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Si l’on regarde de loin l’étude d’Alliance France Tourisme*, les seniors raffolent de voyages.
Deux sur trois ont voyagé durant les 24 derniers mois et 63% envisagent de voyager dans les 5 ans à venir. Ce qui, vu de près, ne constitue pas vraiment une performance.
Plus nuancée, une donnée évoque l’importance du volet santé de cette population qui admet vouloir voyager « sous réserve d’avoir encore la forme pour le faire ».
A 80 ans, ceux-là sont 37% ; et 77% quand ils sont âgés de 60 à 64 ans. Une différence de taille qui éclaire sur l’hétérogénéité du marché des seniors qui, en fait, comprend 4 segments.
Les quinquas qui sont considérés comme seniors à 55 ans, par les professionnels du marketing. Suivent les sexagénaires. Puis, viennent les boomers, nés un peu après la deuxième guerre mondiale, dont l’âge avoisine aujourd’hui les 70 ans.
Tandis que les octogénaires et nonagénaires, une population plus féminine qui masculine, sont aussi à prendre en compte dans l’ensemble de la population nationale et internationale.

La population mondiale senior atteint pour sa part 700 millions à ce jour (pour les plus de 65 ans) et doublera en 2050.
L’emploi, un déterminant majeur
Déterminant sur la disponibilité et le niveau de revenus, l’emploi constitue le premier critère utile à une exploration de la cible des seniors.
Or, en 2023, selon les chiffres de la DARES, le taux d’activité se situe comme suit :
- A 55 ans : ils sont 8 sur 10 en emploi
- A 61 ans : ils sont 5 sur 10 en emploi
- A 69 ans : moins de 1 sur 10 est en emploi.
Plus précisément, parmi les 55 - 61 ans, 10% sont inactifs et n’ont pas de retraite, le plus souvent pour raisons de santé et 4% parce qu’ils ne trouvent pas de travail.
Mais, parmi ces retraités, il est aussi un segment cumulant un emploi et une retraite. Ceux-ci sont évalués à 13%, et sont principalement :
- des professions libérales (4 sur 10),
- des indépendants (1 sur 3)
- des agriculteurs (1 sur 4).
Mais, à la question, pourquoi travaillent-ils ? Ils sont 38% à avouer des raisons financières tandis que 36% déclarent trouver du plaisir à exercer une activité professionnelle aussi longtemps quand ils en ont les capacités.
Or, en 2023, selon les chiffres de la DARES, le taux d’activité se situe comme suit :
- A 55 ans : ils sont 8 sur 10 en emploi
- A 61 ans : ils sont 5 sur 10 en emploi
- A 69 ans : moins de 1 sur 10 est en emploi.
Plus précisément, parmi les 55 - 61 ans, 10% sont inactifs et n’ont pas de retraite, le plus souvent pour raisons de santé et 4% parce qu’ils ne trouvent pas de travail.
Mais, parmi ces retraités, il est aussi un segment cumulant un emploi et une retraite. Ceux-ci sont évalués à 13%, et sont principalement :
- des professions libérales (4 sur 10),
- des indépendants (1 sur 3)
- des agriculteurs (1 sur 4).
Mais, à la question, pourquoi travaillent-ils ? Ils sont 38% à avouer des raisons financières tandis que 36% déclarent trouver du plaisir à exercer une activité professionnelle aussi longtemps quand ils en ont les capacités.
L’argent : un frein de plus en plus fort
Selon l’étude d’Alliance France Tourisme, 40% de seniors envisagent de voyager moins à l’avenir.
D’ores et déjà, au moins 35% des Français en général ne partent pas en vacances. Cette indication ne fait donc que confirmer une donnée connue.
Néanmoins, sur ce point encore, regardons de plus près : la retraite moyenne pour les hommes est en 2021 de 1 976 € bruts par mois. Et celle des femmes, tout le monde le sait, est plus faible de 28% soit 1 425 euros bruts mensuels.
On peut certes y ajouter les revenus du patrimoine estimés en 2018 à une moyenne de 13 % des revenus des retraités, contre 6 % pour les actifs. Le patrimoine net médian pour sa part atteignant son maximum entre 60 et 69 ans, avec 214 300 €, puis diminuant légèrement à 209 900 € pour les plus de 70 ans.
Quant aux 10% les plus riches, ils perçoivent en moyenne une pension mensuelle d'environ 4 000 €. Avec là encore des différences entre hommes et femmes.
D’ores et déjà, au moins 35% des Français en général ne partent pas en vacances. Cette indication ne fait donc que confirmer une donnée connue.
Néanmoins, sur ce point encore, regardons de plus près : la retraite moyenne pour les hommes est en 2021 de 1 976 € bruts par mois. Et celle des femmes, tout le monde le sait, est plus faible de 28% soit 1 425 euros bruts mensuels.
On peut certes y ajouter les revenus du patrimoine estimés en 2018 à une moyenne de 13 % des revenus des retraités, contre 6 % pour les actifs. Le patrimoine net médian pour sa part atteignant son maximum entre 60 et 69 ans, avec 214 300 €, puis diminuant légèrement à 209 900 € pour les plus de 70 ans.
Quant aux 10% les plus riches, ils perçoivent en moyenne une pension mensuelle d'environ 4 000 €. Avec là encore des différences entre hommes et femmes.
La santé : un trésor à sauvegarder
Outre la disponibilité, l’état de santé est essentiel.
Pour voyager, mieux vaut se sentir en bonne condition physique afin de pouvoir profiter de son séjour.
Estimée à 79,3 ans, l’espérance de vie globale a progressé, notamment en France pour les femmes chez qui elle atteint 85,7 ans alors que pour la population masculine, elle est de 80 ans.
Mais, attention, les données concernant l’espérance de vie en bonne santé qui, mieux que l’espérance de vie totale permettent de déterminer le potentiel de ces seniors à voyager, n’est pas aussi longue.
Pour voyager, mieux vaut se sentir en bonne condition physique afin de pouvoir profiter de son séjour.
Estimée à 79,3 ans, l’espérance de vie globale a progressé, notamment en France pour les femmes chez qui elle atteint 85,7 ans alors que pour la population masculine, elle est de 80 ans.
Mais, attention, les données concernant l’espérance de vie en bonne santé qui, mieux que l’espérance de vie totale permettent de déterminer le potentiel de ces seniors à voyager, n’est pas aussi longue.
En France, pour les hommes, cette espérance de vie en bonne santé est fixée à 62,4 ans tandis que pour les femmes, elle est estimée à quelques mois de moins soit 63,6 ans.
Sachant que l’espérance de vie en bonne santé est basée sur l’absence totale de traitements médicamenteux et maladies diverses, y compris celles qui sont soignées. Des chiffres à peu près conformes aux moyennes européennes.
Sachant que l’espérance de vie en bonne santé est basée sur l’absence totale de traitements médicamenteux et maladies diverses, y compris celles qui sont soignées. Des chiffres à peu près conformes aux moyennes européennes.
Une France plus populaire qu’on ne le croit
Si l’on observe maintenant la répartition par catégorie sociale des retraités, celle-ci dévoile une France beaucoup plus populaire que celle des actifs.
Ces données intègrent en effet des générations ayant commencé à travailler parfois dans les années 1960, à une époque où les emplois qualifiés, de cadres notamment, étaient bien moins développés.
Parmi les retraités, on ne compte donc que 13% de cadres supérieurs contre 20% chez les actifs (données Insee 2020).
Ouvriers et employés représentent pour leur part plus de la moitié des plus âgés, contre 47% chez les actifs. Les non-salariés, agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise constituent aussi une part plus importante des retraités.
La présentation de la population senior, malgré les images d’Epinal présentant des seniors en pleine forme sur des terrains de golf ou dans leur résidence secondaire sur la Côte Ouest et à l’étranger, n’est donc pas vraiment conforme à la réalité.
Pire ! Selon une étude de la Dares, très commentée, « on rend invisibles aujourd’hui les retraités appartenant à l’univers populaire des employés et des ouvriers : deux ensembles qui à eux seuls représentent tout de même dix millions de personnes ».
Un constat qui déforme notre compréhension de la société et constitue l’un des éléments alimentant le décalage entre les discours politiques, médiatico-touristiques et les réalités vécues par la population.
Ces données intègrent en effet des générations ayant commencé à travailler parfois dans les années 1960, à une époque où les emplois qualifiés, de cadres notamment, étaient bien moins développés.
Parmi les retraités, on ne compte donc que 13% de cadres supérieurs contre 20% chez les actifs (données Insee 2020).
Ouvriers et employés représentent pour leur part plus de la moitié des plus âgés, contre 47% chez les actifs. Les non-salariés, agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise constituent aussi une part plus importante des retraités.
La présentation de la population senior, malgré les images d’Epinal présentant des seniors en pleine forme sur des terrains de golf ou dans leur résidence secondaire sur la Côte Ouest et à l’étranger, n’est donc pas vraiment conforme à la réalité.
Pire ! Selon une étude de la Dares, très commentée, « on rend invisibles aujourd’hui les retraités appartenant à l’univers populaire des employés et des ouvriers : deux ensembles qui à eux seuls représentent tout de même dix millions de personnes ».
Un constat qui déforme notre compréhension de la société et constitue l’un des éléments alimentant le décalage entre les discours politiques, médiatico-touristiques et les réalités vécues par la population.
Une différence de générations et de cultures
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Il conviendra enfin, de redresser les images déformantes de la réalité des seniors dans le monde, en précisant les différences culturelles entre générations.
Très documentée, la recherche sur les baby-boomers par exemple démontre qu’un tiers seulement a participé aux grands mouvements de révolte ou a pris les chemins de Katmandou alors qu’une majorité se confortait dans le suivisme de la génération de leurs parents.
Toujours présents sur le marché, ces « boomers » continuent souvent de voyager comme ils l’ont toujours fait, c’est-à-dire de manière originale et non conformiste préférant aujourd’hui les longs séjours sous le soleil de destinations les invitant à passer plusieurs mois chez elles (Canaries, Tunisie, Maroc, Thaïlande, Inde, Portugal…).
Mais, dépendants de leurs moyens financiers et de leur état de santé, leurs voyages ont aussi tendance à d’autant plus se réduire que les « boomers » ont vu le monde sous un autre éclairage et préfèrent renoncer à des déceptions assurées.
Lire à ce sujet : Futuroscopie - Voyages : le mythe du "C’était mieux avant ?" 🔑
Très divers, ce segment n’a pas grand-chose de commun avec les plus jeunes des seniors, encore plus ou moins dans la vie active, voyageant classiquement souvent en famille.
Quant aux octogénaires se lançant sur les routes, ils sont peu, mais plus nombreux qu’il y a une décennie. En forme, aisés, ils n’hésitent pas à s’offrir des séjours de bien-être… Où ? En Asie souvent ou tout simplement en France. Mais, n’oublions pas qu’il s’agit d’exceptions qui ne pourront se généraliser.
Dernier point : comme nous l’avons déjà écrit, les seniors sont au service de leurs petits-enfants qu’ils gardent majoritairement à leur domicile. Une entrave non négligeable à leurs déplacements en période de vacances.
Ils sont donc adeptes du hors saison.
Quant aux Millennials qui viendront compléter la diversité de la population senior, nés dans les années 80, ils ont encore quelques années devant eux pour s’exprimer.
Lire : Tourisme des seniors : ces nouvelles tendances qui révolutionnent le marché - Une étude de l'Alliance France Tourisme et IPSOS. mars 2025.
Très documentée, la recherche sur les baby-boomers par exemple démontre qu’un tiers seulement a participé aux grands mouvements de révolte ou a pris les chemins de Katmandou alors qu’une majorité se confortait dans le suivisme de la génération de leurs parents.
Toujours présents sur le marché, ces « boomers » continuent souvent de voyager comme ils l’ont toujours fait, c’est-à-dire de manière originale et non conformiste préférant aujourd’hui les longs séjours sous le soleil de destinations les invitant à passer plusieurs mois chez elles (Canaries, Tunisie, Maroc, Thaïlande, Inde, Portugal…).
Mais, dépendants de leurs moyens financiers et de leur état de santé, leurs voyages ont aussi tendance à d’autant plus se réduire que les « boomers » ont vu le monde sous un autre éclairage et préfèrent renoncer à des déceptions assurées.
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Très divers, ce segment n’a pas grand-chose de commun avec les plus jeunes des seniors, encore plus ou moins dans la vie active, voyageant classiquement souvent en famille.
Quant aux octogénaires se lançant sur les routes, ils sont peu, mais plus nombreux qu’il y a une décennie. En forme, aisés, ils n’hésitent pas à s’offrir des séjours de bien-être… Où ? En Asie souvent ou tout simplement en France. Mais, n’oublions pas qu’il s’agit d’exceptions qui ne pourront se généraliser.
Dernier point : comme nous l’avons déjà écrit, les seniors sont au service de leurs petits-enfants qu’ils gardent majoritairement à leur domicile. Une entrave non négligeable à leurs déplacements en période de vacances.
Ils sont donc adeptes du hors saison.
Quant aux Millennials qui viendront compléter la diversité de la population senior, nés dans les années 80, ils ont encore quelques années devant eux pour s’exprimer.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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