Une semaine relativement calme mais offrant quelques signaux d'espoirs pour les agences de voyages françaises - Crédit photo : depositphotos @eyeretina
Il y a une semaine, quelques agents de voyages regagnaient courageusement leurs points de vente, dans le flou le plus total, avec des frontières fermées, des quarantaines en embuscade et des vacances estivales non assurées.
En l'espace de quelques jours, tout a changé.
Le champ des possibles s'agrandit d'heure en heure et de là à s'imaginer en Audrey Hepburn ou Gregory Peck selon, dans les marches de la Piazza di Spagna à Rome, il n'y a qu'un pas...
Mais si les agences de voyages en ligne ont connu un véritable boom, en termes de trafic depuis les annonces d'Edouard Philippe, qu'en est-il pour leurs homologues physiques qui ont le bravé le déconfinement et levé leurs rideaux ?
"Sur la soixantaine ayant travaillé, une bonne quinzaine a revu des clients, c'est plutôt une bonne surprise. Nous n'avons pas fait chou blanc...
Il y a même eu quelques témoignages sympathiques avec des agences qui ont reçu des boîtes de chocolats pour leur réouverture," se félicite Jean Dionnet, le président d'Univairmer.
Pour les uns l'ouverture était un test. Pour les autres, l'enjeu était ailleurs.
"C'était plutôt pas mal, il y a eu quand même du mouvement. Cette réouverture est avant tout psychologique," tempère Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
En l'espace de quelques jours, tout a changé.
Le champ des possibles s'agrandit d'heure en heure et de là à s'imaginer en Audrey Hepburn ou Gregory Peck selon, dans les marches de la Piazza di Spagna à Rome, il n'y a qu'un pas...
Mais si les agences de voyages en ligne ont connu un véritable boom, en termes de trafic depuis les annonces d'Edouard Philippe, qu'en est-il pour leurs homologues physiques qui ont le bravé le déconfinement et levé leurs rideaux ?
"Sur la soixantaine ayant travaillé, une bonne quinzaine a revu des clients, c'est plutôt une bonne surprise. Nous n'avons pas fait chou blanc...
Il y a même eu quelques témoignages sympathiques avec des agences qui ont reçu des boîtes de chocolats pour leur réouverture," se félicite Jean Dionnet, le président d'Univairmer.
Pour les uns l'ouverture était un test. Pour les autres, l'enjeu était ailleurs.
"C'était plutôt pas mal, il y a eu quand même du mouvement. Cette réouverture est avant tout psychologique," tempère Richard Vainopoulos, le président de TourCom.
Le port du masque et des procédures sanitaires sont-tels des freins au commerce ?
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Un point de vue partagé par Marie Cornacchia, gérante d'Envie d'Ailleurs (TUI Store) à Manosque, pour qui mettre la clé dans la serrure était presque devenu vital, après deux mois à la maison.
"J'avais besoin de retrouver mon agence, mais ce besoin était aussi moral et cela fait énormément de bien."
D'ailleurs le samedi 9 mai 2020, alors que la gérante s'échinait à nettoyer et aménager son local pour accueillir du public, quelques clients sont venus juste "pour me dire bonjour et me glisser quelques mots sympas."
Si le manque de lien social est une réalité pour les agents de voyages, d'autres ont rouvert suite la demande appuyée des commerçants du Centre commercial dans lequel se trouve Juen Voyages.
"C'est une reprise très satisfaisante, mais dans des conditions particulières," sourit Martine Juen, la gérante du point de vente Havas.
Avant d'accueillir du public, les responsables ont dû faire la poussière après deux mois de fermeture et se transformer en Valérie Damidot doublée d'un Michel Cymes, afin de mettre en place toutes les mesures pour être capable d'accueillir du public.
Pour l'agence d'Avignon, la reprise se fera en plusieurs phases. Lors de la première semaine, la patronne n'avait même pas communiqué à ses clients son ouverture, afin de reprendre doucement contact avec son carnet d'adresses.
"Nous travaillons seulement à deux au lieu de 6 habituellement, avec la possibilité d'accueillir seulement 4 personnes en même temps dans notre local.
Dans l'ensemble, tout le monde est content de nous revoir, nous avons même reçu des bouquets de fleurs," explique l'Avignonnaise.
Du côté de Tourcom, aucun problème n'a été rencontré dans les agences ouvertes et le matériel sera acheminé prochainement pour celles qui ouvriront dans les jours à venir.
"Tout se passe très bien, vous savez dans une ville comme Paris, il n'y a pas foule dans les rues, alors une personne qui rentre, c'est déjà une bonne chose."
En somme, le respect de la distanciation sociale, n'est pas une problématique d'actualité.
"Tout le monde respecte les gestes barrières, ils sont très compréhensifs et se présentent avec des masques.
Pour ceux qui n'en portaient pas, je leur demandais soit de le mettre soit de rester dehors, pour ne pas risquer de contaminer mes autres clients," rapporte la gérante d'Envie d'Ailleurs (TUI Store).
Alors que TUI n'a pour le moment donné aucune consigne à ses agences intégrées, quelques mandataires et franchisés ont quand même ouvert leurs portes et recevront bientôt un kit aux frais du groupe allemand.
Pour ceux qui le craignent, les mesures pour limiter la propagation du virus ne sont pas rédhibitoires, même si elles limitent la convivialité.
Tout le monde semble rassuré et jouer le jeu.
"J'avais besoin de retrouver mon agence, mais ce besoin était aussi moral et cela fait énormément de bien."
D'ailleurs le samedi 9 mai 2020, alors que la gérante s'échinait à nettoyer et aménager son local pour accueillir du public, quelques clients sont venus juste "pour me dire bonjour et me glisser quelques mots sympas."
Si le manque de lien social est une réalité pour les agents de voyages, d'autres ont rouvert suite la demande appuyée des commerçants du Centre commercial dans lequel se trouve Juen Voyages.
"C'est une reprise très satisfaisante, mais dans des conditions particulières," sourit Martine Juen, la gérante du point de vente Havas.
Avant d'accueillir du public, les responsables ont dû faire la poussière après deux mois de fermeture et se transformer en Valérie Damidot doublée d'un Michel Cymes, afin de mettre en place toutes les mesures pour être capable d'accueillir du public.
Pour l'agence d'Avignon, la reprise se fera en plusieurs phases. Lors de la première semaine, la patronne n'avait même pas communiqué à ses clients son ouverture, afin de reprendre doucement contact avec son carnet d'adresses.
"Nous travaillons seulement à deux au lieu de 6 habituellement, avec la possibilité d'accueillir seulement 4 personnes en même temps dans notre local.
Dans l'ensemble, tout le monde est content de nous revoir, nous avons même reçu des bouquets de fleurs," explique l'Avignonnaise.
Du côté de Tourcom, aucun problème n'a été rencontré dans les agences ouvertes et le matériel sera acheminé prochainement pour celles qui ouvriront dans les jours à venir.
"Tout se passe très bien, vous savez dans une ville comme Paris, il n'y a pas foule dans les rues, alors une personne qui rentre, c'est déjà une bonne chose."
En somme, le respect de la distanciation sociale, n'est pas une problématique d'actualité.
"Tout le monde respecte les gestes barrières, ils sont très compréhensifs et se présentent avec des masques.
Pour ceux qui n'en portaient pas, je leur demandais soit de le mettre soit de rester dehors, pour ne pas risquer de contaminer mes autres clients," rapporte la gérante d'Envie d'Ailleurs (TUI Store).
Alors que TUI n'a pour le moment donné aucune consigne à ses agences intégrées, quelques mandataires et franchisés ont quand même ouvert leurs portes et recevront bientôt un kit aux frais du groupe allemand.
Pour ceux qui le craignent, les mesures pour limiter la propagation du virus ne sont pas rédhibitoires, même si elles limitent la convivialité.
Tout le monde semble rassuré et jouer le jeu.
A quoi ressemble une réouverture sans offres à l'étranger ?
De l'avis des personnes interrogées, la reprise paraît satisfaisante, parfois au-delà des espérances qui étaient pour beaucoup peu élevées.
"Environ la moitié des agences Manor sont ouvertes, indique Jean Korcia, patron du Réseau, qui compte 320 agences. Mais cela consiste plutôt à reprendre contact avec les clients.
Sachant que les TO ne savent rien, que les compagnies aériennes sont clouées au sol, les croisiéristes ne savent pas quand ils reprendront, ce n'est pas facile de vendre quelque chose en ce moment,".
Malgré cette incertitude, et après période de confinement inédite, les Français ont besoin de se projeter.
Chez Tourcom quelques nouvelles ventes ont été enregistrées et des reports décidés.
"Il n'y a pas eu et il n'y aura pas de ruée, puis concernant les reports. Je pense que cela se fera massivement en septembre, dès que les clients en sauront plus sur les conditions de voyages," analyse Richard Vainopoulos.
Une timide reprise qui cache aussi une volonté : celle de ne pas disparaître du paysage et de la tête des clients, alors que pendant deux mois les agences en ligne n'ont pas arrêté leurs activités.
"Nous ne nous attendions pas à faire du business, même s'il y a eu des ventes qui ne couvriront pas les charges.
Quand je vois que certains réseaux vont attendre septembre ou octobre, je me demande dans quel état ils vont retrouver leurs fichiers clients", questionne Jean Dionnet.
Ceci alors que pendant ce temps, les "Last Minutes", "Voyages privés" et autres sites sont disponibles 24h/7 et reprennent leurs actions marketings sur le web.
Mais cette crise a aussi mis en exergue les commerces de proximité, et que ce que représente une agence de voyages.
"Les clients se projettent, mais il y a quand même une crainte, notamment des plus jeunes, non pas de la maladie, mais de se retrouver bloqueé à l'autre bout du monde en raison d'une décision étatique suite à une reprise de l'épidémie," estime Martine Juen.
Vaccinés par les récits des rapatriements délicats ayant alimenté la presse nationale pendant des semaines, les Français se montreraient un peu frileux, alors que quelques pays tentent timidement de les draguer.
D'autant que dans le même temps, la France est poussée par les importants budgets communication des Régions, vantant à loisir les sources de dépaysements possibles aux quatre coins de l'Hexagone.
Un discours entendu par les professionnels du tourisme, moins par les clients dans les agences, même si une fois encore le résultat n'est pas nul et des ventes sont bouclées.
"Nous travaillons déjà le produit, mais ça ne suffira, car les Français réservent par eux-mêmes en France.
L'Hexagone ne représentera pas plus de 2 ou 3% du chiffre d'affaires de l'année, l'enjeu le plus important pour sauver l'année seront les vacances de la Toussaint," prophétise le patron de Tourcom.
Bien sûr, cette projection ne sera possible qu'à condition que le virus soit jugulé un peu partout dans le monde. ..
"Environ la moitié des agences Manor sont ouvertes, indique Jean Korcia, patron du Réseau, qui compte 320 agences. Mais cela consiste plutôt à reprendre contact avec les clients.
Sachant que les TO ne savent rien, que les compagnies aériennes sont clouées au sol, les croisiéristes ne savent pas quand ils reprendront, ce n'est pas facile de vendre quelque chose en ce moment,".
Malgré cette incertitude, et après période de confinement inédite, les Français ont besoin de se projeter.
Chez Tourcom quelques nouvelles ventes ont été enregistrées et des reports décidés.
"Il n'y a pas eu et il n'y aura pas de ruée, puis concernant les reports. Je pense que cela se fera massivement en septembre, dès que les clients en sauront plus sur les conditions de voyages," analyse Richard Vainopoulos.
Une timide reprise qui cache aussi une volonté : celle de ne pas disparaître du paysage et de la tête des clients, alors que pendant deux mois les agences en ligne n'ont pas arrêté leurs activités.
"Nous ne nous attendions pas à faire du business, même s'il y a eu des ventes qui ne couvriront pas les charges.
Quand je vois que certains réseaux vont attendre septembre ou octobre, je me demande dans quel état ils vont retrouver leurs fichiers clients", questionne Jean Dionnet.
Ceci alors que pendant ce temps, les "Last Minutes", "Voyages privés" et autres sites sont disponibles 24h/7 et reprennent leurs actions marketings sur le web.
Mais cette crise a aussi mis en exergue les commerces de proximité, et que ce que représente une agence de voyages.
"Les clients se projettent, mais il y a quand même une crainte, notamment des plus jeunes, non pas de la maladie, mais de se retrouver bloqueé à l'autre bout du monde en raison d'une décision étatique suite à une reprise de l'épidémie," estime Martine Juen.
Vaccinés par les récits des rapatriements délicats ayant alimenté la presse nationale pendant des semaines, les Français se montreraient un peu frileux, alors que quelques pays tentent timidement de les draguer.
D'autant que dans le même temps, la France est poussée par les importants budgets communication des Régions, vantant à loisir les sources de dépaysements possibles aux quatre coins de l'Hexagone.
Un discours entendu par les professionnels du tourisme, moins par les clients dans les agences, même si une fois encore le résultat n'est pas nul et des ventes sont bouclées.
"Nous travaillons déjà le produit, mais ça ne suffira, car les Français réservent par eux-mêmes en France.
L'Hexagone ne représentera pas plus de 2 ou 3% du chiffre d'affaires de l'année, l'enjeu le plus important pour sauver l'année seront les vacances de la Toussaint," prophétise le patron de Tourcom.
Bien sûr, cette projection ne sera possible qu'à condition que le virus soit jugulé un peu partout dans le monde. ..
A quand la reprise dans les agences de voyages physiques ?
En attendant que l'Europe se concerte (ou pas), pour les ouvertures des frontières, la France sera sans doute en tête des ventes, même s'il demeure pas mal d'inconnues.
"Je dois reprogrammer des clients qui devaient partir en Tunisie sur le sud de la France, mais nous n'avons aucune date pour les campings ou les hôtels.
Si rien n'est ouvert quel est l'intérêt ? Le tourisme est encore dans le flou," peste Marie Cornacchia, la gérante d'Envie d'Ailleurs à Manosque.
Alors que toute l'industrie attend la fameuse fin du mois de mai, comme signe de délivrance, pour savoir quel sera le visage du tourisme estival, il est déjà trop tard pour sauver l'été.
"Nous n'allons pas y arriver, pronostique-t-elle.
Si jamais des pays rouvrent alors en vente de dernières minutes, nous pourrons attendre un volume de 20% par rapport aux volumes habituels," prédit le patron d'Univairmer.
Une prédiction qui se retrouve chez chacun des interlocuteurs.
Les prochaines semaines devraient permette d'écoper, pour tenir le plus longtemps possible, car le redémarrage pourrait se faire attendre encore longtemps.
Certains attendent une véritable reprise pour septembre, d'autres n'attendent pas de rentrées significatives d'argent avant la fin de l'année.
"Dans le tourisme, nous sommes condamnés à être optimistes.
Une chose est sûre je pense que nous allons nous exploser en 2021, les Français vont avoir besoin de voyager," conclut Jean Korcia, le président de Manor.
Au petit jeu des prédictions, la rédaction de TourMaG.com mettrait bien une petite pièce sur celle-ci, afin de vite tourner la page d'une année éreintante.
"Je dois reprogrammer des clients qui devaient partir en Tunisie sur le sud de la France, mais nous n'avons aucune date pour les campings ou les hôtels.
Si rien n'est ouvert quel est l'intérêt ? Le tourisme est encore dans le flou," peste Marie Cornacchia, la gérante d'Envie d'Ailleurs à Manosque.
Alors que toute l'industrie attend la fameuse fin du mois de mai, comme signe de délivrance, pour savoir quel sera le visage du tourisme estival, il est déjà trop tard pour sauver l'été.
"Nous n'allons pas y arriver, pronostique-t-elle.
Si jamais des pays rouvrent alors en vente de dernières minutes, nous pourrons attendre un volume de 20% par rapport aux volumes habituels," prédit le patron d'Univairmer.
Une prédiction qui se retrouve chez chacun des interlocuteurs.
Les prochaines semaines devraient permette d'écoper, pour tenir le plus longtemps possible, car le redémarrage pourrait se faire attendre encore longtemps.
Certains attendent une véritable reprise pour septembre, d'autres n'attendent pas de rentrées significatives d'argent avant la fin de l'année.
"Dans le tourisme, nous sommes condamnés à être optimistes.
Une chose est sûre je pense que nous allons nous exploser en 2021, les Français vont avoir besoin de voyager," conclut Jean Korcia, le président de Manor.
Au petit jeu des prédictions, la rédaction de TourMaG.com mettrait bien une petite pièce sur celle-ci, afin de vite tourner la page d'une année éreintante.