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DMA : la CAT sollicite le Gouvernement contre Google

Mise en danger de l'industrie touristique


La Confédération des Acteurs du Tourisme met en garde contre les risques que la manière dont Google applique le Digital Markets Act pourrait représenter pour le secteur du tourisme.


Rédigé par le Mardi 9 Avril 2024

La CAT alerte sur l’interprétation faite par Google du DMA - Photo : Depositphotos.com
La CAT alerte sur l’interprétation faite par Google du DMA - Photo : Depositphotos.com
À l'occasion des prochaines élections européennes et du CIT qui sera présidé par le Premier Ministre le 25 avril, les 20 organisations composant la Confédération des Acteurs du Tourisme, qui représentent 70 000 entreprises et environ un million de salariés, mettent en garde les autorités nationales et européennes, ainsi que les principaux candidats aux élections européennes, contre les effets néfastes de la façon dont Google interprète le Digital Markets Act (DMA) sur l'ensemble du secteur touristique en France.

La CAT, pourtant en accord avec les initiatives de régulation des marchés numériques portées par l’Union européenne, dénonce les pratiques anti-concurrentielles des contrôleurs d’accès à Internet.

Une interprétation de Google qui favorise les intermédiaires au détriments des acteurs

Dans le contexte où la politique gouvernementale en matière de tourisme vise à réduire la dépendance vis-à-vis des plateformes en ligne, encourageant les entreprises du secteur à gagner en autonomie, l'approche adoptée par Google vis-à-vis du Digital Markets Act (DMA) semble produire l'effet inverse.

Cette approche tend à avantager les intermédiaires numériques au détriment des entreprises traditionnelles du tourisme telles que les hôtels, campings, compagnies aériennes et ferroviaires.

Google, dans le but de limiter sa position dominante conformément aux exigences légales, a introduit dans ses résultats de recherche un bloc distinct favorisant ces plateformes, situé entre les annonces publicitaires (SEA) et les résultats de recherche organiques (SEO). Cette disposition, issue d'une interprétation contestable de l'article 6-5 du DMA, confère à ces plateformes déjà favorisées par leur puissant référencement un avantage supplémentaire sous forme d'un espace dédié, gratuit et bien placé.

Cette modification nuit à la visibilité des entreprises du secteur touristique qui, déjà confrontées à la concurrence des dépenses publicitaires importantes des plateformes, peinent à se faire remarquer sur la première page des résultats de recherche Google. Même Google a reconnu que ces ajustements pourraient réduire le trafic vers les sites de ces entreprises.

Un impact économique majeur

L'application du Digital Markets Act (DMA) par Google pourrait significativement impacter l'économie du secteur touristique, touchant principalement les entreprises qui investissent quotidiennement dans la création d'emplois et l'amélioration de leurs infrastructures pour les rendre plus durables et attractives. Pour pallier la diminution de visibilité engendrée par la mise en page des résultats de recherche de Google, les entreprises sont contraintes d'augmenter leurs dépenses en référencement ou les commissions versées aux plateformes.

Les répercussions de cette situation sont multiples et incluent :
  • une réduction des marges bénéficiaires qui pourrait entraver la compétitivité des entreprises, limiter leurs investissements futurs et, à long terme, nuire à la qualité de l'offre touristique
  • une limite des choix pour les consommateurs et la hausse des prix, ce qui affecterait négativement le tourisme
  • le renforcement de la position des acteurs internationaux dominants, dont les capitaux proviennent souvent de fonds d'investissement étrangers
  • la marginalisation des plateformes de réservation nationales ou européennes
  • une accentuation des déséquilibres concurrentiels au sein de l'industrie touristique européenne

Dans ce contexte, la CAT appelle à l'intervention du Gouvernement français lors du prochain Comité interministériel du tourisme pour soutenir une interprétation du DMA qui soit fidèle à ses objectifs initiaux et qui évite ces conséquences néfastes pour le secteur.


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Tags : cat, dma
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Commentaires

1.Posté par Brossard le 23/04/2024 09:23 | Alerter
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Nul doute que la CAT et l’UMIH (dont je suis membre) sollicitent un engagement plus qu’important du gouvernement pour remettre sur les rails la politique de l’Union européenne en matière de réduction de la dépendance vis-à-vis des plateformes en ligne.
*Le D de Digital ne doit pas devenir le D de Dépendance.*
Et je ne suis pas loin, jusqu’à preuve du contraire, de rebaptiser de DMA en « Depedance Market Act ».
Le « D day » de la libération semble s’éloigner.
Respectueux absolu du « contradictoire », et donc de la défense, j’appelle donc les autorités qui ont mis en œuvre le DMA, ou qui ont accepté de l’adopter, à nous faire la démonstration que le DMA ne produira pas les effets que les professionnels des industries touristiques redoutent.
Car la charge de la preuve ne nous incombe pas, elle doit être produite par les auteurs du DMA et elle doit être étayée par des engagements écrits et contractuels de Google et des « contrôleurs d’accès » « Gate Keepers ».
Je voudrais rappeler que la situation dominante d’un certain nombre d’acteurs de la distribution des industries touristiques, produit des effets considérables, et parfois ravageur, sur la physionomie physique du développement des industries touristiques, et particulièrement de ses dérives, qui nuisent considérablement à l’acceptabilité de notre activité au sein de la société et qui crée des déséquilibres insupportables pour nos citoyens. Cette domination excessive crée même des déséquilibres sociaux, urbanistiques et environnementaux, dont les effets agirons à long terme, sauf réaction rapide de nos gouvernements.
L’enjeu n’est donc pas simplement un enjeu de marge, de distribution, ou de dépendance, donc osons le dire « égoïste », mais c’est un enjeu sociétal, et un enjeu majeur en termes de protection des emplois des industries touristiques sur nos territoires.
La transformation même du paysage urbain, dans les secteurs à forte activité touristique, est le produit direct de la transformation de la distribution digitale, hyper concentrée, et d’une législation archaïque dont profitent les distributeurs au détriment des producteurs.
La vocation première du législateur français et européen, et des gouvernements européens, ne doit plus être de « développer le tourisme », c’est à dire la « consommation touristique », mais de développer (ou conserver) l’emploi dans les industries touristiques sur nos territoires, afin de générer du pouvoir d’achat pour nos concitoyens européens.

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