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Carcassonne, le bastion et la bastide


Carcassonne, la cité fortifiée la plus emblématique de France surplombe une bastide moins connue édifiée sous Saint-Louis. Place défensive du haut et ville marchande du bas forment l’attelage inédit de la préfecture de l’Aude, traversée par le Canal du Midi.


Rédigé par Jean-François Rust le Vendredi 16 Août 2024

Aux beaux jours, Carcassonne retrouve sa saveur du Midi et sa légendaire convivialité, en plein pays du cassoulet. - Photo JFR
Aux beaux jours, Carcassonne retrouve sa saveur du Midi et sa légendaire convivialité, en plein pays du cassoulet. - Photo JFR
Les conducteurs qui filent sur l’autoroute Toulouse-Montpellier ne peuvent manquer de l’apercevoir. La ceinture de fortifications de la Cité médiévale surgit au sommet d’une colline comme un immense décor de cinéma, devant la ligne de crête de la montagne du Minervois.

Une fois en ville, tout concourt à montrer que cette Cité est bien réelle. Avec ses 52 tours, ses crénelures, ses ponts-levis et ses mâchicoulis, la ville haute, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, écrase de sa pierre la bastide basse.

Pour accéder à celle-ci depuis le Pont-Vieux sur l’Aude, l’itinéraire dévale par les quartiers de la Barbacane ou de la Trivalle. Ancien faubourg « espagnol », le premier s’est gentrifié à coups de commerces d’art et d’appartements Airbnb.

Le second se boboïse aussi, tout en gardant sa mémoire populaire : il a longtemps accueilli une communauté gitane.

Des Gaulois… à Viollet-le-Duc

La colline où est implantée la Cité a toujours servi de bastion. Gaulois, Romains et Sarrazins s’y sont installés, avant qu’une riche famille, les Trencavel, n’y prennent racine en construisant un château. Ils règneront sur la ville du 10ème au 13ème s.

Devenue cathare, puis vaincue par les troupes de Simon de Montfort, la Cité est alors l’objet de convoitises et se calfeutre derrière une double ligne de remparts. Est-ce son côté infranchissable qui la condamne ?

Toujours est-il qu’elle tombe dans l’oubli et se dégrade. Elle ne se réveillera vraiment qu’au 19ème s., quand Mérimée et Viollet-le-Duc décident de la ressusciter.

Carcassonne : à peine 50 habitants permanents

La visiter prend du temps. Etendue sur 11 ha, elle est grosso modo scindée en deux parties : d’un côté, les rues commerçantes où la foule s’agglutine ; de l’autre, des espaces en marge où l’on respire mieux.

On fuira donc la première et ses restaurants trop touristiques pour se glisser dans les recoins de la seconde. Près de la porte de Rodez, un micro secteur est encore habité. Autour de la rue du Moulin d’Avar, moins d’une cinquantaine de personnes vit ici à l’année.

La foule des visiteurs est aussi absente des Lices, l’esplanade qui sépare murailles extérieure et intérieure. Rues du Four Saint-Nazaire et du Plô, il flotte toujours un air villageois.

Touristes ou pas, il faudra de toute façon visiter le château comtal et la basilique Saint-Nazaire. Moitié romane, moitié gothique, celle-ci est dotée de vitraux exceptionnels.

Traditionnelle bastide quadrangulaire

La sortie par la porte de l’Aude précipite vers le quartier de la Barbacane et le Pont-Vieux. Piétonnier, ce dernier a été jeté sur l’Aude au 14ème s. et donne accès à la « ville neuve », cette bastide que tant de touristes ignorent.

Décidée par Saint-Louis au 13ème s. après la destruction des faubourgs situés sur les pentes de la Cité, elle offre son joli plan en damier au promeneur. Son destin ne fut pas moins tranquille. Détruite au 14ème s. par les Anglais, elle s’entoure aussi de murailles. On en voit les vestiges avec les deux bastions d’angle conservés, Montmorency et Saint-Martial. Pour apprécier le tracé urbain, direction l’église Saint-Vincent.

Lire aussi : Carcassonne, Mirepoix, Narbonne et bien d'autres surprises : le cocktail détonnant des guides du Pays Cathare

Cet exemple parfait de gothique languedocien est surmonté d’un clocher de 54 m, accessible par un long escalier (232 marches). D’en haut, l’échiquier de la ville basse est net et précis. Même si elle n’a pas le charme des bastides du sud-ouest, elle mérite une belle promenade.

Place Carnot, marché du samedi matin

On ira ainsi sur la place centrale Carnot, hôte d’un grand marché le samedi matin. On se perdra dans quelques rues, histoire d’observer de belles demeures, la maison du Sénéchal, l’hôtel de Murat, celui de Rolland – il abrite la mairie... La plupart témoignent de fortunes drapières, jadis spécialité de la ville.

La cité basse est hélas victime d’un certain déclin. Pas de portes vacants et habitat dégradé ne sont pas rares. C’est la face émergée d’une ville et d’un département classés parmi les moins riches de France.

Le pays du cassoulet !

Il n’empêche. Aux beaux jours, Carcassonne retrouve sa saveur du Midi et sa légendaire convivialité, en plein pays du cassoulet. On éprouvera un certain plaisir à se balader dans les rues piétonnes Clémenceau et Courtejaire, à franchir le portail des Jacobins donnant sur la place du Général de Gaulle, face au bâtiment militaire du 3ème RPIMa.

En poussant jusqu’à la gare, on traversera le Canal du Midi et son écluse. L’occasion de balades piétonnes sur ses berges ou mieux, en pénichette de location. Ce sera la meilleure façon d’aller découvrir en campagne les domaines viticoles des villages environnants.


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