Chacun de nous peut, à son niveau, faire du numérique responsable et réduire son empreinte... Et ses dépenses ! Crédit : jakob-owens-unsplash
Arrêtez-vous deux petites minutes et comptez : combien d’appareils numériques possédez-vous ? Ordinateur, tablette, smartphone, écran, peut-être montre connectée, console de jeu, imprimante…
Nous sommes tous consommateurs d’outils numériques, et pour cause : aujourd’hui, on ne peut plus faire sans. Pourtant, leur impact est majeur, alors comment faire ?
Lire aussi : Impact sur l'environnement : print ou numérique ? Le match !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la solution est possiblement à la portée de chacun.
Pour s’en convaincre, nous nous sommes appuyés sur deux collectifs : L’écume de mai (spécialisé dans la communication écoresponsable) et Les Designers Éthiques (spécialisés dans le numérique responsable).
Nous avons aussi interviewé Paul Leclercq, membre de Metatstrat (collectif de développeur « tech for good »), qui donne justement des cours sur la question de l’écoconception à des futurs ingénieurs informatiques à l’EPF à Montpellier. Avec lui, nous avons tenté de défricher le sujet.
Nous sommes tous consommateurs d’outils numériques, et pour cause : aujourd’hui, on ne peut plus faire sans. Pourtant, leur impact est majeur, alors comment faire ?
Lire aussi : Impact sur l'environnement : print ou numérique ? Le match !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la solution est possiblement à la portée de chacun.
Pour s’en convaincre, nous nous sommes appuyés sur deux collectifs : L’écume de mai (spécialisé dans la communication écoresponsable) et Les Designers Éthiques (spécialisés dans le numérique responsable).
Nous avons aussi interviewé Paul Leclercq, membre de Metatstrat (collectif de développeur « tech for good »), qui donne justement des cours sur la question de l’écoconception à des futurs ingénieurs informatiques à l’EPF à Montpellier. Avec lui, nous avons tenté de défricher le sujet.
C’est quoi, l’écoconception?
À ses élèves, Paul résume l’écoconception web en une phrase : « c’est faire un service numérique qui réponde aux Objectifs Développement Durable de l’ONU ».
Bien sûr, il n’est pas toujours possible d’y arriver, alors la base, c’est d’optimiser ses usages. Réfléchir à l’analyse du cycle de vie des appareils, à leur usage, mais aussi à la conception d’un site, à son design… Autant de choses qui peuvent aider à réduire l’impact.
Le préalable, c’est de comprendre avant d’agir. Pour cela, il existe la Fresque du Numérique, qui va donner des bases de manière ludique et très simple. Avec elle, on se demande que consomment les services numériques, mais aussi les machines, par quels chemins tout cela circule, quels impacts humains et environnementaux et quelles solutions simples mettre en place...
Et ensuite ? Par où on commence ? Il existe une publication unique : le référentiel général d'écoconception de services numériques (RGESN) de la mission interministerielle numérique responsable.
Une mine d’or qui va donner les principales directions. Et celles-ci ne s’adressent pas aux ingénieurs et informaticiens, loin de là : le référentiel s’adresse à tout le monde et chacun peut y trouver une action à mener à son niveau.
Bien sûr, il n’est pas toujours possible d’y arriver, alors la base, c’est d’optimiser ses usages. Réfléchir à l’analyse du cycle de vie des appareils, à leur usage, mais aussi à la conception d’un site, à son design… Autant de choses qui peuvent aider à réduire l’impact.
Le préalable, c’est de comprendre avant d’agir. Pour cela, il existe la Fresque du Numérique, qui va donner des bases de manière ludique et très simple. Avec elle, on se demande que consomment les services numériques, mais aussi les machines, par quels chemins tout cela circule, quels impacts humains et environnementaux et quelles solutions simples mettre en place...
Et ensuite ? Par où on commence ? Il existe une publication unique : le référentiel général d'écoconception de services numériques (RGESN) de la mission interministerielle numérique responsable.
Une mine d’or qui va donner les principales directions. Et celles-ci ne s’adressent pas aux ingénieurs et informaticiens, loin de là : le référentiel s’adresse à tout le monde et chacun peut y trouver une action à mener à son niveau.
L’écoconception, ça existe aussi pour le papier !
Lire aussi : Communication print : l’écoconception pour les nuls
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L’humain au cœur des réflexions
L’écoconception est avant tout un travail humain, plus qu’un travail technique. Pas besoin d’être développeur émérite, car « on ne peut pas écoconcevoir du code » nous dit Paul Leclercq. Il s’agit bien d’un travail d’équipe, qui concerne le développeur, le designer graphique, le commercial, la direction, le comptable... Seule une réflexion globale permettra de trouver la bonne réponse.
L’humain, aussi, parce qu’il s’agit de ne pas travailler dans le vide. Bien souvent, on gâche un précieux temps de travail en développant des fonctionnalités inutiles : est-ce qu’on a vraiment besoin de tel gadget, et donc, de prendre un temps de travail potentiellement précieux, quand le client, lui, n’en aura pas l’usage ?
Et finalement le conseil de Paul Leclercq a ses élèves n’a rien de très technique en effet : « Il y a des questions à se poser : pourquoi, pour qui, peut-être rencontrer des utilisateurs, commencer par une maquette papier qui aide à y voir plus clair, laisser maturer deux ou trois jours et faire le point... »
Car c’est en réalité la première action : se recentrer sur le client. À qui s’adresse-t-on ? Que recherche le futur voyageur, en venant sur votre site ? Est-ce qu’il veut absolument connaître l’intégralité de vos publications Instagram ou bien cherche-t-il, en venant sur ce site, les types de séjours et leurs tarifs ?
L’humain, aussi, parce qu’il s’agit de ne pas travailler dans le vide. Bien souvent, on gâche un précieux temps de travail en développant des fonctionnalités inutiles : est-ce qu’on a vraiment besoin de tel gadget, et donc, de prendre un temps de travail potentiellement précieux, quand le client, lui, n’en aura pas l’usage ?
Et finalement le conseil de Paul Leclercq a ses élèves n’a rien de très technique en effet : « Il y a des questions à se poser : pourquoi, pour qui, peut-être rencontrer des utilisateurs, commencer par une maquette papier qui aide à y voir plus clair, laisser maturer deux ou trois jours et faire le point... »
Car c’est en réalité la première action : se recentrer sur le client. À qui s’adresse-t-on ? Que recherche le futur voyageur, en venant sur votre site ? Est-ce qu’il veut absolument connaître l’intégralité de vos publications Instagram ou bien cherche-t-il, en venant sur ce site, les types de séjours et leurs tarifs ?
Aller vers plus de sobrieté
L’écoconception, c’est par exemple éviter d’ajouter des ressources externes supplémentaires via des plugins inutiles, et savoir opter pour une sobriété souvent plus efficace.
Et c’est vrai que bien souvent, on va ajouter un carrousel parce que c’est joli, un fil facebook parce que pourquoi pas ? Pour chaque envie, demandez-vous si l’existant ne suffit pas, car en moyenne, 50 à 80 % du contenu d’un service numérique est inutilisé.
On a tendance, surtout dans le tourisme, à ajouter des vidéos pour illustrer. De préférence en autoplay avec le son pour en mettre plein la vue. Parfois, ces vidéos sont inutiles, n’apporte aucun message. Or, c’est le média qui consomme le plus d’énergie, et notamment les vidéos en streaming, qui représentent 60% de la bande passante sur internet.
Avoir un site plus sobre en énergie, c’est bien pour l’environnement, mais c’est bien aussi pour l’internaute, qui pourra avoir accès à votre contenu plus rapidement puisque votre site ou appli tournera mieux.
Pensez aussi « mobile first » : aujourd’hui, la majeure partie des internautes sont sur leur téléphone. Pourquoi choisir une vidéo ou une image HD alors qu’elle sera vue sur un petit écran ?
Et c’est vrai que bien souvent, on va ajouter un carrousel parce que c’est joli, un fil facebook parce que pourquoi pas ? Pour chaque envie, demandez-vous si l’existant ne suffit pas, car en moyenne, 50 à 80 % du contenu d’un service numérique est inutilisé.
On a tendance, surtout dans le tourisme, à ajouter des vidéos pour illustrer. De préférence en autoplay avec le son pour en mettre plein la vue. Parfois, ces vidéos sont inutiles, n’apporte aucun message. Or, c’est le média qui consomme le plus d’énergie, et notamment les vidéos en streaming, qui représentent 60% de la bande passante sur internet.
Avoir un site plus sobre en énergie, c’est bien pour l’environnement, mais c’est bien aussi pour l’internaute, qui pourra avoir accès à votre contenu plus rapidement puisque votre site ou appli tournera mieux.
Pensez aussi « mobile first » : aujourd’hui, la majeure partie des internautes sont sur leur téléphone. Pourquoi choisir une vidéo ou une image HD alors qu’elle sera vue sur un petit écran ?
Quelques outils à disposition
Il existe des astuces simples d’usage pour y voir plus clair sur les performances d’un site.
Google page speed, par exemple, calcule la vitesse de chargement d’un site et propose des idées pour améliorer le temps de chargement, et donc, rendre votre site plus sobre. Pour se passer par Google, il existe une alternative : GT Metrix.
Pour calculer le poids d’une page web, vous pouvez vous appuyer sur le calculateur websitecarbon.com qui lui aussi donne des informations didactiques pour comprendre et avancer.
Il existe aussi des hébergeurs écoresponsables, comme le suisse Infomaniak, qui va permettre d’aller un peu plus loin dans la démarche.
Enfin, pour compléter la panoplie, vous pouvez toujours vous référer à notre article Comment réduire votre empreinte numérique ? pour trouver les bons outils.
Google page speed, par exemple, calcule la vitesse de chargement d’un site et propose des idées pour améliorer le temps de chargement, et donc, rendre votre site plus sobre. Pour se passer par Google, il existe une alternative : GT Metrix.
Pour calculer le poids d’une page web, vous pouvez vous appuyer sur le calculateur websitecarbon.com qui lui aussi donne des informations didactiques pour comprendre et avancer.
Il existe aussi des hébergeurs écoresponsables, comme le suisse Infomaniak, qui va permettre d’aller un peu plus loin dans la démarche.
Enfin, pour compléter la panoplie, vous pouvez toujours vous référer à notre article Comment réduire votre empreinte numérique ? pour trouver les bons outils.
N’oubliez pas l’accessibilité !
L’écoresponsabilité, c’est une démarche globale. Comme Paul Leclercq l’explique, il suffit de se baser sur les ODD de l’ONU pour s’en convaincre. Respecter l’environnement, certes, mais aussi l’humain.
Et ça passe par rendre son site accessible aux personnes en situation de handicap. Là encore, il existe un référentiel officiel sur lequel se baser pour savoir par où commencer.
Et là encore, il existe des règles complexes et d’autres bien plus simples à mettre en place.
Par exemple, pour les personnes malvoyantes, pensez à simplement nommer vos visuels, et écrire une description lorsque vous la postez sur le site : celle-ci sera lue par un logiciel, et vous permettra en plus d’améliorer votre référencement.
Et ça passe par rendre son site accessible aux personnes en situation de handicap. Là encore, il existe un référentiel officiel sur lequel se baser pour savoir par où commencer.
Et là encore, il existe des règles complexes et d’autres bien plus simples à mettre en place.
Par exemple, pour les personnes malvoyantes, pensez à simplement nommer vos visuels, et écrire une description lorsque vous la postez sur le site : celle-ci sera lue par un logiciel, et vous permettra en plus d’améliorer votre référencement.
La politique d’achat, notion clé
Être sobre et performant, ça passe aussi par le choix des appareils numériques et des machines qu’on utilise. Souvent en entreprise, on utilise une partie infime de ce que peut fournir les serveurs : réduire leur taille, c’est avoir un impact moins lourd à la fabrication, en fin de vie, à l’usage, et c’est aussi réduire les coûts pour l’entreprise.
Choisir les bons appareils pour une entreprise, c’est aussi ne pas en changer trop souvent et se méfier de l’obsolescence psychologique (croire qu’on a besoin d’un nouveau smartphone ou d’un nouvel ordinateur parce que telle marque nous le dit) et de l’obsolescence logicielle (certaines mises à jour peuvent empêcher un ordinateur en état de marche de fonctionner convenablement).
b[Enfin, comme on range sa chambre, il est parfois utile de, simplement, ranger son ordinateur ou son site. Est-ce que ce fichier qui traine « au cas où » est nécessaire ? Est-ce que cette fonctionnalité, jamais utilisée, ne peut pas être supprimée ?
]b
Supprimer l’inutile pour que le site soit moins lourd, nettoyer vos supports pour qu’ils « tournent » mieux et ne vieillissent trop vite, prendre soin de ses outils... Autant de détails pour vous, mais qui pour l’empreinte numérique veut dire beaucoup.
Choisir les bons appareils pour une entreprise, c’est aussi ne pas en changer trop souvent et se méfier de l’obsolescence psychologique (croire qu’on a besoin d’un nouveau smartphone ou d’un nouvel ordinateur parce que telle marque nous le dit) et de l’obsolescence logicielle (certaines mises à jour peuvent empêcher un ordinateur en état de marche de fonctionner convenablement).
b[Enfin, comme on range sa chambre, il est parfois utile de, simplement, ranger son ordinateur ou son site. Est-ce que ce fichier qui traine « au cas où » est nécessaire ? Est-ce que cette fonctionnalité, jamais utilisée, ne peut pas être supprimée ?
]b
Supprimer l’inutile pour que le site soit moins lourd, nettoyer vos supports pour qu’ils « tournent » mieux et ne vieillissent trop vite, prendre soin de ses outils... Autant de détails pour vous, mais qui pour l’empreinte numérique veut dire beaucoup.
3 ressources pour résumer :
À écouter : Voici 4 podcasts vulgarisateurs pour s’interroger sur le numérique responsable, trouver des solutions et réfléchir aux enjeux.
écologie et numérique : 4 podcasts pour ralentir la machine
À Lire : Les Designers Éthiques ont publié un guide de l’écoconception, pour donner une direction simple et didactique.
Le guide d’écoconception de services numériques
À Tester : L’ADEME a mis en place un comparateur d’empreinte pour avoir une idée plus claire de ce qu’on consomme. À utiliser pour le numérique, juste en dessous sur cette page.
Vous pouvez aussi aller plus loin et tester ce que ça donne pour le transport !
écologie et numérique : 4 podcasts pour ralentir la machine
À Lire : Les Designers Éthiques ont publié un guide de l’écoconception, pour donner une direction simple et didactique.
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