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France : hausse modérée des tarifs hôteliers

Source MKG Consulting


Comme prévu par MKG Consulting, 2006 confirme l’affermissement de la reprise avec une hausse du RevPAR de 5,4% sur les trois premiers trimestres de l’année. Sur le segment 4*, l’amélioration des performances résulte de la forte progression des taux d’occupation (+3,7 points) avec une augmentation encore assez faible des prix moyens (+2,1%). Sur les autres catégories, la croissance des RevPAR provient des hausses de prix moyens dans un contexte de stabilité des taux d’occupation.


Rédigé par La rédaction (CE) - redaction@tourmag.com le Dimanche 29 Octobre 2006

Le RevPAR de l’hôtellerie de chaînes en France sur les 3 premiers trimestres de l’année 2006 est en hausse de 5,4%. Ce résultat est parfaitement conforme aux prévisions données par MKG Consulting d’une croissance comprise entre 5% et 7%. Ainsi est confirmée une accélération de la reprise de l’activité du secteur : pour rappel, le RevPAR global en France avait progressé de 3,0% en 2005.

Toutes les catégories sont orientées à la hausse. La palme revient à l’hôtellerie 4* dont le RevPAR s’accroît de 7,9%. L’hôtellerie haut de gamme française avait été très affectée ces dernières années par la mauvaise conjoncture économique et le ralentissement déplacements internationaux. Mais l’exercice 2006 marque clairement la sortie du tunnel. Les taux d’occupation progressent de 3,7 points par rapport à 2005. La proportion des chambres vendues par l’hôtellerie 4* s’accroît nettement d’une année à l’autre par rapport aux autres catégories, ce qui renforce la progression du prix moyen global (+4,7%).

Dans ce climat favorable, les autres catégories ne sont pas en reste. Sur les segments 0* à 3* la croissance des prix moyens assure la progression des RevPAR : entre 3,0% pour l’hôtellerie 3* et 4,3% pour les établissements super économiques. Mais les taux d’occupation présentent des variations très modérées voire en baisse.

Peut-on alors considérer que les opérateurs hôteliers subissent les effets des augmentations de tarifs effectuées ces derniers mois, dans une industrie devenue trop chère ?

Des augmentations tarifaires finalement assez mesurées

Le rappel de quelques arguments permet de mettre en perspectives les évolutions constatées récemment.

1) Le recul des taux d’occupation de l’hôtellerie 0*/1* depuis 2000 s’explique d’abord par la forte croissance de l’offre, plutôt que par la hausse des prix. Entre 2000 et 2005, le parc hôtelier de ces catégories s’étend de près de 12 500 chambres, soit 19,4%. Dans le même temps, le nombre de chambres vendues par les hôtels de chaînes 0*/1*, loin d’être en recul, progresse de 9,4%. La demande s’accroît en fait de 1,8% par an en moyenne sur la période, et ce en dépit des hausses tarifaires.

2) Cette croissance de l’offre est portée plutôt par le segment 1* que par le segment 0* : 9 500 chambres supplémentaires en 1* contre 3 000 chambres en 0*. Ce mouvement apparaît en phase avec une demande d’amélioration de la qualité en terme d’équipement et d’agrément des chambres, même sur ces segments « premiers prix ». La hausse des tarifs accompagne naturellement cette amélioration souhaitée des produits.

3) Dans une perspective de moyen terme, l’importance même des hausses tarifaires du secteur hôtelier mérite d’être discutée. Depuis 1988, l’évolution du prix moyen toutes catégories confondues atteint 1,2% en moyenne annuelle. Dans le même temps, le niveau général des prix progresse de 2,0% par an.

La modération de la hausse du prix moyen global s’explique d’abord par la modification de la structure du parc hôtelier de chaînes : l’avènement des catégories les plus économiques limite les hausses tarifaires grâce à une offre plus nombreuse d’hôtels proposant des prestations bon marché.

Mais, même par segment, la croissance des prix hôteliers se révèle assez mesurée à moyen terme.

Certes, les évolutions des prix des catégories super-économiques sont plus accentuées que sur les autres segments : +3,5% de croissance annuelle en moyenne depuis 1988. Mais contrairement à une idée souvent répandue, les catégories 0* et 1* restent très abordables. La comparaison avec l’évolution du SMIC horaire brut permet de relativiser la hausse des prix du segment 0*/1* : alors que le prix d’une chambre 0*/1* équivalait à 4,35 heures du SMIC en 1988, ce ratio tombe à 4,30 heures en 2006.

Sur les autres catégories, les évolutions à moyen terme sont même moins fortes. Par exemple, le prix moyen 4*, segment dont l’activité est très sensible à la conjoncture économique et à l’environnement international, connaît une forte cyclicité entre des périodes d’augmentations parfois soutenues et des phases de grande stabilité et de recul. Mais en moyenne depuis 1988, la progression s’établit à 1,9% par an. Sur la période, la hausse du prix suit donc de près l’inflation. Pourtant, on constate plutôt une amélioration qualitative du parc 4* avec des ouvertures d’établissements se positionnant sur le haut du segment.

4) Depuis le creux du cycle en 2003, les prix moyens se redressent. Leur progression a tendance à s’accélérer, et ce, sur l’ensemble des segments (+2,2% de croissance en 2005 et +4,7% à fin septembre 2006 au global).

Mais, l’explication de ce résultat est fondée sur le succès des stratégies d’optimisation du mix clientèle. En effet, en 2006, les hôteliers enregistrent une augmentation des volumes de nuitées des clientèles les plus rémunératrices (clientèle affaires, clientèle internationale).

La distribution des chambres sur les canaux moins avantageux, que l’on a tendance à développer en période de conjoncture basse, est moins indispensable. La croissance des prix moyens provient alors, au moins dans les premiers temps de la reprise, de l’évolution de la composition de la clientèle autant que des évolutions de tarifs.

Une constatation s’impose en conclusion quant aux perspectives du marché hôtelier français. Ces dernières années, les plus grands groupes d’investissements immobiliers ou hôteliers cherchent à s’implanter en France, et notamment sur les segments économiques.

C’est ce que révèle les transactions récentes concernant Eurazeo avec B&B, ou la Foncière des Murs avec Accor. Tout récemment B&B se positionne pour racheter Villages Hôtel, l’opération devant être effective début 2007. Dans cette période d’amélioration des performances, l’hôtellerie 4* n’est pas en reste puisque Paris va bientôt compter un palace supplémentaire avec l’ouverture du Fouquet’s, le 3 novembre prochain.

Ces opérations traduisent bien la confiance des opérateurs en un secteur qui pratique des tarifs qui sont encore loin d’être exorbitants et dont les évolutions récentes ne présentent finalement pas de caractère exceptionnel.

Méthodologie

Créé en 1985 par Georges Panayotis, MKG Consulting est le leader européen du conseil dans le secteur de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration et dispose de la première base de Données hôtelières au Monde hors USA, avec une bonne représentativité sur tous les segments hôteliers. Le programme mensuel de la base de données de MKG Consulting porte sur un échantillon de 10 000 hôtels de chaînes intégrées représentant 1 000 000 chambres (échantillon en hausse de plus de 10% en 2005).

Depuis septembre 2004, la Base de Données de MKG Consulting propose un programme quotidien qui permet un suivi journalier hôtel par hôtel des indicateurs d’activité. Ce programme compte 1 500 hôtels et 125 000 chambres en France ce qui en fait le premier programme de suivi des performances quotidiennes en Europe.

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