De nombreux responsables de réseaux sont remontés contre la gestion de la faillite par les équipes françaises de Thomas Cook - Crédit photo : P.G.
Le 23 septembre dernier, la distribution et le secteur du tourisme dans son ensemble, connaissaient la faillite la plus retentissante de leur histoire.
"Tout va bien. L'adrénaline est retombée, nous étions dans l'action et l'urgence pendant quelques semaines," se remémore Martine Juen, franchisée Thomas Cook à Avignon.
"Pour comparer, je dis souvent que le jour de la faillite, nous nous trouvions dans l’œil du cyclone. Il est passé et maintenant, nous entrons dans la période la plus difficile."
Depuis les 3 agences Juen Voyages ont fait tomber leur enseigne pour arborer le nom de famille de sa propriétaire. Elles continuent de tourner, comme si de rien n'était ou presque.
Un peu à l'image des rencontres sportives, où les acteurs peinent à se remettre des émotions d'un match, l'industrie affiche une légère gueule de bois.
"Je redoutais le pire et je suis vraiment surpris. Pour tout vous dire, nous repartons sur des chiffres et une croissance similaires à ceux enregistrés avant la date du 23 septembre 2019," explique Yvon Peltanche, directeur général d’Eden Tour.
En est-il de même partout ?
"Tout va bien. L'adrénaline est retombée, nous étions dans l'action et l'urgence pendant quelques semaines," se remémore Martine Juen, franchisée Thomas Cook à Avignon.
"Pour comparer, je dis souvent que le jour de la faillite, nous nous trouvions dans l’œil du cyclone. Il est passé et maintenant, nous entrons dans la période la plus difficile."
Depuis les 3 agences Juen Voyages ont fait tomber leur enseigne pour arborer le nom de famille de sa propriétaire. Elles continuent de tourner, comme si de rien n'était ou presque.
Un peu à l'image des rencontres sportives, où les acteurs peinent à se remettre des émotions d'un match, l'industrie affiche une légère gueule de bois.
"Je redoutais le pire et je suis vraiment surpris. Pour tout vous dire, nous repartons sur des chiffres et une croissance similaires à ceux enregistrés avant la date du 23 septembre 2019," explique Yvon Peltanche, directeur général d’Eden Tour.
En est-il de même partout ?
Un rebond mi-figue mi-raisin en agences de voyages
Le ressenti diffère d'un réseau à l'autre.
"On a récupéré des dossiers", se félicite Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
"Toutefois, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, d'autant que nous observons une hausse régulière des ventes. Le carnage du dépôt de bilan fausse le ressenti. Les agents de voyages se sont concentrés sur la reprotection des clients bien avant de vendre."
A l'Est, dans le réseau de Prêt-à-Partir, François Piot se veut tout autant mesuré, après un mois de septembre plutôt bon, le suivant a été moins dynamique.
Si on note une hausse de la fréquentation, dans les agences de voyages situées dans le périmètre des points de vente de Thomas Cook, cette courbe serait plutôt à la marge.
L'écho étant le même pour Jean Dionnet, président d'Univairmer. "Nous n'observons pas grand-chose, il y a même un ralentissement depuis 15 jours et je ne suis pas intimement persuadé que cela découle de la chute de Thomas Cook".
Même constat pour Martine Juen : la responsable a observé une activité en légère baisse.
Mais alors, qui a le mieux tiré son épingle du jeu ? Les grands gagnants, il faut plutôt les chercher du côté des tour-opérateurs, qui ont bénéficié d'un report de la clientèle.
"Il y a bien entendu un vide ! Et vous n'êtes pas sans savoir que la nature a horreur du vide. Il suffit de voir ce qu'il se passe avec les compagnies aériennes. Le vide se comble," prédisait Michel de Blust, le secrétaire général de l'ECTAA.
"On a récupéré des dossiers", se félicite Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
"Toutefois, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, d'autant que nous observons une hausse régulière des ventes. Le carnage du dépôt de bilan fausse le ressenti. Les agents de voyages se sont concentrés sur la reprotection des clients bien avant de vendre."
A l'Est, dans le réseau de Prêt-à-Partir, François Piot se veut tout autant mesuré, après un mois de septembre plutôt bon, le suivant a été moins dynamique.
Si on note une hausse de la fréquentation, dans les agences de voyages situées dans le périmètre des points de vente de Thomas Cook, cette courbe serait plutôt à la marge.
L'écho étant le même pour Jean Dionnet, président d'Univairmer. "Nous n'observons pas grand-chose, il y a même un ralentissement depuis 15 jours et je ne suis pas intimement persuadé que cela découle de la chute de Thomas Cook".
Même constat pour Martine Juen : la responsable a observé une activité en légère baisse.
Mais alors, qui a le mieux tiré son épingle du jeu ? Les grands gagnants, il faut plutôt les chercher du côté des tour-opérateurs, qui ont bénéficié d'un report de la clientèle.
"Il y a bien entendu un vide ! Et vous n'êtes pas sans savoir que la nature a horreur du vide. Il suffit de voir ce qu'il se passe avec les compagnies aériennes. Le vide se comble," prédisait Michel de Blust, le secrétaire général de l'ECTAA.
La faillite, une si mauvaise publicité pour les agences de voyages ?
Et si le vide ne s'est pas fait ressentir dans les agences, c'est tout simplement que la chute de Thomas Cook ne serait pas une si mauvaise publicité que ça pour la profession.
"C'est malheureux à dire, mais toute la communication faite autour de la faillite ne nuit pas aux agences de voyages, bien au contraire. Pendant cet événement, les clients ont pu constater que des équipes étaient présentes pour eux 24h/24 et 7 jours sur 7," analyse le président de TourCom.
Le travail effectué par l'APST et les équipes des acteurs de l'industrie, pendant des semaines, aurait permis de mettre en avant les atouts des points de vente physiques.
Chez Univairmer, les clients ont même envoyé des lettres de remerciements et salué le travail des professionnels. "Il est clair que nous pouvons tirer profit de cette situation."
Une bonne image qui n'a pas bénéficié à tous. Pour l'agence "La route des Îles" à l'enseigne Jet tours, des clients ont clairement montré un rejet total du nom.
Au sein du réseau Prêt-à-Partir, les points de vente disposant d'une page Facebook ont été invités à diffuser une vidéo expliquant le rôle et le travail des agents de voyages.
"Ce boulot de réassurance des clients va être notre principale tâche dans les mois à venir. De plus, nous devons être plus transparents vis-à-vis de nos clients, que ce soit sur les rémunérations des agences ou notre communication.
Dans l'ensemble, la société est devenue plus méfiante," ajoute François Piot.
"C'est malheureux à dire, mais toute la communication faite autour de la faillite ne nuit pas aux agences de voyages, bien au contraire. Pendant cet événement, les clients ont pu constater que des équipes étaient présentes pour eux 24h/24 et 7 jours sur 7," analyse le président de TourCom.
Le travail effectué par l'APST et les équipes des acteurs de l'industrie, pendant des semaines, aurait permis de mettre en avant les atouts des points de vente physiques.
Chez Univairmer, les clients ont même envoyé des lettres de remerciements et salué le travail des professionnels. "Il est clair que nous pouvons tirer profit de cette situation."
Une bonne image qui n'a pas bénéficié à tous. Pour l'agence "La route des Îles" à l'enseigne Jet tours, des clients ont clairement montré un rejet total du nom.
Au sein du réseau Prêt-à-Partir, les points de vente disposant d'une page Facebook ont été invités à diffuser une vidéo expliquant le rôle et le travail des agents de voyages.
"Ce boulot de réassurance des clients va être notre principale tâche dans les mois à venir. De plus, nous devons être plus transparents vis-à-vis de nos clients, que ce soit sur les rémunérations des agences ou notre communication.
Dans l'ensemble, la société est devenue plus méfiante," ajoute François Piot.
Les pros sont passés de la méfiance à la défiance envers Thomas Cook
Une méfiance qui s'est même transformée en défiance, de la part de certains réseaux de distribution à l'encontre de Nicolas Delord et de sa structure en devenir.
"Ce dépôt de bilan a été très mal maîtrisé par des dirigeants n'ayant pas particulièrement les épaules pour le faire," peste Richard Vainopoulos.
Le patron du réseau TourCom a mal digéré le blocage supposé des PNR.
"Ils ont utilisé cette somme pour valoriser leur entreprise et pour aujourd'hui la racheter. C'est peut-être bien pour eux, mais je ne suis pas sûr que la marque Jet tours pourra être vendue par les agents de voyages."
Alors que le Tribunal de Nanterre étudie les offres déposées la semaine dernière et que, pour le moment, un retour de Jet tours est hypothétique, il se pourrait que les équipes du tour-opérateur trouvent de nombreuses portes d'agences closes.
Du côté de TourCom la décision est claire, elle le serait tout autant pour Univairmer.
"Chez nous et pendant un certain temps, la porte sera fermée.Nous ne sommes pas très contents de la façon dont a été géré le dossier français, notamment avec les PNR... ," souffle Jean Dionnet.
Quid également de la position du groupe Marietton, candidat à la reprise sur la distribution, si le dossier venait à lui passer sous le nez ?
Pour Prêt-à-Partir en revanche, le référencement de Jet tours ne posera aucun problème.
Pour un autre responsable de plusieurs points de vente ayant préféré conserver l'anonymat, la gestion de la faillite passe mal.
"Ce sont des gens qui ont pris mon argent pour payer leurs collaborateurs et des fournisseurs, ceux qu'ils avaient envie de payer. J'ai du mal à croire qu'une banque se soit trompée de numéro de compte.
Nous faisons tous des erreurs, mais les rejeter sur les autres, c'est une excuse qui passe mal. Le comportement n'a pas plu à différents réseaux et de nombreux franchisés."
Après le temps de l'urgence est venu celui de la défiance, pour une équipe managériale qui devra répondre aussi à de nombreuses questions jusque-là restées en suspens.
"Ce dépôt de bilan a été très mal maîtrisé par des dirigeants n'ayant pas particulièrement les épaules pour le faire," peste Richard Vainopoulos.
Le patron du réseau TourCom a mal digéré le blocage supposé des PNR.
"Ils ont utilisé cette somme pour valoriser leur entreprise et pour aujourd'hui la racheter. C'est peut-être bien pour eux, mais je ne suis pas sûr que la marque Jet tours pourra être vendue par les agents de voyages."
Alors que le Tribunal de Nanterre étudie les offres déposées la semaine dernière et que, pour le moment, un retour de Jet tours est hypothétique, il se pourrait que les équipes du tour-opérateur trouvent de nombreuses portes d'agences closes.
Du côté de TourCom la décision est claire, elle le serait tout autant pour Univairmer.
"Chez nous et pendant un certain temps, la porte sera fermée.Nous ne sommes pas très contents de la façon dont a été géré le dossier français, notamment avec les PNR... ," souffle Jean Dionnet.
Quid également de la position du groupe Marietton, candidat à la reprise sur la distribution, si le dossier venait à lui passer sous le nez ?
Pour Prêt-à-Partir en revanche, le référencement de Jet tours ne posera aucun problème.
Pour un autre responsable de plusieurs points de vente ayant préféré conserver l'anonymat, la gestion de la faillite passe mal.
"Ce sont des gens qui ont pris mon argent pour payer leurs collaborateurs et des fournisseurs, ceux qu'ils avaient envie de payer. J'ai du mal à croire qu'une banque se soit trompée de numéro de compte.
Nous faisons tous des erreurs, mais les rejeter sur les autres, c'est une excuse qui passe mal. Le comportement n'a pas plu à différents réseaux et de nombreux franchisés."
Après le temps de l'urgence est venu celui de la défiance, pour une équipe managériale qui devra répondre aussi à de nombreuses questions jusque-là restées en suspens.