Circuit pour les lecteurs du Parisien, proposé par Cigale Voyages. DR
On les appelle les voyages shopping.
Insérés sous forme d'encarts publicitaires dans les pages des magazines français, ils proposent aux lecteurs "en exclusivité" des séjours à prix cassés.
Diverses destinations sont suggérées : la Croatie, la Thaïlande, l'Italie, l'Egypte, mais surtout la Turquie.
Des voyages autoproclamés culturels incluant des passages obligés dans les boutiques de cuirs, de tapis et de bijoux.
Une fois à l'intérieur des magasins, certains clients se laissent convaincre par d'habiles vendeurs et achètent beaucoup de marchandises.
Ils ne réalisent l'ampleur de l'arnaque qu'à leur retour. Tapis Made in China, bijoux surévalués et cuir craquelé : les articles sont parfois de bien piètre qualité.
Ils déversent alors leur amertume sur les forums de voyageurs. Mais lorsqu'on a déboursé moins de 200 euros pour une semaine de circuit, faut-il s'attendre à mieux ?
Insérés sous forme d'encarts publicitaires dans les pages des magazines français, ils proposent aux lecteurs "en exclusivité" des séjours à prix cassés.
Diverses destinations sont suggérées : la Croatie, la Thaïlande, l'Italie, l'Egypte, mais surtout la Turquie.
Des voyages autoproclamés culturels incluant des passages obligés dans les boutiques de cuirs, de tapis et de bijoux.
Une fois à l'intérieur des magasins, certains clients se laissent convaincre par d'habiles vendeurs et achètent beaucoup de marchandises.
Ils ne réalisent l'ampleur de l'arnaque qu'à leur retour. Tapis Made in China, bijoux surévalués et cuir craquelé : les articles sont parfois de bien piètre qualité.
Ils déversent alors leur amertume sur les forums de voyageurs. Mais lorsqu'on a déboursé moins de 200 euros pour une semaine de circuit, faut-il s'attendre à mieux ?
Des séjours hors saison
Autres articles
Plusieurs opérateurs se partagent le marché des voyages shopping. Beaucoup sont spécialisés sur cette niche, comme Cigale Voyages, Carnet d'Evasion, Mosaïque du Monde.
Même certains TO connus s'y sont frottés, comme Mavie. "Nous avons testé le produit, mais cela reste marginal chez nous".
D'autres ne font pas mystère de leur accord avec les commerçants locaux. "Ces circuits sont subventionnés par les magasins sur place" assure-t-on chez Turquie La Plus Belle.
Ce voyagiste estime d'ailleurs que près de 200 000 Français seraient partis via ce type d'offre sur les six dernières années. Rappelons que la Turquie a accueilli 1,032 million de Français en 2012, en baisse de 10%.
Pour les hôteliers, réceptifs et guides, ces séjours à prix cassés permettent de remplir les caisses durant la basse saison.
D'autant plus que bien peu de clients se contentent du tarif d'appel. "95% achètent des extensions pour la pension complète et les excursions " confirme Ara Cinar, le directeur général de Voyages Loisirs.
C'est lui qui a initié ce type de circuits sur le marché il y a déjà sept ans. Ils sont uniquement vendus à ses abonnés ou aux lecteurs des magazines du groupe Prisma (appartenant à la maison mère Bertelsmann).
Même certains TO connus s'y sont frottés, comme Mavie. "Nous avons testé le produit, mais cela reste marginal chez nous".
D'autres ne font pas mystère de leur accord avec les commerçants locaux. "Ces circuits sont subventionnés par les magasins sur place" assure-t-on chez Turquie La Plus Belle.
Ce voyagiste estime d'ailleurs que près de 200 000 Français seraient partis via ce type d'offre sur les six dernières années. Rappelons que la Turquie a accueilli 1,032 million de Français en 2012, en baisse de 10%.
Pour les hôteliers, réceptifs et guides, ces séjours à prix cassés permettent de remplir les caisses durant la basse saison.
D'autant plus que bien peu de clients se contentent du tarif d'appel. "95% achètent des extensions pour la pension complète et les excursions " confirme Ara Cinar, le directeur général de Voyages Loisirs.
C'est lui qui a initié ce type de circuits sur le marché il y a déjà sept ans. Ils sont uniquement vendus à ses abonnés ou aux lecteurs des magazines du groupe Prisma (appartenant à la maison mère Bertelsmann).
Une arnaque dénoncée par certains TO
"Chez nous, la partie shopping est réduite à la portion congrue. Nos clients ne sont jamais obligés d'acheter. Et s'ils le font, ils peuvent échanger ou se faire rembourser leurs marchandises pendant un an pour les tapis et bijoux, et trois mois pour le cuir " précise Ara Cinar.
"Nous ne pouvons pas nous permettre de décevoir nos adhérents. D'ailleurs, nous n'avons pas de retours négatifs à déplorer et les gens repartent toujours avec nous".
Une transparence et un souci du client qui n'est malheureusement pas partagé par tous. Les magasins ont parfois un chiffre d'affaires minimum à réaliser par bus.
Tant qu'il n'est pas atteint, les passagers ne peuvent partir. Les guides sont également commissionnés en fonction des ventes. Ce qui explique parfois leur mauvaise humeur envers les voyageurs pas assez dépensiers.
Toutes ces pratiques sont condamnées par Rasim Guvendi, le directeur général de Turquie Vision. "Ces voyages sont de l'arnaque. Comment les opérateurs peuvent-ils gagner de l'argent à un tel tarif ? Ce circuit coûte au moins 600 euros " s'exclame-t-il.
Pourtant, il veut rester optimiste. "Lorsque les gens ont goûté à la Turquie, ils ont envie d'y retourner. Ils passent alors pas un TO conventionnel et s'adressent à nous !".
"Nous ne pouvons pas nous permettre de décevoir nos adhérents. D'ailleurs, nous n'avons pas de retours négatifs à déplorer et les gens repartent toujours avec nous".
Une transparence et un souci du client qui n'est malheureusement pas partagé par tous. Les magasins ont parfois un chiffre d'affaires minimum à réaliser par bus.
Tant qu'il n'est pas atteint, les passagers ne peuvent partir. Les guides sont également commissionnés en fonction des ventes. Ce qui explique parfois leur mauvaise humeur envers les voyageurs pas assez dépensiers.
Toutes ces pratiques sont condamnées par Rasim Guvendi, le directeur général de Turquie Vision. "Ces voyages sont de l'arnaque. Comment les opérateurs peuvent-ils gagner de l'argent à un tel tarif ? Ce circuit coûte au moins 600 euros " s'exclame-t-il.
Pourtant, il veut rester optimiste. "Lorsque les gens ont goûté à la Turquie, ils ont envie d'y retourner. Ils passent alors pas un TO conventionnel et s'adressent à nous !".
L'avis d'Emmanuelle Llop, avocate à la cour au cabinet Equinoxe
Emmanuelle Llop connait bien ce type de séjours, mais elle ne les considère pas comme de la vente forcée.
"Les clients font peu de visite et beaucoup de shopping. En revanche, personne ne les oblige à acheter des marchandises".
Elle s'interroge en revanche sur l'identité de certaines petites agences productrices, souvent bas de gamme et pas toujours immatriculées.
Enfin, elle pose la question de la responsabilité des journaux et magazines qui insèrent dans leurs pages ces encarts promotionnels.
"Quel est leur rôle ? Touchent-ils des commissions pour chaque vente à leurs lecteurs ? Tout cela me rappelle l'affaire NDS et Bayard Presse. Il faudrait faire un peu de ménage dans cette nébuleuse".
Emmanuelle Llop connait bien ce type de séjours, mais elle ne les considère pas comme de la vente forcée.
"Les clients font peu de visite et beaucoup de shopping. En revanche, personne ne les oblige à acheter des marchandises".
Elle s'interroge en revanche sur l'identité de certaines petites agences productrices, souvent bas de gamme et pas toujours immatriculées.
Enfin, elle pose la question de la responsabilité des journaux et magazines qui insèrent dans leurs pages ces encarts promotionnels.
"Quel est leur rôle ? Touchent-ils des commissions pour chaque vente à leurs lecteurs ? Tout cela me rappelle l'affaire NDS et Bayard Presse. Il faudrait faire un peu de ménage dans cette nébuleuse".