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VVF Vacances : « Nous privilégions la vente multi-canal »

Interview d'Olivier Colcombet : président du directoire de VVF vacances


Après le retrait du Groupe Accor dans la course à l’ouverture du capital , la Caisse des Dépôts et Consignation, principal actionnaire de VVF, vient d’entrer en « négociation privilégiée » avec Odalys, filiale de Groupama. Une occasion de faire le point sur l’évolution de l’association, aujourd’hui agence de voyages à part entière, et ses projets de développement dans la distribution de ses produits.


Rédigé par Propos recueillis par Hervé Ducruet le Vendredi 22 Juillet 2005

''Nous avons des tests de commercialisation avec Voyages Auchan, Casino et SNCF.com mais sommes ouverts au test avec un réseau...''
''Nous avons des tests de commercialisation avec Voyages Auchan, Casino et SNCF.com mais sommes ouverts au test avec un réseau...''
Tourmag.com : Entre l’association VVF du début et l’opérateur VVF Vacances d’aujourd’hui, qu’est ce qui a changé ?

Olivier Colcombet : « Nous avons réorganisé l’entreprise autour de sa commercialisation.

Au milieu des années 1990, VVF, à l’instar de nombreuses associations de tourisme social et familial, a dû faire face à un nouveau challenge, celui du financement et de la modernisation de son patrimoine immobilier alors que les prises en charge de celui-ci par les organismes fondateurs disparaissaient.

L’association historique VVF s’est alors restructurée pour être en mesure de s’adapter au nouveau modèle économique que la disparition des subventions imposait.

Ainsi ont été créés d’une part l’association VVF Villages chargée de la gestion des établissements à vocation d’aménagement du territoire généralement implantés dans les terroirs, et d’autre part VVF Vacances, opérateur commercial, spécialisé dans le tourisme familial sur des destinations principalement françaises de grande notoriété. »

TM : VVF Vacances « pèse » combien désormais ?
O.C. : « Notre volume d’activité en 2004 a été de 157 M€. Il est encore majoritairement réalisé par la clientèle française à 92 % mais de plus en plus aussi par la clientèle étrangère (8%) via les Tour Opérateurs. Nous exploitons 52 sites en France dont 20 sont des villages-clubs et hôtels-club et 32 des résidences locatives. Environ 1 300 personnes en équivalents temps plein travaillent dans l’entreprise et ce chiffre monte à plus de 2 000 en saison. »

TM : comment commercialisez vous vos produits ?
O.C. : « La distribution des séjours se fait principalement en direct via notre centre d’appels. Mais nous avons également notre site Internet qui réalise 14 % du Chiffre d’affaires « individuels » de l’entreprise et enfin nos 6 agences à Lille, Lyon, Paris, Marseille, Strasbourg et Toulouse. Sur les 700 000 clients annuels, 80 % sont des individuels, familles, seniors, couples….et 20 % des groupes que nous contactons directement par nos commerciaux répartis sur le territoire. »

TM : Quel canal de distribution évolue le plus vite ?
O.C. : « Internet sans aucun doute. Il y a un an le Net ne pesait que pour 8% environ et pas plus de 3% il y a deux ans . Cette année nous en sommes à environ 14 % sur l’année pour les individuels, mais cet été on frôle les 18 %. Sur l’an dernier, je dirais que la progression avoisine les + 70 %. Il faut dire que nous en sommes à la 3ème génération de notre site. Un site c’est comme un catalogue, on le « jette » quand il est obsolète. »

TM : Qu’a-t-il comme avantages ?
O.C. : Outre les améliorations d’ergonomie et de mise en évidence des bonnes affaires de la semaine, nous avons également intégré un bouton d’aide à la réservation en ligne. Lorsqu’un client a des questions à poser, il appuie et un vendeur l’appelle aussitôt. Celui-ci a le début du dossier devant son écran et oriente le client selon ses choix. »

TM : « Le Net va-t-il remettre en cause vos 6 points de vente ?
O.C. : « Nous ne considérons pas Internet comme un concurrent mais comme un partenaire complémentaire. Nous privilégions désormais une stratégie de vente multi-canal dont les agences de voyages ne sont pas exclues.

Nous avons en ce moment des tests de commercialisation avec Voyages Auchan, Casino et SNCF.com et nous sommes tout a fait ouverts pour tester une commercialisation avec un réseau. »

TM : « Quels sont vos grands chantiers actuels ?
O.C. : « Nous travaillons énormément sur l’entretien, la maintenance et l’amélioration de nos produits. 9 % du chiffre d’affaires y est consacré.

D’autre part, nous avons engagé en 2004 un programme de modernisation de grande ampleur de nos sites : nous venons ainsi de transformer 10 résidences et villages-club, 9 à la montagne et 1 à la mer au Grau du Roi (Gard).

Et nous avons remarqué que ces sites une fois rénovés enregistrent des croissances qui peuvent aller jusqu’à + 30 % par rapport aux années précédentes et plus encore avec les étrangers. Mais il reste environ les ¾ de notre parc à rénover. Ils le seront presque entièrement d’ici 4 ans et nous y aurons consacré environ 150 Millions d’euros. »

TM : « Ne craignez vous pas la concurrence des vacances à l’étranger ?
O.C. : « C’est vrai qu’avec les prix pratiqués par les voyagistes aujourd’hui, il est parfois moins cher d’aller une semaine à l’étranger que de rester en France.

Mais nous offrons des produits de qualité à des prix très raisonnables, c’est ce qui fait notre force. Et nos villages-clubs ou nos résidences sont toujours et tous dans des emplacements vraiment privilégiés.

Enfin, avec notre politique d’amélioration de nos établissements, la clientèle étrangère est désormais réellement séduite. Elle est d’ailleurs en croissance de 25 % cette année. Et chez nous on vient en voiture dans la journée même des pays voisins : c’est très adapté aux familles.

TM : VVF Vacances ne commercialise pas uniquement ses propres hébergements ?
O.C. : « C’est exact, nous avons également dans notre catalogue des produits à l’étranger que nous revendons avec des commissions échelonnées de 15 à 20 %. Cela représente environ 10 Millions d’euros de CA. Et d’autres destinations en France en plus de nos propres hébergements. Nous commercialisons ainsi 160 destinations tous pays confondus.

TM : « L’ouverture du capital par la Caisse des Dépôts va dans le bons sens pour vous ?
O.C. : « Avec la Caisse des Dépôts, nous avons une relation de grande confiance et nous sommes vraiment satisfaits que notre actionnaire principal, qui pèse 80 %, continue de nous accompagner et propose un projet qui va dans le renforcement de notre développement.

TM : La négociation privilégiée avec Odalys met elle sur la touche Nexity et Pierre & Vacances ?
O.C. : « C’est du ressort de la CDC.

TM : Quels sont vos premiers résultats sur l’année en cours ?
O.C. : « Après un très bon hiver, la courbe des réservations pour l’été a démarré nettement en deçà de celle de l’année dernière puisque le retard accusait fin mai environ -15 % !

Mais depuis la fin du mois de mai, la tendance s’est complètement inversée et, désormais, nous enregistrons chaque semaine des taux de progression des réservations compris entre + 30% et + 40 % par rapport à l’année précédente ce qui , non seulement rattrape l’écart, mais nous conduira finalement sur l’été à faire mieux q’en 2004 qui était déjà satisfaisante sur juillet-aout.

Nous sommes évidemment confronté au phénomène des VDM comme nos confrères : depuis la mi-juin, 300 à 500 réservations par semaine sont pour des départs fin de la semaine ! Seule la première semaine de juillet est vraiment difficile. Au global, nous réaliserons cette année une activité et un CA supérieurs à l’année précédente.



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