux USA, soit une baisse de 5% par rapport à mars 2024. Rappelons néanmoins qu'il s'agit d'une période de l'année traditionnellement basse pour le tourisme US.
Malgré cette baisse, la France reste le 3e pays européen émetteur de touristes à destination de la patrie de l'Oncle Sam, derrière le Royaume-Uni (263 366) et l'Allemagne (130 915).
A lire sur le sujet : Tourisme USA : pas MAGA ouf, l'effet Trump !
Du côté d'Air France-KLM, la bonne dynamique est aussi enrayée. "Les réservations de sièges premium sont stables.
À l’heure actuelle, nous n’observons pas de changement à ce niveau, par contre nous constatons un léger ralentissement des réservations des sièges de classe économique. Dès que nous abaissons juste un peu les prix, les volumes reviennent tout de suite.
Cela concerne aussi bien les ventes en Europe qu’en Amérique du Nord," a commenté Benjamin Smith, au micro de CNBC.
Si l'activité se maintient encore dans le Groupe franco-néerlandais, les chiffres de l’Administration américaine du commerce international racontent une toute autre histoire.
En mars 2025, 98 696 Français se sont rendus en avion aux USA, soit une baisse de 5% par rapport à mars 2024. Rappelons néanmoins qu'il s'agit d'une période de l'année traditionnellement basse pour le tourisme US.
Malgré cette baisse, la France reste le 3e pays européen émetteur de touristes à destination de la patrie de l'Oncle Sam, derrière le Royaume-Uni (263 366) et l'Allemagne (130 915).
A lire sur le sujet : Tourisme USA : pas MAGA ouf, l'effet Trump !
Les USA, "une baisse jamais vue" pour le SETO
Et pourtant, le dernier baromètre des Entreprises du Voyage a bien annoncé une chute des réservations long-courrier de -20%, dont -11,8% pour les seuls Etats-Unis en mars 2025 versus mars 2024.
Ce recul serait même encore plus marqué pour les TO du SETO, où l'on parle de prises de commandes ses dernières semaines pour la saison estivale en retrait de 20 à 25%.
"Nous faisons face à un double phénomène : Trump et les prix.
Un petit-déjeuner à 50 dollars à New York ça passe mal auprès des Français. L'inflation aurait sans doute fait baisser les ventes, mais le président américain a amplifié ce mouvement.
Jamais nous n’avons connu une telle situation sur une destination qui figure chaque année dans notre top 5 des ventes.
Le niveau de réservation ne reste globalement pas si mauvais, ce qui me laisse penser que les voyageurs ont décidé d'aller ailleurs," estime René-Marc Chikli, le président du syndicat.
Des tendances qui ne prennent même pas en compte le cas du Canada !
Le pays à la feuille d'érable est habituellement le principal marché émetteur de visiteurs internationaux pour les USA. En 2024 par exemple, les Canadiens ont généré 20,4 millions de visites et 20,5 milliards de dollars de dépenses aux Etats-Unis.
Mais ces derniers mois, la baisse des réservations entre les deux pays est supérieure à 70%, et ce jusqu'en septembre 2025, selon OAG.
La désaffection est telle que les compagnies canadiennes ajustent leurs programmes de vols. Elles ont décidé de réduire leurs capacités et de redéployer leurs avions sur d'autres lignes.
Ce recul serait même encore plus marqué pour les TO du SETO, où l'on parle de prises de commandes ses dernières semaines pour la saison estivale en retrait de 20 à 25%.
"Nous faisons face à un double phénomène : Trump et les prix.
Un petit-déjeuner à 50 dollars à New York ça passe mal auprès des Français. L'inflation aurait sans doute fait baisser les ventes, mais le président américain a amplifié ce mouvement.
Jamais nous n’avons connu une telle situation sur une destination qui figure chaque année dans notre top 5 des ventes.
Le niveau de réservation ne reste globalement pas si mauvais, ce qui me laisse penser que les voyageurs ont décidé d'aller ailleurs," estime René-Marc Chikli, le président du syndicat.
Des tendances qui ne prennent même pas en compte le cas du Canada !
Le pays à la feuille d'érable est habituellement le principal marché émetteur de visiteurs internationaux pour les USA. En 2024 par exemple, les Canadiens ont généré 20,4 millions de visites et 20,5 milliards de dollars de dépenses aux Etats-Unis.
Mais ces derniers mois, la baisse des réservations entre les deux pays est supérieure à 70%, et ce jusqu'en septembre 2025, selon OAG.
La désaffection est telle que les compagnies canadiennes ajustent leurs programmes de vols. Elles ont décidé de réduire leurs capacités et de redéployer leurs avions sur d'autres lignes.
Tourisme USA : déjà 9 milliards de dollars de pertes estimées pour l'industrie touristique
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Et pour ceux qui s'imaginent que le tourisme est une activité anecdotique dans le pays de la Silicon Valley, leur raisonnement n'est pas totalement correct.
"Le tourisme est un moteur économique majeur aux États-Unis, générant près de 2 900 milliards de dollars d'activité économique chaque année.
Cependant, nous sommes aujourd'hui confrontés à des défis croissants qui menacent à la fois l'avenir du secteur et la compétitivité de l'Amérique," a déclaré Geoff Freeman, le président-directeur général de l'US Travel Association lors d'un témoignage devant le Congrès US, à propos de la nécessaire modernisation du contrôle dans les aéroports, du trafic aérien et du traitement des visas.
En effet, les USA doivent accueillir la Coupe du monde de football en 2026 et les Jeux olympiques d'hiver deux ans plus tard. L'enjeu est donc de fluidifier et d'améliorer l'expérience des voyageurs.
Néanmoins, Geoff Freeman a choisi de ne pas aborder le sujet de la chute du nombre de voyageurs internationaux constatée depuis quelques semaines, sans doute par peur de froisser l'imprévisible locataire de la Maison-Blanche.
Pourtant, les visiteurs internationaux ont généré, en 2023, 177 milliards de dollars de revenus, contre 92 milliards pour l'Espagne ou encore 69 pour la France.
Et cette année, pas moins de 200 milliards de dollars de recettes (+3,9%) étaient attendus par l'US travel Association, pour une croissance du nombre de visiteurs autour de 8,8%.
Sauf que ces chiffres ambitieux risquent clairement d'être reconsidérés à la baisse, au regard de la défiance mondiale qui entoure les Etats-Unis.
Une récente étude de Tourism Economics - émanation d'Oxford Economics, l'un des principaux cabinets de conseil au monde - juge que la politique économique de Donald Trump engendre "un sentiment négatif envers les États-Unis parmi les voyageurs internationaux" et que cela aura des "répercussions persistantes pendant le reste de son second mandat".
Dès cette année et si on en reste là dans les annonces, une baisse de 9,4% des arrivées des visiteurs internationaux est anticipée. Cette réduction du nombre de voyageurs devrait entrainer une perte de 9 milliards de dollars de dépenses (-5%).
Il faudra attendre 2029 pour retrouver les niveaux espérés, lors des projections publiées en décembre 2024.
Quatre années de croissance envolées en seulement deux mois... et encore, le second mandat de Trump ne fait que commencer.
"Le tourisme est un moteur économique majeur aux États-Unis, générant près de 2 900 milliards de dollars d'activité économique chaque année.
Cependant, nous sommes aujourd'hui confrontés à des défis croissants qui menacent à la fois l'avenir du secteur et la compétitivité de l'Amérique," a déclaré Geoff Freeman, le président-directeur général de l'US Travel Association lors d'un témoignage devant le Congrès US, à propos de la nécessaire modernisation du contrôle dans les aéroports, du trafic aérien et du traitement des visas.
En effet, les USA doivent accueillir la Coupe du monde de football en 2026 et les Jeux olympiques d'hiver deux ans plus tard. L'enjeu est donc de fluidifier et d'améliorer l'expérience des voyageurs.
Néanmoins, Geoff Freeman a choisi de ne pas aborder le sujet de la chute du nombre de voyageurs internationaux constatée depuis quelques semaines, sans doute par peur de froisser l'imprévisible locataire de la Maison-Blanche.
Pourtant, les visiteurs internationaux ont généré, en 2023, 177 milliards de dollars de revenus, contre 92 milliards pour l'Espagne ou encore 69 pour la France.
Et cette année, pas moins de 200 milliards de dollars de recettes (+3,9%) étaient attendus par l'US travel Association, pour une croissance du nombre de visiteurs autour de 8,8%.
Sauf que ces chiffres ambitieux risquent clairement d'être reconsidérés à la baisse, au regard de la défiance mondiale qui entoure les Etats-Unis.
Une récente étude de Tourism Economics - émanation d'Oxford Economics, l'un des principaux cabinets de conseil au monde - juge que la politique économique de Donald Trump engendre "un sentiment négatif envers les États-Unis parmi les voyageurs internationaux" et que cela aura des "répercussions persistantes pendant le reste de son second mandat".
Dès cette année et si on en reste là dans les annonces, une baisse de 9,4% des arrivées des visiteurs internationaux est anticipée. Cette réduction du nombre de voyageurs devrait entrainer une perte de 9 milliards de dollars de dépenses (-5%).
Il faudra attendre 2029 pour retrouver les niveaux espérés, lors des projections publiées en décembre 2024.
Quatre années de croissance envolées en seulement deux mois... et encore, le second mandat de Trump ne fait que commencer.