Le télétravail, la visiocnférence, la covid-19...AMEX-GBT a réfléchi aux conséquences des 6 derniers mois sur les collaborateurs et le voyage d'affaires - Crédit photo : Depositphotos @photographee.eu
Il faudra sans doute attendre une décennie ou plus pour connaître réellement les conséquences profondes de la covid-19 sur notre société.
Non seulement les avions ont cessé de voler, les frontières se sont refermées, mais nos façons de travailler, de voir le monde et de communiquer ont été durablement impactées.
Le spécialiste du voyage d'affaires à travers le monde, AMEX-GBT tenait son traditionnel "Espace Voyages Professionnels" (EVP), et covid oblige, seulement en version digitale.
Après un rapide tour d'horizon du marché par Julien Kauffmann, le PDG France, Belgique, Pays-Bas & Europe du Sud, deux conférences se sont tenues pour aborder le monde d'après et donner des billes pour mieux le comprendre.
Ce monde pourrait bien grandement ressembler ... au précédent.
"La crise est un accélérateur des tendances pour nombre de secteurs, avec surtout une digitalisation accrue. Certains parlent même de la 4e révolution industrielle avec le digital,"analyse en guise d'introduction Christophe Drezet, le directeur associé au Pôle Mobilité, EPSA.
Dans ce fabuleux accélérateur de particules, il est un point qui semble durablement ancré dans les envies de collaborateurs, notamment sous l'impulsion des nouvelles générations, à savoir la recherche de sens.
Non seulement les avions ont cessé de voler, les frontières se sont refermées, mais nos façons de travailler, de voir le monde et de communiquer ont été durablement impactées.
Le spécialiste du voyage d'affaires à travers le monde, AMEX-GBT tenait son traditionnel "Espace Voyages Professionnels" (EVP), et covid oblige, seulement en version digitale.
Après un rapide tour d'horizon du marché par Julien Kauffmann, le PDG France, Belgique, Pays-Bas & Europe du Sud, deux conférences se sont tenues pour aborder le monde d'après et donner des billes pour mieux le comprendre.
Ce monde pourrait bien grandement ressembler ... au précédent.
"La crise est un accélérateur des tendances pour nombre de secteurs, avec surtout une digitalisation accrue. Certains parlent même de la 4e révolution industrielle avec le digital,"analyse en guise d'introduction Christophe Drezet, le directeur associé au Pôle Mobilité, EPSA.
Dans ce fabuleux accélérateur de particules, il est un point qui semble durablement ancré dans les envies de collaborateurs, notamment sous l'impulsion des nouvelles générations, à savoir la recherche de sens.
Au travail : "Les pauses café n'existent plus, mais il faut recréer cela"
"L'entreprise de demain sera une entreprise responsable, c'est notre conviction. La recherche de sens va s'accélérer dans le futur et booster un certain nombre de choses," selon Agnès Benveniste, directrice France et Benelux d'Amex Meetings & Events.
Et cette quête vient se confronter, avec la nouvelle problématique apparue ces derniers mois, par le fait que les salariés "ne sont plus au travail. Comment pouvons-nous créer du lien dans ces conditions ?"
Et comment donc donner du sens, alors que les équipes sont éparpillées à travers le monde ?
C'est une problématique qui touche l'ensemble des entreprises, d'autant plus celles du tourisme qui sont pour certaines en télétravail depuis plus de six mois.
Alors que dans un premier temps cette solution a été perçue comme une nouveauté plus ou moins agréable, elle devient à mesure qu'elle s'étend un handicap, surtout pour les cadres des entreprises.
"Il faut s'adapter pour ne laisser personne au bord de la route. Et pour cela, il est nécessaire de se connecter plus souvent et de façon moins descendante. Les pauses café n'existent plus, mais il faut recréer cela."
Après un important brainstorming chez AMEX-GBT, un journal du télétravail a été créé sur Zoom, avec des rubriques traitant de sujets propres aux salariés.
Tout comme un journal, des témoignages sont diffusés, qu'ils soient de clients, des personnes extérieures et des experts. Il serait devenu un rituel participatif apprécié.
"C'est une idée, mais il va falloir évoluer pour changer notre mode de fonctionnement," poursuit la patronne des événements.
Mais le télétravail ne serait pas si miraculeux qu'il n'y parait. Non seulement les liens hiérarchiques, l'esprit d'équipe ne sont plus difficilement palpables, mais pour certains, le télétravail serait un frein.
"Selon une récente étude de Glassdoor, 38% des travailleurs ont déclaré aussi bien travailler à la maison qu'au bureau, 20% pensent être plus productif, et 32% auraient des difficultés à rester bien concentrés.
Une autre du cabinet Valoir révèle même que les personnes seules seraient moins productives en raison du manque de lien social. L'absence d'échange entraînerait une certaine morosité," analyse Tiphaine Galliez, la responsable Innovation & Knowledge, Great Place to Work.
Le télétravail pourrait bien créer des problématiques nouvelles et des fractures, dans le domaine professionnel, mais aussi dans le voyage d'affaires.
Et cette quête vient se confronter, avec la nouvelle problématique apparue ces derniers mois, par le fait que les salariés "ne sont plus au travail. Comment pouvons-nous créer du lien dans ces conditions ?"
Et comment donc donner du sens, alors que les équipes sont éparpillées à travers le monde ?
C'est une problématique qui touche l'ensemble des entreprises, d'autant plus celles du tourisme qui sont pour certaines en télétravail depuis plus de six mois.
Alors que dans un premier temps cette solution a été perçue comme une nouveauté plus ou moins agréable, elle devient à mesure qu'elle s'étend un handicap, surtout pour les cadres des entreprises.
"Il faut s'adapter pour ne laisser personne au bord de la route. Et pour cela, il est nécessaire de se connecter plus souvent et de façon moins descendante. Les pauses café n'existent plus, mais il faut recréer cela."
Après un important brainstorming chez AMEX-GBT, un journal du télétravail a été créé sur Zoom, avec des rubriques traitant de sujets propres aux salariés.
Tout comme un journal, des témoignages sont diffusés, qu'ils soient de clients, des personnes extérieures et des experts. Il serait devenu un rituel participatif apprécié.
"C'est une idée, mais il va falloir évoluer pour changer notre mode de fonctionnement," poursuit la patronne des événements.
Mais le télétravail ne serait pas si miraculeux qu'il n'y parait. Non seulement les liens hiérarchiques, l'esprit d'équipe ne sont plus difficilement palpables, mais pour certains, le télétravail serait un frein.
"Selon une récente étude de Glassdoor, 38% des travailleurs ont déclaré aussi bien travailler à la maison qu'au bureau, 20% pensent être plus productif, et 32% auraient des difficultés à rester bien concentrés.
Une autre du cabinet Valoir révèle même que les personnes seules seraient moins productives en raison du manque de lien social. L'absence d'échange entraînerait une certaine morosité," analyse Tiphaine Galliez, la responsable Innovation & Knowledge, Great Place to Work.
Le télétravail pourrait bien créer des problématiques nouvelles et des fractures, dans le domaine professionnel, mais aussi dans le voyage d'affaires.
Voyage d'affaires : "Il serait illusoire de penser que nous reviendrions à une certaine forme de normalité"
Une dernière étude d'AMEX menée auprès de 4 600 voyageurs d'affaires, à travers le monde, révèle que la visioconférence est adoubée par les... plus de 45 ans, mais trouve un frein avec les plus jeunes.
Cela pourrait s'expliquer par un capital de confiance et d'expérience plus développé chez les aînés.
"Avec les outils digitaux, il est possible d'entretenir des relations à distances, mais pas les construire," selon Olivier Fainsilber, en charge du département Transport & Service, chez Oliver Wyman.
Il serait donc possible de créer des liens, mais peu profond et surtout ils ne seraient pas basés sur la confiance.
Et visiblement, toujours selon l'étude maison, le télétravail ne serait pas un problème pour les collaborateurs, puisque 80% le plébiscitent et se trouveraient même plus de productifs. Toutefois se pose la question de la créativité, du fait de l'absence des échanges entre collègues.
"La confiance sera la clé de la reprise pour l'année prochaine," en déduit, le responsable de l'Epsa. Et pour cela le Nouveau Monde n'est pas nécessairement différent de l'ancien, puisque la réassurance passe par les marques.
Toujours selon l'étude d'AMEX-GBT, les voyageurs privilégient les grandes chaines hôtelières, gage de sécurité dans les mesures sanitaires, autant les appartements et logements chez les particuliers seraient boudés.
Malgré tout,"il serait illusoire de penser que nous reviendrions à une certaine forme de normalité. Il y a un vrai changement d'époque, sur le capitalisme.
Même si nous n'en mesurons pas les conséquences, cela fera évoluer le voyageur d'affaires," affirme Christophe Drezet, le directeur associé Pôle Mobilité, de l'Epsa.
Il suffit de regarder du côté de BP, ayant annoncé le déclin du pétrole, pour comprendre le changement d'ère ou encore le fait que le risque sanitaire deviendra un élément clé à l'avenir au moment de voyager.
Si le besoin de rencontre n'a pas disparu, il est contre balancé par la gestion des risques des entreprises.
"A travers la responsabilité de l'acheteur (travel manager, ndlr), c'est aussi la responsabilité pénale de l'entreprise qui est engagée," selon Pierre Tramier, security Director de Danone.
De quoi remettre en place, ceux qui trépignent de voir le tourisme reprendre à l'heure où l'épidémie sévit partout dans le monde. Une chose est sûre, à l'avenir, il y aura sans doute moins de voyages, surtout ceux sans sens et futiles, mais il faudra qu'ils soient une réelle expérience.
Cela pourrait s'expliquer par un capital de confiance et d'expérience plus développé chez les aînés.
"Avec les outils digitaux, il est possible d'entretenir des relations à distances, mais pas les construire," selon Olivier Fainsilber, en charge du département Transport & Service, chez Oliver Wyman.
Il serait donc possible de créer des liens, mais peu profond et surtout ils ne seraient pas basés sur la confiance.
Et visiblement, toujours selon l'étude maison, le télétravail ne serait pas un problème pour les collaborateurs, puisque 80% le plébiscitent et se trouveraient même plus de productifs. Toutefois se pose la question de la créativité, du fait de l'absence des échanges entre collègues.
"La confiance sera la clé de la reprise pour l'année prochaine," en déduit, le responsable de l'Epsa. Et pour cela le Nouveau Monde n'est pas nécessairement différent de l'ancien, puisque la réassurance passe par les marques.
Toujours selon l'étude d'AMEX-GBT, les voyageurs privilégient les grandes chaines hôtelières, gage de sécurité dans les mesures sanitaires, autant les appartements et logements chez les particuliers seraient boudés.
Malgré tout,"il serait illusoire de penser que nous reviendrions à une certaine forme de normalité. Il y a un vrai changement d'époque, sur le capitalisme.
Même si nous n'en mesurons pas les conséquences, cela fera évoluer le voyageur d'affaires," affirme Christophe Drezet, le directeur associé Pôle Mobilité, de l'Epsa.
Il suffit de regarder du côté de BP, ayant annoncé le déclin du pétrole, pour comprendre le changement d'ère ou encore le fait que le risque sanitaire deviendra un élément clé à l'avenir au moment de voyager.
Si le besoin de rencontre n'a pas disparu, il est contre balancé par la gestion des risques des entreprises.
"A travers la responsabilité de l'acheteur (travel manager, ndlr), c'est aussi la responsabilité pénale de l'entreprise qui est engagée," selon Pierre Tramier, security Director de Danone.
De quoi remettre en place, ceux qui trépignent de voir le tourisme reprendre à l'heure où l'épidémie sévit partout dans le monde. Une chose est sûre, à l'avenir, il y aura sans doute moins de voyages, surtout ceux sans sens et futiles, mais il faudra qu'ils soient une réelle expérience.
Vers une libéralisation du voyage grâce aux tests rapides et des corridors sanitaires ?
Le digital restera durablement comme un outil de communication et d'échange, il faut bien se le mettre dans la tête. Et il aura aussi une influence sur le voyage d'affaires.
Malgré tout si, les évènements virtuels ont fait le buzz, et qu'ils sont devenus hybrides, il ne fait pas de doute que les salons et rencontres en présentiel seront de retour.
"Il va y avoir à l'avenir des événements physiques, car se rencontrer reste très important. Ils vont devoir se réinventer. Nous irons sans doute moins loin, mais avec une plus grande quête de sens," selon Agnès Benveniste, directrice France et Benelux d'Amex Meetings & Events.
Il y aura un temps de latence avant que cela revienne, mais le retour des salons en présentiel sera inévitable.
Surtout que cela pourrait être accéléré par un phénomène de rattrapage une fois le risque sanitaire levé. Un peu à l'image des fast-foods pris d'assaut pendant le confinement, les salons et autres séminaires pourraient bien faire salle comble, comme à leur grande époque.
Le virtuel c'est bien, mais sans doute pas la solution à tout, enfin pas tant que l'humain restera... humain, n'en déplaise à Elon Musk.
"Le bien-fondé du voyage n'est pas remis en cause par le virus, car si le voyage est nécessaire il a lieu. Mais nous sommes dans une nouvelle manière de voyager et de décider," pense Pierre Tramier, le directeur de la sécurité de Danone.
Tout comme une campagne de pub, un arbitrage se fera, les déplacements devront être rentables avec un retour sur investissement à faire valoir au moment de retourner au bureau.
Tout comme les performances énergétiques du lave-vaisselle ou du fer à repasser, le voyage devra afficher sa qualité et sa réussite.
"Le ROI dans les déplacements d'affaires et le MICE, nous ne nous y sommes pas intéressés, mais il va falloir le faire. Il est grand temps de revoir la manière dont on envisage le déplacement," fixe Christophe Drezet, le directeur associé Pôle Mobilité, de l'Epsa.
Avant de voir si loin, à l'heure où l'activité est encore très faible, la question de la reprise se pose en raison d'une mauvaise gestion des tests PCR. A ce sujet, la compagnie nationale tout comme AMEX-GBT œuvrent pour raccourcir le temps de réponse des tests et de prise en charge.
"Nous avons des pistes sur la détection des voyageurs. La technique PCR est compliquée, il existe des tests extrêmement rapides que nous voulons favoriser," rapporte Vincent Feuillie, selon le médecin-conseil d’Air France.
Le voyage d'affaires repartira, mais personne ne sait quand, ni comment. Et toutes les réponses de ces interrogations dépendront de la gestion sanitaire de la crise.
Et Julien Kauffmann, le PDG France, Belgique, Pays-Bas & Europe du Sud, d'AMEX-GBT de conclure.
"Nous sommes optimistes sur une reprise du voyage d'affaires. Nous travaillons en tant que leader du secteur pour faire évoluer les règles du jeu, notamment sur les restrictions de voyage."
L'entreprise serait très active, en faisant du lobbying, afin d'ouvrir des corridors sécurisés pour les voyages d'affaires entre Londres et New-York, mais aussi depuis Paris vers la ville américaine.
Ces actions démontrent bien que le tourisme ne se sortira de la crise qu'en étant proactif et pas seulement en attendant que les Etats lui viennent en aide.
Malgré tout si, les évènements virtuels ont fait le buzz, et qu'ils sont devenus hybrides, il ne fait pas de doute que les salons et rencontres en présentiel seront de retour.
"Il va y avoir à l'avenir des événements physiques, car se rencontrer reste très important. Ils vont devoir se réinventer. Nous irons sans doute moins loin, mais avec une plus grande quête de sens," selon Agnès Benveniste, directrice France et Benelux d'Amex Meetings & Events.
Il y aura un temps de latence avant que cela revienne, mais le retour des salons en présentiel sera inévitable.
Surtout que cela pourrait être accéléré par un phénomène de rattrapage une fois le risque sanitaire levé. Un peu à l'image des fast-foods pris d'assaut pendant le confinement, les salons et autres séminaires pourraient bien faire salle comble, comme à leur grande époque.
Le virtuel c'est bien, mais sans doute pas la solution à tout, enfin pas tant que l'humain restera... humain, n'en déplaise à Elon Musk.
"Le bien-fondé du voyage n'est pas remis en cause par le virus, car si le voyage est nécessaire il a lieu. Mais nous sommes dans une nouvelle manière de voyager et de décider," pense Pierre Tramier, le directeur de la sécurité de Danone.
Tout comme une campagne de pub, un arbitrage se fera, les déplacements devront être rentables avec un retour sur investissement à faire valoir au moment de retourner au bureau.
Tout comme les performances énergétiques du lave-vaisselle ou du fer à repasser, le voyage devra afficher sa qualité et sa réussite.
"Le ROI dans les déplacements d'affaires et le MICE, nous ne nous y sommes pas intéressés, mais il va falloir le faire. Il est grand temps de revoir la manière dont on envisage le déplacement," fixe Christophe Drezet, le directeur associé Pôle Mobilité, de l'Epsa.
Avant de voir si loin, à l'heure où l'activité est encore très faible, la question de la reprise se pose en raison d'une mauvaise gestion des tests PCR. A ce sujet, la compagnie nationale tout comme AMEX-GBT œuvrent pour raccourcir le temps de réponse des tests et de prise en charge.
"Nous avons des pistes sur la détection des voyageurs. La technique PCR est compliquée, il existe des tests extrêmement rapides que nous voulons favoriser," rapporte Vincent Feuillie, selon le médecin-conseil d’Air France.
Le voyage d'affaires repartira, mais personne ne sait quand, ni comment. Et toutes les réponses de ces interrogations dépendront de la gestion sanitaire de la crise.
Et Julien Kauffmann, le PDG France, Belgique, Pays-Bas & Europe du Sud, d'AMEX-GBT de conclure.
"Nous sommes optimistes sur une reprise du voyage d'affaires. Nous travaillons en tant que leader du secteur pour faire évoluer les règles du jeu, notamment sur les restrictions de voyage."
L'entreprise serait très active, en faisant du lobbying, afin d'ouvrir des corridors sécurisés pour les voyages d'affaires entre Londres et New-York, mais aussi depuis Paris vers la ville américaine.
Ces actions démontrent bien que le tourisme ne se sortira de la crise qu'en étant proactif et pas seulement en attendant que les Etats lui viennent en aide.