Transition : éradiquons les brochures papier une fois pour toutes ! 🔑

Exotismes a eu un geste fort pendant la crise sanitaire : il a supprimé de façon radicale toutes ses brochures papier, fort dispendieuses et impactantes pour l’environnement.

Il a, par la même occasion, coupé court à la crainte des producteurs qui redoutent des retours de flamme des agences du style : “Nos clients veulent toujours des brochures papier…”

Désormais, le voyagiste marseillais ne propose qu’une brochure unique : un manuel de vente d’environ 300 pages, très classieux et exhaustif que le conseiller peut compulser avec son client.

Au moins on est sûr que ce dernier ne partira pas avec 5 brochures qu’il jettera ensuite… avant d’aller réserver ailleurs !

Bien entendu, la totalité de sa production a basculé sur des brochures digitales, actualisées en temps réel, consultables de n’importe où et personnalisables aux couleurs de l’agence.

Bilan : une économie substantielle, un service personnalisé et un bilan carbone nettement amélioré. Malheureusement, cette initiative reste trop rare et peu suivie, y compris par des voyagistes emblématiques qui se piquent d’environnement et d'attitudes durables et responsables… suivez mon regard !

Il y a quelques années, une étude EdV avait mis en exergue que le papier recyclé n'est pas encore dans l'air du temps et qu’une majorité de tour opérateurs n’en voulait pas en entendre parler.

Quant aux reliquats, ils étaient recyclés à 45 % en recyclage ou à la déchèterie, 20 % finissaient à la poubelle et 10 % dans les écoles de tourisme.

Ces chiffres ont évolué mais la révolution attendue n’a pas eu lieu.

S’il est vrai que le contexte économique a réduit les tirages et fusionné les brochures, la gabegie se poursuit et même les distributeurs qui la subissent s’en plaignent.

Il est faux de prétendre que le client n’est pas prêt à se passer d’une brochure et/ou d’un carnet de voyage papier. Les voyageurs sont désormais sensibilisés et prêts à de nouveaux comportements si les professionnels se donnent la peine de leur exposer les enjeux. Ils en seront, en outre, les premiers gagnants.

Il y a quelques jours, Elisabeth Borne, 1er ministre, demandait à toutes les entreprises une réduction de 10% de leur empreinte carbone.
Avec l’engagement global de la suppression des brochures papier, cela permettrait déjà de réduire drastiquement voire d’atteindre cet objectif.

Le poste des catalogues papier dans la plupart des entreprises du tourisme arrive immédiatement après celui des salaires. Il génère par ailleurs des gaspillages éhontés, entre coût de livraison, dépôt, retrait et pilon.

Ce sont chaque années des dizaines de milliers d’hectares de forêt convertis en brochures qui finissent à la décharge, faute d’avoir été recyclées. Contrairement à une croyance bien établie, toutes ne sont pas recyclables, tant s’en faut.

En fonction des vernis et des traitements utilisés pour leur impression, une bonne partie finit dans la nature.

On demande au tourisme, de plus en plus montré du doigt, d’être vertueux. Nous avons là une occasion historique de démontrer que l’environnement est une des préoccupations majeures de la profession.

Faisons-en notre cheval de bataille et un acte fort de notre engagement en faveur de la planète et d'un voyage durable et responsable. Les clients nous diront merci !