Starliner : Il est plus que temps que Boeing assure un lancement quand on sait que SpaceX profite de la situation et en est déjà à une trentaine de vols à destination de l’ISS avec sa capsule Dragon. Photo Boeing
Un bilan peu flatteur pour cette icône de l'Amérique industrielle, qui a perdu de sa superbe, surtout quand on sait qu’en juillet 2023, la société a en effet annoncé de nouvelles pertes pour le programme Starliner à hauteur d’environ 257 millions de dollars.
Ces derniers s’ajoutent aux 883 millions de dollars de pertes essuyées depuis décembre 2019. Par conséquent, les pertes totales de Boeing sur le programme s’élèvent désormais à 1,14 milliard de dollars.
Retour sur la genèse du projet. C’est en 2011, à la demande du Congrès américain que la NASA se lance dans le projet d’un lanceur super-lourd SLS ou Space Launch System, dont le premier vol est planifié pour 2021.
Boeing est alors mandaté par la NASA pour diriger la construction de la fusée et notamment le noyau de la fusée et les étages supérieurs.
Le SLS est donc amené à jouer un rôle central dans le programme Artemis, dont l'objectif est d'envoyer, via le vaisseau Orion, des équipages à la surface de la Lune et préparer ainsi les futures missions habitées vers Mars.
En septembre 2014, Boeing et Space X sont les heureux élus pour envoyer des astronautes de la NASA vers l’ISS dès 2017. Boeing recevra à cette occasion 4,2 milliards de dollars pour le programme Commercial Crew Transportation pour continuer le développement de la cabine CST 100 et Space X 2,6 milliards de dollars pour rendre habitable sa capsule Dragon.
Selon les termes de ce contrat, les deux constructeurs doivent réaliser au minimum deux vols de qualification, ce nombre pouvant être portés à six.
Dans le cadre de l'accord passé avec la NASA, Boeing peut vendre des places à des touristes spatiaux à un prix permettant de concurrencer l'offre analogue de l'agence spatiale russe Roscosmos.
Ces derniers s’ajoutent aux 883 millions de dollars de pertes essuyées depuis décembre 2019. Par conséquent, les pertes totales de Boeing sur le programme s’élèvent désormais à 1,14 milliard de dollars.
Retour sur la genèse du projet. C’est en 2011, à la demande du Congrès américain que la NASA se lance dans le projet d’un lanceur super-lourd SLS ou Space Launch System, dont le premier vol est planifié pour 2021.
Boeing est alors mandaté par la NASA pour diriger la construction de la fusée et notamment le noyau de la fusée et les étages supérieurs.
Le SLS est donc amené à jouer un rôle central dans le programme Artemis, dont l'objectif est d'envoyer, via le vaisseau Orion, des équipages à la surface de la Lune et préparer ainsi les futures missions habitées vers Mars.
En septembre 2014, Boeing et Space X sont les heureux élus pour envoyer des astronautes de la NASA vers l’ISS dès 2017. Boeing recevra à cette occasion 4,2 milliards de dollars pour le programme Commercial Crew Transportation pour continuer le développement de la cabine CST 100 et Space X 2,6 milliards de dollars pour rendre habitable sa capsule Dragon.
Selon les termes de ce contrat, les deux constructeurs doivent réaliser au minimum deux vols de qualification, ce nombre pouvant être portés à six.
Dans le cadre de l'accord passé avec la NASA, Boeing peut vendre des places à des touristes spatiaux à un prix permettant de concurrencer l'offre analogue de l'agence spatiale russe Roscosmos.
Boeing, le début du calvaire
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Lancée le 20 décembre 2019 par la fusée Atlas V d’United Launch Alliance (coentreprise de Boeing et Lockheed Martin), la capsule CST-100 Starliner aurait dû réaliser un premier OFT (orbital light test), mais l’horloge de bord avait été́ mal réglée, d’où des réservoirs d’ergols se vidant avant que les ingénieurs de Boeing n’aient pu reprendre le contrôle manuellement.
Avec une poussée trop faible et une mauvaise trajectoire, la capsule n’arrivera finalement pas à atteindre l’ISS, et s’écrasera deux jours plus tard.
L’échec de l’arrimage de la capsule Starliner, conçue par Boeing, à la Station Spatiale Internationale, inquiétait donc et à juste titre la NASA dont la sécurité reste avant tout la priorité des priorités. Ceci d’autant plus que Doug Loverro, le responsable des vols habités à la Nasa, avait évoqué des problèmes éventuels dans la "culture" d'entreprise de Boeing, et fait allusion à des anomalies dans "d'autres parties", référence probable à la crise de l'avion 737 MAX.
Après une grande enquête interne menée par la Nasa qui a duré jusqu’en 2020, (l'équipe d'examen a identifié 80 recommandations que Boeing, en collaboration avec la NASA, a dû traiter), il faut attendre août 2021, pour voir le retour de Starliner sur le pas de tir.
Mais cette nouvelle tentative est encore une fois un échec.
Starliner reste au sol, faute à un défaut de pression dans les vannes des propulseurs, qui pousse Boeing à revoir quasiment et entièrement toute sa copie depuis le départ.
Jeudi 19 mai 2022 nouvelle tentative, un nouvel échec pour Boeing pourrait signifier la fin du projet, et une véritable honte pour l’entreprise qui sort déjà de ses difficultés avec son 737 Max.
Heureusement, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 mai, c’est un succès pour le géant américain de l'aéronautique qui a envoyé environ 230 kg de ravitaillement sur l'ISS et pour la première fois s'est arrimée à la Station spatiale internationale (ISS).
« Le vaisseau Starliner réussit son premier arrimage historique à la Station spatiale internationale, ouvrant une nouvelle voie d'accès au laboratoire volant pour les équipages », a déclaré un commentateur lors de la retransmission en direct de l'agence spatiale américaine.
Starliner restera arrimée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'Etat américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.
Fort de son succès un second vol, cette fois habité, était prévu en février 2023 afin que le vaisseau obtienne l'homologation de la Nasa.
Ce vol test, baptisé « CFT » (pour « Crew Flight Test »), devait transporter deux astronautes de la Nasa, Barry Wilmore et Sunita Williams.
Les deux passagers devraient rester environ huit jours dans l’ISS. « Ils participeront aux activités de recherches menées dans le laboratoire volant », a précisé Joel Montalbano, directeur du programme de l'ISS.
Encore une fois, le vol programmé en février 2023, puis en avril, puis en juillet a dû être reporté en raison de deux problèmes techniques :
- Le premier problème concerne les parachutes utilisés pour freiner la capsule lors de son retour sur Terre. Une partie du lien entre la capsule et le parachute lui-même s'est révélée plus fragile que prévue.
- Le second problème concerne le ruban adhésif utilisé pour envelopper des câbles électriques à l'intérieur de la capsule. Celui-ci s'est révélé inflammable, et pourrait poser un risque en cas d'anomalie, dans des conditions spécifiques.
Avec une poussée trop faible et une mauvaise trajectoire, la capsule n’arrivera finalement pas à atteindre l’ISS, et s’écrasera deux jours plus tard.
L’échec de l’arrimage de la capsule Starliner, conçue par Boeing, à la Station Spatiale Internationale, inquiétait donc et à juste titre la NASA dont la sécurité reste avant tout la priorité des priorités. Ceci d’autant plus que Doug Loverro, le responsable des vols habités à la Nasa, avait évoqué des problèmes éventuels dans la "culture" d'entreprise de Boeing, et fait allusion à des anomalies dans "d'autres parties", référence probable à la crise de l'avion 737 MAX.
Après une grande enquête interne menée par la Nasa qui a duré jusqu’en 2020, (l'équipe d'examen a identifié 80 recommandations que Boeing, en collaboration avec la NASA, a dû traiter), il faut attendre août 2021, pour voir le retour de Starliner sur le pas de tir.
Mais cette nouvelle tentative est encore une fois un échec.
Starliner reste au sol, faute à un défaut de pression dans les vannes des propulseurs, qui pousse Boeing à revoir quasiment et entièrement toute sa copie depuis le départ.
Jeudi 19 mai 2022 nouvelle tentative, un nouvel échec pour Boeing pourrait signifier la fin du projet, et une véritable honte pour l’entreprise qui sort déjà de ses difficultés avec son 737 Max.
Heureusement, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 mai, c’est un succès pour le géant américain de l'aéronautique qui a envoyé environ 230 kg de ravitaillement sur l'ISS et pour la première fois s'est arrimée à la Station spatiale internationale (ISS).
« Le vaisseau Starliner réussit son premier arrimage historique à la Station spatiale internationale, ouvrant une nouvelle voie d'accès au laboratoire volant pour les équipages », a déclaré un commentateur lors de la retransmission en direct de l'agence spatiale américaine.
Starliner restera arrimée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'Etat américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.
Fort de son succès un second vol, cette fois habité, était prévu en février 2023 afin que le vaisseau obtienne l'homologation de la Nasa.
Ce vol test, baptisé « CFT » (pour « Crew Flight Test »), devait transporter deux astronautes de la Nasa, Barry Wilmore et Sunita Williams.
Les deux passagers devraient rester environ huit jours dans l’ISS. « Ils participeront aux activités de recherches menées dans le laboratoire volant », a précisé Joel Montalbano, directeur du programme de l'ISS.
Encore une fois, le vol programmé en février 2023, puis en avril, puis en juillet a dû être reporté en raison de deux problèmes techniques :
- Le premier problème concerne les parachutes utilisés pour freiner la capsule lors de son retour sur Terre. Une partie du lien entre la capsule et le parachute lui-même s'est révélée plus fragile que prévue.
- Le second problème concerne le ruban adhésif utilisé pour envelopper des câbles électriques à l'intérieur de la capsule. Celui-ci s'est révélé inflammable, et pourrait poser un risque en cas d'anomalie, dans des conditions spécifiques.
6 Mai 2024 : la fin du calvaire ?
Les astronautes de la NASA (en bleu) Suni Williams (de gauche à droite), Butch Wilmore et Mike Fincke, avec les membres de l'équipe Starliner Pad Armando Loli (deuxième à partir de la gauche) et Garrett Pinder dans la salle blanche lors d'un exercice d'équipage intégré. (Photo de John Grant - Boeing)
Il est plus que temps que Boeing assure un lancement quand on sait que SpaceX profite de la situation et en est déjà à une trentaine de vols à destination de l’ISS avec sa capsule Dragon.
Le 6 mai, en principe et si tout va bien, le "Boeing CST-100 Starliner" devrait donc décoller à l'aide d'un lanceur lourd Atlas V de ULA (United Launch Alliance) depuis Cape Canaveral (Floride) et emmener les astronautes Suni Williams et Butch Wilmore jusqu'à la Station Spatiale Internationale pour y rester une dizaine de jours.
Lors de son trajet vers la SSI, Starliner fera plusieurs essais d’interruptions de dernière minute, notamment lors de l’arrimage à la SSI ainsi que des tests de retour manuel d’urgence seront faits pendant la rentrée dans l’atmosphère.
Il nous reste plus qu’à attendre et croiser les doigts….
Le 6 mai, en principe et si tout va bien, le "Boeing CST-100 Starliner" devrait donc décoller à l'aide d'un lanceur lourd Atlas V de ULA (United Launch Alliance) depuis Cape Canaveral (Floride) et emmener les astronautes Suni Williams et Butch Wilmore jusqu'à la Station Spatiale Internationale pour y rester une dizaine de jours.
Lors de son trajet vers la SSI, Starliner fera plusieurs essais d’interruptions de dernière minute, notamment lors de l’arrimage à la SSI ainsi que des tests de retour manuel d’urgence seront faits pendant la rentrée dans l’atmosphère.
Il nous reste plus qu’à attendre et croiser les doigts….
Michel Messager - DR
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.