"Malheureusement les grèves font partie du paysage culturel," confie un brin taquin Charles-Henri Boisseau, le chargé d'études observation de l'Office de tourisme et des congrès de Paris.
"Ce n'est jamais bon, c'est certain, des pros en souffrent. A Paris, nous n'avons aucun impact, bien au contraire, nous nous dirigeons de nouveau vers une année record."
Justement, du côté des pros, le discours est tout autre, entre agacement et mécontentement, le ras-le-bol n'est jamais très loin.
En témoigne Jean-Marc Gameiro, le PDG de Tourexcel : "je suis très énervé, non seulement notre chiffre d'affaires est en baisse de 12%, mais en plus, cela crée des heures supplémentaires démentielles."
Il faut dire que depuis le début de l'année 2018, les mouvements syndicaux se suivent et se ressemblent, un jour la SNCF, l'autre Air France, et certaines journées les deux.
Les agents de voyages ne sont pas ménagés. Voyages Eurafrique a mis en place un standard téléphonique joignable 24h/24 pour assister ses clients bloqués par les vols annulés.
Si les compagnies de bus et les solutions digitales se frottent les mains, pour les agences spécialisées dans le voyage d'affaires les conséquences pourraient être dramatiques.
Jean-Pierre Lorente, le PDG de Bleu Voyages, fait la grise mine car après trois premiers exceptionnels, "avril et mai ont été vraiment mauvais. Nous avons perdu toute l'avance que l'on a engrangée."
A mesure que les grèves se succèdent, le ressentiment à l'encontre des compagnies nationales ne cesse de grandir.
"Ce n'est jamais bon, c'est certain, des pros en souffrent. A Paris, nous n'avons aucun impact, bien au contraire, nous nous dirigeons de nouveau vers une année record."
Justement, du côté des pros, le discours est tout autre, entre agacement et mécontentement, le ras-le-bol n'est jamais très loin.
En témoigne Jean-Marc Gameiro, le PDG de Tourexcel : "je suis très énervé, non seulement notre chiffre d'affaires est en baisse de 12%, mais en plus, cela crée des heures supplémentaires démentielles."
Il faut dire que depuis le début de l'année 2018, les mouvements syndicaux se suivent et se ressemblent, un jour la SNCF, l'autre Air France, et certaines journées les deux.
Les agents de voyages ne sont pas ménagés. Voyages Eurafrique a mis en place un standard téléphonique joignable 24h/24 pour assister ses clients bloqués par les vols annulés.
Si les compagnies de bus et les solutions digitales se frottent les mains, pour les agences spécialisées dans le voyage d'affaires les conséquences pourraient être dramatiques.
Jean-Pierre Lorente, le PDG de Bleu Voyages, fait la grise mine car après trois premiers exceptionnels, "avril et mai ont été vraiment mauvais. Nous avons perdu toute l'avance que l'on a engrangée."
A mesure que les grèves se succèdent, le ressentiment à l'encontre des compagnies nationales ne cesse de grandir.
Un ressentiment durable contre les compagnies nationales ?
Pour Philippe Korcia, de Voyages Eurafrique, les conséquences économiques semblent moins lourdes que chez certains confrères, avec un simple "ralentissement". "Les gens font autrement, ils s'habituent à tout, aux grèves aussi.
Mais pour mes collaborateurs, l'image d'Air France commence à se brouiller, à ce rythme, il va y avoir un véritable ressentiment à l'encontre de la compagnie. Ils ne la bookeront plus."
Chez Tourexcel, les commerciaux des compagnies nationales reçoivent tout simplement un accueil plus que glacial, l'excès de zèle des syndicats commencent à agacer le patron. "Dans ce pays, nous n'arrivons pas à avoir des choses pérennes, c'est problématique," souffle Jean-Marc Gameiro.
Cette situation pourrait détourner les réservations vers la concurrence ? "Bien évidemment, s'il y a grève cet été, Air France ne sera plus préconisée," prédit le responsable des agences du sud de la France. "C'est simple, à notre niveau, notre chiffre d'affaires est en augmentation sur les 6 derniers mois, sauf que le poste Air France, lui, régresse," analyse Philippe Korcia.
En attendant, des alternatives sont trouvées. "Les clients accueillent le bus ou le covoiturage comme une solution de repli, mais ça ne peut pas durer dans le temps. Pour un grand nombre d'entre eux, ils se tournent de plus en plus vers la visioconférence," rapporte le patron de Tourexcel.
Alors que la grève perlée de la SNCF suit son cours et que la France pourrait bien se retrouver de nouveau bloquée à cause du nouveau préavis déposé par le personnel d'Air France, les dossiers d'annulation des touristes d'affaires pourraient bien tomber en pagaille.
Mais pour mes collaborateurs, l'image d'Air France commence à se brouiller, à ce rythme, il va y avoir un véritable ressentiment à l'encontre de la compagnie. Ils ne la bookeront plus."
Chez Tourexcel, les commerciaux des compagnies nationales reçoivent tout simplement un accueil plus que glacial, l'excès de zèle des syndicats commencent à agacer le patron. "Dans ce pays, nous n'arrivons pas à avoir des choses pérennes, c'est problématique," souffle Jean-Marc Gameiro.
Cette situation pourrait détourner les réservations vers la concurrence ? "Bien évidemment, s'il y a grève cet été, Air France ne sera plus préconisée," prédit le responsable des agences du sud de la France. "C'est simple, à notre niveau, notre chiffre d'affaires est en augmentation sur les 6 derniers mois, sauf que le poste Air France, lui, régresse," analyse Philippe Korcia.
En attendant, des alternatives sont trouvées. "Les clients accueillent le bus ou le covoiturage comme une solution de repli, mais ça ne peut pas durer dans le temps. Pour un grand nombre d'entre eux, ils se tournent de plus en plus vers la visioconférence," rapporte le patron de Tourexcel.
Alors que la grève perlée de la SNCF suit son cours et que la France pourrait bien se retrouver de nouveau bloquée à cause du nouveau préavis déposé par le personnel d'Air France, les dossiers d'annulation des touristes d'affaires pourraient bien tomber en pagaille.
Le business travel définitivement coulé ?
Du côté de Klaxoon, une solution digitale permettant d'animer des réunions à distance, les nouveaux contrats sont légion. "Nous recevons de plus en plus de demandes d’équipes qui ont besoin de pouvoir être efficaces depuis n’importe quel endroit," nous confie de Matthieu Beucher, le PDG de Klaxoon.
"On voit clairement que les grèves perturbent les emplois du temps, il n’est pas facile de garantir son timing, il faut donc avoir des outils pratiques à utiliser, n’importe où et ce, quelle que soit la qualité du réseau."
Pour le moment, l'impact des grèves est difficilement quantifiable pour la start-up, car un important programme de communication a été lancé durant cette période. Toutefois les effets pourraient être durables.
En attendant, dans les agences, la méthode Coué est appliquée avec détermination : "je pense que d'ici quelques mois, les gens vont revenir au précédent système, car la rencontre et l'interaction restent importantes, même en interne dans les entreprises," selon Jean-Pierre Lorente.
Pour Tourexcel, l'espoir est le même. Dans un monde toujours plus digital, l'humain garde encore un intérêt particulier. "Ces derniers temps, la visioconférence a été privilégiée, le contact humain reste indispensable quoiqu'on en dise," espère Jean-Marc Gameiro. "Dans quelques mois, tout reviendra à la normale, mais les pertes enregistrées ne seront pas rattrapées."
Les trous dans les trésoreries devraient être oubliés à mesure que le temps passe, d'autant que le tourisme affiche une vitalité étonnante en 2018.
Toutefois Philippe Korcia met en garde : "il ne faut absolument pas que la grève se prolonge cet été, car pour le tourisme ce sera une période très difficile, mais je pense que pour Air France, cela signifierait la mort de la compagnie."
L'été débute dans une semaine et dès le 23 juin une nouvelle grève pourrait bien alourdir les avions du ciel français, et avec elle, la comptabilité des agences de voyages affaires.
"On voit clairement que les grèves perturbent les emplois du temps, il n’est pas facile de garantir son timing, il faut donc avoir des outils pratiques à utiliser, n’importe où et ce, quelle que soit la qualité du réseau."
Pour le moment, l'impact des grèves est difficilement quantifiable pour la start-up, car un important programme de communication a été lancé durant cette période. Toutefois les effets pourraient être durables.
En attendant, dans les agences, la méthode Coué est appliquée avec détermination : "je pense que d'ici quelques mois, les gens vont revenir au précédent système, car la rencontre et l'interaction restent importantes, même en interne dans les entreprises," selon Jean-Pierre Lorente.
Pour Tourexcel, l'espoir est le même. Dans un monde toujours plus digital, l'humain garde encore un intérêt particulier. "Ces derniers temps, la visioconférence a été privilégiée, le contact humain reste indispensable quoiqu'on en dise," espère Jean-Marc Gameiro. "Dans quelques mois, tout reviendra à la normale, mais les pertes enregistrées ne seront pas rattrapées."
Les trous dans les trésoreries devraient être oubliés à mesure que le temps passe, d'autant que le tourisme affiche une vitalité étonnante en 2018.
Toutefois Philippe Korcia met en garde : "il ne faut absolument pas que la grève se prolonge cet été, car pour le tourisme ce sera une période très difficile, mais je pense que pour Air France, cela signifierait la mort de la compagnie."
L'été débute dans une semaine et dès le 23 juin une nouvelle grève pourrait bien alourdir les avions du ciel français, et avec elle, la comptabilité des agences de voyages affaires.