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Transport aérien : à quand la prochaine rupture technologique ?

La chronique de Jean-Louis Baroux



Rédigé par le Jeudi 11 Avril 2024

l faudra bien arriver à un prochain saut technologique pour transporter les foules de clients qui ne manqueront pas de se précipiter dans les avions futurs -  Depositphotos.com Auteur EvrenKalinbacak
l faudra bien arriver à un prochain saut technologique pour transporter les foules de clients qui ne manqueront pas de se précipiter dans les avions futurs - Depositphotos.com Auteur EvrenKalinbacak
Le transport aérien moderne a été construit à partir de très rares ruptures technologiques et d’une évolution constante pour améliorer l’existant. Si on veut bien regarder l’histoire, la première rupture a été faite par les frères Wright. C’était le 17 décembre 1903.

Ils ont effectué quatre vols de quelques dizaines de mètres sur la plage de Kill Devil à Kittty Hawk en Caroline du Nord. Cela a marqué le début de l’aviation avant le transport aérien. Ce dernier a vraiment commencé après la première guerre mondiale. Le 08 février 2019 la première liaison commerciale a été ouverte entre Paris (Toussus le Noble) et Londres (Kenley) avec un Farman Goliath lequel n’était ni plus ni moins qu’un bombardier transformé.

Il faudra attendre le milieu des années 1930 pour que la compagnie Pan Am opère de grandes étapes au-dessus des océans avec des hydravions géants. Cela a marqué le vrai début des vols intercontinentaux.

Par la suite les ruptures technologiques se sont faites plus rares même si l’avion commerciale a bénéficié de constantes améliorations. La fin de la deuxième guerre mondiale a tout de même marqué le vrai démarrage du transport aérien moderne avec la création de l’OACI (organisation de l’Aviation Civile Internationale) et de IATA (International Air Transport Association).

Ces deux organismes ont créé les normes qui ont permis au transport aérien de connaître son développement continu et ils les ont fait appliquer. Tout en étant une rupture plus administrative que technologique, la création de ces deux organismes a marqué une étape fondamentale, si bien pensée que 80 ans plus tard, ils continuent à marquer leur indispensable utilité.

Transport aérien : l'arrivée sur le marché des avions à réaction

Les sauts technologiques se sont faits plus rares mais ils ont permis de considérables évolutions.

Dans le désordre notons l’édification d’un contrôle aérien performant, l’aménagement des aéroports, et les évolutions des cabines qui deviennent pressurisées jusqu’à 8000 mètres d’altitude avec les fameux Lookheed Constellation et à 10972 Mètres avec les nouveaux De Havillan Comet.

C’est alors qu’intervient une nouvelle étape dans le transport aérien avec l’arrivée sur le marché des avions à réaction et leur généralisation à la fin des années 1950, Juan Trippe l’iconique président de Pan Am ayant commandé 20 Boeing 707 et 25 DC8 ce qui imposera un nouveau standard de confort et de vitesse pour les vols long-courrier.

On ne peut pas passer sous silence d’arrivée des vols supersoniques avec seulement deux modèles. Le Concorde franco-anglais et le Tupolev 144 soviétique mis en service respectivement en 1976 et 1777 qui ont connu tous deux une fin tragique. Ce qui constituait une vraie révolution s’est avérée être un échec sans doute parce que les dirigeants politiques ont voulu en faire trop tôt une formidable arme de propagande.

L’arrivée des réacteurs double flux a permis la propulsion d’avions géants qui ont été le facteur essentiel de la démocratisation du transport aérien et donc de son remarquable développement.

C’est ainsi que les grands transporteurs se sont dotés d’appareils pouvant transporter plus de 300 passagers sur de très longues distances avec les Boeing 747 et DC 10 ou L 1011.

L’appareil de 1000 places sera certainement une nouvelle norme

L’arrivée massive de nouveaux consommateurs à conduit les grands aéroports à se réorganiser pour permettre aux compagnies d’opérer leur exploitation sous la forme du « hub and spoke » qui démultiplie les possibilités de dessertes avec un seul point de correspondance.

Pour soutenir cette croissance les GDS (Global Distribution Systems) ont amené, à partir des années 1990, une qualité d’information et une facilité d’émission de billets inconnue.

Depuis, les améliorations constantes ont permis au transport aérien de connaître une fulgurance croissance tout en maintenant une certaine constance quant aux émissions de CO² ou de niveau sonore. Un Airbus 320 de la dernière génération consomme 25 % de moins que la version d’origine en fin 1970 et fait 5 fois moins de bruit que le Boeing 727 qui transportait le même nombre de passagers.

Sous la pression permanente des lobbies écologistes les recherches se poursuivent pour améliorer encore les performances des appareils actuels. On peut ainsi s’attendre à une diminution de la consommation de carburant de l’ordre de 25% avec la même diminution des émissions de CO² et de niveau sonore d’ici une dizaine d’années.

Mais il faudra bien arriver à un prochain saut technologique pour transporter les foules de clients qui ne manqueront pas de se précipiter dans les avions futurs. L’appareil de 1.000 places sera certainement une nouvelle norme.

Aura-t-il la forme d’une aile ou sera-t-il de configuration classique, sera-t-il propulsé par un carburant à base d’hydrogène ou par le mode électrique ? Voilà de grandes interrogations.

La question est quand ces nouveautés seront-elles mises sur le marché ? Pour le moment les constructeurs gagnent beaucoup d’argent en développant les modèles actuels, auront-ils le courage de faire les investissements massifs nécessaires à la prochaine rupture technologique ?

Jean-Louis Baroux
Jean-Louis Baroux
Jean-Louis Baroux est l'ancien président et fondateur d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Connect by APG.

Grand spécialiste de l'aérien, il a signé 5 livres aux éditions de l'Archipel dont "Transport Aérien, ces vérités que l'on vous cache" et plus récemment "On a perdu le MH 370", une version romancée mais qui respecte scrupuleusement toutes les informations connues et vérifiées.

Les droits d'auteur de ses ouvrages sont reversés à une association caritative "Les Enfants des Rues du Vietnam". On peut les acquérir à l'adresse suivante : www.editionsarchipel.com ou sur Amazon.


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