Quel est le profil des agences défaillantes au 2e trimestre 2024 ? Depositphotos.com Auteur JrCasas
TourMaG - Altarès vient de dévoiler les chiffres des défaillances et sauvegardes d’entreprises au 2e trimestre 2024. Elles sont en hausse de 23,4%. Qu'en est-il du secteur des opérateurs de voyages ?
Thierry Millon : Les chiffres du secteur du voyage ne sont pas décevants. C'est assez différent de ce que nous pouvons trouver sur l'ensemble de l'économie.
La tendance est en train de s'inverser favorablement sur les métiers du voyage. Il y a le besoin de se faire plaisir au printemps et pour préparer l'été, et il y a les Jeux Olympiques.
Sur le 2e trimestre, nous recensons 18 défaillances d'agences de voyages. C'est un chiffre qui est globalement stable depuis le début de l'année 2023 à quelques unités près. Malgré tout, il y a des entreprises qui tombent.
A lire aussi : Défaillances d'entreprises : "Le voyage tourne la page du covid" 🔑
Thierry Millon : Les chiffres du secteur du voyage ne sont pas décevants. C'est assez différent de ce que nous pouvons trouver sur l'ensemble de l'économie.
La tendance est en train de s'inverser favorablement sur les métiers du voyage. Il y a le besoin de se faire plaisir au printemps et pour préparer l'été, et il y a les Jeux Olympiques.
Sur le 2e trimestre, nous recensons 18 défaillances d'agences de voyages. C'est un chiffre qui est globalement stable depuis le début de l'année 2023 à quelques unités près. Malgré tout, il y a des entreprises qui tombent.
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Défaillances agences : Des entreprises du plus de 15 ans basées en Ile-de-France
Thierry Million - LinkedIn
TourMaG - Y a t-il un profil type des entreprises qui sont en défaillance dans le secteur du voyage ?
Thierry Millon : Ces entreprises sont pour moitié d'entre elles des agences qui sont là depuis plutôt longtemps, plus de 15 ans et qui sont situées en Ile-de-France.
Pour la quasi-totalité, ce sont des TPE qui ont moins de 5 salariés. Seuls 3 ont une dizaine de salariés.
Nous avons tendance à penser que ce sont les plus jeunes qui sont les plus vulnérables et que finalement, dans un mouvement un peu darwinien, c'est elles qui ne résistent pas.
En fait, nous sommes dans une observation qui est assez largement partagée d'ailleurs dans notre économie, et qui n'échappe pas au secteur des voyages et qui est même un peu plus amplifiée sur le secteur des voyages.
Cela fait ressortir à la fois la fragilité de ces entreprises, mais aussi les comportements d'achat de loisirs de voyage qui ont changé et qui nécessitent que les structures qui sont en place puissent y répondre.
TourMaG - Peut-on prévenir le risque défaillance ?
Thierry Millon :Les sociétés qui tardent à publier les comptes, voire qui ne les publient pas, sont des entreprises qui sont à terme, malheureusement vouées à disparaître.
Et c'est pour beaucoup de cas des sociétés qui sont tombées sur ce deuxième trimestre dans le monde des agences. Seule une structure a publié ses comptes et elle est sous le coup d'une procédure de sauvegarde. Mais pour le reste, ce sont rarement des entreprises qui ont publié au mieux un bilan 2022, et d'autres des bilans en 2020 voire plus anciens.
Ce sont des structures sur lesquelles il y a assez peu de visibilité financière sur les années récentes. Ce qui suggère encore une fois qu'elles souhaitaient masquer des difficultés...
Thierry Millon :Les sociétés qui tardent à publier les comptes, voire qui ne les publient pas, sont des entreprises qui sont à terme, malheureusement vouées à disparaître.
Et c'est pour beaucoup de cas des sociétés qui sont tombées sur ce deuxième trimestre dans le monde des agences. Seule une structure a publié ses comptes et elle est sous le coup d'une procédure de sauvegarde. Mais pour le reste, ce sont rarement des entreprises qui ont publié au mieux un bilan 2022, et d'autres des bilans en 2020 voire plus anciens.
Ce sont des structures sur lesquelles il y a assez peu de visibilité financière sur les années récentes. Ce qui suggère encore une fois qu'elles souhaitaient masquer des difficultés...
11 défaillances de plateformes au 2e trimestre 2024
TourMaG - Une catégorie affiche une hausse des défaillances, c'est celle des "Services de réservation et activités connexes"...
Thierry Millon : En effet, cette catégorie regroupe les plateformes. Dans cette activité, nous avons 11 entreprises qui sont tombées versus sept sur la même période l'an dernier.
Il est difficile de tirer des tendances significatives sur un volume assez bas, mais c'est quand même un chiffre qui n'a pas été atteint depuis très longtemps, depuis le 3e trimestre 2018.
Ces plateformes proposent des offres de services à thème, des vacances choisies ou des séjours orientés sur des visites de villes, sur les meilleurs restos... ou d'échanges d'appartements entre particuliers.
Là encore, nous ne sommes pas sur des grosses structures, c'est encore plus petit que les agences. En revanche ces entreprises sont très jeunes. La moitié d'entre elles, ont moins de 5 ans.
Thierry Millon : En effet, cette catégorie regroupe les plateformes. Dans cette activité, nous avons 11 entreprises qui sont tombées versus sept sur la même période l'an dernier.
Il est difficile de tirer des tendances significatives sur un volume assez bas, mais c'est quand même un chiffre qui n'a pas été atteint depuis très longtemps, depuis le 3e trimestre 2018.
Ces plateformes proposent des offres de services à thème, des vacances choisies ou des séjours orientés sur des visites de villes, sur les meilleurs restos... ou d'échanges d'appartements entre particuliers.
Là encore, nous ne sommes pas sur des grosses structures, c'est encore plus petit que les agences. En revanche ces entreprises sont très jeunes. La moitié d'entre elles, ont moins de 5 ans.
"Sur les PGE, il n'y a pas d'accélération du risque de défaut"
TourMaG - Est ce que les difficultés liées au remboursement des PGE et aux aides covid sont derrière nous ? Certaines entreprises doivent encore rembourser...
Thierry Millon :La partie liée aux retards de paiement des cotisations sociales est derrière nous.
Sur les PGE, ce n'est pas tout à fait la même histoire et pas uniquement dans le voyage. Cependant il ne faut pas être trop pessimistes.
C'est évident que les entreprises sont aujourd'hui à la peine, parce que la conjoncture n'est pas bonne. Mais pour le moment, sur les PGE, il n'y a pas d'accélération du risque de défaut.
Les chiffres de fin avril montraient que sur les 145 milliards d'euros de PGE qui avaient été accordés sur l'épisode Covid, 61 milliards qui restaient encore dus, c'est-à-dire 42%.
Nous avons passé la majorité. Pour le moment, ça s'est bien passé. Il y a des entreprises qui ont été en capacité de régler ces PGE plus vite que prévu, d'autres qui sont dans un échéancier court et puis d'autres, enfin, pour lesquelles l'échéancier va encore durer deux ans de plus.
Nous pouvons toutefois considérer que la situation se détend. Les entreprises qui sont fragiles et qui avaient un PGE sont déjà tombées.
La conjoncture dans ce secteur est meilleure en perspective qu'elle ne l'a été sur les trimestres passés.
Les seules interrogations concernent le climat des affaires et la géopolitique. Nous devons envisager l'avenir avec prudence, mais une prudence raisonnable avec des projections qui sont aujourd'hui bien plus favorables qu'elles ne l'étaient même encore l'année dernière.
Nous sommes donc plutôt moins inquiets sur les PGE dans ce métier aujourd'hui qu'auparavant. Les PGE les plus lourds ont ou été réglés en totalité ou très majoritairement. Il reste encore quelques millions à payer, qu'on soit très clair.
Mais cela concerne des sociétés qui sont en capacité de le faire. Cela ne veut pas dire que toutes vont y arriver parce qu'il y a quand même un contexte.
Thierry Millon :La partie liée aux retards de paiement des cotisations sociales est derrière nous.
Sur les PGE, ce n'est pas tout à fait la même histoire et pas uniquement dans le voyage. Cependant il ne faut pas être trop pessimistes.
C'est évident que les entreprises sont aujourd'hui à la peine, parce que la conjoncture n'est pas bonne. Mais pour le moment, sur les PGE, il n'y a pas d'accélération du risque de défaut.
Les chiffres de fin avril montraient que sur les 145 milliards d'euros de PGE qui avaient été accordés sur l'épisode Covid, 61 milliards qui restaient encore dus, c'est-à-dire 42%.
Nous avons passé la majorité. Pour le moment, ça s'est bien passé. Il y a des entreprises qui ont été en capacité de régler ces PGE plus vite que prévu, d'autres qui sont dans un échéancier court et puis d'autres, enfin, pour lesquelles l'échéancier va encore durer deux ans de plus.
Nous pouvons toutefois considérer que la situation se détend. Les entreprises qui sont fragiles et qui avaient un PGE sont déjà tombées.
La conjoncture dans ce secteur est meilleure en perspective qu'elle ne l'a été sur les trimestres passés.
Les seules interrogations concernent le climat des affaires et la géopolitique. Nous devons envisager l'avenir avec prudence, mais une prudence raisonnable avec des projections qui sont aujourd'hui bien plus favorables qu'elles ne l'étaient même encore l'année dernière.
Nous sommes donc plutôt moins inquiets sur les PGE dans ce métier aujourd'hui qu'auparavant. Les PGE les plus lourds ont ou été réglés en totalité ou très majoritairement. Il reste encore quelques millions à payer, qu'on soit très clair.
Mais cela concerne des sociétés qui sont en capacité de le faire. Cela ne veut pas dire que toutes vont y arriver parce qu'il y a quand même un contexte.
TourMaG - Dans le secteur du voyage, il semble qu'un écart se creuse entre les Français qui peuvent se permettre de partir en vacances et ceux qui ne vont pas pouvoir... Tirez-vous un constat similaire ?
Thierry Millon :C'est pareil sur les entreprises. Il y a des entreprises qui ont une santé insolente, qui marchent vraiment très très bien.
Et puis d'autres qui ont décroché. Depuis octobre 2023 jusqu'à maintenant, fin juin 2024, nous avons passé 9 mois avec des pics historiques de défauts comme notre économie ne l'avait pas connue...
Si votre voisin, qui a un commerce de vêtements, de coiffure ou une petite industrie, tombe, forcément sur le territoire, vous avez le sentiment que les choses ne vont pas très bien. Si le contexte est morose, le consommateur va s'assurer lorsqu'il a une dépense qu'elle sera placée dans un produit de qualité. Dans le cas contraire il va différer l'achat.
C'est aussi vrai pour l'immobilier. Il y a un point qu'on oublie souvent, c'est la confiance.
Les ménages n'investissaient pas dans l'achat, à cause des prix forts, de l'inflation et des taux d'intérêt élevés. Mais ce n'est pas parce que les taux d'intérêt baissent que d'un seul coup le consommateur va racheter...
Il va faire davantage attention au produit proposé et demain, le marché sera moins facile. Dans tous les secteurs de loisirs où normalement les consommateurs peuvent faire davantage d'écarts sur la qualité de produit, là aussi les consommateurs vont faire plus attention.
A lire : Défaillances agences : "De nombreux petits acteurs à la peine" 🔑
Thierry Millon :C'est pareil sur les entreprises. Il y a des entreprises qui ont une santé insolente, qui marchent vraiment très très bien.
Et puis d'autres qui ont décroché. Depuis octobre 2023 jusqu'à maintenant, fin juin 2024, nous avons passé 9 mois avec des pics historiques de défauts comme notre économie ne l'avait pas connue...
Si votre voisin, qui a un commerce de vêtements, de coiffure ou une petite industrie, tombe, forcément sur le territoire, vous avez le sentiment que les choses ne vont pas très bien. Si le contexte est morose, le consommateur va s'assurer lorsqu'il a une dépense qu'elle sera placée dans un produit de qualité. Dans le cas contraire il va différer l'achat.
C'est aussi vrai pour l'immobilier. Il y a un point qu'on oublie souvent, c'est la confiance.
Les ménages n'investissaient pas dans l'achat, à cause des prix forts, de l'inflation et des taux d'intérêt élevés. Mais ce n'est pas parce que les taux d'intérêt baissent que d'un seul coup le consommateur va racheter...
Il va faire davantage attention au produit proposé et demain, le marché sera moins facile. Dans tous les secteurs de loisirs où normalement les consommateurs peuvent faire davantage d'écarts sur la qualité de produit, là aussi les consommateurs vont faire plus attention.
A lire : Défaillances agences : "De nombreux petits acteurs à la peine" 🔑
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Publié par Céline Eymery 
