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"Steve Jobs ne croyait pas aux applications mais à un usage web mobile"

Tribune de Pascale Bonnard d'A-Mano


Aussi étonnant que cela puisse paraître aujourd’hui, Steve Jobs ne croyait pas aux applications mais à un usage web mobile. Sauf qu’au moment où les iPhones ont été lancés, le « responsive design » (c’est-à-dire la capacité d’adapter les contenus automatiquement pour être parfaitement lisibles, quelle que soit la taille de l’écran) était balbutiant. Les smartphones ont été conçus pour accéder au web à grande vitesse, mais il y a fallu 7 à 8 ans pour que les technologies mûrissent. C’est dans l’intervalle que les applications mobiles ont été massivement développées.


Rédigé par Pascale Bonnard d'A-Mano, plateforme digitale mobile, géolocalisée le Mardi 28 Avril 2015

© Romolo Tavani - Fotolia.com
© Romolo Tavani - Fotolia.com
Aujourd'hui, les applications, plus belles et plus riches, nécessitent beaucoup de mémoire. Elles coûtent cher à développer et cher à maintenir.

Chaque fois qu’Apple lance une nouvelle version d’iOS, ou Android de la même manière, les effets de bords sont importants dans les applications.

Chacun doit solliciter son prestataire pour effectuer les mises à jour et apporter les correctifs utiles. De ce fait, sur les 1,5 million d'applications disponibles, près de la moitié sont des "applis zombies" : peu téléchargées, notées moins de 10 fois et non mises à jour.

Bien sûr, il y a un véritable marché pour les applications mobiles, mais pas toutes.

Celles qui marchent durablement sont utilitaires – la météo, les transports... - ou affinitaires – les réseaux sociaux ou les jeux, essentiellement.

Enfin, il y a celles qui connaissent le miracle du buzz ou qui créent de nouveaux usages (un Dubsmash par exemple).

Cela pose un vrai problème pour les marques à l'heure où le big data leur offre la capacité d'une réaction marketing ciblée et rapide.

L’usage digital doit être pensé ici et maintenant, sans téléchargement. La contrainte de téléchargement d’application est importante pour l’utilisateur.

Pour bien faire, il devrait en télécharger plusieurs par jour pour accéder aux contenus liés aux lieux qu’il fréquente. C’est strictement impossible.


Des applis nourries de « web view »

Dans les activités de tourisme, un client connecté a besoin des contenus protéiformes : par exemple une conciergerie, des plans, des numéros utiles, mais aussi des conseils, du ticketing dématérialisé, l’agenda des événements du jour, etc.

Et idéalement, tout cela géolocalisé en fonction du lieu où il se situe.

Ce sont les technologies web, et non pas les applications, qui peuvent répondre à ces besoins.

D’ailleurs, certains l’ont compris puisqu’apparaissent des applis nourries de « web view », des pages web enfermées dans l’appli.

L’étape suivante est, fatalement, la web app.

Le site mobile, responsive, conçu pour le web, sans téléchargement. Et qui permet, surtout, la collection des données pour un travail marketing ciblé.

Les beacon vont certainement contribuer à porter cette évolution.

"Le partenariat de contenus, le cross-sell, la communication ciblée..."

Le véritable enjeu, c’est l’usage pensé pour le client, sur son mobile, dans sa langue. C’est là que va naître cette valeur que tous cherchent.

Croire que la valeur viendra du marché publicitaire sur mobile (qui ne décolle toujours pas) est un choix challengé par une approche plus agile, multi-contenus, orientée client, géolocalisée et ponctuelle.

La publicité sur mobile connaît des taux de transformation tellement faibles que le modèle n’y est pas.

En revanche, le partenariat de contenus, le cross-sell, la communication ciblée… Il y a bien d’autres possibilités pour rentabiliser les investissements, y compris la monétique sur les web apps.

Enfin, au marketing, il faut adjoindre les data scientists comme binôme fondateur de la performance digitale.

Sans l’analyse des données non structurées (le big data), le modèle perd beaucoup de sa valeur.

Il s’agit par conséquent de créer des organisations digitales qui ne ressemblent pas aux organisations classique, avec des équipes beaucoup plus petites, plus agiles, et une volonté réelle de délivrer, de tester, d’améliorer en continu.

Une réalité encore complexe à mettre en œuvre pour les entreprises.

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