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Tourisme et Coupe du monde de foot : les grandes ambitions du Maroc - Depositphotos.com naoufal.takroumt@hotmail.fr
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Le Maroc est à la mode. Et ce, depuis plusieurs décennies. Une élite d’abord se flattait de passer quelques jours à Marrakech et faisait rêver ses semblables d’une soirée au casino ou d’une semaine ou au Club Med d’Agadir quand d’autres s’enivraient des merveilles d’un circuit dit des « Villes impériales » qui les propulsait de Rabat à Marrakech en passant par un spectaculaire désert parsemé d’histoire et de palmeraies.
Étonnante destination combinant montagnes, océan, Méditerranée, villes, histoire, culture et traditions issues de toutes les couches d’une population bigarrée, précocement judaïsée, romanisée, puis christianisée avant que l’arabisation ne la submerge et la hérisse de mosquées, le Maroc a toujours été présent sur la scène touristique.
Et aujourd’hui, plus que jamais, il croit dur comme fer en son avenir, au développement de ses clientèles et à leur diversification.
D’ores et déjà, comme l’a écrit notre consœur dans un article de TourMaG, ses résultats sont spectaculaires. Le Royaume, a attiré l’an dernier 17.4 millions de touristes internationaux, soit 20% de plus qu’en 2023. Des chiffres confirmés par le Secrétaire général d’ONU Tourisme, faisant du Maroc la première destination du continent africain et surtout, portant son PIB tourisme à 7.3%.
Autre chiffre spectaculaire : le mois de janvier 2025 a enregistré 1.2 million d’arrivées internationales. Du jamais vu qui laisse espérer si tout va bien 20 millions d’arrivées en fin d’année.
Investir dans le tourisme marocain
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Les investissements en installations entièrement nouvelles dans le tourisme se sont élevés à 2,6 milliards d’USD entre 2015 et 2024. À l’appui de cet essor, ONU Tourisme a rendu public son guide d’investissement « Tourism Doing Business – Investir au Maroc ».
On y présente aussi les tendances en matière d’investissement ainsi que les principaux domaines de croissance du pays. (Sources ONU tourisme).
Le bond en avant annoncé de l’hôtellerie
En première ligne des investissements prévus, l’hôtellerie devrait faire un saut quantitatif et qualitatif pour accueillir les 3 millions des touristes attendus.
On prévoit la construction de 187 nouveaux hôtels d’ici 2030, offrant chacun au moins 80 chambres, conformément aux normes de la FIFA. Un plan qui s’ajoute aux 15 000 chambres supplémentaires déjà en cours de création pour compléter les 150 000 chambres existantes.
En d’autres chiffres, notons encore qu’en 2020, le parc hôtelier marocain s’est enrichi de 36 000 lits et que 8 000 autres devraient être livrés d’ici sous peu à des villes comme Tanger, Casablanca, Agadir et Marrakech qui en tant que villes hôtes doivent agrandir leur parc.
Par ailleurs, un programme de modernisation des hôtels existants est aussi en cours grâce au mécanisme Cap-Hospitality qui propose des financements à taux zéro pour améliorer les infrastructures et la gestion hôtelière.
Si ce dispositif n’est pas utilisé, les autorités comptent fermer les établissements entachant la qualité de la destination. Comme ils viennent de le faire à Ouarzazate qui a perdu plus de 60% de sa clientèle à cause de ce problème.
On prévoit la construction de 187 nouveaux hôtels d’ici 2030, offrant chacun au moins 80 chambres, conformément aux normes de la FIFA. Un plan qui s’ajoute aux 15 000 chambres supplémentaires déjà en cours de création pour compléter les 150 000 chambres existantes.
En d’autres chiffres, notons encore qu’en 2020, le parc hôtelier marocain s’est enrichi de 36 000 lits et que 8 000 autres devraient être livrés d’ici sous peu à des villes comme Tanger, Casablanca, Agadir et Marrakech qui en tant que villes hôtes doivent agrandir leur parc.
Par ailleurs, un programme de modernisation des hôtels existants est aussi en cours grâce au mécanisme Cap-Hospitality qui propose des financements à taux zéro pour améliorer les infrastructures et la gestion hôtelière.
Si ce dispositif n’est pas utilisé, les autorités comptent fermer les établissements entachant la qualité de la destination. Comme ils viennent de le faire à Ouarzazate qui a perdu plus de 60% de sa clientèle à cause de ce problème.
L’aérien continuera de saturer les aéroports ?
Sur le chapitre indispensable de l’aérien, le Maroc prévoit de doubler sa capacité aéroportuaire, en la faisant passer des 38 millions actuels à 80 millions de passagers !
Un challenge sans doute difficile à relever. Parmi ses priorités, le Royaume chérifien projette d’agrandir l’aéroport de Casablanca pour accueillir 23 millions de voyageurs. Il faudra également renforcer les capacités des hubs touristiques d’Agadir (6,3 millions) et de Marrakech-Menara. Une destination qui, avec 9 millions de passagers, connait déjà des difficultés chroniques (attentes, retards au départ et à l’arrivée ) liées à l’ouverture continuelles de nouvelles lignes. A l’heure qu’il est, même Tanger et Fès sont saturés.
Quant à la compagnie nationale Royal Air Maroc, elle est aussi sur les dents. Prévoyant d’augmenter sa flotte de 50 à 200 avions d’ici 2037, elle promet déjà 107 avions pour 2030 et toutes sortes de vols directs en provenance des gros marchés, notamment le Brésil et la Chine.
Quant à l’expérience passager, elle devait aussi nettement s’améliorer depuis l’accueil jusqu’à la livraison d’un bagage qui ne devrait pas dépasser 10 minutes (Sources Médias24.com).
Un challenge sans doute difficile à relever. Parmi ses priorités, le Royaume chérifien projette d’agrandir l’aéroport de Casablanca pour accueillir 23 millions de voyageurs. Il faudra également renforcer les capacités des hubs touristiques d’Agadir (6,3 millions) et de Marrakech-Menara. Une destination qui, avec 9 millions de passagers, connait déjà des difficultés chroniques (attentes, retards au départ et à l’arrivée ) liées à l’ouverture continuelles de nouvelles lignes. A l’heure qu’il est, même Tanger et Fès sont saturés.
Quant à la compagnie nationale Royal Air Maroc, elle est aussi sur les dents. Prévoyant d’augmenter sa flotte de 50 à 200 avions d’ici 2037, elle promet déjà 107 avions pour 2030 et toutes sortes de vols directs en provenance des gros marchés, notamment le Brésil et la Chine.
Quant à l’expérience passager, elle devait aussi nettement s’améliorer depuis l’accueil jusqu’à la livraison d’un bagage qui ne devrait pas dépasser 10 minutes (Sources Médias24.com).
Un road show à l’assaut du tourisme chinois
Pressenti comme un marché en plein développement (+78% cette année), le marché chinois a fait pour sa part l’objet d’importantes opérations de promotion toute l’année dernière. Dont un road-show qui, durant une semaine, a sillonné les grandes villes du pays.
Grâce à deux nouveaux vols entre Casablanca, Pékin et Shanghai, les Marocains espèrent ainsi capter une partie de la clientèle chinoise sur une offre de tourisme de luxe, tourisme sur mesure et tourisme en petits groupes. Bien-être et balnéaire sont également au programme des futurs touristes chinois.
Grâce à deux nouveaux vols entre Casablanca, Pékin et Shanghai, les Marocains espèrent ainsi capter une partie de la clientèle chinoise sur une offre de tourisme de luxe, tourisme sur mesure et tourisme en petits groupes. Bien-être et balnéaire sont également au programme des futurs touristes chinois.
La montée en puissance du rail
Dans le domaine du chemin de fer, les ambitions sont grandes. Le Plan Rail Maroc ( à 2040) prévoit que le rail desservira 43 villes au lieu d’une vingtaine actuellement. Plus de 80% de la population y aura accès. Ports et aéroports bénéficieront de connexions ferroviaires… De quoi créer 300 000 emplois.
Des appels d'offres pour la livraison de quelque 168 trains (à grande vitesse, régionaux, urbains et interurbains ont été lancés.
D’ores et déjà le groupe Alstom a décroché un contrat concernant 18 rames à grande vitesse sur un réseau qui devrait atteindre 1100 km dont la ligne Kénitra-Tanger jusqu'à Marrakech.
Des appels d'offres pour la livraison de quelque 168 trains (à grande vitesse, régionaux, urbains et interurbains ont été lancés.
D’ores et déjà le groupe Alstom a décroché un contrat concernant 18 rames à grande vitesse sur un réseau qui devrait atteindre 1100 km dont la ligne Kénitra-Tanger jusqu'à Marrakech.
Des équipements sportifs de premier ordre
Évidemment, tout cela n’ira pas sans un investissement considérable dans les infrastructures sportives.
Jusqu’à 500 millions d’euros devraient être investis dans la rénovation et l’expansion de 45 stades et sites d’entraînement. Un nouveau stade, pouvant accueillir 115.000 spectateurs, sera également construit près de Casablanca.
Il devrait être le deuxième plus grand stade du monde, après celui de Pyongyang, et permettra par la suite de confirmer le développement du volet sportif dans la stratégie du Royaume.
Jusqu’à 500 millions d’euros devraient être investis dans la rénovation et l’expansion de 45 stades et sites d’entraînement. Un nouveau stade, pouvant accueillir 115.000 spectateurs, sera également construit près de Casablanca.
Il devrait être le deuxième plus grand stade du monde, après celui de Pyongyang, et permettra par la suite de confirmer le développement du volet sportif dans la stratégie du Royaume.
Mais, les menaces sont aussi à prendre en compte
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Si, après le plan Vision 2020 qui a mené à la construction de plusieurs stations littorales, l’ouverture du ciel et une augmentation de l’investissement, le Maroc poursuit son développement sans accrocs, tout donne à penser qu’il a les moyens de se positionner sur la scène très fermée des 20 premières destinations mondiales de tourisme.
Mais qui dit croissance, dit risques de dégradation de l’environnement, de sur fréquentation, de mise à mal des traditions, des savoir-faire et de l’artisanat. Il dit aussi inéluctablement : risques de perte d’authenticité et, pire, rejet de la population locale qui n’est pas toujours aguerrie à l’accueil touristique et n’a peut-être pas envie de l’être.
Mieux connus qu’au moment du dernier plan de développement, ces dangers sont sur la table. Autres risques, ceux liés à la géopolitique dont les mauvaises relations avec l’Algérie voisine.
Le climat en plein changement compte aussi parmi les menaces que devra affronter une destination qui a eu jusqu’à présent toutes les qualités nécessaires à la satisfaction de la demande touristique, en s’ouvrant de façon calculée et mesurée.
Enfin, remettons les choses à leur juste place en remarquant que le tourisme international marocain provient pour le moment à 50% des Marocains de la diaspora. Tant-mieux. Mais, cette donnée permet de relativiser le succès grandissant de la destination.
Laquelle va faire un galop d’essai quant à ses capacités à accueillir des grands événements, avec la Coupe d’Afrique des nations en fin d’année.
.. Finis les petits ânes qui battaient le blé ou faisaient tourner les norias. Finis les vrais ahouach (chants traditionnels) dans la montagne et les rencontres inattendues avec une population curieuse et souriante. Avec ces progrès, c’est le monde d’hier qui s’écroule peu à peu pour laisser la place au tourisme de demain.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Un débat toujours ouvert…
A lire aussi : Vacances au Maroc - FAQ pour Agents de Voyages
Mais qui dit croissance, dit risques de dégradation de l’environnement, de sur fréquentation, de mise à mal des traditions, des savoir-faire et de l’artisanat. Il dit aussi inéluctablement : risques de perte d’authenticité et, pire, rejet de la population locale qui n’est pas toujours aguerrie à l’accueil touristique et n’a peut-être pas envie de l’être.
Mieux connus qu’au moment du dernier plan de développement, ces dangers sont sur la table. Autres risques, ceux liés à la géopolitique dont les mauvaises relations avec l’Algérie voisine.
Le climat en plein changement compte aussi parmi les menaces que devra affronter une destination qui a eu jusqu’à présent toutes les qualités nécessaires à la satisfaction de la demande touristique, en s’ouvrant de façon calculée et mesurée.
Enfin, remettons les choses à leur juste place en remarquant que le tourisme international marocain provient pour le moment à 50% des Marocains de la diaspora. Tant-mieux. Mais, cette donnée permet de relativiser le succès grandissant de la destination.
Laquelle va faire un galop d’essai quant à ses capacités à accueillir des grands événements, avec la Coupe d’Afrique des nations en fin d’année.
.. Finis les petits ânes qui battaient le blé ou faisaient tourner les norias. Finis les vrais ahouach (chants traditionnels) dans la montagne et les rencontres inattendues avec une population curieuse et souriante. Avec ces progrès, c’est le monde d’hier qui s’écroule peu à peu pour laisser la place au tourisme de demain.
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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