SNCF Connect : pourquoi des lignes internationales ont-elles disparu ? 🔑

L'affaire a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, en début de semaine.

Après une recherche sur SNCF Connect, Marc Sahuguet se rend compte qu'il n'est plus possible de réserver un billet entre Paris et Berlin à compter du 23 mai 2024.

Le site "ne commercialise plus aucun billet de compagnie étrangère. Et ne comptez pas sur une redirection vers les sites de ces mêmes compagnies.

Plus aucun résultat n’est affiché à partir de cette date.

En effet, SNCF Connect & Tech ajoute désormais un message indiquant que les trains étrangers ne sont plus disponibles sur la plateforme pour une durée indéterminée," précise, le cofondateur Railee dans un post LinkedIn.

Les villes comme Rome, Madrid, Venise, Naples ou Berlin ne figurent plus sur la carte du réseau de la SNCF.

Une information qui interroge, dans un pays engagé pour devenir la première destination durable, alors même que les Jeux olympiques se profilent.

Dans un premier temps, il convient d'apporter des précisions quant à l'ampleur des lignes qui deviendront inaccessibles sur le site de la compagnie nationale dans 8 jours.

Ce ne sont pas toutes les lignes internationales, mais quelques unes, notamment celles où la SNCF n'est pas en coopération ou ne met pas en place des trains sur ces liaisons.

Il dont possible de réserver les trains entre la France et certaines destinations en "Europe, tels que celles d’Eurostar (Londres, Bruxelles, Amsterdam, Cologne…), TGV Lyria (Genève, Lausanne, Zurich…), DB-SNCF en coopération, ou encore TGV INOUI depuis et vers Barcelone, Bruxelles, Luxembourg et Milan seront toujours vendus sur SNCF Connect ou en gare" nous explique un porte-parole de la SNCF.

Par contre, les lignes opérées par les concurrents déjà présents en France, comme la Renfe et Trenitalia ne seront plus disponibles pour des départs à partir du 23 mai 2024.

Que s'est-il passé, pour que l'opérateur taille dans son réseau européen ?

"J'ai cru comprendre que cette indisponibilité était directement liée à une migration de leur infrastructure technique.

Il semble donc que les équipes de SNCF Connect aient sacrifié temporairement les compagnies étrangères lors de cette opération, choix assez regrettable à l'approche des vacances," nous explique un acteur du secteur.

Et en effet, le porte-parole de la plateforme nous confirme que la migration technologique a un impact sur les lignes internationales.

Il y aura aussi des conséquences pour les correspondances avant ou après les offres entre la France et l’Europe, comme par exemple un trajet en train en Allemagne en correspondance avec un TGV INOUI.

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Toutefois, du côté de la direction, le message se veut plus rassurant.

"95% de billets internationaux sont des transfrontaliers, sur ces segments, nous serons en mesure de poursuivre nos opérations.

Cette migration concerne principalement l'offre à l'intérieur des pays européens," minimise Julia Etaix, la directrice commerciale de SNCF Connect & Tech.

Et le porte-parole de poursuivre.

"En tant que e-commerçant et distributeur de mobilités, SNCF Connect souhaite proposer un accès optimisé aux offres concernées des différents transporteurs européens et des tarifs compétitifs, ce qui n'était pas possible jusqu’à présent.

Aussi, des actions sont en cours pour que SNCF Connect puisse, à terme, proposer des offres et gammes tarifaires étendues pour ces opérateurs ferroviaires, comme cela est possible pour d’autres canaux de distribution. "nous explique-t-on.

Pour tout comprendre, il faut mettre les mains dans le cambouis et cela devrait vous rappeler une histoire bien connue du secteur.

Par le passé, le transporteur national utilisait le système Hermès, une sorte de GDS ferroviaire.

D'ailleurs l'entreprise hollandaise, tout comme pour les anciens canaux de distribution de l'aérien, est détenue par 12 compagnies européennes du rail dont la SNCF. Nous ne retrouvons pas dans la liste la Renfe ou Trenitalia, ce qui explique peut être les difficultés à venir.

Ce n'est pas tout, car les trains de nuit vers Berlin et Vienne, ceux opérés en collaboration avec l'opérateur autrichien ÖBB sont concernés par l'absence de possibilité de réserver des billets courant mai.

Malgré tout, les voyageurs peuvent se rabattre sur le site de Nightjet.

Pour finir, cette migration technologique se fera en plusieurs étapes.

Des améliorations seront apportées à l’automne 2024 avant un déploiement définitif du nouveau système courant 2025 et donc une proposition intégrale de l'offre.

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D'ailleurs, pour le porte-parole de la SNCF, ce "système de réservation permettra de proposer des offres et gammes tarifaires étendues comme c’est possible pour les offres des opérateurs à l’étranger".

Comme quoi train et avion même combat, le passage des GDS à NDC n'est pas si fluide et idyllique qu'il n'y parait. Ce n'est pas Air France qui dira le contraire...